the beautiful noise

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Je reprends le titre de ce billet d’un sticker affiché parmi tant d’autres dans un mélange des genres sur un poteau électrique de Daikanyama. En recherchant par curiosité ce à quoi peut bien faire référence ce message « the beautiful noise », je découvre avec surprise qu’il s’agit du titre d’un documentaire sur le mouvement musical rock alternatif underground anglais de la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, mixant bruits de guitares, pour composer notamment le style shoegazing. Tiens donc, c’est une sacré coincidence car c’est ce mouvement musical qui me (re) fascine en ce moment. Le documentaire nous parle donc de My Bloody Valentine, Ride, Slowdive, Chapterhouse, que j’écoute beaucoup en ce moment, ainsi que d’autres groupes comme Cocteau Twins ou The Jesus and Mary Chain. Il faut que je trouve ce documentaire pour le regarder.

J’aime également ce titre, car ce « beautiful noise » dont on parle ici sur ce blog en photographies, c’est également Tokyo. Dans mon photobook « In shadows« , je parlais déjà de « Shoegazing photography » lorsque j’abordais le style que je donne à mes photographies et à mes compositions photographiques. J’ai encore et toujours ce besoin de montrer le trop plein, les enchevêtrements urbains, les superpositions de surfaces (le thème des photographies de ce billet précisémment), la densité trop forte des lieux par rapport à l’espace disponible. Peut être qu’à travers les photographies agencées à ma manière sur le blog, je m’essaie à une tentative de remettre de l’ordre dans cette ville, de rétablir inconsciemment une logique entre les lieux et les choses. Comme dans un monde de bruit, on essaierait d’y deviner et d’amplifier une harmonie et une beauté cachée. Tokyo est un terrain formidable pour ce jeu de recherche.

Les cerisiers contre la ville (épisode 3/4)

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Oh mother, I can feel the soil falling over my head. J’aime cet arbre qui semble prendre racine sur un bloc de béton. On a cette impression que la nature reprend le dessus sur la ville. Pendant les deux semaines de la fin Mars et début Avril, toute l’attention se porte sur le niveau de floraison des cerisiers. La pleine floraison est difficile à prévoir précisément car les cerisiers n’en font qu’à leur tête et fleurissent rarement au moment prévu. Difficile pour le voyageur de planifier à l’avance son voyage au Japon pour admirer ces fameux cerisiers en fleurs. Les photos de ce troisième épisode font toujours échos aux photos des deux épisodes précédents. On se promène à Shibuya dans le quartier de Udagawacho en écoutant toujours et encore The Cure dans les écouteurs. Après le monument Disintegration, j’écoute la série des trois albums à la beauté sombre: Seventeen Seconds, Faith et Pornography, pour arriver maintenant aux albums Kiss me, Kiss Me, Kiss Me et Wish. C’est un plaisir d’écouter cette musique en se promenant appareil photo à la main. C’est force d’inspiration et comme je le dis souvent, c’est même un élément clé de mon inspiration photographique.

Les cerisiers contre la ville (épisode 2/4)

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Sakura versus the city. Pendant ce temps là, à Shibuya, on reconstruit la gare à coups de grosses machines colorées. J’en avais parlé auparavant dans mon billet « Shibuya changing ». Ce billet, l’épisode 2, mélange les atmosphères, entre décoration urbaine surchargée et sobriété des surfaces, comme cette maison de béton aux proches abords de Shibuya. Les fresques murales viennent du quartier de Udagawacho à Shibuya, dans une petite rue qu’il faut trouver. J’aime y retourner régulièrement car les motifs et graffiti changent régulièrement. On repeint sans cesse sur la même surface, dans une renouvellement perpétuel. Cette partie de quartier reste un endroit à part car elle n’est pas encore touchée par la vague de conformisme urbain qui vient effacer petit à petit les spécificités de chaque quartier. J’aime partir à la recherche des ces lieux.

KICK IT!

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Allez savoir pourquoi, l’envie m’a pris soudainement d’écouter Paul’s Boutique des Beastie Boys, un album datant de 1989. Je ne connaissais pas vraiment cet album jusqu’à maintenant, alors que je me décide finalement à l’écouter d’une oreille attentive. Je connais les Beastie Boys à travers différents morceaux comme Sabotage ou Intergalactic que J’écoutais à l’époque, respectivement en 1994 et 1998. J’avais même acheté l’album Hello Nasty en 1998, peu de temps avant de bouger à Tokyo (rassurons nous, ce n’est pas le clip de Intergalactic qui m’a poussé à venir habiter à Tokyo). Je n’ai pas une oreille très propice au Hip Hop mais je savais que cet album Paul’s Boutique était une pièce clé du Hip Hop américain pour la densité de ses samples, sur lesquels vient se superposer le flot des voix aiguës et inarrêtables. C’est un disque que j’aurais aimé découvrir il y a 25 ans, mais mon ouverture à la musique alternative ne s’est fait que quelques années après au tout début des années 1990. Je le découvre maintenant et cette écoute m’est passionnante.

bb-pboutiquePhotographer Shatan about Paul’s Boutique (Monowolf | Lo and Behold!)

Le son Hip Hip inspire ma marche dans les rues de Daikanyama. Je dirige l’appareil photo vers les murs, panneaux, lampadaires propices aux autocollants en tous genres. On voit les mêmes autocollants et dessins un peu partout dans les rues du quartier, notamment cette petite tête blonde en jupe bleue. Il y a aussi ces tracés rouges et noirs sur le béton de Chemetov. En y regardant d’un peu plus près, j’y vois presqu’un visage. En observant ces amas de stickers à certains endroits, je me suis souvent dit que je fabriquerais bien mon propre sticker basé sur Made in Tokyo pour le coller à un endroit de Daikanyama ou Shibuya (plutôt Daikanyama), histoire de voir combien de temps il reste en place. Sur la troisième photographie, on devine devant le photographe en ombrage une fresque au sol, malheureusement presque effacée. Sans surprise, on trouve cette fresque devant un magasin de Skate Board. La première et la dernière photographies montrent deux intéressants moyens de locomotion. Le vélo de piste posé juste devant les studios du samurai designer Kashiwa Sato doit certainement appartenir à un des créatifs du studio. La Renault Alpine de la dernière photographie est plus rare. Elle était stationnée non loin de la gare de Ebisu.