덧붙여 대는 세공

Je fais beaucoup de nouvelles découvertes musicales en ce moment et j’ai un peu de mal à trouver le temps nécessaire pour écrire des billets spécifiques pour chacune d’entre elles. Je regroupe donc dans ce billet un certain nombre de ses nouvelles musiques qui sont pour moi à chaque fois passionnantes. On commence tout d’abord par le morceau Summer Anthem (サマーアンセム) de Mononoke. Comme son titre le suggère, ce morceau a été emblématique de mon été car il a accompagné avec beaucoup d’autres notre voyage en voiture vers la péninsule de Kii. Ce morceau a un petit quelque chose d’estival qui me convient très bien pour cette deuxième partie et toute fin d’été. La musique pop rock de ce jeune compositeur et interprète de 19 ans originaire de la ville d’Akashi dans la préfecture de Hyogo n’a bien entendu pas de lien particulier avec la princesse de l’univers Ghibli. Mononoke assure par lui-même la composition, l’écriture, les arrangements et la production de ses morceaux et les chante avec une voix à la fois forte et très mélodieuse. C’est quand même assez impressionnant à ce jeune âge et très prometteur. J’ai découvert ce morceau grâce à la playlist RADAR: Early Noise de Spotify, que je découvre un peu par hasard en consultant les playlists de l’application de streaming que je n’utilise pourtant pas d’ordinaire. Cette même playlist contient un autre excellent morceau de style rock indé intitulé Kid Blue par le groupe Enfants, sur leur 3ème EP D. sorti le 31 Juillet 2024. Ce nom de groupe en français est apparemment un diminutif du nom « Les enfants dans la lune », mais je n’ai pas réussi à obtenir plus d’information, car des recherches internet sur ce nom ne m’amènent bien sûr pas vers les pages du groupe.

J’ai également dans ma playlist le dernier single de Hitsuji Bungaku (羊文学) intitulé Burning. Il sert de thème pour l’anime Oshinoko (推しの子) et on peut d’ailleurs reconnaître le personnage d’Ai Hoshino (星野アイ) sur une de mes photographies en montage ci-dessus. Le morceau est très fort en guitares puissantes et bruyantes dès les premières notes. J’aime bien quand Moeka Shiotsuka joue dans ce registre car ça contraste idéalement avec sa voix et son chant beaucoup plus aérien. Je retrouve ensuite avec beaucoup de plaisir Emaru (エマル) et Asahi (朝日) de macaroom sur leur nouvel album intitulé Burning Chrome sorti le 7 Juillet 2024. La délicatesse vaporeuse du chant d’Emaru sur le sublime morceau Geinin (芸人) m’attire forcément. On a l’impression que sa voix effleure les choses, s’en approche très près sans les toucher, comme une pluie fine qui s’évapore avant de toucher le sol. C’est très beau et touchant. J’aime aussi beaucoup le morceau Burning Chrome reprenant le titre de l’album, dans un registre plus dynamique et moins retenu.

Depuis son single Tamashii (たましい) qui m’a beaucoup plu, je suis resté très curieux d’écouter les nouveaux morceaux d’ELAIZA (池田エライザ) et je découvre maintenant le single FREAK, qui me fait un peu penser à l’ambiance musical de Génie High. Le morceau a pourtant été écrit par Shizuku (雫) du groupe Polkadot Stingray (ポルカドットスティングレイ). Je pense que je vais continuer à la suivre pour son chant et la manière par laquelle elle s’approprie différents styles. A ce propos, Elaiza Ikeda, qui est également actrice, jouait le rôle de la policière d’investigation Kuramochi aux cotés de Lily Franky (リリー・フランキー) dans l’excellente série Les Escrocs de Tokyo (地面師たち ou Tokyo Swindlers) réalisée par Hitoshi One (大根仁) disponible sur NetFlix. Cette série prenant pour thèmes des histoires de fraude foncière à Tokyo est tout simplement passionnante et prenante au point où on a beaucoup de mal à en décrocher. Les acteurs et actrices sont excellents, Go Ayano (綾野剛) et Etsushi Toyokawa (豊川悦司), mais également Eiko Koike (小池栄子) et un certain Pierre Taki (ピエール瀧), la moitié du groupe Denki Groove (電気グルーヴ) avec Takkyu Ishino (石野卓球) qui compose d’ailleurs les musiques de la série. Pour revenir vers le rock indépendant japonais, le morceau on the beach (渚で会いましょう) de Laura day romance est une très belle découverte. Je connaissais le nom de ce groupe depuis un petit moment car il m’intriguait et je ne regrette pas de m’être plongé dans cette ambiance indie folk assez apaisé où on entend par moment le mouvement des vagues de la dite plage du titre. Laura day romance est un jeune groupe tokyoïte formé en 2017 par trois musiciens membres du même club de musique de l’Université de Waseda, Kazuki Inoue (井上花月) au chant, Jin Suzuki (鈴木 迅) à la guitare et Yūta Isomoto (礒本 雄太). Il s’agit là encore d’une affaire à suivre de près.

Dans un style pop rock plus tendu, j’écoute également le très bon morceau NOISE du mystérieux compositeur et interprète WurtS. Ce morceau est le thème du film Blue Period (ブルー・ペリオド) réalisé par Kentarō Hagiwara (萩原健太郎) et tiré d’un manga du même nom par la mangaka Tsubasa Yamaguchi (山口つばさ). On suit l’histoire de Yatora Yaguchi (矢口八虎), interprété par l’acteur Gordon Maeda (眞栄田郷敦), fils de Sonny Chiba, lycéen doué, mais qui s’ennuie, dans son aspiration à devenir artiste en passant le concours d’entrée de l’école des Beaux Arts de Tokyo. Mari m’avait conseillé d’aller voir ce film car elle a elle-même traversé les mêmes étapes pour entrer dans cette école. Regarder le film m’a donné envie de reprendre mes crayons pour revenir vers mes formes futuro-organiques. J’ai d’ailleurs à tout moment un dessin en cours que je reprends quand l’envie me vient.

Et pourquoi le titre coréen du billet? Tout simplement parce qu’il fait écho à un billet similaire dans son approche esthétique et parce que je continue à écouter les nouveaux singles de NewJeans, Supernatural et How Sweet. NewJeans est le seul groupe K-Pop actuel que j’apprécie, peut-être en raison de son approche musicale 90-00s qui me rappelle à une époque où j’étais beaucoup plus jeune.

誰にも分からないここはcrazy

Le Tokyo Architecture Festival (東京建築祭) avait lieu les Samedi 25 et Dimanche 26 Mai 2024. Avec un tel nom, on pouvait s’attendre à beaucoup de choses, mais au final, ce festival ne se limitait qu’à trois zones dans Tokyo (Ginza Tsukiji, Nihonbashi Kyōbashi et Ōtemachi Marunouchi Yūrakuchō) où l’on pouvait accéder à certaines zones de bâtiments qui ne sont normalement pas autorisées au public ou profiter d’une visite guidée. J’ai opté pour la zone Ginza Tsukiji en passant d’abord voir le temple Tsukiji Honganji (築地本願寺). J’y suis déjà allé plusieurs fois mais j’étais assez curieux de visiter l’intérieur des salles ou endroits habituellement fermés au public. J’ai malheureusement été assez peu intéressé par ses salles « secrètes » car elles n’avaient rien d’aussi grandiose que le hall principal ouvert au public. J’ai ensuite continué par la visite de l’ancienne église catholique de Tsukiji (カトリック築地教会), mais la file d’attente devant l’édifice n’était pas vraiment justifiée car l’intérieur très sobre ressemblait tout simplement à une église typique. J’ai préféré quitter l’itinéraire pour partir de mon côté à la recherche de l’ancien bureau et maison de l’architecte Yōji Watanabe. Cet architecte a construit l’iconique New Sky Building (Sky Building 3) à Shinjuku que je montrais pour la première fois sur ce blog en 2007. La construction du petit immeuble de bureaux de Yōji Watanabe à Hirakawachō date de 1962 et est donc antérieure à celle du New Sky Building. Cette structure brutaliste, que je montre sur la cinquième photographie, se compose de six étages et d’un sous-sol, le tout construit sur une petite surface de 36m2.

J’ai tellement de nouvelles découvertes musicales à mentionner que je regroupe dans un billet toutes celles qui ont une tendance pop. On commence d’abord par le nouveau single d’ELAIZA (池田エライザ) intitulé Tamashii (たましい), sorti le 10 Juillet 2024. Le morceau est écrit et composé par Taiiku Okazaki (岡崎体育). Il apporte au morceau une trame électronique très rythmée avec un beat très présent, qui accroche tout de suite et vient habillement contraster avec la manière assez mécanique de chanter d’ELAIZA. Je connaissais Elaiza Ikeda comme actrice pour l’avoir découvert dans le drama Followers de Mika Ninagawa (蜷川 実花) sur NetFlix, mais je ne m’étais jamais penché sur sa carrière musicale, malgré une reprise du morceau Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。) de Sheena Ringo qu’elle avait interprété lors d’une émission télévisée le 25 Novembre 2020 (comme un cadeau d’anniversaire). J’aime beaucoup son nouveau single car il semble très improbable et la sort à mon avis de sa zone de confort. J’adhère en tout cas tout à fait à cette nouvelle direction de laquelle se dégage une force certaine. La vidéo montre une prise d’otage qu’Elaiza parvient à déjouer par sa seule force psychique, ce qui la fait saigner du nez comme Onze (Millie Bobby Brown) dans Stranger Things. Je reviens ensuite vers la musique qui fusionne les genres du groupe Kroi sur l’excellent single Green Flash, extrait de leur dernier album Unspoiled sorti le 19 Juin 2024. Tout comme le single Hyper dont je parlais dans un billet précédent, je suis vraiment impressionné par la facilité par laquelle Leo Uchida et son groupe jouent avec les genres. Je ne suis pas encore sûr d’aimer toute leur discographie mais il y a des pépites comme ce morceau qui ne laissent pas indifférents. Kroi a depuis quelques temps acquis une notoriété qui les fait passer à la télévision sur Music Station ou apparaître dans une publicité télévisée. Dimanche dernier, Leo Uchida était invité de l’émission hebdomadaire de Seiji Kameda sur la radio J-Wave et on sentait toute l’effervescence qui se dégageait entre les deux musiciens. Il est clair que Kroi a une force créative indéniable, et ne semble pas avoir de limites dans les associations instrumentales. Ça donne au final des morceaux sublimes de rythme et de créativité comme Green Flash. Je suis là en train de me convaincre de continuer l’écoute de l’album Unspoiled. La découverte suivante est le single intitulé sister du groupe ChoQMay (チョーキューメイ). Je me demande pourquoi il y a autant de morceaux aussi bons en ce moment par des jeunes groupes dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à maintenant, comme ChoQMay. Le groupe a été fondé en 2020 par Urara (麗) qui assure le chant, la guitare et le violon, accompagnée de trois autres membres: Renpi (れんぴ) aux claviers et piano, Gon Fujii (藤井ごん) à la basse, Kōichirō Kuga (空閑興一郎) à la batterie. Le nom étrange du groupe est tiré d’une histoire de Rakugo employant les mots Chōkyūmei no Chōsuke (長久命の長助) faisant référence aux idées de longévité à travers les mots Chōkyū (長久) et Chōmei (長命). Le groupe souhaite se donner ainsi une longue carrière musicale, et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter. La trame de clavier qui démarre le morceau nous accroche tout de suite et la manière de chanter légèrement non-conventionnelle d’Urara me ravit tout de suite, surtout qu’elle a une plage de chant assez étendue. L’approche pop un peu sursautante me plait vraiment beaucoup et est furieusement contagieuse. J’entends souvent parler du groupe Chilli Beans. ces derniers temps, alors j’ai fait le curieux en écoutant le single Mum sorti le 26 Juin 2024, et je ne regrette pas du tout car l’ambiance rock indé lorgnant vers des sons américains est très loin de me laisser indifférent. Chilli Beans. est un jeune trio féminin composé de Moto au chant, Maika à la guitare basse et aux chœurs, et Lily à la guitare et aux chœurs. Elles ont entre 24 et 26 ans. Là encore, il s’agit d’un jeune groupe qui ne révolutionne pas les codes du genre mais arrive tout simplement à écrire, composer et interpréter un morceau d’un pur bonheur rock. J’ai l’impression d’une grande facilité dans la composition car le morceau est d’une fluidité impeccable. Je trouve même un petit quelque chose d’estival dans ce morceau et un enthousiasme qui me met de bonne humeur.

Parmi les belles découvertes musicales récentes, je compte également le dernier EP d’usabeni (宇佐蔵べに). Je ne connaissais pas cette artiste, anciennement idole dans diverses formations dont les noms me sont également inconnus (avandoned, Engawa, Apokalippps, Childish Tones, Fun Fin Friends). Elle a ensuite démarré une carrière solo et le EP Air sorti le 27 Mai 2024, que je découvre récemment, est son premier après deux albums. La musique électronique riche d’une multitude de sons divers est assez éloignée de la musique typique d’une idole, et montre par moment quelques moments plutôt expérimentaux. Le dernier morceau intitulé Trip (Remix) du EP de quatre titres est en fait le plus expérimental et donne à l’ensemble une certaine consistance. Sa manière de chanter, souvent proche du rap, est assez unique, notamment dans son utilisation hachée de l’anglais mélangé au japonais. La fin de ce morceau Trip est particulièrement hypnotisante dans les répétitions de même phrases (this is a very nice Beni’s journey, this is a very nice Beni’s trip) à des vitesses variantes. Au final, le EP Air est un petit objet musical de 10 minutes un peu fou et bancal, mais très inspiré qui donne l’impression d’une grande liberté créative comme si usabeni avait voulu casser la cage formatée dans laquelle peut se trouver une idole. Je retrouve ensuite avec grand plaisir la compositrice et interprète Noa (乃紫) avec le single Hatsukoi Killer (初恋キラー), qui est très différent du rock du morceau Exit 8 (A8番出口) que j’avais évoqué dans un billet précédent. J’aime beaucoup la légère arrogance qui se dégage de ce morceau très axé pop et le chant de Noa qui roule très légèrement les ‘r‘ par moment. il y a quelque chose de très ludique, d’une légèreté agressive, dans ce morceau et ses paroles, qui est vraiment très plaisant. Le morceau Deadline Syndrome (デッドライン症候群) est très léger et drôle, car sa compositrice et interprète Irom (あいろむ) exprime dans les paroles toutes ses difficultés à se concentrer et organiser son temps pour tenir une deadline. Je ne sais pas grand chose de cette artiste mais ce morceau a une bonne humeur et un humour particulièrement contagieux. Et pour terminer cette série de découvertes musicales, j’écoute pour la première fois un morceau de Mega Shinnosuke (メガシンノスケ) intitulé Ai to U (愛とU). Je connaissais déjà ce compositeur pour avoir croisé sa voix rappée sur l’excellent morceau Hyper Angry Cat (超怒猫仔) d’4s4ki. Le single Ai to U est en comparaison beaucoup plus cool et chantant. Ce morceau, comme la grande majorité de la petite playlist de ce billet a une nette tendance upbeat, qui change un peu de la mélancolie rock qui ponctue régulièrement les billets de Made in Tokyo. Comme quoi j’aime varier les plaisirs tant que la musique est bonne, et je trouve la musique de la jeune génération japonaise particulièrement remarquable, avec cette petite pointe de folie indispensable.