walkingxwatching

Marcher et observer les rues de Shibuya, Yoyogi, Azabu-Jūban, Sendagaya et ailleurs. Je ne les observe en général pas longtemps car je suis à chaque fois emporté par la marche qui me démange avant tout, et par le rythme de la musique que j’écoute en me déplaçant. Je prendrais très certainement des meilleures photographies si je m’attardais un peu plus à observer immobile depuis un endroit précis en attendant l’instant décisif, s’il a la bonne idée de se présenter devant moi. C’est en fait la même chose pour Made in Tokyo, j’avance sans m’arrêter, sans faire de pauses qui me permettraient pourtant de prendre le temps d’observer ce que devient ce blog. Je serais peut-être mieux inspiré d’y mettre une halte pendant quelques temps pour me forcer à réfléchir à la suite. Je réfléchis souvent à arrêter mais je ne m’arrête jamais. Il faut se faire une raison. Il m’arrive de temps de temps de partir à la recherche d’autres blogs francophones sur Tokyo et le Japon, mais ils sont presque tous arrêtés. Le fait qu’il n’y ait pratiquement plus de blogs actifs me pousse en quelque sorte à continuer. Je me demande comment toutes ces personnes qui écrivaient régulièrement sur des blogs se contentent maintenant de petites lignes sur Twitter, en essayant parfois de déjouer les limites de l’outil en écrivant des ‘threads’ qui au final ressemblent beaucoup à des billets de blog. Mais ne désespérons pas, les blogs reviendront peut être un jour à la mode.

Je ne découvre pas ici de nouveaux artistes ou groupes mais des nouveaux morceaux de compositrices, interprètes ou groupes que je connais déjà et que je suis avec attention depuis quelques années, voire depuis leurs débuts. C’est d’ailleurs intéressant de voir les évolutions et constater que certains artistes sont désormais entrés dans le mainstream ou sont en passe de l’être. AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) continue sa carrière solo à un rythme on ne peut plus soutenu. Je me souviens de cette interview croisée avec Ikkyu Nakajima (中嶋イッキュウ) où AiNA lui posait la question de comment elle arrivait à écrire autant de nouveaux morceaux pour Tricot en si peu de temps, mais AiNA ne chôme pas non plus, même si elle n’écrit pas tous ses morceaux. Elle a d’ailleurs le vent en poupe en ce moment car elle jouera le rôle principal, celui de Janis Joplin, dans la comédie musicale de Broadway A night with Janis Joplin au mois d’Août aux côtés d’autres chanteuses comme UA et Haruko Nagaya du groupe Ryokuōshoku Shakai. La fin de BiSH cette année va certainement la libérer un peu plus encore d’un poids, dirais-je, car BiSH tourne en rond depuis quelques temps et joue les prolongations. Le nouveau single d’AiNA The End s’intitule Watashi no Magokoro (私の真心). Il est sorti le 6 Juin 2022 et il est écrit et composé par Yasuyuki Okamura (岡村靖幸). C’est un morceau pop rock dont l’ambiance et la construction aux premiers abords plutôt classique n’étaient à priori pas destinées à me plaire, mais la voix pleine de passion d’AiNA m’a comme d’habitude rapidement accrochée. Le refrain à plusieurs voix est également très accrocheur et le final à rallonge me plait vraiment beaucoup. Le morceau fait 7 minutes et prend le temps de divaguer dans sa deuxième partie plus symphonique. C’est vraiment un beau morceau. J’écoute ensuite le nouveau single intitulé Jealousy (ジェラシー) de a子. Je suis cette compositrice et interprète depuis son premier EP et elle m’impressionne de plus en plus par sa capacité à créer à chaque fois des nouveaux morceaux qui surpassent les précédents. Elle évolue depuis quelques temps vers un terrain un peu plus pop mais garde tout de même cet esprit indies qui caractérise sa musique. J’aime beaucoup le rythme marqué du morceau et les éclats de lumières qui s’en dégagent. Le morceau Jealousy est même classé au top de la radio J-Wave, Tokio Hot 100, en 80ème position. Je pense que c’est la première que a子 est présente dans ce genre de classement, ce qui est une bonne chose car elle mérite vraiment d’être plus reconnue. Le morceau suivant de ma petite sélection est très différent car on part vers du hip-hop à base de pop électronique. J’ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog de la rappeuse Valknee. Ce nouveau morceau intitulé Bet Me! est assez différent de ses précédents, car la composition musicale par un musicien appelé Piano Otoko (ピアノ男) est extrêmement rapide et hachée. Le morceau est assez court mais extrêmement addictif si on veut bien se laisser entraîner vers ces sons certes très accidentés. Valknee va peut être connaître une célébrité prochaine car ce morceau a été sélectionné sur la playlist de Pitchfork. Pour terminer, j’écoute aussi beaucoup le nouveau single du groupe rock Ms.Machine. Ceux qui suivent attentivement ce blog doivent connaître le nom de ce groupe car j’en parle souvent. Le single se compose en fait de deux morceaux intitulés Vinter et Cloud gap. L’ambiance sombre ne diffère pas du premier album du groupe, avec toujours la voix parlée de SAI mélangée aux guitares et aux sons électroniques froids, flirtant avec l’industriel. Les mélodies sont très belles et un brin inquiétantes. Quelle ambiance sur ces deux morceaux! Les trois filles de Ms.Machine tiennent leur ligne stylistique mais arrivent tout de même à faire évoluer progressivement leur son, ce qui est de bonne augure pour la suite. Ms.Machine avait participé au festival Fuji Rock l’année dernière et j’espère bien qu’elles pourront continuer à se développer sur cette lancée, car c’est à mon avis un son assez atypique sur la scène musicale actuelle. Et petit détail à noter, Ms.Machine a eu l’amabilité de me répondre en français sur Twitter suite à mon message d’appréciation. J’ai l’impression que, de manière générale, ce genre d’attentions se font plus rares en ce moment sur Twitter.

black sky dark flowers

Je reviens le temps d’un billet vers le noir et blanc en insistant sur les côtés obscurs. Ces photographies sont prises dans le parc Inokashira, si ma mémoire est bonne, en même temps que ce billet montrant des fleurs tendant vers le ciel. Les fleurs de ce billet là m’avaient incité à regarder vers le ciel et les nuages. Je force volontairement sur les ombres lorsque je développe numériquement les photographies au format RAW. Les réglages sont tout à fait particuliers sur les photos ci-dessus mais j’utilise depuis plusieurs mois des réglages de paramètres que je n’utilisais pas auparavant. J’applique donc cette nouvelle routine de développement depuis des mois alors que j’ai appliqué la précédente pendant des années. Je ne me souviens plus quel avait été le déclic provoquant le changement, mais peut être une certaine lassitude d’appliquer toujours le même traitement numérique aux photos même si ça reste très manuel et ajusté à chaque photo. Fut une époque où j’expérimentais beaucoup plus et triturais souvent mes photos, sans que ça soit toujours réussi mais toujours avec l’intention d’y apporter une force supplémentaire, un supplément d’âme peut-être. Ceci me fait repenser aux séries de photographies modifiées se basant sur la couleur rouge. Il y avait celle intitulée « rouge ciel » également prise aux environs du parc Inokashira et une série intitulée « rouge et toxique » prise dans le centre de Shinjuku. Dans ce dernier billet datant de 2019, j’évoquais d’ailleurs Nausicaä de la vallée du vent et repenser à l’association des images de Hayao Miyazaki et des musiques de Joe Hisaishi me donne l’envie irrésistible de revoir ce film d’animation. Je l’ai vu assez tard en 2003 alors qu’il était sorti presque vingt ans auparavant, mais c’est un de mes films préférés de Miyazaki.

Sheena Ringo étant fan de Nausicaä depuis son enfance, comme elle l’expliquait dans une des émissions radio sur Cross-FM Etsuraku Patrol de 1999 (je réécoute de temps en temps ces anciennes émissions), ça me fait une bonne transition avec ce qui va suivre, c’est à dire l’actualité de Tokyo Jihen. La bonne nouvelle de la sortie du All Time Best Album Sōgō (総合) de Tokyo Jihen le 22 Décembre 2021 (avec également une compilation des vidéos intitulée Prime Time) est qu’il contiendra deux nouveaux morceaux, un sur chacun des deux CDs composant cette compilation. On connaît maintenant les deux titres de ces nouveaux morceaux: Genzai to Fukuin (原罪と福), qu’on peut traduire en Péché originel et Gospel, sur le premier CD et Hotoke dake Toho (仏だけ徒歩), traduisible en Seul le Bouddha marche, en premier morceau du deuxième CD. Hotoke dake Toho sortira le Lundi 22 Novembre et la vidéo réalisée par Yuichi Kodama sortira le lendemain le 23 Novembre. La sortie du deuxième morceau Genzai to Fukuin n’est pas annoncée mais j’imagine qu’il sortira très certainement un mois plus tard le 22 Décembre 2021 en même temps que le best album. Du nouveau morceau Butsu dake Toho, on n’a pour l’instant qu’une image fixe visible sur YouTube (celle que je montre ci-dessus). On reconnaît tout de suite une DMC Delorean, celle qui apparaissait déjà dans la vidéo de Kujaku (孔雀) du dernier album Music (音楽). La maison montrée de nuit semble être extraite d’une zone résidentielle américaine (d’une ville comme Hill Valley par exemple). La question est de savoir si cette Delorean permettra le voyage dans le temps pour remonter dans la discographie du groupe, ce qui serait plutôt adapté pour un best album. On en saura plus très bientôt car cette photo reste bien mystérieuse.

L’emission Music Station du Vendredi 19 Novembre 2021 était particulièrement intéressante car elle incluait des courts interviews d’artistes féminines pour leur demander qu’elles étaient les artistes les plus importantes pour elles (celles qui ont eu une influence). Les cinq artistes invitées étaient AiNA The End, Aiko, Ado, Haruko Nagaya du groupe Ryokuōshoku Shakai (緑黄色社会) et Sheena Ringo. Divers artistes sont citées comme influences, notamment Aimyon présente à l’émission. Mais sans grande surprise, AiNA The End, Ado et Haruko Nagaya citent toutes les trois Sheena Ringo comme artiste importante pour elles. Ce n’est pas une surprise connaissant la participation récente de AiNA au groupe eLopers mené par Sheena pour cette même mission Music Station le 15 Octobre 2021. Ado et Haruko Nagaya avaient également mentionné leur admiration pour Sheena Ringo dans des émissions précédentes de Music Station lorsque Tokyo Jihen était présent. Aiko et Sheena Ringo ayant démarré leurs carrières musicales à la même période, elles ne se sont bien sûr pas citées entre elles. Nakamori Akina était également citée mais je ne me souviens plus par qui, et un extrait du morceau Shōjo A dont je parlais récemment était montré pendant l’émission.

La principale surprise pour moi était d’entendre Sheena Ringo citer NOKKO du groupe REBECCA et notamment le morceau MOON de l’album Poison sorti en 1988. J’ai déjà mentionné ce morceau MOON de REBECCA dans ce blog à plusieurs reprises car je le connais depuis de nombreuses années, avant même mon arrivée à Tokyo, et car je l’écoute régulièrement encore maintenant. La version que j’ai initialement écouté du morceau était la version anglaise présente sur la compilation Tokyo Babylon Image Soundtrack 2 (東京BABYLON イメージサウンドトラック 2) regroupant des morceaux qui devaient accompagner un anime ou film tiré du manga Tokyo Babylon de CLAMP. J’ai découvert la version japonaise un peu plus tard en arrivant à Tokyo. C’est un morceau qui m’accompagne depuis très longtemps et je suis agréablement surpris de l’entendre citer par Sheena, d’autant plus que c’est la version anglaise, moins connue que la version originale en japonais, qui était montrée en extrait sur Music Station. Je le dis souvent mais j’adore ce genre de coïncidence, s’il s’en est bien une. Des artistes interrogées pendant l’émission, je connais moins Haruko Nagaya de Ryokuōshoku Shakai. Je ne suis pas particulièrement amateur des morceaux du groupe mais les versions en formations minimalistes qu’elle chante sur The First Take sont excellentes, notamment le morceau Sabotage. Elle a pour sûr une sacrée voix, qui donne par moment des frissons à capella. Le morceau Shout Baby est aussi très bon, mais je n’aime pas particulièrement la version originale qui perd en puissance émotionnelle.

L’autre actualité de Tokyo Jihen est la confirmation de leur participation à l’émission Kōhaku sur NHK le 31 Décembre 2021. Ce n’était pas une grande surprise vu qu’ils ont sorti un album cette année, sans compter le best album qui sortira juste avant l’émission. La surprise est la présence de BiSH cette année. Je disais l’année dernière que je m’attendais à leur présence mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas écouté leur dernier album Going to Destruction à part 2 morceaux. Je pense qu’elles tiennent plutôt leur présence à Kōhaku cette année à la sur-activité et popularité soudaine d’AiNA. Espérons que le Manager de leur agence, Junnosuke Watanabe, n’ait pas des idées saugrenues à leur faire faire sur scène. C’était apparemment un rêve pour les membres du groupe de participer à Kōhaku. L’autre surprise est de voir dans la liste Millenium Parade avec Kaho Nakamura pour interpréter, je pense, le thème du film d’animation Belle (竜とそばかすの姫) de Mamoru Hosoda. Je suis aussi surpris de voir dans la liste la chanteuse et ancienne idole Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子) car ce n’est que la deuxième fois qu’elle participe à l’émission Kōhaku. Va t’elle interpréter le morceau titre du film Sērā-fuku to kikanjū (セーラー服と機関銃, Sailor suit and machine gun) dans lequel elle jouait le rôle principal. J’ai déjà évoqué plusieurs fois ce morceau et ce film sur ce blog et j’en parlerais encore une fois dans pas longtemps, car j’ai eu la surprise d’entendre Ukigumo interpréter ce même morceau lors du concert Hyakkiyakō 2015 de Sheena Ringo (don’t je n’ai pas encore parlé ici). A part ces quelques surprises, la liste des interprètes de la cuvée 2021 de Kōhaku est relativement classique avec Perfume, Aimyon, milet, Yoasobi, LiSA, les groupes de filles en 46 et les groupes de garçons de Johnny’s Entertainment. Stardust arrive à se faire une place cette année chez les hommes avec la présence de DISH//, comme quoi Johnny’s perd un peu de son monopole depuis la disparition du fondateur. Mon regret est de ne pas voir Ado ni Vaundy parmi la liste des interprètes. J’imagine que c’est volontaire pour Ado car elle ne veut toujours pas se montrer en public. Vaundy a pourtant sorti de nombreux morceaux à succès cette année. J’ai quand même l’impression que la NHK a toujours un train de retard. Vaundy sera peut-être présent l’année prochaine.

En parlant de Vaundy, il vient justement de sortir un nouveau morceau intitulé Odoriko (踊り子) et c’est à mon avis le meilleur qu’il ait écrit jusqu’à maintenant. Le morceau mélange un rythme rapide et la façon un peu nonchalante de chanter assez typique de Vaundy. Le morceau est super accrocheur. Vaundy a décidément beaucoup de talent, et je ne peux m’empêcher de parler de lui dans mes billets. Il était invité à l’émission radio Hot 100 de J-Wave dimanche dernier et j’ai découvert le morceau pour la première fois à ce moment-là. Pendant l’interview, Vaundy nous disait qu’il avait écrit ce morceau depuis longtemps mais qu’il attendait le bon moment pour le sortir. Le titre du morceau Odoriko (la danseuse) n’a apparemment pas de lien avec le roman de Yasunari Kawabata, Izu no Odoriko (伊豆の踊子) publié en 1926. La danseuse dans la vidéo est l’actrice Komatsu Nana (小松 菜奈). Je ne pense pas que ça soit fait exprès mais le timing de sortie du morceau est excellent car Komatsu Nana vient juste cette semaine d’annoncer son mariage, forcément médiatisé, avec l’acteur et chanteur Suda Masaki (菅田 将暉). Il y a un morceau de Suda Masaki que j’aime beaucoup, Sayonari Elegy (さよならエレジー) sorti en 2018. Et pour rester dans les liens entre les choses, rappelons nous que AiNA The End avait nommé son morceau Nana sur son premier album d’après Komatsu Nana, et qu’elle avait même voulu citer son nom dans son morceau, ce qui lui a finalement été déconseillé.

青く冷えてゆく東京

Je pense avoir déjà montré au moins une fois ces bâtiments sur Made in Tokyo, à part la maison noire aux lignes obliques sur la quatrième photographie et la résidence de béton sur la dernière photographie. La petite maison noire avait arrêté notre élan alors que je me promenais à vélo avec Zoa jusqu’au parc olympique de Komazawa en traversant le quartier de Shimouma. Dans ces cas là, Zoa m’autorise à chaque fois à m’arrêter quelques minutes au bord de la route pour prendre des photos. Je retiens parfois mon besoin compulsif de prendre des photos, mais la tentation est trop forte dans certains cas, surtout lorsqu’il y a de l’oblique ou d’une manière générale des formes non conventionnelles. Le bâtiment long et massif sur la dernière photographie se trouve à proximité de la tour Prime Square à Ebisu. Le béton est massif, sans fenêtres sur la rue, et sa texture est superbe. L’architecture que j’aime voir ne correspond pas toujours à l’architecture dans laquelle j’aimerais vivre. J’imagine que les fenêtres se trouvent de l’autre côté car il semble y avoir une cour intérieure. La rue est certes étroite mais n’est pas excessivement empruntée et il n’y pas de très fort vis-à-vis. Je me pose donc la question de la suppression quasi-totale des ouvertures. L’espace creusé dans le béton au rez-de-chaussée est une place de parking et donne accès à une porte qui n’est pas à priori la porte d’entrée principale de chaque habitation à l’intérieur de cette résidence. Elle s’appelle Kōyōsō (向陽荘) mais je n’ai pas trouvé d’autres informations à son sujet. Les autres photographies ont été prises principalement à Yoyogi Uehara et un peu plus loin vers Shōtō. Je marche assez souvent vers Yoyogi Uehara en ce moment, quartier que j’ai beaucoup exploré il y a plusieurs années. Sur l’avant dernière photographie, la lumière du soir vient se refléter doucement sur les parois de l’hôtel Prince Smart Inn à Ebisu. En prenant cette photo, je me rends compte que je pense un peu trop mes photographies en terme d’objet plutôt qu’en terme de lumière. Il faudrait que je garde cela un peu plus en tête, quitte à me diriger vers un peu plus d’abstraction visuelle.

Image montrée sur le compte Twitter de Music Station: AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) à gauche et Sheena Ringo (椎名林檎) à droite, toutes les deux vêtues d’une robe Prada, superbe il faut bien le dire, avant l’interprétation de Gunjō Biyori (群青日和).

Je mentionnais dans un billet récent que j’attendais avec une certaine impatience de voir à la télévision la prestation de la formation spéciale Elopers réunie par Sheena Ringo. C’était le Vendredi 15 Octobre 2021, à l’occasion des 35 années de l’émission musicale Music Station animée sans discontinuer par Tamori. Tamori est d’ailleurs désormais inscrit au livre Guinness des records pour cette longévité inégalée pour une émission se déroulant en direct. Autant j’aime sa présence et sa vivacité d’esprit dans une émission comme Bura Tamori (ブラタモリ) sur NHK, autant il semble un peu ailleurs sur Music Station. Il faut dire qu’il a plus de 70 ans. Je ne critique pas du tout le personnage ceci étant dit, car je pense qu’il aime authentiquement les artistes qui participent à son émission tant qu’ils ou elles lui retournent bien les marques de respect. Tous les artistes ne sont malheureusement pas invités dans cette émission et il est extrêmement rare d’y voir des artistes indépendants s’y produire. Même dans le mainstream, j’ai l’impression qu’il faut avoir la bonne carte pour y participer et ce sont souvent les mêmes têtes que l’on voit. Sheena Ringo est mainstream et possède la carte, et ce depuis ses débuts, donc on la voit assez régulièrement, au moins quand elle ou Tokyo Jihen sortent un nouveau single ou un nouvel album. C’est très loin de me déplaire bien entendu. Elle a tellement la carte qu’elle peut même se permettre de jouer un ancien morceau comme Gunjō Biyori (群青日和) de Tokyo Jihen, sorti il y a plus de 15 ans. Cette émission spéciale de 4 heures fêtant les 35 ans de Music Station comportait de toute façon de nombreuses séquences rétrospectives, donc jouer un morceau classique de Tokyo Jihen était loin d’être hors sujet.

Image montrée sur le compte Twitter de Music Station: La formation Elopers au complet avec de gauche à droite: Sheena Ringo (椎名林檎), Hona Ikoka (ほな・いこか), Yuu (ユウ), AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) et Shiori Sekine (関根史織). Les chemises de style grunge sont, contrairement à ce qu’on pourrait d’abord penser, de la marque Gucci, Celine ou encore Loewe.

Sheena s’était entourée de Yuu (ユウ, Yumi Nakashima) du groupe Chirinuruwowaka (チリヌルヲワカ) mais auparavant de GO!GO!7188, Shiori Sekine (関根史織) du groupe Base Ball Bear, Hona Ikoka (ほな・いこか) du groupe Gesu no Kiwami Otome (ゲスの極み乙女。) et AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) de BiSH. Hona Ikoka était à la batterie, Shiori Sekine à la guitare basse, Yuu et Sheena à la guitare électrique et AiNA seule au chant. La surprise, mais je m’y attendais un peu, était que Sheena ne chantait pas et jouait seulement de la guitare. Elle s’était même placée un peu en retrait dans le coin gauche de la scène, comme pour laisser la place aux autres et notamment à AiNA au chant. J’imagine la pression pour AiNA si Sheena était juste à côté et ce retrait est certainement volontaire. Dans l’interview avec Tamori avant l’interprétation sur scène, AiNA nous explique qu’elle avait demandé cinq fois à Sheena si elle voulait vraiment qu’elle fasse partie du groupe au chant. AiNA est clairement la plus jeune et deux autres membres sont également chanteuses dans leurs groupes respectifs (Yuu et Sheena). Je trouve qu’on remarquait cette pression sur ses épaules notamment au début du morceau, mais AiNA a fini par libérer son chant dans la deuxième partie du morceau. A ce moment là, elle chantait un peu plus à sa manière et c’est ce qu’on attendait. C’est d’ailleurs amusant de voir Sheena sourire légèrement de satisfaction vers la fin du morceau. La voix d’AiNA est loin d’égaler celle de Sheena mais elle est différente, plus torturée peut-être, et elle ne sera pas excellente sur tous les morceaux qui se présentent à elle. Le final de Gunjō Biyori était particulièrement savoureux. La force des trois guitares s’y conjuguaient dans un bruit électrique qui faisait sourire AiNA de soulagement. Ce dernier solo était moins bien exécuté que quand Tokyo Jihen le joue à quatre guitares (Ukigumo, Izawa, Kameda et Sheena) mais il s’en dégageait beaucoup de puissance. J’aimerais bien que ce groupe continue en parallèle de Tokyo Jihen, même de manière très épisodique, et pourquoi ne pas composer des nouveaux morceaux chantés à trois voix (Sheena, Yuu et AiNA)? Il y a là, à mon avis, un potentiel à développer. Sheena nous disait dans l’interview initial de Tamori qu’elle avait découvert AiNA dans cette émission Music Station et avait été impressionné par sa voix. On sait aussi que Kameda avait arrangé les musiques et produit le premier album d’AiNA. Il y a donc fort à parier que ça ne sera pas la dernière collaboration entre ces deux artistes. Ceci étant dit je ne pense pas avoir déjà entendu un morceau en duo entre Sheena et une autre chanteuse. Elle a fait de nombreux duo mais toujours avec des voix masculines fortes et typées (Miyamoto Hiroji par exemple, qui était également présent dans l’émission ce soir là).

Image montrée sur le compte Twitter de Daiki Tsuneta: Le groupe King Gnu au complet avec de gauche à droite: Yū Seki (Batterie), Kazuki Arai (Basse), Daiki Tsuneta (guitare) et Satoru Iguchi (Voix et clavier), ainsi que leurs versions enfants que l’on peut voir dans la vidéo du morceau BOY et sur la scène de Music Station. A noter que satoru Iguchi a le même t-shirt que dans la vidéo de Teenage Forever, ce qui semble créer des liens entre les morceaux.

L’autre groupe que je voulais absolument voir lors de cette émission était King Gnu. Ils passaient juste après Elopers et interprétaient un nouveau morceau intitulé BOY que je n’avais jamais entendu car il sortait le jour même. Dans la vidéo réalisée par Osrin de Perimetron, les membres de King Gnu sont joués par des enfants et la surprise était que ces mêmes enfants étaient présents sur scène à la place de King Gnu pendant l’émission Music Station. Ils étaient d’abord présents près de Tamori pour une courte interview, et le petit garçon jouant le rôle de Satoru Iguchi ne s’est pas démonté en répondant aux questions. Mais comme on lui posait une question enfantine (qu’est ce que tu aimes comme plat), il a eu la bonne répartie de poser exactement la même question avec un air un peu moqueur à un des invités assis à côté de Tamori, sous l’étonnement général. Je n’ai malheureusement pas pu me concentrer sur l’écoute du morceau pendant la prestation, car voir des enfants faire semblant tant bien que mal de jouer sur scène comme King Gnu m’a quand même un peu perturbé. Le groupe intervenait quand même en deuxième partie de morceau, ce qui m’a tout de suite rassuré. J’ai eu peur qu’ils n’apparaissent pas du tout sur scène pendant l’émission. Ils en auraient été capable. Le morceau en lui même est dans la ligne directe des autres morceaux de King Gnu. On n’y trouvera pas une grande originalité mais il est accrocheur dans l’ensemble. Sur la scène, j’ai particulièrement aimé le jeu de guitare de Daiko Tsuneta, tout en distorsions ce qui m’a rappelé l’émission KanJam avec Tokyo Jihen où le sujet des distorsions (歪み) était longuement évoqué (à propos des distorsions à la guitare basse dont Seji Kameda est spécialiste). Après plusieurs écoutes du morceau BOY sur YouTube, je l’aime finalement beaucoup.

L’autre curiosité était un morceau d’une dizaine de minutes de Perfume et Daichi Miura, accompagnés des danseuses et danseurs de ELEVENPLAY et SP Dancers. Je ne suis pas particulièrement amateurs de Daichi Miura (三浦大知) ou de Perfume, mais j’étais très curieux de voir les chorégraphies imaginées par MIKIKO et les effets spéciaux sur scène de Rhizomatiks. Ce n’est pas la première fois que MIKIKO et Rhizomatiks interviennent sur les chorégraphies et l’animation sur scène de Perfume. Le groupe est d’ailleurs connu pour sa qualité scénique. ELEVENPLAY faisait les raccords entre les prestations de Perfume et Daichi Miura, ce qui donnait un ensemble très fluide et beau visuellement. J’en arrive même à apprécier le morceau que Perfume interprétait, leur dernier single Polygon Wave, ce qui est une première pour moi. Mais je suis en ce moment dans une phase où j’aime à peu près toutes les compositions musicales de Yasutaka Nakata, j’y reviendrais certainement un peu plus tard.

Le titre du billet est tiré des paroles de Gunjō Biyori (群青日和) et vient signifier que Tokyo se refroidit, ce qui est tout à fait de saison aujourd’hui.

don’t know the fever that’s so deep in me

Je continue les mélanges de lieux sur le quatrième épisode de cette petite série en noir et blanc qui vient s’intercaler entre les épisodes habituels en couleurs. Je ne suis pas sûr que ça se remarque mais il y a un très léger effet de flou volontaire sur les photos de cette série. J’ai récemment un peu modifié mon traitement habituel des photographies en couleurs en leur donnant plus de contraste que d’habitude. Je pense que ce traitement plus contrasté convient bien à la lumière estivale. Il est possible que je modifie une nouvelle fois mon traitement photographique une fois l’hiver arrivé. J’ai également modifié mon approche du noir et blanc au début de l’été avec la série Shirokuro ni naru Tokyo (白黒になる東京) qui introduisait ce léger effet de flou que l’on trouve sur les photographies de ce billet. Il retransmet à mon avis assez bien la chaleur ambiante qui continue encore maintenant au mois de Septembre. J’étais adepte des très forts contrastes jusqu’à la saturation des couleurs dans les premières années du blog. Sans aller aussi loin qu’à mes ‘débuts’ photographiques, il s’agit en quelque sorte d’un retour aux sources (原点回避) qui s’opère maintenant. Ce léger effet de flou et le noir et blanc ne conviennent pas à toutes les photographies mais s’accordent particulièrement bien avec l’architecture de béton, peut-être parce qu’elle est à la fois dure et intemporelle. Le noir et blanc contrasté vient accentuer les aspérités du béton, tandis que le léger flou vient le rendre plus doux. Il s’agit ensuite de bien doser. Quand aux lieux sur les photos, mon souvenir est vague mais la première montre une résidence appelée TMK PLUS+ dont je ne connais pas l’architecte à Kami Meguro tandis que la dernière photographie a été prise à Kichijōji.

Il suffit que je mentionne brièvement AiNA The End pour qu’elle sorte immédiatement un nouvel EP. Je n’ai bien sûr pas ce pouvoir d’influence mais je ne suis pas mécontent de pouvoir écouter des nouveaux morceaux de AiNA, surtout quand ils sont aussi excellents que les quatre morceaux qu’on peut écouter sur ce nouvel EP Born Sick. Le nom du EP nous laisse tout de suite deviner qu’on ne va pas soumettre nos oreilles à des ballades tranquilles. Le premier morceau Retire a l’ambiance la plus rock alternatif de l’ensemble. C’est aussi celui où elle vient le plus mettre à l’épreuve sa voix. J’ai toujours un peu peur qu’elle finisse par perdre sa voix quand elle la pousse un peu trop, jusqu’aux cris comme ça peut être le cas sur ce morceau. Elle a déjà eu des problèmes vocaux dans le passé l’obligeant à faire une longue pause. La qualité de ce type de morceaux et surtout l’interprétation sans compromis qu’en fait AiNA me fait tout d’un coup réaliser la fragilité d’une voix. Ce qui me fait plaisir sur ce EP, c’est qu’elle ne choisit pas la facilité et s’éloigne volontairement de recettes toutes faites qui pourraient pourtant lui apporter plus de succès commercial. Elle se place volontairement dans un terrain plus compliqué à appréhender pour un nouveau venu mais aussi plus personnel. J’ai le sentiment qu’elle se donne une totale liberté, sans trop se soucier de ce qui pourra marcher ou pas pour le public. Le deuxième morceau Katei Kyōshi (家庭教師) est certes plus pop mais s’inscrit quand même dans les meilleurs morceaux qu’elle ait écrit jusqu’à maintenant. Blood of Romance (ロマンスの血) ensuite est somptueux. Le morceau est plus symphonique et prend donc plus d’ampleur. On se laisse complètement accrocher par sa voix qui décroche un peu sur les fin de phrases et par la trame musicale ponctuée par des cuivres qui viennent taper comme des poings. Une vidéo qu’elle chorégraphie elle-même comme d’habitude est d’ailleurs sorti pour ce morceau il y a quelques jours. Elle était montrée en avant-première suite à une vidéo live sur YouTube où AiNA présentait ce nouvel EP. J’étais d’ailleurs connecté à ce moment là, par chance et par le hasard qui fait parfois bien les choses. Le dernier morceau Pechka no Yoru (ペチカの夜) est aussi très beau mais souffre forcément un peu d’être placé juste après Blood of Romance, du moins au début car il prend assez vite en ampleur émotionnelle lorsque les violons interviennent doucement. Le morceau est également intéressant par la manière par laquelle AiNA alterne ses voix d’une manière presque schizophrénique. Une voix douce et enfantine intervient à un moment du morceau avant de se transformer en éclats quelques secondes plus tard. J’aimais beaucoup son premier album (bien qu’inégal) dont j’ai déjà parlé et quelques morceaux sortis après, en général les plus dérangés, mais je trouve que ses morceaux sont au fur et à mesure de plus en plus aboutis et gardent une forte empreinte personnelle. Ce qui est également intéressant avec ce EP, c’est que je me force à ne pas trop l’écouter en boucle pour ne pas l’épuiser trop rapidement. Toujours est-il qu’elle sort ses nouveaux titres comme s’il y avait urgence car un nouvel album intitulé The Zombie est déjà prévu pour le 24 Novembre 2021, précédé par un autre EP de quatre titres intitulé Dead Happy qui sortira le 25 Octobre. Tout un programme.

भीड़वाला शहर

Quand l’impression de prendre toujours les mêmes photographies me gagne, rien de tel que de changer d’objectif. Je n’utilise en général que mon objectif Canon L EF 17-40mm et j’avais presque oublié mes autres objectifs, dont un Canon pancake 40mm que je ressors de son sommeil. Changer d’objectif permet d’avoir une autre vision de la rue. Ce 40mm donne une proximité sur les objets qui force à prendre du recul ou à se concentrer sur les détails. Cet objectif n’est clairement pas fait pour les photographies d’architecture, du moins pour les vues d’ensemble. J’ai toujours aimé les objectifs à focale fixe car ils obligent à réfléchir au cadre, mais ils ne sont bien sûr pas exempt de frustrations. Je n’utilise pratiquement jamais la fonctionnalité zoom sur le EF 17-40mm, car je reste presque toujours sur le plus grand angle possible. Passer tout d’un coup à une vision rapprochée avec l’objectif 40mm me surprend à chaque fois. Je ne prends pourtant pas de photos fondamentalement différentes de l’habitude, mais je regagne un peu du plaisir initial de prendre des photos. En fait, sur ce billet, seule la première photographie est prise au grand angle, tandis que toutes les autres sont prises avec cet objectif 40mm. La photographie au grand angle et celles au 40mm ont été prises pendant des journées différentes car je n’amène jamais deux objectifs dans mon sac lors de mes déplacements. Dans cette série, j’essaie de m’approcher un peu plus près de la foule que j’ai plutôt tendance à éviter. J’évite en général les lieux trop encombrés mais cette fois-ci, je suis allé sur l’avenue principale d’Omotesando et dans les petites rues aux alentours. La sixième photographie montre des personnages de Gorillaz en association avec une marque de vêtements. Je me rends compte en voyant ces personnages que je n’ai jamais vraiment écouté d’albums de Gorillaz. J’ai pourtant un apriori plutôt positif pour l’approche artistique de Damon Albarn. Dans les grandes « batailles » musicales anglaises, j’ai toujours été plus Blur qu’Oasis et je réécoute d’ailleurs régulièrement Parklife, l’album de 1994 de Blur. Tout comme j’ai toujours été plus Beatles que Rolling Stones. En parlant des Rolling Stones d’ailleurs, ou plutôt de Mick Jagger, l’émission Very Good Trip de Michka Assayas (j’en parle beaucoup ces derniers temps) m’a fait découvrir récemment un nouveau morceau intitulé Easy Sleazy qu’il interprète à distance avec Dave Grohl. Je suis franchement étonné par la vivacité punk de Mick Jagger sur ce morceau, très bon et accrocheur d’ailleurs. En écoutant ce morceau, on a beaucoup de mal a imaginer qu’il a 77 ans. C’était en tout cas une bonne idée de s’associer avec la puissance brute de Dave Grohl. Sur la photographie suivante, je remarque un nouveau bâtiment noir en forme de valise pour la marque de cosmétique Shu Uemura. On le trouve dans les petites rues parallèles à l’avenue principale d’Omotesando. Je me souviens que l’ancien magasin se trouvait au rez-de-chaussée d’un vieil immeuble aujourd’hui disparu sur l’avenue principale, juste à côté de l’immeuble TOD’s de Toyo Ito. Je me souviens bien de cette boutique car je l’avais prise en photo à la demande d’un directeur artistique français de la marque à l’époque en 2006. C’était seulement des essais qui ne se sont pas concrétisés en un projet au final. En y repensant maintenant, je me souviens de beaucoup de propositions ou projets de ce type dans ces années là avant 2008, mais ils ne se sont que très rarement concrétisés. Ce type de proposition est beaucoup plus rare maintenant et la dernière en date pour le magazine du musée du Quai Branly a été une mauvaise expérience. Au final, l’effort est rarement récompensé. C’est malheureusement une réalité que je retiens pour ce blog. La dernière photographie montre une nouvelle fois le béton de l’annexe de la galerie The Mass sur Cat street. J’y avais vu des bonsaïs lors d’une visite précédente mais cette fois-ci, rien n’était mis en exposition. Je pense que l’espace a été reconverti en café, peut-être de manière temporaire.

Dans les découvertes musicales de ces derniers jours ou semaines, je ne découvre pas de nouveaux groupes ou artistes mais plutôt quelques nouveaux morceaux sélectionnés d’artistes que je connais déjà depuis un petit moment et dont j’ai déjà parlé ici. Il y a d’abord le single My Lovely Ghost de YUKI sur son dernier album intitulé Terminal. Je n’aime pas tous les morceaux de YUKI mais j’apprécie beaucoup sa voix très particulière, surtout quand elle l’exerce avec un léger excès sur ce type de morceau très pop et forcément ultra accrocheur. Je garde également une oreille attentive aux morceaux du groupe EMPiRE. Le groupe de l’agence d’idoles alternatives Wack a sorti très récemment un double A side single HON-NO/IZA!! . Le morceau HON-NO m’intéresse moins mais j’aime par contre beaucoup le deuxième morceau IZA!!. La musique est composée par le musicien électronique Seiho qui assure également la production. Je ne connais pas beaucoup Seiho à part un de ses morceaux connus, I feel tired everyday. Dès les premières secondes, on est tout de suite pris par le rythme des quelques notes electro pop qui démarrent le morceau. On retrouve d’ailleurs cette intro sur trois bandes annonces assez énigmatiques (1, 2 et 3), mettant en scène Midoriko, seule avec deux autres personnes n’ayant à priori rien à voir avec le groupe et le morceau. Il n’y a aucune fausse note dans l’interprétation de EMPiRE, ce qui est un peu dommage car j’aime bien les légères dissonances, mais le chant de EMPiRE est de toute façon plus harmonieux que celui des grandes sœurs de BiSH. Et en parlant de BiSH, je passe également écouter le dernier morceau d’AiNA THE END qui sort décidément beaucoup de nouveaux morceaux en ce moment. Le dernier en date est intitulé Watashi ha koko ni imasu (ワタシハココニイマス for 雨). AiNA n’hésite pas à pousser sa voix jusqu’à la cassure. J’ai l’impression que depuis qu’elle a démarré sa carrière solo en parallèle de BiSH, elle apparaît un peu plus fréquemment dans les émissions musicales télévisées. On pouvait la voir le week-end dernier dans l’émission Music Fair sur Fuji TV, reprenant les pieds nus un morceau de Yutaka Ozaki. Je découvre aussi par hasard sur YouTube qu’AiNA avait repris le morceau Mayonaka Ha Junketsu avec Tokyo Ska Paradise Orchestra. Ce n’est d’ailleurs pas le seul morceau de Sheena Ringo qu’elle a repris. Le problème de ces reprises, c’est qu’on a tendance à comparer les voix. Celle d’AiNA convient mieux à des compositions originales comme sur le morceau ci-dessus qui laisse sentir toute l’émotion qui se dégage de sa voix. J’apprécie également le fait qu’elle n’hésite pas à se mettre en difficulté en repoussant les limites de ses capacités vocales. Le morceau n’est pas franchement simple à interpréter et elle le chante avec une grande passion. Finalement, pour compléter cette petite sélection de quatre morceaux, je reviens vers 4s4ki pour le morceau FAIRYTALE interprété avec Zheani. On passe là sur un morceau électronique beaucoup plus agressif, dans le style des derniers morceaux que j’avais écouté d’elle. Elle y pose une voix rappée plus apaisée que le son électronique qui l’accompagne. Zheani qui est invitée vient perturber le morceau par un chant tranchant ressemblant à des cris qui me font un peu penser à ceux d’Alice Glass à l’époque de Crystal Castles. Sur ces quatre morceaux, l’étendue des styles musicaux est relativement large mais j’aime de toute façon beaucoup varier les atmosphères, jusqu’à aller aux limites des styles que j’aime habituellement. Ce sont des petites doses musicales d’une énergie directe que j’aime me mettre dans les oreilles régulièrement. Ça me permet également de vérifier si je suis toujours en mesure d’apprécier la musique d’artistes ou groupes qui sont beaucoup plus jeune que moi. Enfin, dans ma sélection, ce n’est pas le cas de YUKI qui a déjà une longue carrière en solo qui suivait celle dans le groupe Judy and Mary. Mais il se dégage de son nouveau single, une jeunesse qui me ramènerait à mes premières années à Tokyo.