パビリオン⑦

Parmi tous les pavillons du festival Pavilion Tokyo 2021 qui se trouvent installés temporairement à Tokyo jusqu’au 5 Septembre, je ne voulais pas manquer celui de Kazuyo Sejima dans les jardins du parc Hama-Rikyū (浜離宮恩賜庭園). Par rapport aux autres pavillons situés à proximité immédiate du nouveau stade olympique, l’installation de Sejima intitulée Suimei (水明) se trouve un peu à l’écart. Ce pavillon matérialise un petit cours d’eau avec quelques plantes parsemées à sa surface. Cette installation basée sur l’utilisation de l’eau fait écho à la configuration du parc, entouré par un canal d’eau de mer et situé à l’embouchure de la rivière Sumida sur la baie de Tokyo. On ne peut malheureusement pas approcher à proximité immédiate de l’installation mais assez quand même pour remarquer qu’il y a un petit courant parcourant les courbes de l’installation, comme une rivière ou un canal. Certaines des fleurs à la surface du canal sont posées sur un petit support de plastique. Elles ne sont à priori pas naturelles mais synthétiques. C’est un peu dommage de constater que ces fleurs ne sont pas naturelles, mais j’imagine que les chaleurs estivales actuelles n’auraient pas permis de maintenir ces plantes dans de bonnes conditions pendant de longues heures. Ça aurait certainement enlevé un peu de la poésie du lieu si la plupart des fleurs sur l’installation étaient complètement desséchées. L’installation a quelque chose de très délicat et rafraîchissant, notamment par la matière métallique utilisée, fine et froide survolant de quelques centimètres seulement les herbes du parc. La surface du cours d’eau est réfléchissante et laisse apparaître le ciel et les arbres aux alentours. L’installation de Kazuyo Sejima se trouve à l’ancien emplacement du Enryo-kan, le premier bâtiment de pierre à l’occidentale du Japon, construit en 1869 mais détruit vingt ans plus tard. Ce bâtiment était destiné à l’accueil de dignitaires étrangers.

J’aime beaucoup les jardins du parc Hama-Rikyū car ils sont très bien entretenus. Le fait que l’entrée soit payante, comme pour Shinjuku-Gyoen, explique certainement cela. Le contraste entre la nature luxuriante du parc et les hauts immeubles de Shiodome donne une particularité remarquable à cet endroit. Il y a certes des immeubles visibles depuis la plupart des parcs de Tokyo, mais le contraste est ici saisissant. Dans les parcs de Tokyo, on a en général plutôt envie de s’isoler et de n’apercevoir aucune trace d’urbanisme. Dans le parc Hama-Rikyū, les immeubles font partie intégrante du paysage et de l’ambiance des lieux. Hama-Rikyū était à l’origine une villa du clan Tokugawa, construite sur une zone marécageuse comblée en partie par un terre-plein en 1654. A la période Edo, cette villa était destinée à accueillir les seigneurs daimyo des domaines du Japon en visite obligatoire dans la capitale. La villa est malheureusement détruite lors d’un incendie en 1725, puis les jardins sont rétablis progressivement avec l’ajout de plusieurs maisons de thé. Le domaine passe ensuite sous possession de différents ministères et prend le nom Hama-Rikyū. Le domaine est utilisé à cette époque pour accueillir les visiteurs étrangers importants, puis passera ensuite sous le contrôle de la maison impériale. Il sera ensuite cédé à la ville de Tokyo en 1945, après de nombreux dégâts dus au tremblement de terre de 1923 et aux bombardements de la seconde guerre mondiale. Les jardins sont finalement ouverts au public en 1946.

Je visite le parc un dimanche matin vers 10h. Il y a assez peu de visiteurs ce qui rend la visite agréable. Je suis surpris de croiser un chat qui doit probablement être le maître de ce domaine. Je me dirige vers la grande lagune Shiori-no-ike remplie d’eau de mer et dont le niveau varie avec la marée. Autour de la lagune, plusieurs jardiniers découpent les branches des pins aux formes biscornues. Ils semblent prendre leur temps. Comme un peintre devant son œuvre, le jardinier apporte des petites touches progressives en coupant minutieusement les branchages. Ce rythme lent me pousse à ralentir mes pas pour apprécier un peu plus l’ambiance des lieux. Il ne faut pas hésiter à prendre son temps au parc Hama-Rikyū, pour notamment apprécier les différents points de vue sur la maison de thé de l’île de Nakajima au milieu de la lagune. Sur le chemin du retour, je repasse une dernière fois devant l’installation de Kazuyo Sejima. Il y a maintenant un peu plus de visiteurs. Je suis beaucoup d’amateurs d’architecture sur Instagram et nombreux sont ceux qui sont venus voir comme moi cette installation.

everything is in season

Je mentionnais dans le billet précédent notre envie d’aller faire une visite au parc Hama-rikyu que nous avons aperçu depuis Takeshiba. Nous n’attendons pas très longtemps car nous nous y rendons le week-end suivant. On peut accéder au parc depuis l’arrière des buildings de Shiodome. Cette barrière d’immeubles, dont la tour Dentsu de Jean Nouvel, est d’ailleurs impressionnante à voir depuis le parc. Le contraste est plutôt saisissant, surtout quand on a une vue d’ensemble avec la maison de thé semblant bien fragile posée sur l’étang. Le parc est très bien entretenu, mais il est par contre payant, ceci expliquant cela. Ce n’est en fait pas la première fois que nous y venons, mais la dernière fois remonte à Décembre 2006. J’aime beaucoup cet endroit et j’ai du mal à croire qu’il nous a fallu 14 ans pour y revenir. Les couleurs d’automne étaient de sortie à plusieurs endroits du parc, ce qui attirait les photographes. Il n’y avait heureusement pas foule. Un couple se promenait même en kimono sur les passerelles de bois traversant l’étang. L’homme en kimono était étranger. Après plus de vingt ans de vie au Japon, il ne m’est jamais venu à l’esprit de me promener à l’extérieur en kimono, à part lors de notre mariage qui est une situation bien particulière. Le parc est grand et nous ne l’explorerons pas dans tous ses recoins. J’espère seulement qu’il nous faudra pas 14 ans pour y revenir.

Je continue ma revue méthodique des concerts de Tokyo Jihen et de Sheena Ringo en découvrant maintenant le concert Tōtaikai Heisei 25 Nen Kamiyamachō Taikai (党大会 平成二十五年神山町大会), qu’on pourrait retranscrire en anglais en ’The Party Convention: 2013 Kamiyama Event’ (ou ‘Der Parteitag’ comme sous-titré en allemand), sorti en DVD/Blu-ray le 19 Mars 2014. Cette captation vidéo correspond à la tournée du même nom de Sheena Ringo, en 5 dates du 18 au 26 Novembre 2013 et dans un lieu unique à Tokyo, le Orchard Hall du complexe culturel Bunkamura à Shibuya. Cette petite tournée correspond en fait à la célébration des 15 ans d’activité musicale de Sheena Ringo, depuis ses débuts en Mai 1998 avec le premier single Kōfukuron. Les dates ne sont pas choisis par hasard car le 25 Novembre est également la date de son anniversaire. La captation vidéo n’est pas réalisée cette journée là mais le dernier jour de la tournée, le 26 Novembre. La version ‘première presse’, que j’ai trouvé d’occasion au Disk Union de Shimo Kitazawa, contient également un CD audio additionnel enregistré le 25 Novembre et intitulé ´Holiday Jazz on 25th November, 2013´ contenant 5 morceaux, à savoir Ima, Shun, STEM, Marunouchi Sadistic et My Foolish Heart. Cette version ‘première presse’ prend le format d’un petit livret avec boîte de couverture comme pour Ukina (浮き名) et Mitsugetsushō (蜜月抄) sortis également à la même période que le concert, le 13 Novembre 2013, spécialement pour l’anniversaire des 15 ans de carrière. Le design est assez similaire mais n’utilise pas de dessins par Aquirax Uno (宇野 亜喜良) comme on peut en voir sur Ukina et Mitsugetsushō. Pour être complet, cette série de concerts en 5 dates sous le nom de Tōtaikai était suivie de deux dates supplémentaires réservées exclusivement aux membres du fan club Ringohan. Cette annexe de la tournée prenait le nom de Hantaikai (班大会) et se déroulait les 28 et 29 Novembre 2013 au Hamarikyu Asahi Hall, qui est beaucoup plus petit avec seulement 552 places. Le concert du 29 Novembre était par contre retransmis en live dans des cinémas. Les playlists de Tōtaikai et de Hantaikai étaient similaires avec quelques variations comme l’inclusion des morceaux Akane sasu Kiro Terasaredo… (茜さす帰路照らされど…), becoming, Ariamaru Tomi (ありあまる富), Yume no Ato (夢のあと) et Kabukichō no Jōo (歌舞伎町の女王) dans les rappels.

Pour situer chronologiquement Tōtaikai, cette tournée se déroule après l’annonce de la séparation de Tokyo Jihen et leur dernière tournée Bon Voyage en 2012. Sheena Ringo n’a pas organisé de concert pour sa carrière solo depuis Ringo Expo ‘08 qui correspondait à l’anniversaire de ses 10 ans de carrière. Il s’agit donc du premier concert depuis la reprise exclusive de sa carrière solo. Il s’appuie principalement sur les morceaux de l’album Sanmon Gossip sorti en 2009 ainsi que l’album Ukina composé principalement de collaborations avec d’autres artistes. Le double single Irohanihoheto (いろはにほへと) et Kodoku no Akatsuki (孤独のあかつき) sortis quelques mois avant ce concert, le 27 Mai 2013, font également partie de la liste des morceaux inclus dans le set. Deux autres morceaux, que l’on retrouvera également sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処) sorti l’année d’après en 2014 sont également présents, à savoir Carnation qui a déjà été joué dans d’autres concerts notamment de Tokyo Jihen, et Ima dont ce doit être la première interprétation qu’on puisse entendre en concert.

Les rideaux du Orchard Hall s’ouvre sur une scène dont le fond laisse apparaître un soleil rouge prenant pour motif la forme d’un éventail traditionnel, similaire au dessin de la pochette du DVD. Sheena Ringo apparait habillée d’une tenue dorée avec une couronne de reine sur la tête, tenue encore une fois très travaillée et même emblématique de ce concert. Je l’avais déjà vu plusieurs fois sur différentes photos sur internet. Elle démarre le concert par un morceau de Sanmon Gossip, Tsugō no ii Karada. Sur les vingt-trois morceaux composant le concert, six proviennent de cet album, quatre de Ukina et quatre de Hi Izuru Tokoro. Les autres morceaux sont extraits des albums précédents ainsi que quelques reprises de morceaux que Sheena a écrit pour d’autres artistes comme Chiaki Kuriyama, Rie Tomosaka ou Yōko Maki. Cette dernière est également actrice et je garde toujours en tête la justesse de son jeu dans le film de Hirokazu Kore-Eda de 2013, Tel père, tel fils (そして父になる). Sanmon Gossip n’est pas mon album préféré de Sheena Ringo. En comparaison, j’écoute beaucoup plus souvent Hi Izuru Tokoro (Sunny), notamment l’association des deux morceaux Sekidō wo Koetara (赤道を越えたら) et JL005-Bin De (JL005便で). Je reviens assez souvent vers Ukina et son ambiance forcément très variée car suivant les styles des artistes invités. On peut facilement comprendre qu’il n’est par contre pas facile de reproduire les morceaux de Ukina en concert, à moins d’inviter à chaque fois Shutoku Mukai, Kenichi Asai ou encore Towa Tei (pour ne citer que quelques noms d’invités sur cet album). Mais je suis content de pouvoir entendre en live un morceau comme IT WAS YOU, qui est un des plus beaux et délicat de l’album. La délicatesse d’approche est une des caractéristiques premières de ce concert, car il est entièrement interprété avec des instruments classiques, sans électricité. Elle évoque cela au début de Tōtaikai.

Sheena parle beaucoup plus au public pendant ce concert et semble même beaucoup plus à l’aise que d’habitude, certainement car la salle de 2000 places est plus petite que les grandes arènes comme celle de Saitama Super Arena utilisée pour la tournée précédente Ringo Expo ‘08. Sa première intervention auprès du public se fait devant le piano, juste avant d’interpréter le morceau IT WAS YOU. C’est à ce moment qu’elle nous annonce qu’il n’y aura pas de guitares électriques dans cette représentation, et seulement des instruments classiques. Elle demande également au public de s’asseoir bien confortablement pour apprécier la musique. L’ambiance s’annonce donc plus reposée que sur les concerts précédents. Elle interroge ensuite le public, avec un sourire un peu enfantin, sur la signification du nom du lieu ‘Orchard’ (un ‘verger’ en français) et nous dévoile même qu’elle vient juste de l’apprendre du pianiste le jour d’avant. Le plus amusant dans cette intervention est la transition légèrement maladroite entre ce dialogue avec le public et l’annonce un peu abrupte du début du morceau suivant. Ses interventions sont pleines de ce genre de petits décalages, qui font à chaque fois rire le public. J’ai même l’impression qu’elle doit le faire un peu exprès.

La version de Karisome Otome qui suit prend un style cabaret avec une prédominance de l’accordéon et du violon joué par Neko Saito. Cette ambiance de cabaret, sombre où seuls les musiciens et la chanteuse sont éclairés, est beaucoup plus intimiste que les concerts précédents, et même assez unique parmi tous les concerts que j’ai pu voir jusqu’à maintenant (le plus proche serait Baishō Ecstasy). Le morceau suivant, MY FOOLISH HEART, est forcément très adapté à l’ambiance jazz car il s’agit de son arrangement initial. La partie du morceau que je trouve la plus intéressante est le final instrumental où Sheena tourne le dos au public en regardant les musiciens et en leur faisant même quelques signes. On ressent une certaine excitation de sa part à être entourée de ces musiciens. Il y a bien entendu Neko Saito au violon, comme je le mentionnais juste avant, et Midorin à la batterie, échappé de son groupe jazz SOIL&’PIMP’SESSIONS. Cette formation se compose en tout de neuf musiciens jouant de huit instruments différents dont une harpe, une contrebasse, un accordéon, deux violons, un piano, un violoncelle, une viole et une batterie.

Dans la playlist du concert, il a deux morceaux provenant de Shōso Strip dont Yokushitsu qui fonctionne très bien ici car Sheena chante d’une voix calme, reposée et presque retenue comme si elle allait chuchoter. A noter également, la batterie jazz de Midorin est excellente sur la fin du morceau lorsqu’elle s’accélère gentiment. Ce rythme de batterie me donne tout d’un coup une envie irrésistible de revoir encore une fois le film Whiplash de Damien Chazelle, mais il n’est bizarrement plus disponible sur Netflix. Pour revenir à Yokushitsu, c’est peut être une des interprétations que je préfère de ce morceau. L’ambiance sur scène en bleu nuit et en lumières tamisées est également très belle et contribue à mon avis à l’expérience d’écoute. Vient ensuite l’interlude pendant lequel Sheena change de tenue. Une présentation des musiciens est affichée sur l’écran du fond de la scène sous une version instrumentale de Netsuai Hakkakuchū. Le son électronique de Yasutaka Nakata de Capsule sur ce morceau dépareille un peu avec l’ambiance précédente. La surprise intervient après ce petit interlude. Sheena ne rentre pas encore sur scène, mais laisse seulement entendre sa voix. Elle prétend que cette voix est celle de la personne à l’intérieur d’elle-même et qu’elle va nous dévoiler toute la vérité sur quelques rumeurs récentes (噂の真相のコーナー). Elle nous dévoile d’abord qu’elle a eu un deuxième enfant, une petite fille née en Mai 2013 (à priori, elle s’appellerait Noa 乃亜), naissance qu’elle a gardé secrète car elle correspondait au niveau timing à la sortie de son double single Irohanihoheto et Kodoku no Akatsuki. La raison de ce secret est qu’elle ne voulait pas donner l’impression d’utiliser la naissance de sa fille comme un motif de promotion de ses nouveaux singles. Elle a donc attendu son retour sur scène lors de l’aparté de ce concert pour dévoiler cet événement de sa vie privée. J’imagine que ça devenait nécessaire.

Elle entre ensuite sur scène l’air de rien dans une robe couleur crème, plus légère et ouverte dans le dos, ce qui laisse d’ailleurs apparaître les marques de l’opération chirurgicale qu’elle a eu étant petite. La légende fantaisiste dit que c’est lors de cette opération qu’on lui a enlevé ses ailes, celles que l’on voit représentées de manière imagée dans la vidéo du morceau Kōfukuron ou beaucoup plus tard sur la pochette de Sandokushi. Elle interprète d’abord deux morceaux de Sanmon Gossip, Futaribocchi Jikan et Irokoizata, et enchaîne avec une version plus calme qu’en studio de Irohanihoheto, le fameux single dont je parlais un peu avant, accompagné de Kodoku no Akatsuki qui sera également joué plus tard dans la playlist. Oishii Kisetsu, reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama, est souvent interprété en concert. Malgré mes réserves initiales, je finis par en prendre habitude et l’aimer un peu plus à chaque fois.

Ensuite vient le morceau central de Sanmon Gossip, Shun, qui est également situé en pièce centrale du concert. C’est à mon avis le plus beau morceau du set. La voix de Sheena y est plus profonde que sur la version studio et toute en puissance retenue. J’écoute beaucoup ce morceau en particulier, sur le CD qui accompagne le DVD. Le final instrumental assez long est encore une fois excellent. C’est un des grands moments de ce concert. Comme je le mentionnais plus haut, les morceaux centraux des trois albums KSK, Sanmon Gossip et Hi Izuru Tokoro sont présents dans la playlist du concert et il faut dire que ce genre de morceaux correspond très bien au type de formation instrumentale présente sur scène. Ima n’est pas ma version préféré cependant, mais je ne suis pas grand fan de l’original non plus. Après le morceau Onna no Ko ha Daredemo où Sheena, très souriante, est accompagnée seulement au piano, commence le deuxième épisode de la vérité sur les rumeurs (噂の真相のコーナー其ノ弐), toujours en voix off. Elle nous parle maintenant de sa manière de sélectionner les lieux des concerts en prenant en compte l’emplacement et l’acoustique de la salle. Elle évoque également que certaines personnes se plaignent qu’il a y trop de monde quand il s’agit de grandes salles et qu’on n’arrive pas à avoir des billets pour des salles plus petites. Rien de bien étonnant là dedans, mais ce n’est pas la première fois que je l’entends évoquer ce point. L’autre fois était dans une interview dans les premières années de sa carrière. Elle mentionne aussi que les lieux étant différents pour chaque concert anniversaire: le Nippon Budokan pour les 5 ans (Electric Mole, tournée Sugoroku Ecstasy), Saitama Super Arena pour les 10 ans (Ringo Expo ‘08), Orchard Hall pour les 15 ans (Tōtaikai), elle se demande qu’elle pourra être le lieu pour le prochain anniversaire. On apprendra plus tard que Ringo Expo ‘18, pour ses 20 ans de carrière, se déroulera une nouvelle fois au Saitama Super Arena. On comprend donc un peu mieux ces changements d’échelles dans ses concerts consécutifs. En y repensant, le hall A du Tokyo International Forum avec ses 5000 places, souvent utilisé par Tokyo Jihen, semble être un bon compromis entre taille et proximité.

Pendant le deuxième changement de tenue, le morceau Kodoku no Akatsuki se joue en fond sonore avec la voix de Sheena enregistrée. Cette bande son est tout de même accompagnée par les musiciens en live. Sheena apparaît ensuite pour la dernière partie du concert, en tenue rouge et blanche avec un foulard Chanel sur les cheveux. Le morceau suivant intitulé Tokai no manā est un morceau que je ne connaissais pas et qui n’apparait sur aucun album à ma connaissance. Tokai no manā est un morceau écrit pour Rie Tomosaka. Après le morceau Ima, une nouvelle présentation des musiciens est faite. C’est un peu redondant mais j’ai l’impression qu’elle ressent le besoin de mettre en avant les musiciens, tout autant que sa prestation. Elle ne joue pas beaucoup d’instruments pendant ce concert, car on l’a privé de guitare électrique, sauf le piano sur le morceau IT WAS YOU. Le concert contient plusieurs reprises de ses propres morceaux écrits pour d’autres. C’est également le cas du morceau suivant Tsukiyo no Shouzou, que je ne connaissais pas car écrit pour son amie l’actrice Chiaki Kuriyama. Il n’est jamais sorti sur les compilations Reimport. Le morceau n’a rien de particulièrement original, mais je l’aime quand même beaucoup car il s’en dégage une certaine mélancolie. Il est chanté en anglais. Je m’y perds d’ailleurs un peu pour savoir si les versions originales des morceaux sont en japonais ou en anglais, car elle alterne très souvent les versions. Je me demande d’ailleurs s’il y a une règle qu’elle s’impose. Il faudrait creuser le sujet.

La version de Tsumi to Batsu se rapproche de la version orchestrale de Ringo Expo ‘08 mais la formation est ici plus restreinte. Sheena y pousse sa voix. Bien que je préfère tout de même l’original, plus brute, l’émotion et la tension est palpable d’une manière similaire sur cette interprétation sur scène. Pour la fin du concert, les lumières blanches plus dures changent l’ambiance sur scène. Après Mittei Monogatari de Sanmon Gossip et Koroshiya Kiki Ippatsu de Ukina, commence le dernier morceau STEM. La scène sombre est désormais éclairée par deux soleils blancs et des lignes de projecteurs. Il y a tellement de versions de STEM que je ne serais pas en mesure de dire qu’elle est la meilleure mais celle-ci est assez dépouillée avec principalement le piano et la voix de Sheena. Les cordes interviennent plus tard dans la deuxième partie du morceau. STEM s’envole vers la fin lorsque Sheena pousse sa voix en regardant fixement vers un point au loin dans le noir de la salle. On croyait que le concert se terminerait sur ce regard mais la formation revient pour les rappels pour jouer deux morceaux: MaruSa écrit ㋚ est une version de Marunouchi Sadistic et Saisakizaka, qui clôt le set, est le morceau écrit pour Yōko Maki. Tōtaikai se termine sur des derniers remerciements et les applaudissements du public. Je fais de même discrètement à l’intérieur de l’appartement alors que tout le monde à la maison est déjà assoupi.

Pour référence, je note ci-dessous la liste des morceaux joués pendant le concert Tōtaikai:

1. Tsugō no ii Karada (都合のいい身体) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
2. IT WAS YOU de l’album Ukina (浮き名)
3. Carnation (カーネーション), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
4. Karisome Otome (カリソメ乙女) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
5. MY FOOLISH HEART, de l’album Ukina (浮き名)
6. Yokushitsu (浴室), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
7. Netsuai Hakkakuchū (熱愛発覚中) de l’album Ukina (浮き名)
8. Futaribocchi Jikan (二人ぼっち時間) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
9. Irokoizata (色恋沙汰) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
10. Irohanihoheto (いろはにほへと), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
11. Oishii Kisetsu (おいしい季節), reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama et qui sortira en single en 2017
12. Shun (旬) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
13. Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも) du 5ème album Daihakken (大発見) de Tokyo Jihen
14. Kodoku no Akatsuki (孤独のあかつき), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
15. Tokai no manā (都会のマナー), morceau écrit pour Rie Tomosaka sur son album Toridori (トリドリ。) de 2009
16. Ima (今), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
17. Tsukiyo no Shouzou (月夜の肖像), morceau écrit par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama
18. Tsumi to Batsu (罪と罰), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
19. Mittei Monogatari (密偵物語) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
20. Koroshiya Kiki Ippatsu (殺し屋危機一髪) de l’album Ukina (浮き名)
21. STEM (茎), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
22. (Encore) MaruSa (㋚ ), version modifiée du morceau Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック) de Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
23. (Encore) Saisakizaka (幸先坂), morceau écrit pour l’actrice Yōko Maki et également inclus sur Gyakuyunyuu ~Kouwankyoku~ (逆輸入 ~港湾局~)