cause I don’t belong to anywhere

Continuons en noir et blanc près de la baie de Tokyo, sur les terrains gagnés sur la mer d’Odaiba. Près du centre commercial Diver City envahi par la jeunesse, le robot Gundam est toujours là fidèle au poste à attendre je ne sais quoi. Il reste immobile contrairement à la version plus récente construite à Yokohama, mais impressionne toujours autant les passants (et les enfants) dont je fais partie. Il me semble qu’il est différent de la version que je connaissais car je n’avais pas remarqué auparavant les lumières qui apparaissent à certains endroits de sa carcasse. A quelques pas de là, se trouve la Flamme de la Liberté (自由の炎), une statue de 27 mètres de hauteur, créée par le sculpteur français Marc Couturier et inaugurée en 2001. Elle est faite de bronze et d’aluminium doré à la feuille d’or. Elle a été érigée pour matérialiser l’amitié Franco-japonaise qui a été ponctuée à cette époque par l’Année du Japon en France en 1997-1998 et par l’Année de la France au Japon en 1998-1999. En face de Diver City, de l’autre côté de l’autoroute, je suis aussi toujours impressionné par les bureaux de la chaîne de télévision Fuji conçus par Kenzo Tange. Le building date de 1997 mais reste encore maintenant un des bâtiments les plus uniques de Tokyo. Ce qui m’impressionne le plus peut-être, à part la sphère, c’est la quantité d’espaces vides entre les piliers de la structure. J’imagine mal une construction actuelle dont la surface exploitable ne soit pas exploitée au maximum. L’aspect futuriste du building s’accorde en fait très bien avec le robot Gundam. La dernière photographie du billet change complètement de lieu puisqu’elle est prise à Shibuya, mais les formes irrégulières du Department Store Parco lui donne également un aspect futuriste qui s’accorde à mon avis bien avec le reste des photographies du billet.

Même si ce n’est pas systématique, j’écoute assez régulièrement les nouveaux morceaux de Kyary Pamyu Pamyu (きゃりーぱみゅぱみゅ) car j’y trouve assez souvent des choses que j’aime, que ça soit musicalement ou dans la manière par laquelle elle vient introduire dans son chant des petits quelques choses d’inattendu. Je pense m’être maintenant habitué à son ton de voix de telle manière qu’il ne devient pas un frein à mon écoute. Je n’aime pas toute sa musique mais j’avais beaucoup aimé son dernier album Japamyu et plusieurs morceaux plus anciens et emblématiques de son style musical. Je la trouve en fait authentique dans sa manière de dévier subtilement les symboles de la culture kawaii. Elle sort tout récemment un nouveau single intitulé Gentenkaihi (原点回避), comme toujours produit par Yasutaka Nakata (中田ヤスタカ), à l’occasion de ses dix années de carrière musicale. J’avais l’impression qu’elle était présente sur la scène musicale japonaise depuis plus longtemps que cela. C’est peut être sa voix inchangée, même si elle n’a plus les 18 ans de ses débuts, qui me donne l’impression d’un personnage immuable à l’abri des années qui passent et éternel symbole de la jeunesse de Harajuku et de l’image du Cool Japan que le pays a voulu mettre en valeur il y a plusieurs années. On ne peut pas nier que Kyary Pamyu Pamyu a fortement contribué à diffuser, comme une ambassadrice malgré elle, cette culture pop japonaise en dehors des frontières du pays. Ecouter ce nouveau morceau a soudainement nourri ces réflexions. Le titre du morceau fait référence à un retour aux sources mais la vidéo montre en contradiction, Kyary en train de courir pour fuir quelque chose. Elle est poursuivie par un immense noeud rouge qui a la particularité d’avoir une mâchoire et des dents de monstre. Là est le détail déviant que j’aime beaucoup. On a l’impression qu’elle essaie de fuir son passé qui finit toujours par la rattraper.

En écrivant ces lignes, je suis justement en train de regarder Kyary sur le streaming du festival Supersonic qui se déroule aujourd’hui (Dimanche 19 Septembre) et hier. Le streaming est exclusivement disponible sur l’application 17Live que j’ai installé pour l’occasion, mais la qualité vidéo est plus que moyenne, surtout quand on fait un mirroring de l’écran de l’iPhone sur une télévision HD. Le son est cependant acceptable avec quelques décrochages pas forcément très gênant. On apprécie en tout cas que la diffusion soit gratuite. Il s’agit en fait d’un live différé de quelques heures et certains groupes, comme Perfume ne sont bizarrement pas diffusés. Kyary a interprété sur la scène de Supersonic quelques uns de ses morceaux les plus connus, notamment les deux morceaux que je préfère, Invader Invader (2013) qui démarra le set et l’excellent Fashion Monster (2012) qui le conclut brillamment. A vrai dire, c’est la première fois que je vois un live en vidéo de Kyary. Le petit détail très mignon, c’est qu’elle ponctue chaque morceau d’un petit ‘Thank you’ dans un anglais légèrement japonisé. Elle interprète bien sûr son dernier single Gentenkaihi et une version remixée par Steve Aoki de Ninja Re Bang Bang, car Steve Aoki est également un des invités de Supersonic un peu plus tard dans la soirée. Ce qui est excellent d’ailleurs, c’est que Steve Aoki lui renvoie l’ascenseur en incluant lui aussi le remix de Ninja Re Bang Bang dans son set avec des images d’un concert de Kyary en arrière-plan. Le festival est dans l’ensemble très orienté EDM. Ce n’est pas le style musical que je préfère, mais je suis quand même très curieux. L’électronique de Steve Aoki est beaucoup trop poussive et directe pour moi, même si certains morceaux finissent par m’accrocher malgré moi. Par contre, l’imagerie qu’il construit autour de son personnage sur l’écran géant de la scène est très intéressant, et pousse même à sourire par moments. Il réutilise par exemple le passage du film Titanic où Leonardo De Caprio tient Kate Winslet par les bras pour faire l’oiseau à l’avant du navire. Dans cet extrait vidéo, Steve Aoki remplace les visages des acteurs par le sien, comme pouvait le faire Richard D. James sur les vidéos d’Aphex Twin a une certaine époque (celles réalisées par Chris Cunningham comme Come to Daddy ou Windowlicker). Je suis agréablement surpris de voir les allemands de Digitalism, sauf que Jens Moelle est seul à monter sur scène. Je n’ai pas écouté ce groupe électronique depuis plus de dix ans, mais j’avais énormément apprécié certains morceaux à l’époque. J’ai eu une larme à l’oeil en écoutant le morceau Blitz (sur le EP du même nom sorti en 2010) interprété sur la scène de Supersonic. Blitz est un morceau sublime alliant puissance (les basses) et subtilité (les légers tremblements de sons), comme j’en connais malheureusement peu dans le genre. J’en parlais brièvement il y a dix ans, mais je n’essayais pas beaucoup à l’époque de transmettre les émotions ressenties lors de l’écoute. Je n’ai malheureusement pas passé toute mon après-midi de dimanche devant l’écran de 17Live, mais ce que j’ai vu et entendu m’a pour sûr fait beaucoup de bien.

Le compte Twitter Mikiki, lié à Tower Records et spécialisé dans les revues et critiques musicales, me fait régulièrement découvrir de belles choses musicales. Cette fois-ci, c’est la compositrice et interprète (SSW comme on dit, pour Singer Song Writer) RöE (ロイ) que je découvre à travers un morceau très enthousiasmant intitulé YY. J’aime beaucoup la dynamique et l’intensité pop du morceau. La voix particulièrement engageante de RöE me plaît en fait vraiment beaucoup. Elle est très marquée et possède une puissance et une assurance qui nous entraînent sans faiblir. On a même beaucoup de mal à se sortir le morceau de la tête après l’avoir écouté, et on a sans cesse envie d’y revenir. Le morceau est utilisé comme thème d’ouverture du drama Hakojime (ハコヅメ〜たたかう!交番女子〜) avec Tsuyoshi Muro (ムロツヨシ), Erika Toda (戸田恵梨香) et Mei Nagano (永野芽郁), actuellement diffusé sur Nippon TV et basé sur un manga de Miko Yasu (泰三子). On regarde parfois ce drama d’un œil distrait mais comme on le prend en général en cours de route, je n’ai jamais entendu le morceau YY au générique de début des épisodes. RöE a en fait sorti un EP de six titres intitulé Warusa (ワルサ) contenant ce morceau YY. La qualité du EP me paraît plus inégale mais j’ai quand même envie de voir si d’autres morceaux m’accrochent. En écrivant ces lignes, je me rends compte que j’aime aussi beaucoup le quatrième morceau intitulé Violation dont la vidéo me rappelle un peu l’ambiance dérangée qu’on pourrait voir sur certaines vidéos de AiNA The End. L’ambiance y est beaucoup plus rock et agressive que YY qui est résolument pop. Ce morceau était également utilisé pour le thème d’ouverture d’un drama (décidément). Il s’agissait de Strawberry Night Saga (ストロベリーナイト・サーガ) sur Fuji TV avec Fumi Nikaidō (décidément) et Kazuya Kamenashi. RöE est définitivement une artiste à suivre, en espérant qu’elle continue à sortir des nouveaux morceaux dans l’esprit, certes très différents, de ces deux là.

No more running says my mind

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Je marche beaucoup ces derniers temps le week end et j’ai repris goût au Reflex que j’utilise de plus en plus au détriment d’Instagram que je mets un peu de côté. Je marche vers des lieux connus que je n’avais pas parcouru depuis très longtemps. Il y a quelques semaines, je pars tôt le matin vers le quartier de Maruyama-cho. Beaucoup de jeunes personnes sortent des hôtels pas chers de ce quartier. Je me suis donné pour but de retrouver le bâtiment en grain de riz, le Natural Ellipse de Masaki Endoh. Je peine un peu à le retrouver au début et je le crois même disparu. Le grain de riz aurait il été avalé par l’urbanisme grouillant ambiant. Eh bien, non, je finis par l’apercevoir au coin d’une rue. Par rapport à la dernière fois, il y a 8 ans, il n’a pas été dégradé et le blanc des murs résiste assez bien. Il a été repeint, très certainement.

Ma promenade à Shibuya m’amène devant d’autres façades, parfois hermétiques comme celles de béton d’une maison individuelle. La première photo montre un koban, un poste de police de quartier. Ce koban de Shibuya est un classique et nombreuses sont les « boîtes » de police qui nous montrent des formes intéressantes, comme le celui du parc de Ueno par Tetsuro Kurokawa. Celui de Shibuya, à Udagawa-Cho sur la photo ci-dessus est de l’architecte Edward Suzuki.

Les autres photographies mélangent les lieux, de Nishi Shinjuku à Odaiba, en revenant au complexe Rise de Futago Tamagawa sur la sixième photo. J’aime beaucoup la petite terre de verdure, installé au rez de chaussée de l’immeuble du Park Hyatt par Kenzo Tange. Cette petite terre semble bien paisible et à l’abris des tracas.

S’échapper vers le ciel

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J’aime beaucoup cette Terre synthétique flottant au dessus de nous. On peut s’allonger dans un fauteuil pour la regarder tourner doucement. On s’échappe quelques minutes vers le ciel comme un vol d’oiseau. Cette deuxième Terre se trouve au Musée National des Sciences et de l’Innovation (Miraikan). Nous (avec Mickael et Mathilde de passage) nous sommes rendus à Odaiba par bateau, la version avec pont supérieur du Himiko, le bateau Hotaruna. Ils sont dessinés par Leiji Matsumoto. Il faut l’occasion de visiteurs venant de loin pour penser à emprunter ces transports inhabituels. La version blanche avec lignes noires et nez round couleur argent de ce Doraemon est la mascotte du nouveau complexe de Mori Building, Toranomon Hills. Je n’y suis pas encore allé. Et pendant ce temps, j’écoute Circling de Four Tet.

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Ce troisième épisode mélange une nouvelles fois des photographies prises à Odaiba, à Ueno et quelques autres endroits dans Tokyo. On y retrouve des photos du bâtiment de Fuji TV par Kenzo Tange, le terminal de Harumi, un coucher de soleil sur le palais impérial, une vue sur le Rainbow Bridge… Je reprends aussi en photo le petit immeuble POSH Hyojito, par Shigeru Uchida / Studio 80 à Minami-Aoyama, que j’avais déjà pris il y a 3 ans en argentique ou il y a 6 ans en digital (avant rénovation). Et côté musique rock, j’aime beaucoup en ce moment le nouveau morceau de Cults intitulé High Road sur l’album Static qui sortira en ce mois d’octobre.

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Sur le modèle du billet SUN/MOON du mois de mai 2011, je continue ces séries de photographies avec un mélange de thèmes sans liens directs. Il s’agit cette fois-ci de séries de 12 photographies en 4 épisodes. Entre la roche et la lune, les photographies nous montrent dans l’ordre: la sphère de métal du building Fuji Television par Kenzo Tange, une partie de temple à Ueno près de Yanaka, une baleine à l’entrée du Musée National d’Histoire Naturelle à Ueno, le Rainbow Bridge vu depuis Odaiba, un détail de décoration d’une sorte de mikoshi artistique pour le matsuri de l’école national des Beaux Arts de Tokyo, le plafond au centre de la sphère du Fuji Television Building, un soleil couchant sur le palais impérial, le Harumi passenger ship terminal par l’architecte Minoru Takeyama (1991), une façade de l’immeuble Prada à Ometesando par Herzog et De Meuron et finalement une vue perdue vers Ebisu.