songs about Tokyo, the sun & something missing

Mon passage récent à Asakusa était en premier lieu pour aller voir un bâtiment aux formes étranges conçu par Akihisa Hirata. Je parle de temps en temps ici de cet architecte car j’aime beaucoup son architecture toujours très imaginative. Souvenons-nous de Tree-ness House et d’Overlap House déjà montrées sur ce blog. Cet immeuble s’appelle Sauna Reset Pint, et doit donc contenir, comme son nom l’indique, un sauna. Il s’agissait auparavant d’un hôtel à capsules de la série 9hours. Il est idéalement placé à proximité du temple Sensōji mais je pense que l’hôtel a dû avoir du mal à survivre au manque de touristes étrangers amateurs d’Asakusa. La disposition d’apparence aléatoire des blocs composant ce bâtiment est très intrigante mais j’aime surtout ce long escalier faisant des zigzags sur la façade. J’y vois même quelque chose de ludique comme dans un jeu vidéo. Il pourrait très bien y avoir un gorille énervé tout en haut de l’escalier balançant des barils d’essence qui dévaleraient la pente de manière saccadée. Le héros de ce jeu vidéo, un italien moustachu par exemple, aurait pour objectif de gravir cet escalier tout en évitant les barils, pour espérer une place dans la sauna. Je pense que je tiens là une idée qui pourrait avoir beaucoup de succès. Mais je divague un peu.

Je me promène un peu plus dans les rues autour de ce bâtiment avant de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte du temple Sensōji, ce qui donnera les photographies d’un billet précédent. J’avais oublié ces petites rues étroites et encombrées. En écrivant ces quelques lignes presqu’inutiles, l’envie me vient d’y retourner plus tard pour explorer un peu plus ces endroits là. Un étang appelé Hyotan se trouvait autrefois devant l’actuel parc d’attraction Hanayashiki et à côté de l’immense centre de pari de courses hippiques Wins de la Japan Racing Association (JRA). Le centre de pari est situé entre le bâtiment conçu par Akihisa Hirata et la rue commerçante couverte Hisago que je montre sur la sixième photographie. En 1890, une grande tour de 12 étages appelée Ryounkaku fut construite près de l’étang Hyotan et on dit que son image s’y reflétait. La tour n’existe plus maintenant car elle a souffert du grand tremblement de terre de 1923 et l’étang a disparu en 1951. L’espace de l’étang était la propriété du temple Sensōji qui a décidé de le vider pour en vendre les terres. Cette vente était destinée à couvrir les coûts de reconstruction du temple suite aux dégâts causés par les bombardements et les feux causés par la seconde guerre mondiale. Le site internet de la rue commerçante nous explique avec beaucoup de détails l’histoire de ce quartier en incluant une image d’époque nous permettant de visualiser un peu mieux cet ancien quartier d’Asakusa désormais disparu, notamment l’étang Hyotan et la tour Ryounkaku. J’aimerais parfois qu’une des nombreuses transformations de Tokyo rétablisse les paysages urbains de l’époque.

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de rencontrer pour la première fois Nicolas qui intervient souvent dans les commentaires de ce blog et influence par la même occasion le contenu de certains billets, notamment sur les sujets musicaux. On se connaît par commentaires interposés depuis quelques années et c’est particulièrement intéressant de se voir en vrai car j’avais l’impression qu’on se connaissais déjà bien. On s’est bien sûr retrouvé dans un des magasins Disc Union de Shinjuku pour ensuite aller prendre des cafés un peu plus loin et marcher jusqu’à Yoyogi tout en admirant un peu d’architecture. Notre discussion non-stop couvrait bien entendu la musique japonaise, mais pas seulement. J’en retiens notamment qu’il faudra bientôt que je me mettes à écouter Petrolz, le groupe d’Ukigumo. Et au passage, c’était l’occasion d’évoquer la nouvelle que Sheena Ringo a écrit et composé un morceau pour Ado intitulé Yukue Shirezu (行方知れず) ou Missing en anglais. Ce nouveau morceau a été annoncé le 18 août en même temps que la bande annonce du film dont il est le thème musical, mais ne sortira malheureusement que le 14 Octobre 2022. On peut entendre un court extrait prometteur pendant la bande annonce de ce film intitulé Karada Sagashi (カラダ探し). Le titre du film qu’on pourrait traduire par « rechercher les corps », ou quelque chose dans le genre, annonce tout de suite la couleur. Il s’agit a priori d’un film d’épouvante se déroulant principalement dans une école. Kanna Hashimoto (橋本環奈) étant l’actrice principale, on peut présager que l’ambiance ne sera pas aussi terrible que la bande-annonce le laisse présager. Je ne pense pas faire un détour au cinéma pour aller le voir mais je serais quand même très curieux d’y jeter un œil quand il sera disponible sur les plateformes de streaming. On sait depuis une émission de Music Station qu’Ado a un profond respect et est influencée musicalement par Sheena Ringo. Elle a mis récemment repris Tsumi to Batsu (罪と罰). Pendant cette même émission, Sheena était présente et indiquait que ses enfants aimaient beaucoup Ado et chantaient même souvent son single Usseewa (うっせぇわ). Ce n’est donc pas très étonnant que Sheena Ringo accepte cette offre d’Ado d’écrire un morceau pour elle. On sent également que Sheena Ringo a cette envie de nouer des liens avec les plus jeunes générations qui ont été assez souvent influencées par elle. Ça ne m’étonne plus beaucoup maintenant d’entendre des jeunes artistes mentionner Sheena Ringo comme une influence ou du moins comme une artiste qu’ils ou elles écoutaient avant leurs débuts. Dernièrement, Utaha de Wednesday Campanella mentionnait qu’elle écoutait beaucoup Sheena Ringo, influencée par les goûts musicaux de sa mère. Sur le message accompagnant le nouveau morceau Yukue Shirezu, Ado exprime bien entendu sa joie et reconnaissance mais indique également qu’elle a beaucoup appris des conseils donnés par Sheena notamment sur la manière de chanter. Elle indique que c’était une expérience précieuse car elle a découvert d’autres manières de chanter. Dans son message, Sheena indique que si une artiste comme Ado avait existé à l’époque de ses débuts, elle aurait préféré écrire des morceaux et la laisser chanter, plutôt que de chanter elle-même. Il y a certainement de l’exagération dans ces propos car on sait que Sheena peut être parfois excessive dans ses formules de politesse. Toujours est-il que je suis maintenant très intrigué par ce nouveau morceau collaboratif, qui apparaîtra bien un jour ou l’autre dans un hypothétique volume 3 de la série d’albums Reimport. Je me demande si Ado aura appris de Sheena Ringo à nuancer son chant, sa voix le permettant sans aucuns doutes. Et sur l’illustration accompagnant le morceau, on reconnaît bien sûr Sheena Ringo à gauche et Ado, enfin, on ne connaît toujours pas le visage d’Ado car elle reste invisible aux caméras et aux appareils photo (だって写真になっちゃえば、あたしが古くなるじゃない、Don’t you Θink?).

Je ne voulais pas manquer l’émission KanJam (関ジャム) du dimanche 21 Août car elle prenait pour thème 15 chansons sur Tokyo choisies par des musiciens professionnels (プロが選ぶ »東京ソング »15曲). J’ai bien l’impression que l’émission s’est inspirée de mon billet récent donnant une playlist de morceaux prenant pour titre Tokyo, mais ça ne doit être qu’une impression. La coïncidence était du moins intéressante d’autant plus que Chiaki Satō (佐藤千亜妃) et Junji Ishiwatari (いしわたり淳治) faisaient partie des invités. Chiaki Satō était la chanteuse et guitariste du groupe Kinoko Teikoku (きのこ帝国) qui s’est séparé en 2019, mais elle continue une carrière solo. Junji Ishiwatari était le guitariste du groupe Supercar ayant lui aussi cessé ses activités, mais plus tôt en 2005. Il est désormais parolier et producteur de musique. J’avais fait la découverte de ces deux groupes au même moment et en avait d’ailleurs parlé dans un même billet. Parmi les trois musiciens invités à l’émission, il y avait également Ryuta Shibuya (渋谷龍太) du groupe Super Beaver que je connais par contre beaucoup moins. Les trois invités étaient amenés à choisir cinq morceaux évoquant Tokyo (donc 15 au total). Le thème du Jōkyō (上京), l’arrivée vers la capitale, est bien entendu évoquée dans l’émission car Chiaki Satō vient de la préfecture d’Iwate et Junji Ishiwatari d’Aomori. Ryuta Shibuya est par contre originaire de Tokyo, de Kabukichō à Shinjuku pour être précis, ce qui peut paraître étonnant. Il évoque même que le fait d’être de Tokyo et de ne pas avoir eu à se séparer des siens pour monter vers la capitale était vécu comme un complexe pour lui, en tant qu’artiste. Je pense que c’est lié à une certaine idée que la création, pour être forte, doit être conditionnée par une forme de souffrance, celle de la séparation. Dans sa liste de cinq morceaux évoquant Tokyo, Chiaki Satō mentionne en premier Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王) de Sheena Ringo, choix sur lequel s’accordent également Junji Ishiwatari et Ryuta Shibuya. Le choix n’est pas étonnant vu que Chiaki Satō est fan de Sheena Ringo comme on l’évoquait dans les commentaires d’un précédent billet. Le second choix de Chiaki Satō est le Tokyo de Quruli, morceau que j’avais inclus dans ma playlist. Junji Ishiwatari choisit lui le morceau Tokyo de sa voisine Chiaki Satō. Ces premiers morceaux me satisfont tout à fait car ils correspondent à des morceaux que j’aime beaucoup. Pour les autres morceaux cités, Chiaki Satō reste dans le rock indépendant en mentionnant des morceaux intitulés Tokyo par Paionia (パイオニア) et Plenty. Je ne connais qu’un seul morceau du groupe Plenty intitulé Boku no Tame ni Utau Uta (ボクのために歌う吟) qui est sur le même mini-album Haikei. Minasama (拝啓。皆さま), et si Chiaki recommande ces deux groupes, ça serait lui faire un affront de ne pas aller y jeter une oreille. Dans sa liste, Junji Ishiwatari mentionne aussi Stay Tune de Suchmos, seul morceau du groupe que j’écoute souvent, et Tokyo ha Yoru no 7h (東京は夜の7時) de Pizzicato Five (ピチカート・ファイヴ). Je ne suis pas fan du style Shibuya-Kei mais j’écoute régulièrement ce morceau car le petit dialogue au début me fait toujours sourire. Après que Maki Nomiya (野宮真貴) annonce le titre du morceau qui signifie « 7h du soir à Tokyo », Yasuharu Konishi (小西康陽) lui demande d’un air taquin quelle heure il est à Osaka. La petite pause de réflexion et le rire de Maki Nomiya avant de répondre qu’il est également 7h du soir à Osaka m’amuse toujours. De ce même morceau, je préfère quand même la version interprétée par Ukigumo. Mais j’avais en fait déjà parlé de tout cela quelque part dans mon long billet sur le concert Ringo Expo‘18. Les autres morceaux évoqués pendant l’émission, notamment ceux de Ryuta Shibuya m’étaient beaucoup moins familier. Cette émission KanJam n’est pas toujours intéressante mais celle-ci m’a beaucoup passionné.

J’écoute toujours beaucoup AAAMYYY en ce moment, notamment le EP Maborosi Weekend que je découvre petit à petit, morceau par morceau, pour faire durer le plaisir, mais je fais une petite pause pour a子 car elle vient juste de sortir un nouveau morceau intitulé Sun (太陽). Je plonge toujours les deux oreilles les premières lorsqu’elle sort un nouveau morceau car je n’ai jamais été déçu par ses compositions. Ces derniers morceaux surpassaient à chaque fois les précédents. Ce n’est pas forcément le cas sur ce dernier morceau mais je l’aime tout de même beaucoup. Le rythme de la boucle électronique qui ponctue à plusieurs moments le morceau est vraiment accrocheuse. Il y a un peu de pop dans ce morceau et c’est une direction que je ressens dans ses compositions. Sa voix étant résolument indé, je trouve que des ingrédients un peu plus pop lui vont très bien. La petite surprise est d’entendre le violon de Neko Saito (斎藤ネコ) accompagné le groupe habituel de a子. Ce qui m’étonne quand même un peu, c’est que la présence de ce violon reste très subtile. Je pensais qu’il y aurait un grand solo de violon déstructuré comme Neko Saito sait si bien le faire lors des concerts de Sheena Ringo, mais non. Sa présence en deviendrait même anecdotique, ce qui est un peu dommage. Mais une fois encore et j’en avais déjà parlé avant, on sait que a子 apprécie beaucoup Sheena Ringo donc la présence de Neko Saito ne m’étonne pas tant que cela.

black sky dark flowers

Je reviens le temps d’un billet vers le noir et blanc en insistant sur les côtés obscurs. Ces photographies sont prises dans le parc Inokashira, si ma mémoire est bonne, en même temps que ce billet montrant des fleurs tendant vers le ciel. Les fleurs de ce billet là m’avaient incité à regarder vers le ciel et les nuages. Je force volontairement sur les ombres lorsque je développe numériquement les photographies au format RAW. Les réglages sont tout à fait particuliers sur les photos ci-dessus mais j’utilise depuis plusieurs mois des réglages de paramètres que je n’utilisais pas auparavant. J’applique donc cette nouvelle routine de développement depuis des mois alors que j’ai appliqué la précédente pendant des années. Je ne me souviens plus quel avait été le déclic provoquant le changement, mais peut être une certaine lassitude d’appliquer toujours le même traitement numérique aux photos même si ça reste très manuel et ajusté à chaque photo. Fut une époque où j’expérimentais beaucoup plus et triturais souvent mes photos, sans que ça soit toujours réussi mais toujours avec l’intention d’y apporter une force supplémentaire, un supplément d’âme peut-être. Ceci me fait repenser aux séries de photographies modifiées se basant sur la couleur rouge. Il y avait celle intitulée « rouge ciel » également prise aux environs du parc Inokashira et une série intitulée « rouge et toxique » prise dans le centre de Shinjuku. Dans ce dernier billet datant de 2019, j’évoquais d’ailleurs Nausicaä de la vallée du vent et repenser à l’association des images de Hayao Miyazaki et des musiques de Joe Hisaishi me donne l’envie irrésistible de revoir ce film d’animation. Je l’ai vu assez tard en 2003 alors qu’il était sorti presque vingt ans auparavant, mais c’est un de mes films préférés de Miyazaki.

Sheena Ringo étant fan de Nausicaä depuis son enfance, comme elle l’expliquait dans une des émissions radio sur Cross-FM Etsuraku Patrol de 1999 (je réécoute de temps en temps ces anciennes émissions), ça me fait une bonne transition avec ce qui va suivre, c’est à dire l’actualité de Tokyo Jihen. La bonne nouvelle de la sortie du All Time Best Album Sōgō (総合) de Tokyo Jihen le 22 Décembre 2021 (avec également une compilation des vidéos intitulée Prime Time) est qu’il contiendra deux nouveaux morceaux, un sur chacun des deux CDs composant cette compilation. On connaît maintenant les deux titres de ces nouveaux morceaux: Genzai to Fukuin (原罪と福), qu’on peut traduire en Péché originel et Gospel, sur le premier CD et Hotoke dake Toho (仏だけ徒歩), traduisible en Seul le Bouddha marche, en premier morceau du deuxième CD. Hotoke dake Toho sortira le Lundi 22 Novembre et la vidéo réalisée par Yuichi Kodama sortira le lendemain le 23 Novembre. La sortie du deuxième morceau Genzai to Fukuin n’est pas annoncée mais j’imagine qu’il sortira très certainement un mois plus tard le 22 Décembre 2021 en même temps que le best album. Du nouveau morceau Butsu dake Toho, on n’a pour l’instant qu’une image fixe visible sur YouTube (celle que je montre ci-dessus). On reconnaît tout de suite une DMC Delorean, celle qui apparaissait déjà dans la vidéo de Kujaku (孔雀) du dernier album Music (音楽). La maison montrée de nuit semble être extraite d’une zone résidentielle américaine (d’une ville comme Hill Valley par exemple). La question est de savoir si cette Delorean permettra le voyage dans le temps pour remonter dans la discographie du groupe, ce qui serait plutôt adapté pour un best album. On en saura plus très bientôt car cette photo reste bien mystérieuse.

L’emission Music Station du Vendredi 19 Novembre 2021 était particulièrement intéressante car elle incluait des courts interviews d’artistes féminines pour leur demander qu’elles étaient les artistes les plus importantes pour elles (celles qui ont eu une influence). Les cinq artistes invitées étaient AiNA The End, Aiko, Ado, Haruko Nagaya du groupe Ryokuōshoku Shakai (緑黄色社会) et Sheena Ringo. Divers artistes sont citées comme influences, notamment Aimyon présente à l’émission. Mais sans grande surprise, AiNA The End, Ado et Haruko Nagaya citent toutes les trois Sheena Ringo comme artiste importante pour elles. Ce n’est pas une surprise connaissant la participation récente de AiNA au groupe eLopers mené par Sheena pour cette même mission Music Station le 15 Octobre 2021. Ado et Haruko Nagaya avaient également mentionné leur admiration pour Sheena Ringo dans des émissions précédentes de Music Station lorsque Tokyo Jihen était présent. Aiko et Sheena Ringo ayant démarré leurs carrières musicales à la même période, elles ne se sont bien sûr pas citées entre elles. Nakamori Akina était également citée mais je ne me souviens plus par qui, et un extrait du morceau Shōjo A dont je parlais récemment était montré pendant l’émission.

La principale surprise pour moi était d’entendre Sheena Ringo citer NOKKO du groupe REBECCA et notamment le morceau MOON de l’album Poison sorti en 1988. J’ai déjà mentionné ce morceau MOON de REBECCA dans ce blog à plusieurs reprises car je le connais depuis de nombreuses années, avant même mon arrivée à Tokyo, et car je l’écoute régulièrement encore maintenant. La version que j’ai initialement écouté du morceau était la version anglaise présente sur la compilation Tokyo Babylon Image Soundtrack 2 (東京BABYLON イメージサウンドトラック 2) regroupant des morceaux qui devaient accompagner un anime ou film tiré du manga Tokyo Babylon de CLAMP. J’ai découvert la version japonaise un peu plus tard en arrivant à Tokyo. C’est un morceau qui m’accompagne depuis très longtemps et je suis agréablement surpris de l’entendre citer par Sheena, d’autant plus que c’est la version anglaise, moins connue que la version originale en japonais, qui était montrée en extrait sur Music Station. Je le dis souvent mais j’adore ce genre de coïncidence, s’il s’en est bien une. Des artistes interrogées pendant l’émission, je connais moins Haruko Nagaya de Ryokuōshoku Shakai. Je ne suis pas particulièrement amateur des morceaux du groupe mais les versions en formations minimalistes qu’elle chante sur The First Take sont excellentes, notamment le morceau Sabotage. Elle a pour sûr une sacrée voix, qui donne par moment des frissons à capella. Le morceau Shout Baby est aussi très bon, mais je n’aime pas particulièrement la version originale qui perd en puissance émotionnelle.

L’autre actualité de Tokyo Jihen est la confirmation de leur participation à l’émission Kōhaku sur NHK le 31 Décembre 2021. Ce n’était pas une grande surprise vu qu’ils ont sorti un album cette année, sans compter le best album qui sortira juste avant l’émission. La surprise est la présence de BiSH cette année. Je disais l’année dernière que je m’attendais à leur présence mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas écouté leur dernier album Going to Destruction à part 2 morceaux. Je pense qu’elles tiennent plutôt leur présence à Kōhaku cette année à la sur-activité et popularité soudaine d’AiNA. Espérons que le Manager de leur agence, Junnosuke Watanabe, n’ait pas des idées saugrenues à leur faire faire sur scène. C’était apparemment un rêve pour les membres du groupe de participer à Kōhaku. L’autre surprise est de voir dans la liste Millenium Parade avec Kaho Nakamura pour interpréter, je pense, le thème du film d’animation Belle (竜とそばかすの姫) de Mamoru Hosoda. Je suis aussi surpris de voir dans la liste la chanteuse et ancienne idole Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子) car ce n’est que la deuxième fois qu’elle participe à l’émission Kōhaku. Va t’elle interpréter le morceau titre du film Sērā-fuku to kikanjū (セーラー服と機関銃, Sailor suit and machine gun) dans lequel elle jouait le rôle principal. J’ai déjà évoqué plusieurs fois ce morceau et ce film sur ce blog et j’en parlerais encore une fois dans pas longtemps, car j’ai eu la surprise d’entendre Ukigumo interpréter ce même morceau lors du concert Hyakkiyakō 2015 de Sheena Ringo (don’t je n’ai pas encore parlé ici). A part ces quelques surprises, la liste des interprètes de la cuvée 2021 de Kōhaku est relativement classique avec Perfume, Aimyon, milet, Yoasobi, LiSA, les groupes de filles en 46 et les groupes de garçons de Johnny’s Entertainment. Stardust arrive à se faire une place cette année chez les hommes avec la présence de DISH//, comme quoi Johnny’s perd un peu de son monopole depuis la disparition du fondateur. Mon regret est de ne pas voir Ado ni Vaundy parmi la liste des interprètes. J’imagine que c’est volontaire pour Ado car elle ne veut toujours pas se montrer en public. Vaundy a pourtant sorti de nombreux morceaux à succès cette année. J’ai quand même l’impression que la NHK a toujours un train de retard. Vaundy sera peut-être présent l’année prochaine.

En parlant de Vaundy, il vient justement de sortir un nouveau morceau intitulé Odoriko (踊り子) et c’est à mon avis le meilleur qu’il ait écrit jusqu’à maintenant. Le morceau mélange un rythme rapide et la façon un peu nonchalante de chanter assez typique de Vaundy. Le morceau est super accrocheur. Vaundy a décidément beaucoup de talent, et je ne peux m’empêcher de parler de lui dans mes billets. Il était invité à l’émission radio Hot 100 de J-Wave dimanche dernier et j’ai découvert le morceau pour la première fois à ce moment-là. Pendant l’interview, Vaundy nous disait qu’il avait écrit ce morceau depuis longtemps mais qu’il attendait le bon moment pour le sortir. Le titre du morceau Odoriko (la danseuse) n’a apparemment pas de lien avec le roman de Yasunari Kawabata, Izu no Odoriko (伊豆の踊子) publié en 1926. La danseuse dans la vidéo est l’actrice Komatsu Nana (小松 菜奈). Je ne pense pas que ça soit fait exprès mais le timing de sortie du morceau est excellent car Komatsu Nana vient juste cette semaine d’annoncer son mariage, forcément médiatisé, avec l’acteur et chanteur Suda Masaki (菅田 将暉). Il y a un morceau de Suda Masaki que j’aime beaucoup, Sayonari Elegy (さよならエレジー) sorti en 2018. Et pour rester dans les liens entre les choses, rappelons nous que AiNA The End avait nommé son morceau Nana sur son premier album d’après Komatsu Nana, et qu’elle avait même voulu citer son nom dans son morceau, ce qui lui a finalement été déconseillé.

渋谷ウォーク❶

Je pense que le traitement photographique des vues de Shibuya ci-dessus retransmet assez bien l’atmosphère chargée d’humidité que nous connaissons actuellement pendant la saison des pluies. Je profite d’une accalmie pour prendre quelques photographies de ce quartier, faute de pouvoir me déplacer dans d’autres lieux. Le besoin impulsif de prendre des photos est toujours très présent même si je passe dans des lieux que j’ai très souvent parcouru. C’est le cas du centre de Shibuya que je prends régulièrement en photo. Peut-être est-ce un besoin de garder des traces visuelles d’un quartier en plein changement autour de la gare? Peut-être qu’il s’agit plutôt d’une envie de prendre la foule en photo, chose que je ne fais qu’assez rarement? Peut-être qu’il s’agit d’un attrait pour le graphisme éphémère des rues qui donne à ce quartier une éternelle jeunesse? Ou peut-être suis-je tout simplement à la recherche de ma propre jeunesse passée dans ses rues? Il y a certainement un peu de tout cela mélangé dans ma tête lorsque je traverse le grand carrefour qui reste lui immuable. Les flashs mémoriels me traversent aussi vite que les derniers passants qui tentent leur chance avant le passage des feux au rouge. En remontant vers le grand magasin Seibu, je constate que les fleurs pop de Shun Sudo ont envahit les façades. Une amie de Mari et son mari exposaient également dans ce grand magasin mais dans la petite galerie d’art du dernier étage de la tour B. La galerie était malheureusement fermée d’un large filet de sécurité pour une raison qui doit être liée à la crise sanitaire. Je passe souvent dans cette galerie et je suis pourtant en général le seul à l’intérieur lorsque je la visite. J’apprendrais un peu plus tard qu’on pouvait tout de même y entrer.

Ado est une jeune artiste électronique de 18 ans, issue de la mouvance Vocaloid, qu’on ne présente plus en raison du succès énorme qu’elle a connue avec le morceau Usseewa (うっせぇわ) il y a plusieurs mois. Sa particularité est d’être restée ‘invisible’ malgré ce succès énorme. Elle n’a pas encore montré son visage et ne le fera peut-être même jamais. Elle préfère se faire représenter par un personnage dessiné (sur l’illustration sombre à droite, notez le mégaphone). On ne peut pas dire que j’ai vraiment accroché à son premier morceau que j’écoutais plutôt comme une curiosité et parce que le grand à la maison l’écoutait un peu avant son succès explosif auprès du grand public. J’aime par contre beaucoup son autre morceau plus récent intitulé Odo (踊) en collaboration avec les artistes électroniques TeddyLoid et Giga pour les arrangements musicaux. Enfin, j’aime beaucoup le côté chaotique du morceau, partant dans de multiples directions sans qu’on ait le temps de s’ennuyer. Ce morceau est un moment de bravoure musicale et il faut bien avouer que la voix d’Ado est toujours aussi incisive, à l’image du personnage cyberpunk de la couverture du single. Que ça soit par sa voix ou par les éléments musicaux, on a l’impression d’écouter un patchwork hétéroclite qui semble être d’un équilibre bancal aux premiers abords, mais qu’il s’avère en fait habilement construit. Cela donne à la fois un morceau accrocheur et musicalement intéressant voire même intriguant.

Capsule nous fait le plaisir de sortir un nouveau morceau intitulé Hikari no Disco (ひかりのディスコ). Le duo composé de Yasutaka Nakata (中田 ヤスタカ) et Toshiko Koshijima (こしじま としこ surnommée こしこ) n’avait pas sorti de nouveau morceau depuis six ans. Je suis très loin de suivre avec attention la carrière de Capsule, mais j’y ai jeté une oreille cette fois-ci car ce morceau est le thème musical principal du film animé Sidonia no Kishi: Ai Tsumugu Hoshi (シドニアの騎士:あいつむぐほし), basé sur le manga de Tsutomu Nihei. J’avais beaucoup aimé la série animée de Knights of Sidonia, dans un esprit proche de Neon Genesis Evangelion, et je suis bien tenté d’aller voir ce film. La vidéo et le son de Hikari no Disco prend une atmosphère rétro et la musique électro du morceau est beaucoup moins agressive que certains morceaux électro house que je connaissais de Capsule comme Jumper (que j’avais beaucoup aimé à l’époque, ceci étant dit). En fait, j’aime beaucoup la voix de Koshiko qui s’accorde bien avec cette musique électronique très répétitive, comme si elle venait l’apaiser. C’est peut être dû au fait que j’ai toujours vu sa personne comme un personnage irréel avec une image volontairement futuriste, voire même robotisée. Il en va de même pour Nakata, comme on peut le voir sur la photographie de droite. On pourrait les prendre pour Daft Punk sur leurs lunettes noires étaient intégrales. Si Capsule continue sur cette piste rétro-électro qui ne sur-joue pas les sons et laisse beaucoup de place à Koshiko, je suis prêt à les suivre encore un peu. Ça me plait en tout cas beaucoup plus que Perfume que j’ai toujours un peu de mal à supporter.