Ce building de béton est apparu soudainement entre Naka-Meguro et Daikanyama, en face de l’école Tokyo College of Music, qui est également assez récente. J’ai déjà montré cet immeuble aux formes courbes appelé Oak Bldg II sur mon compte Instagram, il y a presque trois mois. Un architecte m’avait fait très justement remarquer dans les commentaires qu’il s’agissait d’un béton moins “parfait” que l’habituel béton brut japonais toujours très homogène, mais que le béton de cet immeuble atteignait tout de même une certaine perfection. Je suis bien d’accord avec cette affirmation et j’imagine bien cette tentative d’atteindre une perfection dans le traitement volontairement non-homogène de ce béton. Rien ne doit être laissé au hasard. On imagine très bien l’intention dans le fait d’avoir utilisé des bétons de couleurs et d’apparence générale très différentes. On a l’impression que le bâtiment est couvert de rayures. Ses formes rondes et ovales sont également très intrigantes et m’évoquent même une sorte d’animal. Malgré quelques recherches, je n’ai malheureusement pas trouvé qui en était l’architecte. Toujours est-il que ses imperfections absolument parfaites en font un des plus beaux bétons que j’ai vu depuis un petit moment. Pour ce qui est du béton parfaitement parfait, je pense toujours au TOD’s de Tokyo Ito sur la grande avenue de Omotesando.
Étiquette : 中目黒
nakamebucks
En y réfléchissant bien, il y a quand même beaucoup de bâtiments de toutes tailles et fonctions conçus par l’architecte Kengo Kuma à Tokyo. Il a pris depuis quelques années le statut d’architecte incontournable au Japon et même à l’étranger. Il construit beaucoup au Japon et notamment à Tokyo, que ça soit le nouveau stade olympique, la nouvelle gare de Takanawa Gateway que je n’ai pas encore été voir, la tour Shibuya Scramble Square dont je parlais dans le billet précédent ou le vaste bâtiment en photos ci-dessus pour une modeste chaîne de cafés appelée Starbucks. Je suis déjà passé devant plusieurs fois, notamment en mars 2019 peu de temps après son ouverture. Je me souviens qu’à l’époque, je m’étais naïvement présenté à l’entrée pour y acheter un café à emporter tout en voulant faire un petit tour de l’intérieur, mais on m’avait gentiment dit qu’il fallait d’abord acheter un ticket dans le bâtiment annexe pour avoir le droit d’entrer à l’intérieur deux ou trois heures après. J’avais finalement fait demi-tour après avoir quand même pris quelques photos de l’extérieur. La situation a bien changé maintenant, car il n’était pas nécessaire d’acheter un ticket en avance ou d’attendre dans une file pour entrer à l’intérieur. Et comme j’y suis allé un jour de semaine pendant mes congés, il n’y avait pas foule. Le bâtiment a plusieurs étages avec des grandes terrasses donnant sur la rivière Meguro. J’imagine que la vue doit être superbe ici pendant la période des cerisiers en fleurs. J’évite quand même de m’asseoir en terrasse car il faisait chaud et humide cette journée. Je préfère m’asseoir le long des baies vitrées sur une chaise basse pour m’obliger à regarder en hauteur. Une chose est sûre, ces grands espaces s’apprécient mieux quand il y a peu de monde. Les deux rives de la rivière Meguro changent petit à petit avec des nouvelles constructions voyant le jour, comme celle de ce café ou un autre grand bloc de béton superbe juste en face sur l’autre rive. Naka Meguro est un quartier prisé depuis déjà un petit moment et ça ne va aller qu’en s’accentuant.
un bis repetita de sakura
En suite au billet précédent où j’abordais la rivière Meguro, je fraye mon chemin dans la foule jusqu’à chacun des ponts. Je n’avais en fait jamais essayé de prendre la rivière couverte de cerisiers en fleurs en m’accroupissant au niveau de la barrière en métal du pont. Cela donne un angle légèrement différent et en même temps donne une meilleure impression, je trouve, de la couverture presque totale de la rivière par les sakura. Je bifurque ensuite. Le campus de Naka-Meguro et Daikanyama du Tokyo College of Music (東京音楽大学 中目黒・代官山キャンパス) vient d’ouvrir tout récemment le 1er Avril 2019. C’est un large complexe tout en longueur, occupant un espace longtemps resté inutilisé le long d’une petite rue parallèle à la rivière ed Meguro. Le campus se trouve en fait dans la pente remontant vers Daikanyama, derrière l’ancienne résidence Asakura. On peut rentrer librement dans l’enceinte extérieure du campus. Il y a même un café Dean & Deluca.
all for fun & sakura
Je continue inlassablement de montrer des photographies de cerisiers jusqu’à ce que mon stock s’épuise. Cette année, j’étais particulièrement motivé et je ne sais pas pourquoi. En fait si, je prends des photographies car j’ai besoin de marcher. Je ne marche pas pour photographier, je photographie pour marcher. C’est ma soupape de sécurité, elle ne dure pas très longtemps, mais elle est suffisante. Quant à l’écriture, je prends beaucoup de plaisir à écrire même sans prétention car c’est une des occasions principales pour moi d’écrire en français. J’écris pour ne pas m’éloigner trop loin et pour me rapprocher un peu. Mon équilibre fonctionne assez bien de cette manière. Je reviens donc à Daikanyama pour aller voir où en sont les cerisiers du parc Saigoyama. Les photographies ci-dessus datent du week-end dernier, donc on était encore à ce moment là en pleine floraison. Ensuite, comme je ne suis pas très loin, je descends la longue pente jusqu’à la fameuse rivière de Meguro, en apercevant au passage de jolies couleurs sur une grande maison protégée de tiges de métal noir. Comme suggéré par les écritures sur un mur du quartier, tout le fun est dans la découverte soudaine du fleuve de cerisiers en fleurs aux hasards des rues. Je les vois au loin mais hésite avant de m’approcher, étant moyennement tenté par une nouvelle plongée dans la foule. Mais il doit y avoir une certaine magie dans ce lieu qui me pousse à l’approcher. Nous sommes assez loin de la station de Naka-Meguro donc la foule est moins dense, malgré la proximité du nouveau Starbucks géant. Je n’y suis d’ailleurs jamais rentré car il faut d’abord acheter un ticket et attendre plusieurs heures avant espérer y entrer. On ne peut pas réserver pour plusieurs personnes à moins que chaque personne soit présente au moment de la réservation. Tout ceci me fait passer mon chemin. C’est bien dommage car j’aurais aimé voir la conception intérieure de ce bâtiment de Kengo Kuma.
Cette écriture « Fun for all, All for fun » écrite sur le mur près de la rivière, me fait soudainement penser à Honda Tsubasa 本田翼 dans la publicité Line Mobile, du service de messagerie LINE étendant ses activités à la téléphonie mobile low-cost. Je ne retiens en général pas les publicités, mais celle-ci, où on voit Honda Tsubasa s’amuser et danser comme elle le sent en répétant le message publicitaire, reste dans les mémoires. La photographie ci-dessus a été prise à l’iPhone à la station de Omotesando. La totalité des panneaux publicitaires et des écrans numériques étaient investis pendant une semaine par des images de Honda Tsubasa posant en personnage dédoublé pour la marque Michael Kors. C’est assez rare que tous les supports publicitaires de la station soient utilisées en même temps pour un même affichage. Ce qui me fait dire qu’on verra sans aucun doute beaucoup cette actrice, gameuse à ses heures perdues, dans les semaines ou les mois qui viennent. Elle semble avoir le vent en poupe en ce moment comme d’autres actrices de Stardust. On regarde toujours d’un œil attentif les personnalités liées à cette agence, car Zoa en fait également parti, sans avoir jamais été actif cependant. Les auditions n’ont pour l’instant jamais marché jusqu’au bout. Un jour peut être… J’écris ici pour conjurer le sort, en quelque sorte.
Ah! Sakura
Nous sommes déjà à la fin du mois de mars et les cerisiers se donnent en spectacle comme tous les ans. D’années en années, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de monde devant les cerisiers en fleurs et beaucoup plus de touristes étrangers. Le long de la rivière de Meguro au niveau de la station de Naka-Meguro, c’est la cohue dans les allées et sur les ponts, au point où des gardes sont nécessaires pour écarter la foule et permettre la circulation. La foule est tellement dense qu’elle devient le sujet de mes photographies, plutôt que les cerisiers eux mêmes qui passent en arrière-plan. C’est de toute façon très difficile de faire des photographies intéressantes et novatrices de cerisiers à moins de les conjuguer avec la beauté du lieu. J’aime beaucoup ce quartier de Naka-Meguro au bord de la rivière mais on ne peut pas dire que la rivière soit particulièrement belle et photogénique. Un peu plus loin, le long d’une autre rivière, autoroutière cette fois, les cerisiers commencent également à fleurir sur l’avenue Meiji. Les photographies sont prises il y a quelques jours et ce n’est pas encore là pleine floraison « mankai », qui ne devrait pas tarder, ce week-end très certainement sur Tokyo.