the streets #14

Quelques photographies prises dans le désordre à différents endroits de Tokyo mais notamment à Shibuya, Waseda, Naka-Meguro et Ebisu. Le grand panneau publicitaire de la première photographie se trouve à côté du grand magasin PARCO sur la rue en pente Kōen Dōri dans le centre de Shibuya. En regardant après coup cette première photographie sur l’ordinateur, je me suis dis que je l’avais prise légèrement de travers. Ce petit défaut m’arrive régulièrement et je me sens le besoin de rectifier l’angle de prise de vue, même si ce n’est parfois pas toujours nécessaire et au point de ne plus savoir vraiment qu’elle doit être la vue correcte. C’est le cas pour cette première photographie car j’avais fixé mon cadre en prenant la rue en pente devant moi comme ligne de référence horizontale. Le panneau publicitaire géant apparaissait en conséquence avec un angle qui ne me semblait pas naturel, et au final aucune des versions de cette photographie ne me convient vraiment. Dans un degré bien différent, une série de photographies vue sur Instagram rend bien cet effet de désorientation sur une rue résidentielle en pente. Sur la deuxième photographie, nous revenons vers le Meguro Sky Garden, un long jardin circulaire placé au dessus du grand échangeur autoroutier d’Ikejiri-Ohashi. Je l’ai déjà pris en photo plusieurs fois mais je n’y étais pas revenu depuis longtemps, car je trouvais qu’il avait un peu perdu de sa tranquillité la dernière fois où j’y étais allé. En fin d’après-midi, il n’y avait presque personne à part deux ou trois promeneurs de chiens qui promenaient en toute logique leurs chiens. Je n’avais pris la pieuvre rouge du petit parc Tako (タコ公園) à Ebisu depuis longtemps. Cette pieuvre n’est pas celle originellement construite pour le parc, elle a été renouvelée il y a plusieurs années et à perdu au passage un peu de son intérêt. En tout cas, l’ancienne et la nouvelle pieuvre d’Ebisu ne sont pas aussi sophistiquées que celle que l’on peut voir dans une vidéo du groupe PEDRO dont je parle brièvement ci-dessous. Celle de la vidéo se trouve au bord le la piscine géante du parc prefectural de Futtsu à Chiba (千葉県立富津公園). Ça devrait certainement être une bonne idée d’aller la voir un jour ou l’autre, même en hiver.

Extraits des vidéos des morceaux Crawl (クロール) du groupe Hakubi et Tokimeki (ときめき) de a子.

Continuons donc en musique avec un excellent morceau rock intitulé Crawl (クロール) par le groupe Hakubi. Le groupe originaire de Kyoto est un duo composé de Katagiri (片桐) au chant et à la guitare et d’Aru Yasukawa (ヤスカワ アル) à la basse. Ce morceau a une excellente dynamique qui est parfaitement retranscrite dans la vidéo qui bouge sans arrêt. La voix puissante de Katagiri est vraiment convaincante, tout comme les riffs de guitare agressifs qui sont très présents dès les premiers accords. J’aime particulièrement le moment au milieu du morceau où le ton de la guitare change soudainement et se fait plus sombre tandis que la voix devient plus rapide. Cette maitrise fait vraiment plaisir à écouter. Je suis toujours très attentivement la carrière d’a子 qui vient de sortir un nouveau single intitulé Tokimeki (ときめき, heart race) le 13 Novembre 2024. Je ne suis jamais déçu par les nouvelles sorties musicales de a子. Même si ce nouveau morceau commence un peu doucement, on est très vite accroché par le refrain pop. a子 a un sens de la composition qui fait mouche à chaque fois, avec toujours ces petits décalages bienvenus, comme par exemple le découpage d’un gâteau de mariage à la tronçonneuse (qui est déconseillé) que l’on peut voir dans la vidéo. On ne retrouvera bien sûr pas de sons coupés à la tronçonneuse sur ce nouveau single car tout est parfaitement arrangé, mais il reste tout de même que son approche de la pop est atypique et je pense que sa voix est le principal facteur qui la différencie de tous/toutes les autres. Il y a quelques mois, j’avais été agréablement surpris de la voir apparaître au classement des 30 under 30 du magazine Forbes Japan, classement qui entend mettre en avant 30 personnes de moins de 30 ans qui changent le monde (「世界を変える30歳未満」30人). Je ne sais pas si ce genre de classement a beaucoup de sens car c’est tout à fait subjectif, même si a子 s’est fait un peu connaître à l’étranger par le festival SXSW aux US. C’est en tout cas une belle reconnaissance.

Extrait de la vidéo du morceau New World de Jazztronik feat. ELAIZA.

Je suis également très attentif ces derniers temps aux nouveaux morceaux d’Elaiza Ikeda (池田エライザ). J’écoute beaucoup le morceau New World qui est en fait d’un groupe nommé Jazztronik avec Elaiza au chant. Comme son nom le suggère très fortement, Jazztronik est orienté jazz. Le groupe est basé à Tokyo et se compose en fait d’un seul membre permanent, Ryota Nozaki (野崎良太) qui est pianiste, DJ et producteur. J’imagine qu’il s’entoure d’autres musiciens en fonction des besoins. Jazztronik existe depuis 1998 et a seulement sorti quelques albums et EPs. C’est un morceau très beau, très fluide, dès les premières notes de piano, qui me fait dire qu’Elaiza a cette capacité d’évoluer vers différents styles musicaux. On aimerait que Sheena Ringo lui écrive un morceau à l’avenir. Elaiza a déjà fait des appels du pied en ce sens dans le passé. Toujours dans les ambiances jazz, j’aime aussi beaucoup le nouveau morceau de Punipuni Denki (ぷにぷに電機) intitulé Chipped avec un featuring de Paul Grant, qui est musicien multi-instrumentiste et producteur californien dont les productions prennent inspiration dans le jazz, le R&B et le Hip-hop. Cette collaboration japano-américaine est intéressante et quelque chose me dit que ce type de collaboration internationale va se développer petit à petit. Le morceau est très paisible, voire reposant, comme un dimanche après-midi ensoleillé passé les pieds nus dans un parc de Tokyo ou de Californie.

Extraits des vidéos des morceaux I cannot Rain de &Tilly x Color Theory et Summer (夏) de PEDRO.

Pour changer un peu d’horizon, je découvre le très beau morceau I cannot Rain du groupe originaire de Prague &Tilly, accompagné par les synthétiseurs de Color Theory, aka Brian Hazard. J’aime beaucoup les sons rétro des synthétiseurs et le duo de voix doux et vaporeux de &Tilly. Ces sons rétro me ramènent vers une musique électronique que j’écoutais au tout début des années 2000 et que j’avais un peu oublié, Dirty Dancing de Swayzak (2002) et Alien Radio de Slam (2001). Pour revenir finalement au Japon et à la photographie de pieuvre échouée dans un jardin public, j’écoute quelques morceaux rock plus ou moins récents du groupe PEDRO mené par Ayuni D (アユニ・D) avec Hisako Tabuchi (田渕ひさ子) à la guitare. Du dernier album Iji to Hikari (意地と光) sorti le 6 Novembre 2024, j’écoute beaucoup les singles Lovely Baby (ラブリーベイビー) et Aise (愛せ). Le morceau Summer (夏), qui n’est soudainement plus de saison malgré un très long été cette année, n’est pas inclus sur un album mais sur un CD accompagnant la première édition du LIVE Blu-ray/DVD Life and Memories » (生活と記憶) de PEDRO sorti pendant l’été 2021. La vidéo avec la pieuvre tentaculaire a été tournée par Masaki Okita (大喜多正毅) qui avait déjà réalisé la vidéo du morceau Orchestra de BISH, un des morceaux emblématiques des débuts du groupe sur l’album KILLER BISH sorti en 2016.

oublier les cerisiers (4)

Les cerisiers en fleurs sont ici ceux du parc Tako à Ebisu et de l’avenue Meiji au niveau du passage surélevé pour piétons de Shibuyabashi. Je prends en photo tous les ans les cerisiers en fleurs de l’avenue Meiji, car c’est un des plus bels endroits de Tokyo. Ils sont particulièrement denses entre Shibuyabashi et Tengenjibashi, et formeraient presque un tunnel si on étirait les branches un peu de chaque côté. Les autres photos de ce billet s’éloignent des sakura, car il faut bien les oublier progressivement, et s’attardent sur ce qui attire mon regard dans les rues encombrées de Shibuya et d’Ebisu: une mosaïque de l’artiste Invader, une affiche d’une statue de Bouddha pour une exposition dédiée à Nara, une moto Kawasaki vintage en rouge et noir, un magasin de disques vinyles appelé Ultra Shibuya avec une enseigne rétro-futuriste en néon et une affiche du groupe Kinoko Hotel (que je n’ai pas encore écouté mais qui m’intrigue depuis quelques temps) posée sur la baie vitrée. J’observe également beaucoup l’évolution des graffitis de rue, et j’aperçois récemment ceux du groupe appelé « Tokyo Zombie Crew« , qui me rappellent un peu le « Tokyo is yours » qu’on a aussi beaucoup vu dans les rues de Tokyo. On ne trouve bien entendu que peu d’informations sur ces grapheurs même si certains sites web essaient de les répertorier.

岡タコ黒18年Flash&Play

Made in Tokyo a maintenant 18 ans. Sa date d’anniversaire est le 22 Mai même si le site web a démarré quelques années auparavant en 1998, un peu avant que je mette les pieds au Japon. J’oublie en général cette date d’anniversaire mais c’est peut-être le fait que ce blog ait atteint la majorité qui me fait m’en souvenir. Je n’ai pas l’intention de faire de bilan de ces 18 années écoulées car je ne serais pas par où commencer et je le fais en fait déjà petit à petit sur ma page « À propos« . Il faudrait d’ailleurs que je mette cette page à jour car je n’y aie pas touché depuis deux ans. Je n’ai pas non plus changé la mise en page générale du blog depuis très longtemps, 4 ans en fait. J’ai fait plusieurs tentatives non concluantes et j’ai bien peur de ne jamais trouver de thème WordPress qui me convienne. J’ai également perdu un peu la main sur les modifications des fichiers CSS, ce qui rend tout changement de fond un peu plus compliqué. En fait, je ne fais pas de bilan car j’aime plutôt, au fur et à mesure, faire des liens vers des billets passés. Je me dis que le fait de parler sans cesse de billets précédents doit être un peu agaçant pour le visiteur, mais je le fais aussi pour maintenir en vie la totalité de ce blog, qui ressemble de manière imagée à un réseau de neurones. Faire un lien sur un ancien billet depuis un billet récent vient en quelque sorte irriguer les parties les plus profondes du blog et les faire sortir de l’oubli. J’ai toujours imaginé ce blog comme un complément mémoire. Il n’est pas indispensable mais bien pratique pour se souvenir de certaines choses et certains endroits où nous sommes allés dans le passé. Il n’est pas rare que je fasse une recherche sur ce blog pour me souvenir d’événements passés que j’avais parfois complètement oublié. Ce blog est également pour moi une occasion d’écrire en français, et c’est peut être bien avant tout la raison pour laquelle je ressens le besoin de continuer.

Je n’ai pas encore parlé du Blu-ray du concert News Flash de Tokyo Jihen que j’ai acheté à sa sortie au Tower Records de Shibuya. Je ne vais pas m’étendre sur le contenu car je l’avais déjà évoqué en longueur au moment de la diffusion en streaming l’année dernière. C’était évidemment un plaisir renouvelé de revoir ce concert avec la qualité du Blu-ray en plus. La principale différence vient de la qualité sonore qui est excellente sur le Blu-ray par rapport à la version streaming que je connaissais. Voir ce concert avait enclenché mon envie de voir tous les concerts de Tokyo Jihen les uns après les autres et de les commenter ici. Il est difficile et pas forcément nécessaire de faire un classement mais Ultra C et Dynamite Out restent mes préférés. Ce dernier News Flash est tout de même à mon avis dans le peloton de tête, même s’il n’y avait pas de public dans la salle. Des morceaux comme OSCA fonctionnent mieux quand il y a une foule qui réagit. Je ne me souvenais plus que ce morceau, qui demande beaucoup l’énergie, se trouvait vers la fin du concert. Je me souvenais pas contre très bien que la performance était impeccable. Au milieu du concert, Superstar est le plus beau morceau qu’ils interprètent et il m’a même donné les larmes aux yeux tout seul devant mon écran. Allez savoir pourquoi. Senkō Shōjo est le morceau le plus épuisant du concert pour Kameda, ce qui est assez amusant car c’est lui-même qui en a écrit la musique. Ce concert me rappelle aussi que Hata Toshiki est fantastique à la batterie. Je me le dis à chaque fois, mais cette impression est plus présente lors de ce concert. Son jeu est extrêmement sophistiqué et j’aime beaucoup le voir souffrir avec le sourire quand Sheena le regarde. Le seul bémol à mentionner est la vue supplémentaire donnée pour certains morceaux sous le format Academic view. Il s’agit d’une vue fixe comme si on était au milieu de la salle. Je trouve l’image de qualité moyenne et cette vue ne remplace en rien les caméras rapprochées de la version filmée originale. J’aurais préféré qu’ils ajoutent des images backstage ou des préparatifs, comme le groupe l’a souvent fait sur des DVDs précédents plutôt que cette vue académique très dispensable. On peut également regretter que la couverture du DVD/Blu-ray soit aussi ressemblante à celle du EP News de 2020. Le détail amusant tout de même est l’heure mentionné sur la photo de couverture. Il est 20:20 sur le EP News, et le DVD/Blu-ray démarre une minute après à 20:21, ce qui correspond bien entendu aux années de sortie. Il n’empêche que le concert est excellent et me pousse à relire mes commentaires passés en le revoyant maintenant.

De tous les DVDs et Blu-ray officiels des concerts de Tokyo Jihen, Chin Play Kō Play (珍プレー好プレー) est le seul qu’il me restait à mentionner ici. Je l’ai dans ma collection depuis de nombreux mois mais je voulais le voir en dernier car il s’agit d’une compilation de concerts. Chin Play Kō Play est sorti le 29 Août 2012, en même temps que la compilation de B-side Shin’ya Waku (深夜枠). C’était l’année de la dissolution du groupe. Chin Play Kō Play est une compilation live tentant de réunir les meilleurs moments des concerts de Tokyo Jihen, de la formation en phase 1 en 2004 jusqu’au dernier concert de la tournée Bon Voyage le 29 Février 2012. Elle compile 3 ou 4 morceaux par concerts et inclut également des versions écourtées de morceaux joués lors de festivals comme le Rising Sun Rock Festival à Ezo (Hokkaido), le Fuji Rock Festival à Naeba, les concerts Countdown avant le passage à la nouvelle année dans l’immense hall de Makuhari à Chiba, ou encore le festival EMI Rocks au Saitama Super Arena. C’est une idée étrange que de donner seulement des extraits des morceaux joués dans les festivals, mais je remarque que les morceaux sont pratiquement joués en entier au fur et à mesure qu’on avance dans la playlist du DVD. Je connaissais quelques morceaux pour les avoir déjà entendu sur YouTube ou sur une autre plateforme vidéo, comme ceux interprétés sur le deuxième volume des concerts Society of the Citizens, invitant plusieurs autres groupes. La plupart des morceaux en festivals étaient tout de même nouveaux pour moi, et c’est très intéressant de voir le groupe évoluer dans un environnement un peu différent des concerts qui leur sont uniquement dédiés. Il y a pas de différence vraiment notable dans la qualité des interprétations mais je n’ai pas vraiment noté de morceau qui était meilleur en festivals par rapport à leur version en concert. J’aime quand même beaucoup l’interprétation du morceau Gaman lors de Countdown Japan 09/10 le 30 Décembre 2009.

La partie principale de Chin Play Kō Play se concentre sur les 7 tournées officielles de Tokyo Jihen dont 6 sont sortis en DVD/Blu-ray. Il s’agit des tournées Dynamite en 2005, Domestic! Just Can’t Help It! en 2006, Spa & Treatment en 2007, Ultra C en 2010, Discovery en 2011 et Bon Voyage en 2012. J’en ai déjà parlé assez longuement dans des billets séparés. La nouveauté, si on peut dire, sur Chin Play Kō Play, c’est qu’il comprend également un ancien concert jamais édité en DVD, Domestic! Virgin Line, qui s’est déroulé en Février 2006, quelques mois seulement avant la tournée suivante Just Can’t Help It! Il y avait seulement deux dates pour cette tournée, le 19 Février à Tokyo au Nippon Bundokan et le 21 Février au Osaka-jō Hall. Une partie du concert au Nippon Budokan était diffusé sur Fuji TV. Un des objectifs du concert était de présenter Ukigumo et Izawa Ichiyō, qui venaient remplacer respectivement Hirama Mikio et H Zett M. Sheena Ringo connaissait déjà Ukigumo de longue date et Ie nom d’Izawa avait été proposé par H Zett M pour son propre remplacement. C’était en quelque sorte un concert de chauffe venant tester l’accueil du public. Quatre morceaux de Domestic! Virgin Line sont inclus sur Chin Play Kō Play, à savoir Sōretsu, Kyogenshō, Bokoku Jōcho et Rakujitsu. Sōretsu est une reprise du morceau du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) de Sheena Ringo. Son interprétation est sombre et touchante. Le morceau se termine par un chœur de voix d’enfants, ceux du Suginami Junior Chorus (杉並児童合唱団). Le fait que le morceau soit très sombre est compensé par les oreilles de lapin portées par les enfants qui donnent une petite touche décalée. Kyogenshō est également un morceau repris de la carrière solo de Sheena, car il est présent sur Shōso Strip. Les interprétations de Bokoku Jōcho et Rakujitsu sont amusante pour la première et très belle pour la deuxième, mais n’arrivent pas à la hauteur de l’émotion qui se dégage de Sōretsu. Ce morceau n’est pas inédit, par rapport aux trois autres, car on le trouvait déjà dans cette émission de Fuji TV qui reprenait seulement une partie des morceaux du concert entier. Il vaut en tout cas le détour. C’est dommage d’ailleurs que ce concert n’existe pas en entier en DVD, car les morceaux qu’on peut entendre et voir dans cette émission de Fuji TV sont pour la plupart excellents. Je note notamment Kabuki car Ukigumo y fait son show en solo guitare comme s’il avait quelque chose à prouver pour ses débuts dans le groupe, la mise en scène sur Service, Keshō Naoshi car on y trouve des percussions supplémentaires accompagnant Hata Toshiki et les nombreuses variations de guitare, parfois subtiles, introduites sur les morceaux.

On peut trouver cette émission en entier quelque part sur internet mais la qualité visuelle et sonore de la version que j’ai vu était assez moyenne. Les morceaux de cette tournée présents sur Chin Play Kō Play sont de bien meilleure qualité. L’émission de Fuji TV est également entrecoupée d’interviews des membres du groupe évoquant leur entrée dans Tokyo Jihen, leurs impressions sur les autres membres du groupe. Je retiens ce petit passage qui m’a amusé où Ukigumo évoque la manière de chanter de Sheena:

あんな人いないですようね、他に。なんか、何でも出来るし、全部本気で出来てるみたいな、ね。。。ニャーニャー声からロッカーな声から、オペラみたいな声からエレベーターの女の人みたいな声出すし。。。

Il n’y a personne d’autre comme elle. Elle arrive à tout faire, toujours très sérieusement, du miaulement de chat à la voix de rocker, de la voix d’opéra à celle des hôtesses d’ascenseurs…

Il y a également des scènes montrant les répétitions, toujours très instructives pour comprendre comment le groupe fonctionne. Sheena semblait avoir une parole forte à cette période, certainement car le groupe démarrait sous cette nouvelle formation Phase 2. J’espère qu’on aura l’occasion un jour de voir cette émission dans un format de bonne qualité.

Pour revenir au DVD Chin Play Kō Play, il s’avère une bonne porte d’entrée vers le monde de Tokyo Jihen pour ceux qui n’auraient pas encore vu leurs concerts en vidéo. Je trouve la sélection très bonne, même s’il y a bien sûr de nombreux manques. On y trouve par exemple la superbe reprise de Misora Hibari, Kurumaya-san sur Dynamite Out, la beauté neigeuse de Yukiguni sur Just Can’t Help It!, le sourire de Sheena sur le morceau Himitsu du concert Discovery lorsque Ukigumo se trouve en haut d’escaliers illuminés en son honneur, la puissance viscérale des interprétations d’Ultra C ou encore le grandiose d’un morceau comme Atarashii bunmeikaika dans le Nippon Budokan sur la tournée Bon Voyage. Voir ces bouts de concerts sur Chin Play Kō Play me donne maintenant envie des les re-regarder en entier les uns après les autres. Mais il faudra d’abord que je regarde les quelques concerts solo de sheena Ringo qu’il me reste dans ma liste.

Pour référence, ci-dessous est la liste des morceaux présents sur la compilation live Chin Play Kō Play:

Dynamite! (9 Février 2005 – Nagoya Century Hall)
1. Ringo no Uta (りんごのうた) du 1er album Kyōiku (教育)
2. Kurumaya-san (車屋さん), reprise du morceau de Misora Hibari sorti en Avril 1961 sur le double single Hibari no Dodonpa/Kurumaya-san (ひばりのドドンパ/車屋さん), également présent sur le DVD Tokyo Incidents Vol. 1
3. Koi no Urikomi (恋の売り込み), reprise du morceau I’m Gonna Knock on Your Door de The Isley Brothers

Domestic! Virgin Line (19 Février 2006 – Nippon Budokan)
4. Sōretsu (葬列) du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) de Sheena Ringo
5. Kyogenshō (虚言症), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
6. Bokoku Jōcho (母国情緒) du 1er album Kyōiku (教育)
7. Rakujitsu (落日), présent en B-side du single Shuraba (修羅場)

Domestic! Just Can’t Help It!(26 Mai 2006 – NHK Hall)
8. Yukiguni (雪国) du 2ème album Adult (大人)
9. Dynamite (ダイナマイト), reprise du morceau de Brenda Lee et présent en B-side sur le single Sōnan (遭難)
10. Kenka Jōtō (喧嘩上等) du 2ème album Adult (大人)

Spa & Treatment(21 Novembre 2007 – Zepp Tokyo)
11. Kingyo no Hako (金魚の箱), du 3ème album Variety (娯楽)
12. Shiseikatsu (私生活), du 3ème album Variety (娯楽)
13. Kuronekodō (黒猫道), du 3ème album Variety (娯楽)

Ultra C(12 Mai 2010 – Tokyo International Forum)
14. Denpa tsūshin (電波通信) du 4ème album Sports (スポーツ)
15. Ikiru (生きる) du 4ème album Sports (スポーツ)
16. Noriki (乗り気) du 4ème album Sports (スポーツ)

Discovery(7 Décembre 2011 – Tokyo International Forum)
17. Sora ga Natteiru (空が鳴っている) du 5ème album Daihakken (大発見)
18. Himitsu (秘密) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
19. Konya ha Kara Sawagi (今夜はから騒ぎ) du mini-album Colors

Domestique Bon Voyage(29 Février 2012 – Nippon Budokan)
20. Atarashii bunmeikaika (新しい文明開化) du 5ème album Daihakken (大発見)
21. Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間) du 4ème album Sports (スポーツ)
22. Gunjō Biyori (群青日和) du 1er album Kyōiku (教育)

0724YAMABIKARI(24 Juillet 2004 – Kobe Live House Chicken George)
23. Sono Onna Fushidara ni Tsuki (その淑女ふしだらにつき), reprise du morceau The Lady Is a Tramp écrit et composé par Lorenz Hart et Richard Rodgers, présent en B-side du single Gunjō Biyori (群青日和)

FM802 Meet the World Beat 2004 (25 Juillet 2004/Osaka Expo ’70 Commemorative Park Momijigawa Lawn Plaza)
24. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ) du 1er album Kyōiku (教育)

Fuji Rock Festival ’04(30 Juillet 2004 – Niigata Yuzawa Naeba Ski Resort)
25. Sōnan (遭難) du 1er album Kyōiku (教育)

Countdown Japan 06/07(30 Décembre 2006 – Makuhari Messe Event Hall)
26. Oiran (花魁) de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗) de Sheena Ringo
27. Blackout (ブラックアウト) du 2ème album Adult (大人)

Rising Sun Rock Festival 2008 in Ezo(15 Août 2008 – Hokkaido Ishikari)
28. Senkō shōjo (閃光少女) du 4ème album Sports (スポーツ)

Society of the Citizens Vol. 2(24 Août 2008 – Tokyo Dome City Hall)
29. BB.QUEEN, présent en B-side du single Killer Tune (キラーチューン)
30. Mirrorball (ミラーボール), du 3ème album Variety (娯楽)

Countdown Japan 09/10 (30 Décembre 2009 – Makuhari Messe Event Hall)
31. Gaman (我慢), b-side du single Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間)
32. Ariamaru Tomi (ありあまる富), du 6ème album studio de Sheena Ringo Hi Izuru Tokoro (日出処)

EMI Rocks 2010(6 Novembre 2010 – Saitama Super Arena)
33. Tengoku he Yōkoso (天国へようこそ) du 5ème album Daihakken (大発見)
34. Tōmei Ningen (透明人間), du 2ème album Adult (大人)

EMI Rocks 2012(19 Février 2012 – Saitama Super Arena)
35. sa_i_ta, du mini-album Colors
36. Killer Tune (キラーチューン) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)

幕の内サディスティック
37. Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), collage du morceau repris de plusieurs concerts

pendant le mankai des cerisiers

Pendant quelques jours seulement, les cerisiers étaient en fleur et les foules étaient de sortie à tous les coins et recoins de Tokyo. Cette année, le pic de floraison, le mankai, tombait en partie pendant le week-end, ce qui nous a donné l’occasion d’aller les admirer à plusieurs endroits. Nous préférons toujours faire hanami en marchant, plutôt que de rester assis dans le froid sur une tâche bleue. Nous sommes revenu à Naka-Meguro, pour constater que la rivière Meguro était prise d’assaut par la foule des marcheurs. Il n’a pas de place le long de la rivière pour s’arrêter, et on avance donc pas à pas porté par le flot. Le tunnel de fleurs sakura s’est bien formé au dessus de la rivière et cela donne vraiment un bel effet. Depuis la station de Naka-Meguro, nous marchons jusqu’au petit pont rouge piéton. La foule se fait plus diffuse à ce niveau là, sauf sur ce pont rouge où il faut faire très attention de ne pas se prendre une perche à selfie en pleine figure. Juste à côté, on construit un grand bâtiment de béton. Je ne sais pas s’il s’agit d’une résidence privée, d’une salle d’exposition ou d’un bâtiment public, mais ce bloc de béton est très bien placé en plus d’être très joliment fini.

La première photographie de ce billet a été prise sur la rue Meiji depuis la passerelle piétonne de Shibuyabashi lorsque l’on regarde en direction de Hiroo. Marcher de Shibuyabashi vers Tengengibashi est également une jolie promenade pour admirer les sakura. Je n’ai pas pris de photos, mais nous aimons beaucoup aller voir du côté de Ark Hills sur la petite route recouverte de cerisiers entourant le complexe. Nous y passons à chaque fois au ralenti en voiture, tout comme au cimetière de Aoyama, ou sur la rue traversant Tokyo Mid-Town ou encore celle derrière Roppongi Hills. Au fur et à mesure des années, nous nous sommes défini un parcours que nous ne manquons pas de suivre. Le problème est qu’il est bien entendu difficile de prendre des photos en conduisant, et je me contente dons de l’impression du moment. Je ne suis pas mécontent des photographies de ce billet, mais en général, c’est assez difficile de rendre en photo la beauté des cerisiers, car cette beauté vient de l’accumulation et de la densité des fleurs que l’on a du mal a capturer dans toutes leurs splendeurs.

Les deux dernières photographies sont prises à Ebisu, tout près d’un restaurant de Udon que l’on apprécie tout particulièrement. Le passage de la pluie commençait déjà à faire tomber les fleurs de cerisiers sur le sol. Le spectacle des cerisiers en fleur se termine souvent brusquement par pluie et bourrasque de vent, histoire de garder le phénomène le plus éphémère possible.

50 cerisiers en fleurs

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Les fleurs de cerisiers ont déjà disparu de Tokyo et nous n’avons pas eu beaucoup d’occasion de faire hanami cette année, à part les regarder en se déplaçant comme sur la photo de l’avenue Meiji. Je ponctue ce billet de quelques photos d’architecture comme d’habitude. Rien de très nouveau que ça soit l’immeuble iceberg ou celui de Dior à Omotesando. Comme sur les précédents billets, je ressens le besoin de re-publier sur le blog des photos déjà montrées sur mon compte Instagram, car j’ai le sentiment que ces photos font partie entière de Made in Tokyo. A vrai dire, si je ne montrais pas mes photos Instagram ici, le site Made in Tokyo serait très certainement à l’abandon. J’étais vraiment sur le point de mettre fin à Made in Tokyo avec la nouvelle année 2015, mais finalement, je n’y suis pas arrivé et je retrouve toujours une petite flamme qui me fait continuer encore un peu. Côté dessin, je ne me fatigue pas par contre. Le dessin ci-dessus m’a pris un peu plus de temps que d’habitude. Ma technique actuelle est de faire une première passe couleur aux feutres Copic et de repasser dessus aux crayons de couleur pour essayer d’accentuer le relief. Comme ce sont des formats A3, je n’ai pas trouvé de moyens pour scanner. Mon imprimante est A4 et le centre de photocopie près de chez moi ne dispose que d’imprimante scanner A3 qui ne couvrent pas tout à fait la totalité de la feuille de papier que j’utilise. En attendant, je me contente de photos prises avec Instragram. Cette série Organicus Futurum grandit de plus en plus et je ne me lasse pas de dessiner ces formes futuristes.