白黒になる東京 (2)

Le noir et blanc continue à gagner Tokyo sur les photographies de cette petite série de quelques épisodes. Elles sont prises dans des lieux différents avec l’objectif 40mm que j’aime utiliser en ce moment. J’y ajoute parfois des éléments d’architecture comme sur quelques photographies du premier épisode. Je n’avais pas mentionné dans le premier billet qu’il s’agissait sur la première photographie du musée d’art Watarium conçu par l’architecte suisse Mario Botta en 1990. La grande fresque composée de photographies de visages collées sur la façade du musée a presque entièrement disparu. Il ne reste que quelques traces de papier qui demanderaient à être nettoyées, mais le concept de cette œuvre était apparemment de voir comment elle allait se décomposer avec le temps. L’autre photographie d’architecture du premier billet de cette série montrait la petite maison futuriste Delta à Meguro par l’architecte Akira Yoneda d’Architecton et l’ingénieur de structure Masahiro Ikeda. Je passe de temps en temps devant cette petite maison qui a l’attrait de ne pas être trop connue, par rapport à Reflection of Mineral de l’Atelier Tekuto, dans un esprit futuriste miniature un peu similaire. J’y suis passé alors que la nuit commençait doucement à tomber et les lumières révélaient un peu l’espace intérieur. Il y a également des éléments d’architecture dans ce deuxième billet de cette série en noir et blanc. La première photographie montre une partie de la maison House in Nishiazabu construite en 2006 par l’architecte Ryōji Suzuki, dont j’avais déjà parlé pour une de ses œuvres les plus emblématiques, Azabu Edge, également située à Nishi Azabu. La tête robotisée de la troisième photographie provient du cinquième étage du building Spiral à Aoyama, conçu par Fumihiko Maki et dont je montrais déjà la terrasse située juste en dessous. En parlant de Fumihiko Maki, mahl montre sur son blog une belle série de photographies en noir et blanc du premier bâtiment de Fumihiko Maki au Japon. Il s’agit du Nagoya University Toyoda Memorial Hall. Sur la dernière photographie de ce billet, je montre une nouvelle fois la tour Heian 51 près de Naka-Meguro. Cette tour de béton conçue par Shin Takamatsu est plus sobre que celle d’Akasaka que j’ai été voir récemment. Elle n’en demeure pas moins élégante par sa finesse et ses ouvertures rondes futuristes.

Sur le dernier album Music (音楽) de Tokyo Jihen, Sheena Ringo évoque une personnification du Panthéon bouddhique appelée Mahāmāyūrī, dans la courte partie rappée du premier morceau intitulé 孔雀 (Kujaku). Kujaku désigne en japonais le paon qui est également le symbole utilisé par le groupe. Mahāmāyūrī, également appelée Kujaku Myōō (孔雀明王), est une reine du savoir représentée chevauchant un paon comme le montre les deux représentations ci-dessus. A gauche, il s’agit d’une peinture en couleurs sur soie sur un rouleau datant de la période Heian (794-1185) au 12ème siècle, exposée au musée national de Tokyo à Ueno. A droite, la photo montre une statue de 78 cm en cyprès hinoki créée par le moine bouddhiste Kaikei (快慶) à l’époque Kamakura (1185-1333) en 1200. Cette statue est la propriété du temple Kongōbu-ji (金剛峯寺) situé au Mont Kōya dans la préfecture de Wakayama et elle est exposée au musée Koyasan Reihokan. Mahāmāyūrī est une personnification pacifique vénérée au Japon pendant l’époque de Nara (710-794). Elle a le pouvoir de protéger des intoxications physiques ou spirituelles. Elle permet donc de protéger des poisons, comme par exemple des morsures de serpent. Comme je le mentionnais déjà, le lien entre le dernier album Sandokushi (三毒史) de Sheena Ringo et ce nouvel album de Tokyo Jihen devient tout d’un coup évident. Le terme bouddhiste ‘Sandoku’ utilisé dans le titre de l’album fait référence à trois poisons (l’ignorance, l’avidité et la colère) également représentés par trois animaux (le poulet, le serpent et le cochon) que l’on trouve visuellement montrés dans la vidéo du premier morceau de Sandokushi, Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚). Mahāmāyūrī, la reine paon, vient elle protéger de ces poisons. Sheena Ringo a mentionné quelques fois en interview et pendant l’émission Hanakin Night Ajito Nau que certains fans avaient déjà deviné le retour de Tokyo Jihen à la sortie de Sandokushi en 2019 du fait de l’utilisation de ce nom d’album à référence bouddhique. Il est vrai qu’en 2019, Tokyo Jihen se réunissait déjà en cachette pour composer des morceaux avant leur re-formation officielle. Pour nous éclaircir un peu plus sur ce lien, la vidéo du morceau Kujaku montre des petites statuettes de porcelaine Herend posées sur un tourne-disques (les mêmes que celles posées sur la table pendant l’émission Ajito Nau) représentant les trois poisons (serpent, poulet et cochon) et le paon. Il s’agit d’un trait d’union intéressant entre sa carrière solo et le redémarrage du groupe.

Parmi toutes les émissions radio et télévision que j’ai pu voir et écouter pour la sortie de leur nouvel album, l’émission spéciale Gatten! sur NHK le Jeudi 10 Juin était une des plus intéressantes, surtout pour les morceaux qui y étaient interprétés. Gatten! est une émission de vulgarisation scientifique abordant divers sujets touchant à la vie quotidienne, à la santé et médecine entre autres. Les sujets sont expliqués de manière amusante et ludique avec des expérimentations auxquelles les membres de Tokyo Jihen se sont fait porter volontaires malgré eux. Parmi les sujets de cette émission, l’animatrice posait la question de quelle était la manière la plus efficace de passer l’aspirateur, ou comment éliminer le gaz d’une bouteille de Coca Cola avant de l’ouvrir si on l’a malencontreusement secoué auparavant. Ce sont des sujets très anecdotiques et l’utilité de la présence du groupe est des plus discutables, mais ils se sont quand même bien prêtés au sujet, à part peut-être Ukigumo qui a toujours l’air de s’ennuyer sur les plateaux de télévision. Le sujet suivant, le plus intéressant, était une explication de comment naît dans notre cerveau le plaisir, Kaikan (快感) en japonais. J’aime beaucoup ce mot car il me rappelle une scène culte du film Sērā-fuku to kikanjū (セーラー服と機関銃) où l’actrice Hiroko Yakushimaru le prononce juste après avoir descendu à la mitraillette les membres d’un clan adverse de yakuza. Pour expliquer le mécanisme du plaisir dans notre cerveau, une image illustrée géante de la tête de Kameda était montrée sur le plateau avec une ouverture sur son cerveau pour laisser apparaître des petites capsules rondes et animés représentant la dopamine et l’endorphine. Cette petite présentation se déroulait sous le sourire parfois surpris des membres du groupe.

Gatten! était plusieurs fois interrompue par des séquences présentées par Izawa Ichiyō et intitulées Musica Piccolyno. Il s’agit de mini-épisodes consacrés à l’éducation musicale, tentant de susciter l’intérêt des enfants pour la musique. Il y avait une autre séquence, un peu plus intéressante à mon avis, intitulée Warau Yōgakuten (笑う洋楽展) et présentée par le mangaka et illustrateur Jun Miura (みうらじゅん) ainsi que par Hajime Anzai (安齋肇), illustrateur mais également musicien et “Soramimiste”. “Soramimiste” fait référence à l’émission de télévision Sora Mimi Awa (空耳アワー) sur la chaîne Asahi. Cette émission présentée par Tamori et son Tamori Club (タモリ倶楽部) recherchait dans des morceaux de musique étrangère des mots qui pourraient être compris comme du japonais. Je me souviens qu’on regardait souvent cette émission. Tous les exemples de ré-interprétation en japonais de paroles en anglais ou autres langues n’étaient pas tous extrêmement réussis, mais nous faisaient souvent rigoler. Une autre séquence de l’émission, Warau Yōgakuten, parle également de musique. Jun Miura et Hajime Anzai y parlent librement en regardant des vidéos musicales qu’ils commentent. Pendant cette émission en particulier, ils évoquaient le morceau Baba O’Riley en version Live des anglais de The Who. L’émission spéciale passait donc son temps à jongler entre ces séquences en montrant au passage une reproduction assez fidèle en marionnettes de Tokyo Jihen habillé des tenues blanches qu’ils portaient au moment de leur re-formation au début de 2020. Il doit y avoir des fans motivés à la NHK pour créer des marionnettes de cette qualité.

Et l’émission nous montrait bien évidemment des interprétations de quelques morceaux de Tokyo Jihen. Il y en avait quatre en tout: Eien no Fuzai Shōmei (永遠の不在証明) extrait du EP News, une inévitable reprise de Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック) de Sheena Ringo, et deux morceaux du dernier album: Ryokushu (緑酒) et Yaminaru Shiro (闇なる白). Le titre de ce dernier morceau m’inspire d’ailleurs le titre des billets de cette série photographique. Sur Marunouchi Sadistic, le groupe était habillé des tenues blanches inspirées de la marine que l’on voyait sur l’affiche de l’album Music, sur le toit de l’immeuble Sky Building à Shinjuku. Les tenues qui m’ont le plus impressionné sont celles de Ryokushu et de Yaminaru Shiro. Sur Ryokushu d’abord, ils étaient tous les cinq habillés en tenues complètes roses. Ça pourrait paraître ridicule pour la plupart des groupes qui s’imagineraient se vêtir ainsi, mais ça passe pour Tokyo Jihen. Certainement parce qu’ils nous ont habitué à toutes sortes d’extravagances vestimentaires sans que ça paraisse déplacé. J’aime assez quand ils partent vers ces folies visuelles et j’y trouve même un certain esprit Visual Kei dans le sens où leur apparence ne répond pas à une mode du moment, reste particulièrement unique et essaie de susciter une réaction auprès du public. L’apparence visuelle du groupe redevient plus ‘normale’ sur le morceau Yaminaru Shiro. La mise en scène est très intéressante. On voit Sheena assise avec une veste en cuir et des lunettes de soleil ronde devant un ordinateur portable Apple où la pomme est remplacée par un paon. Elle porte sur une de ses mains des armor rings, étendus par rapport à ce qu’elle portait à ses débuts. On voit qu’Izawa est très musclé et son entraînement journalier sera même le sujet de la vidéo YouTube Hanakin du Vendredi 18 Juin. Avec ses petites lunettes rondes et sa musculature développée, il me rappelle un peu le personnage de RanXerox de Liberatore. Kameda est lui volontairement très statique debout sur un bloc avec un regard de tueur. Cette mise en scène est la meilleure des quatre morceaux joués dans l’émission. J’essaierais de parler un peu plus tard d’une autre émission très intéressante avec Tokyo Jihen, Kan Jam dont la deuxième et dernière partie passera dimanche soir.

I’m nobody. Who are you? I’m the ocean.

eternity through ephemerality

Je vais tous les ans, même très brièvement, voir les cerisiers le long de la rivière Meguro, au niveau de la station de Naka-Meguro. L’endroit a énormément gagné en popularité ces dernières années, et il faut absolument éviter les heures de pointe et les environs de la station. J’y vais en vélo en dévalant les pentes de Aobadai depuis les hauteurs de Daikanyama. J’atterris quelque part entre la station et le grand café Starbucks conçu par Kengo Kuma. Il y a assez peu de monde à cet endroit car les marcheurs partant de la station sont en général rassasiés avant d’arriver jusqu’au point où je me trouve. Nous sommes en fin d’après-midi d’un jour de semaine, il ne s’agit donc pas de la foule qu’on peut voir le week-end. En fait, nous n’avions jamais vraiment marché de l’autre côté de la station en direction de Meguro, où la rivière est plus large. Le jour d’avant, je me suis promené avec Mari le soir le long de la rivière et je me suis décidé d’y revenir le lendemain pour rouler en vélo dessous les tunnels de sakura. Les cerisiers prennent racines au bord de la rivière derrière une voie piétonne et leurs branches viennent plonger dans l’eau de la rivière pour former des arches. Un tunnel vient se construire dans la continuité de ces cerisiers plantés les uns à la suite des autres. La beauté du lieu est dans cette continuité, parfois entrecoupée par les routes et les ponts traversant la rivière. Comme pratiquement tous les ans, le pic de floraison est suivi de pluie en averses qui viennent grandement écourter la vie déjà bien éphémère des fleurs. Deux jours seulement après le pic, beaucoup de pétales sont déjà tombées sur les trottoirs ou dans la rivière pour former un tapis de couleur légèrement rosée.

⁂▼神山へ▼⁂

Les photographies de ce billet montrent différents lieux de Tokyo qui ne sont pas à proximité les uns des autres. Sur la première photographie, il s’agit d’une sortie de l’autoroute intra-muros au niveau de Tengenjibashi (天現寺橋). La photographie est en fait prise depuis un espace étroit entre l’autoroute principale et sa sortie. C’est une zone parallèle à l’avenue Meiji mais cachée du reste de la rue, un espace perdu en quelque sorte mais qui reste filmé 24h sur 24. La deuxième photographie montre la rivière Meguro au niveau de Naka-Meguro (中目黒). Cet escalier qui mène à la rivière m’intrigue toujours. L’accès à la rivière est interdit mais j’ai déjà-vu des gens debout au milieu de cette rivière. Ils avaient certainement emprunté cet escalier. Les deux photographies en dessous des camions colorés sont par contre prises à Kamiyamachō, une zone résidentielle assez riche à proximité du centre de Shibuya. Sur ces deux maisons individuelles, le béton est très beau. On y accède par la rue passant devant Bunkamura. Je ne suis pas très inspiré pour les textes ces derniers jours, mais je me sens ‘obligé’ d’en écrire. Comme pour ces deux maisons de béton qui cachent leur contenu, je préfère cacher le texte de ce billet des regards extérieurs. En parlant de Kamiyamachō, je me souviens que le concert Tōtaikai de Sheena Ringo qui se déroulait au Bunkamura s’intitulait Tōtaikai Heisei 25 Nen Kamiyamachō Taikai (党大会 平成二十五年神山町大会). Je n’avais pas compris au début pourquoi le nom Kamiyamachō était utilisé dans le titre car Bunkamura se trouve à Dogenzaka si on regarde précisément son adresse. Mais la proximité de Kamiyamachō a dû influencer le titre de cette petite tournée.

just can’t help it

Je ne peux m’empêcher de prendre en photo les dessins sur les murs dès que j’en aperçois au hasard de mes promenades en ville. Les couleurs de la nature urbaine sont parfois tellement prononcées qu’on a l’impression qu’elles sont dessinées au feutre épais ou à la bombe de peinture. La cinquième photographie ne montre pas un dessin de rue mais la manière dont l’ancienne voiture apparaît derrière un fin rideau grillagé a quelque chose de très graphique qui donne l’impression qu’elle est dessinée dans un cadre de manière un peu floue. La dernière photographie montre la devanture ultra-colorée du magasin A Bathing Ape Kids à Jingumae. Je n’y suis jamais entré car j’ai passé l’âge depuis longtemps mais je sais qu’on trouve à l’intérieur une piscine de bananes de toutes les couleurs. On l’aperçoit à peine sur cette photographie. La quatrième photographie a été prise entre Shin-Okubo et Shinjuku le long de la voie ferrée. Comme je le montrais dans un billet précédent à Takadanobaba, les murs sous les ponts routiers sont assez souvent couverts d’illustrations. Et si ce ne sont pas des illustrations, ce sont des graffitis désorganisés qui envahissent ces espaces cachés du reste de la rue. Les deux premières photographies à Aobadai et à Daikanyama ne sont pas non plus des graffitis. J’aime beaucoup les personnages ressemblant à des barbapapa que l’on peut voir sur la deuxième photographie. Je pense les avoir déjà montré auparavant sur made in tokyo, mais je ne peux m’empêcher de les prendre en photo à chaque fois que je passe devant. I just can’t help it.

J’avoue qu’il m’était un peu difficile de reprendre le fil de l’écriture sur les concerts de Sheena Ringo et Tokyo Jihen après avoir vu Electric Mole. Il y avait tellement de choses à dire sur Electric Mole que le courage me manquait un peu de commencer à écrire sur le concert suivant, en pensant au temps que j’ai passé sur le billet d’Electric Mole. Mais l’envie de continuer ma découverte de ces concerts était trop forte et je poursuis donc tranquillement avec Just Can’t Help It de Tokyo Jihen. La tournée “DOMESTIC! Just can’t help it” n’est en fait pas la première tournée de la nouvelle formation de Tokyo Jihen en Phase 2 (第二期) car une courte série de deux concerts en deux dates sous le nom de « DOMESTIC! Virgin LINE » a d’abord eu lieu les 19 et 21 Février 2006 au Nippon Budokan de Tokyo et au Osaka-jō Hall respectivement. Cette mini tournée Virgin Line accompagnait en fait le nouvel album Adult (大人) sorti le 25 Janvier 2006 et était un tour d’essai pour le nouveau groupe voyant Ukigumo remplacer Mikio Hirama et Ichiyō Izawa remplacer Masayuki Hiizumi. “DOMESTIC! Just can’t help it” se déroule la même année mais sur un nombre beaucoup plus important de dates, 21 dates en tout, et couvre tout le pays en démarrant par le Hall de Kamakura (鎌倉芸術館) le 7 Avril pour terminer au Convention Center d’Okinawa (沖縄コンベンションセンター) le 30 Mai 2006. La captation vidéo sur le DVD Just Can’t Help It est sortie le 6 Septembre 2006 et montre un enregistrement de l’avant dernière date, le 26 Mai 2006 au NHK Hall de Tokyo, à Shibuya. Il s’agit quand même du premier concert de la Phase 2 de Tokyo Jihen disponible en DVD, car Virgin Line n’est jamais sorti en DVD ou Blu-Ray, à part quelques morceaux sur la compilation vidéo Live Chin Play Kō Play (珍プレー好プレー), dont je parlerais certainement dans quelques semaines. Cette compilation est sortie beaucoup plus tard en 2012 au moment de la séparation du groupe. En fait, Virgin Line a été diffusé en version tronquée (12 morceaux sur 18), mais avec une partie documentaire en plus, dans une émission spéciale intitulée “Tokyo Jihen Live in Nippon Budokan” diffusée sur la chaine Fuji Television le 25 Mars 2006. On peut voir cette émission sur internet en cherchant bien. Je comprends le titre de cette tournée comme voulant signifier que le groupe ne peut s’empêcher de vouloir se produire en live. Il n’y a pas de partie documentaire sur ce live, contrairement à ce qu’on avait l’habitude de voir sur les vidéos de Dynamite, Electric Mole ou encore Gekokujyo Ecstasy. Par contre, le DVD a la particularité d’intégrer des scènes vidéo originales dans le film du concert. Ces images additionnelles s’intègrent en fait très bien car le son n’est pas coupé ou altéré (à part sur un morceau). Elles donnent même une dimension contemplative au concert, que je trouve très bien pensée. Si dans l’ensemble, je trouve les versions des morceaux joués sur Just Can’t Help It moins percutantes que sur Dynamite Out avant ou sur un concert comme Ultra C plus tard, ce concert est extrêmement intéressant d’un point de vue visuel. Je ne dirais pas que le concert n’est pas intéressant musicalement car les interprétations sont impeccables comme toujours.

Just Can’t Help It reprend la quasi totalité des morceaux de l’album Adult sauf le troisième Keshō Naoshi et le neuvième Tasogare Naki (attention, nouvelle symétrie détectée), quelques morceaux de l’album précédent Kyōiku, quelques reprises et morceaux de la carrière solo de Sheena Ringo, et un nouveau morceau qui sortira plus tard sur le troisième album Variety. Le DVD reprend également la totalité des morceaux joués le 25 Mai 2006 au NHK Hall, sans supprimer de morceaux, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Je me suis procuré ce DVD en l’achetant à un particulier sur Mercari pour un très bon prix. En fait, je cherchais le boitier original qui est différent de la boite plastique actuelle, car j’avais déjà le DVD de ADULT VIDEO prenant le même type de packaging et de design. Le concert Just Can’t Help It et les vidéos de morceaux sur ADULT VIDEO fonctionnent un peu comme une paire, en complément de l’album Adult. ADULT VIDEO est sorti avant Just Can’t Help It, le 23 Mars 2006. En fait, j’aime beaucoup le côté un peu provocateur de la couverture de Just Can’t Help It, qui utilise des photos de modèles. Ce ne sont bien entendu pas des photos des membres du groupe. Dans le même ordre d’idée, le titre du DVD ADULT VIDEO a un nom qui peut être trompeur. Tokyo Jihen va en fait au bout de leur concept de noms d’albums s’inspirant de catégories de chaines télévisées (Discovery, News, Sports, Variety, Education et Adult). Je me demande d’ailleurs le nom qu’ils donneront à leur prochain album en 2021. En pensant au teaser du futur album, je pense à un nom en lien avec l’auto-moto. Le DVD ADULT VIDEO contient 6 vidéos, celles de Kabuki, Himitsu, Koi ha Maboroshi, Shuraba, Kenka Jōtō et Tasogare Naki. Le vidéos sont de qualités variables, celle de Shuraba étant la plus aboutie. La vidéo de Himitsu est intéressante car le morceau est différent de l’album, incluant une partie rappée par Ukigumo. Cette version aurait pu être sur l’album à mon avis. La vidéo de Koi ha Maboroshi est amusante et j’étais surpris de voir le comédien Gekidan Hitori y participer. Kenka Jōtō met Hata Toshiki à l’honneur. Il y effectue une danse Kagura dans un lieu qui semble être la mine de pierre Oya à Tochigi (qui est d’ailleurs régulièrement utilisée pour des vidéos). Mais revenons plutôt au concert Just Can’t Help It.

Le concert commence comme une scène de théâtre pour le morceau Yukiguni. Sheena Ringo y est habillée d’un kimono blanc sur un fond bleu nuit et sur un sol blanc imitant la neige. Je me suis d’abord demandé s’il s’agissait de la mise en scène actuelle que l’on pouvait voir lors du concert mais on comprend rapidement que ce n’est pas le cas car les véritables images sur la scène du NHK Hall et celles en studio se mélangent. Elle est également habillée du même kimono sur scène, ce qui fait que les images en studio et celles sur scène s’accordent très bien. Ce kimono lui sera arraché brusquement à la fin du morceau au moment où démarre le deuxième morceau Genjitsu wo Warau. L’interprétation de Yukiguni est très prenante mais c’est surtout cette mise en scène neigeuse qui laisse une forte impression. Alors qu’ils étaient dans la pénombre sur le premier morceau, les membres du groupe apparaissent plus clairement sur Genjitsu wo Warau. Ukigumo intervient d’ailleurs au chant dans la deuxième partie du morceau. Sheena reste cependant sur le devant de la scène par rapport au reste du groupe placé un peu à l’arrière. Cette disposition changera d’ailleurs au fur et à mesure dans les concerts qui suivront. Sheena est principalement au centre de la scène et elle sera plutôt placée à droite près de la batterie de Hata sur les concerts suivants. Ukigumo est placé derrière Sheena sur ce concert et on le verra se déplacer entre les claviers de Izawa et Sheena sur les concerts suivants. Shōjo Robot prend une version beaucoup plus rock que celle que l’on connaîtra bien plus tard sur la compilation Reimport 2. Ce n’est pas pour me déplaire bien que j’aime aussi la version originale de ce morceau réimporté qu’elle a initialement écrit pour sa copine Rie Tomosaka. Les morceaux s’enchainent tellement vite qu’on a du mal à saisir le démarrage du morceau suivant Kabuki. En fait, une présentation de chaque membre du groupe est faite avant le début de ce morceau. Kabuki est très réussi. Il fonctionne notamment très bien car elle sur-joue ses mouvements de visages.

Vient ensuite le morceau Himitsu. Sheena y est très mobile en effectuant ses petits mouvements saccadés de côté désormais très classique. Des scènes avec des flammes dans une sorte de vieil hangar s’intercalent avec les vrais scènes du concert de manière transparente, ce qui est assez bien fait car on ne remarque pas quand se fait la transition. On la voit même boxer dans le vide à un moment, comme sur la vidéo beaucoup plus récente du morceau Blue ID qu’on a pu voir sur Music Station le 25 Décembre 2020. Sur Himitsu, Izawa assure au piano mais reste très concentré et n’occupe pas la scène comme Hiizumi le faisait sur Dynamite. Il a l’air beaucoup plus détaché et je comprends qu’on ait pu lui reprocher cela au début de Tokyo Jihen phase 2. Ça changera plus tard dans les autres concerts. La reprise de The Lady is a Tramp suit ensuite. Ce n’est pas la première fois que je l’entends et ce morceau n’a rien d’indispensable, surtout que la version vidéo prend un effet de vieux films en noir et blanc et une altération du son le rendant moins net. Genjitsu ni Oite est un morceau composé par Hiizumi et il est excellemment interprété par Izawa. J’ai des frissons dans le dos à chaque fois que j’écoute ce morceau. Ce qui est très beau, c’est qu’Izawa engage directement sur le morceau Kao qui est un morceau que j’adore, notamment la version avec Hirama sur le concert Dynamite Out. En regardant la playlist, je me suis d’abord demandé comment le groupe allait interprété ce morceau sans Hirama, mais la version de Just Can’t Help It est seulement instrumentale. Le morceau Kao sur Dynamite Out avec Hirama est pour moi emblématique et ça aurait été difficile de l’égaler. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi il n’a jamais été intégré dans un album. Cette version instrumentale dans Just Can’t Help It est très belle, mais on ne peut s’empêcher de la comparer avec celle de Dynamite. Comme ces deux concerts sont assez proche l’un de l’autre, on est tenté de comparer et je pense que Dynamite était meilleur, avec plus de folie dans le groupe. En fait, c’est peut être aussi du au fait que Dynamite était accompagné de scènes de documentaire, ce qui n’est pas le cas de Just Can’t Help It. Ces scènes documentaires provoquent à mon avis un attachement plus fort.

Pendant ces deux morceaux instrumentaux, des scènes filmées en costumes d’époque nous sont montrées, notamment le kimono blanc qui accompagnera tout le concert comme un fil rouge. Sheena change ensuite de tenue et on la voit apparaitre en manteau avec un bonnet sur la tête, ce qui contraste grandement avec les costumes de la scène précédente. Jusui Negai est toujours un grand moment, cette interprétation est très réussie même si je préfère celle de Dynamite. Sheena monte en intensité dans sa voix de la même manière et écarquille les yeux à certains moments donnant une grande force à son interprétation. Il y a beaucoup de tension dans son chant et son visage, mais qui reste à mon avis un peu plus contenue que dans la version de Dynamite. Il y a quand même beaucoup de belles choses dans ce morceau, comme la force du final au piano d’Izawa, ce petit passage montrant Hata retenant ses mouvements en attendant le bon moment pour frapper, et le final où Sheena dit quelque chose hors du micro. On n’entend pas ce qu’elle dit et je me demande bien ce que ça peut être. Mirrorball est un nouveau morceau, écrit par Ukigumo, qui sera présent sur leur album suivant Variety et qui est joué pour la première fois lors de ce concert. En l’écoutant, je repense tout de suite à l’ambiance de Variety qui était une page tournée dans la carrière de Tokyo Jihen. La version est bien entendu un peu différente de celle de l’album notamment au niveau de la partition de guitare de Ukigumo et le chant plus typé de Sheena. Les images sur ce morceau en particulier contiennent beaucoup d’effets spéciaux comme pour reproduire les multiples écrans d’une boule à facettes. Avant le morceau Tegami écrit par Izawa, une scène filmée en studio montre Ukigumo assis sur une chaise longue. On retrouve en fait ce même mobilier sur scène. Sheena s’assoie par exemple sur un fauteuil individuel LC2 de Le Corbusier. L’interprétation de Tegami est très poignante. Une partie des images pendant ce morceau montrent soudainement Sheena avec sa guitare face à l’océan. Je ne sais pas où sont tournées ces images très contemplatives, certainement quelque part au Japon, mais je ne peux m’empêcher d’imaginer le Nord Ouest français.

La version de Service est très amusante car Sheena ne l’interprète pas seule, mais avec chaque membre du groupe positionné en ligne sur le devant de la scène, chacun portant un mégaphone en main. C’est la première fois que je vois Kameda, Hata, Ukigumo et Izawa chantés dans un mégaphone, ce qui était jusque là réservé à Sheena. C’est amusant d’entendre la voix très amicale de Kameda à travers le mégaphone qui est censé donner une sonorité agressive. Vers la fin du morceau, un rideau descend pendant que le groupe change de tenue. Seule Sheena reste sur le devant la scène avec deux personnes en kimono portant des lanternes. Une fois que le rideau s’ouvre à nouveau, le groupe continue le morceau d’une manière assez détendue mais qu’on sait chorégraphiée, ne serait-ce que pour la position finale qui ressemble à certaines photographies promotionnelles du groupe à cette époque. Le groupe se présente ensuite. Sheena prend la parole mais d’une manière très brève car il n’y a soit-disant pas assez de temps. Izawa commence les présentations, faisant volontairement l’imbécile en essayant de se courber le dos tout en se présentant comme s’appelant Izawa-Bauer. Il fait bien entendu référence à la patineuse artistique Arakawa Shizuka qui venait juste d’obtenir la médaille d’or aux Jeux Olympiques d’hiver au début de l’année 2006 à Turin, avec notamment cette courbure Ina Bauer qui avait beaucoup fait parler les médias à cette époque. Sheena fait un signe de la tête comme quoi ce n’est pas tout à fait ressemblant et se tourne vers Hata qui ne se présente pas correctement non plus. Sheena le traite gentiment de menteur, tandis qu’Izawa veut refaire sa présentation en faisant le mouvement Ina Bauer une nouvelle fois. Sheena lui coupe rapidement le sifflet, car il ne faudrait pas qu’il se casse quelque chose, et passe ensuite à Ukigumo qui se contente d’un « Onegaishimasu ». Kameda essaie de nous faire croire à un tour de magie, mais c’est Hata qui revient sur le devant de la scène et qui remporte très facilement ce concours de présentation en imitant un jonglage de ballon imaginaire. La vidéo du DVD représente ce ballon imaginaire en le dessinant sur l’image, mais il ne devait bien sûr pas être visible dans la salle. Cette scène est celle que l’on peut voir en fond pendant la sélection du menu sur le DVD. On savait que Hata est un habile danseur, il le montre d’ailleurs quelques fois en sautant sur scène, mais il s’avère très doué dans cette représentation assez comique de jonglage footballistique. Sheena est assise sur sa chaise LC2 d’un air assez amusé mais on la sent un peu inquiète de ce que Hata va faire. Je ne peux m’empêcher de penser que ces moments n’étaient pas prévus par Sheena et que les membres du groupe prennent un malin plaisir à saboter une présentation en bonne et due forme. C’est un moment très sympathique du concert.

Après cet intermède, le morceau C’m’on Let’s go!, qui est une reprise du groupe japonais BARBEE BOYS, est très réussie. Deux personnes du staff habillés en serveurs de restaurant entrent en scène avec des caméras vidéo, ce qui est devenu assez habituel depuis le concert Gekokujyo Ecstasy. Izawa passe à la guitare sur ce morceau et montre une certaine complicité avec Ukigumo. Je me dis à ce moment là que par rapport à Hiizumi, le groupe a gagné un deuxième guitariste en plus d’un pianiste avec l’arrivée d’Izawa dans la formation. Sheena s’est ensuite changée une nouvelle fois en une tenue noire plus formelle que celle d’avant et entame une excellente version de Blackout. Comme de nombreux morceaux de SR et TJ, c’est un morceau à la composition complexe qu’elle doit être la seule en mesure de chanter. J’avais vu dans une ancienne émission musicale du dimanche soir KanJam qui analysait certains morceaux de Sheena Ringo qu’un des chroniqueurs de l’emission comparait son travail d’écriture musicale au travail d’un architecte (en ne citant pas moins que Frank Lloyd Wright). Cette idée de dresser un parallèle entre musique et architecture me parle beaucoup, car ce sont deux sujets qui m’intéressent beaucoup. J’avais d’ailleurs auparavant parlé un peu de cette idée mais plutôt sur les musiques électroniques d’Aphex Twin et Autechre (qui n’est à mon avis rien d’autre que de l’architecture déconstructiviste retranscrite en musique). On peut parfois se demander comment un bâtiment aux formes et aux équilibres complexes peut parvenir à une harmonie visuelle et fonctionnelle. D’une même manière, on trouve ce même genre d’harmonie dans les constructions pourtant complexes et non évidentes de Sheena Ringo. Ce que disait également un des chroniqueurs de KanJam est qu’il est rare qu’un ou une même artiste puisse à la fois être capable de créer ce genre structures musicales complexes et en même temps avoir la voix nécessaire pour les interpréter. A la fin du morceau Blackout, Sheena laisse tomber le manteau noir et reste en robe plus légère blanche et engage ensuite un mouvement courbé en arrière nous rappelant le Ina Bauer qu’essayait de faire Izawa sans grand succès. Elle y arrive beaucoup mieux qu’Izawa, rappelons qu’elle a fait du ballet étant petite. Cette démonstration ressemble à un gentil pied de nez à Izawa.

Le concert continue avec Honnō, un des deux morceaux avec Marunouchi Sadistic en rappels, que Sheena reprend de sa carrière solo. Cette version n’est pas meilleure que celle de Gekokujyo Esctasy, mais ça fait plaisir de voir Hata avec le sourire taper de toutes ses forces sur sa batterie. La version de Superstar, qui suit ensuite, est peut être une des plus belles que j’ai entendu, même si Sheena n’est pas cette fois-ci à la guitare. Là encore, des images vidéo se mélangent avec les images sur scène. Elles sont raccords car Sheena est habillée exactement de la même manière. Elle force plus sa voix que d’habitude sur ce morceau entrainé peut être par les mouvements de tête d’Izawa au piano et de Ukigumo à la guitare. Le final instrumental est aussi un peu plus long que d’habitude, si je me souviens bien, ce qui laisse un peu de temps à Sheena pour faire un lent mouvement d’inclinaison avant en remerciement au public. Le morceau Dynamite ensuite se présente comme une version moins dynamique que celle qu’on connaissait sur Dynamite Out. Sheena porte le morceau seule en dansant sur le devant de la scène, même s’il y a quelques chœurs de Ukigumo à l’arrière. On n’atteint pas l’intensité de la version sur Dynamite Out, qui était de toute façon emblématique de ce concert là et difficile à surpasser. La vidéo est accompagnée de prises de vue en noir et blanc de rues américaines qui n’étaient pas non plus indispensables. On notera tout de même le ‘Bonjour’ prononcé en français par Sheena vers la fin du morceau, et le très mignon ‘Arigatō’ à la toute fin. Ce n’est peut être pas la meilleure version que j’ai entendu, mais j’aime bien cette version de Shuraba. Je trouve cependant Omatsuri Sawagi plus intéressant car Sheena la chante d’une voix plus basse que la normale, du moins au début puis l’interprétation se normalise ensuite par rapport à ce que l’on connaît sur l’album. Le petit drapeau rouge et blanc reprenant le design de la pochette de Kyōiku est de sortie et Sheena fait des mouvements tellement amples qu’ils en deviennent disgracieux. Le dernier morceau officiel du concert avant les rappels est Kenka Jōtō et c’est une version très particulière et mémorable qui est jouée. Hata puis Sheena prononcent d’abord quelques phrases dans l’esprit de ce qu’on peut entendre dans une pièce de théâtre kabuki, avec en plus un petit côté démoniaque. Comme dans le théâtre kabuki, certaines personnes du public en général les habitués répondent aux acteurs sur scène. On retrouve ce même dialogue mais je ne sais pas s’il s’agit vraiment de personnes du public, ou plutôt le staff du groupe qui crie ces phrases depuis les premiers rangs. Il s’agit peut être de voix enregistrées. Cela donne en tout cas un sacré effet. Alors que le morceau se déroule à peu près normalement mais dans une version un peu plus agressive que d’habitude, le morceau fait une courte pause et prend ensuite des allures de hard rock/metal. Cette partie est jouée par Sheena devant des écrans de fond montrant des flammes géantes. Kenka Jōtō, devenu polymorphe, reprendra à la normale un peu après. Le contraste entre l’agressivité de ce passage metal et le personnage de Sheena sur scène, toujours en robe légère, est très intéressant, surtout quand elle se permet à la fin de remercier le public avec une toute petite voix innocente.

Une petite vidéo interlude démarre ensuite avant les rappels. Elle nous montre principalement les lieux vides des scènes vidéos ajoutées au concert, notamment ce paysage en bord de mer. On voit également une image de la scène ressemblant à une maquette avec une étrange voie ferrée qui sort du décor. Le groupe revient ensuite sur scène en tenue beaucoup plus décontractée, pour jouer deux morceaux Tōmei Ningen et Marunouchi Sadistic, qui sont des grands classiques des concerts de Tokyo Jihen. La version de Marunouchi Sadistic sur ce concert est plus proche de celle qu’on entendra plus tard sur Ringo Expo 08 que celle de Muzai Moratorium. Izawa se lance dans des nouveaux arrangements au piano qui nous font découvrir Marunouchi Sadistic sous un autre jour, même si cette version n’est pas fondamentalement différente de celle qu’on connaît sur Sanmon Gossip. Les lumières s’éteignent sur ce morceau et une vidéo nous montre ensuite une image de train, comme pour montrer un départ vers de nouveaux horizons, ceux de Variety peut être. Sheena est assise sur une banquette d’un train vide et y interprète seule à la guitare acoustique le morceau Rakujitsu qu’on trouve en B-side de Shuraba. Elle est habillée de la même manière qu’à la fin du concert. Ce morceau était apparemment inclus dans les rappels car les dernières images reviennent au NHK Hall de Shibuya. La vidéo revient finalement vers le train avec Sheena seule à la guitare, comme si ça faisait référence à un souvenir d’un concert passé. L’image un peu floue joue dans ce sens. Je ne sais pas très bien ce que veut dire ce passage de train en mouvement. Il s’agit peut être seulement d’une promesse auprès des fans qu’elle restera sans cesse en mouvement créatif. On est, au moment de ce concert, qu’au début de l’aventure Tokyo Jihen et il y aura beaucoup de bonnes choses à suivre.

Pour référence ultérieure, je note ci-dessous la liste des morceaux présents sur le DVD de Just Can’t Help It:

1. Yukiguni (雪国) du 2ème album Adult (大人)
2. Genjitsu wo Warau (現実を嗤う) du 1er album Kyōiku (教育)
3. Shōjo Robot (少女ロボット), reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Rie Tomosaka et qu’on retrouve sur Reimport Vol. 2 ~Civil Aviation Bureau~ (逆輸入 ~航空局~).
4. Kabuki (歌舞伎) du 2ème album Adult (大人)
5. Himitsu (秘密) du 2ème album Adult (大人)
6. Sono Onna Fushidara ni Tsuki (その淑女ふしだらにつき), reprise du morceau The Lady Is a Tramp écrit et composé par Lorenz Hart et Richard Rodgers, présent en B-side du single Gunjō Biyori (群青日和)
7. Genjitsu ni Oite (現実に於て) du 1er album Kyōiku (教育)
8. Kao (顔), version instrumentale du morceau présent en B-side du single Gunjō Biyori (群青日和)
9. Jusui Negai (入水願い) du 1er album Kyōiku (教育)
10. Mirrorball (ミラーボール), morceau original de Petrolz et qu’on retrouvera plus tard sur le 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
11. Tegami (手紙) du 2ème album Adult (大人)
12. Service (サービス) du 1er album Kyōiku (教育)
13. C’m’on Let’s go!, reprise d’un morceau de BARBEE BOYS, écrit par Imamichi Tomotaka
14. Blackout (ブラックアウト) du 2ème album Adult (大人)
15. Honnō (本能), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ) de Sheena Ringo
16. Superstar (スーパースター) du 2ème album Adult (大人)
17. Dynamite (ダイナマイト), reprise du morceau de Brenda Lee et présent en B-side sur le single Sōnan (遭難)
18. Shuraba (修羅場) du 2ème album Adult (大人)
19. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ) du 1er album Kyōiku (教育)
20. Kenka Jōtō (喧嘩上等) du 2ème album Adult (大人)
21. (Encore) Tōmei Ningen (透明人間) du 2ème album Adult (大人)
22. (Encore) Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム) de Sheena Ringo
23. (Encore) Rakujitsu (落日), présent en B-side du single Shuraba (修羅場)