Même quand la saison des cerisiers en fleurs est terminée, il en reste encore un peu à montrer. Les photographies ci-dessus sont prises au parc Inokashira à Kichijoji le week-end dernier. Il y avait beaucoup moins de monde que d’habitude au moment du hanami, mais il y avait tout de même la foule typique des week-ends. Ce parc est particulièrement visité à tous moments de l’année. Les pédalos et barques étaient cependant plus nombreux que d’habitude sur l’étang du parc, car on pouvait naviguer sur l’eau en dessous des quelques cerisiers encore en fleurs. Je n’avais pas pris en photo ces pédalos en forme de cygnes depuis très longtemps car le sujet ne présentait pas beaucoup d’intérêt, mais j’y trouve ce jour-là un attrait particulier. Peut-être parce que la fin des cerisiers en fleurs vient prendre écho avec ces objets d’une autre époque. Je revois ici un certain charme de la désuétude, comme j’en parlais dans un billet précédent. Les photographies ci-dessus sont prises vers 4h du soir alors que les lumières se jaunissent et commencent doucement à s’estomper entre les feuilles du parc.
Je garde toujours une oreille attentive sur la musique de Fujimoto Chao 藤本ちゃお lorsqu’elle donne des liens sur Twitter vers ses nouveaux morceaux au fur et mesure qu’elle les construit. Le dernier morceau en date s’intitule Alone in the desert et je l’aime beaucoup, dans le style de l’album Yokoso bokura no homepage he. Comme souvent chez cette artiste, le morceau se compose d’un ou de plusieurs motifs électroniques plutôt sombres se répétant à l’infini, et sur lesquelles vient s’inscrire une voix parlée, parfois brouillée d’interférences. Sur la vidéo YouTube du morceau, Fujimoto Chao a monté sa musique sur des extraits du film Nobody Knows 誰も知らない de Hirokazu Kore-eda, et on comprend alors que les paroles du morceau sont directement inspirées par ce film. Comme j’en parlais dans un article précédent quand j’avais vu ce film, il m’avait beaucoup marqué par son histoire terrible et la force insoupçonnable des enfants (sujet continuel de Kore-eda), protagonistes principaux de cette histoire. J’imagine que Fujimoto Chao a dû également être marqué par ce film. Au bout de trois minutes, le morceau se termine brusquement par une coupure, comme dans un changement de scène du film.