aoyama orange

Le bloc orange qui se distingue sur la première photographie est un élément architectural de l’école maternelle Harajuku Kindergarten conçue par l’atelier d’architecture Franco-japonais Ciel Rouge Création (Henri Gueydan et Fumiko Kaneko). Cette école se trouve juste à côté de l’église protestante Harajuku Church sur la troisième photographie, par le même groupe d’architectes. Nous sommes ici à proximité de la rue Killer Street juste devant le musée d’art contemporain Watari-um, par l’architecte suisse Mario Botta, sur la deuxième photographie. La petite maison de style brutaliste Tower House de l’architecte Takamitsu Azuma se trouve aussi pas loin de là. Elle est tellement emblématique qu’il y a même une petite plaque indiquant son nom et l’architecte sur une des façades de béton brut. Je montre une vue de l’arrière de la maison sur la dernière photographie ci-dessus. Le parking de taille très réduite donne à la fois sur Killer Street et sur la petite rue arrière où je me trouve. Tower House fut construite en 1966 sur un petit espace triangulaire de 20.5m2 pour une surface habitable totale de 65m2. Cette maison est tout aussi radicale maintenant qu’elle l’était à l’époque de sa construction, où elle se distinguait pour sa hauteur par rapport aux habitations ‘traditionnelles’ qui composaient le quartier au milieu des années 1960. Elle ressemble maintenant beaucoup plus à une maison miniature dans un quartier qui a bien changé ces soixante dernières années. L’intérieur de la maison se compose principalement d’un espace vertical continu et ouvert où les pièces sans portes sont posées comme des strates sur 6 niveaux. L’escalier est omniprésent et se compose de plaques de béton ancrées directement sur les murs. Cette maison, désormais habitée par la fille de l’architecte, a une apparence intérieure des plus austères, mais donnait à l’époque une image symbolisant la vie tokyoïte moderne. Malgré sa petite taille, elle reste une des pièces architecturales les plus intéressantes du paysage tokyoïte, pour les amateurs d’architecture de béton sans compromis.

Le musée Watari-um est également placé sur un espace triangulaire réduit faisant un angle droit sur 160m2. La façade principale est un écran carré divisé en deux parties symétriques et l’escalier extérieur est placé à côté dans un espace arrondi. Cette façade donnant sur Killer Street est également iconique, mais elle apparaît un peu sale sur cette photographie prise au Février cette année. Ce sont les restes d’une immense affiche avec de multiples visages d’enfants et d’adultes qui avait été posée en 2013. Le musée a laissé volontairement cette affiche se dégrader avec les années et il n’en reste presque plus rien maintenant. La première photographie est prise depuis une allée fermée aux visiteurs longeant l’église protestante. Elle donne accès à l’ecole maternelle. J’aime beaucoup faire ce genre de compositions montrant la densité urbaine. On y voit une série de plans aux orientations variées se terminant sur la surface immense d’un immeuble bouchant la vue sur le ciel. L’urbanisme hétéroclite de Tokyo permet ce genre de compositions.


Je n’écoute que maintenant Blackstar ★ le dernier album de David Bowie, alors qu’il est sorti il y a un peu plus de quatre ans, deux jours après sa mort. Je suis persuadé depuis un petit moment déjà que je dois aimer la musique de David Bowie, mais je l’approche doucement. Mon premier contact volontaire (je veux dire en dehors des fois où j’aurais entendu des morceaux à la radio) était le morceau I’m deranged dans le film Lost Highway (dont je parle assez souvent ici, sans avoir revu le film depuis des années). Ce morceau me donne à chaque fois des frissons dans le dos, car je revois en même temps les images du film et sa composition est très particulière comme un épilogue qui se prolonge. Je garde aussi toujours en tête la photographie ci-dessus prise au moment de son concert d’anniversaire pour ses 50 ans au Madison Square Garden de New York en 1997. Parmi les invités au concert, je vois les visages de la plupart des groupes que j’appréciais pendant les années 90 et après: Franck Black de Pixies, Sonic Youth, Brian Molko et Placebo, Dave Grohl et Pat Smear de ex-Nirvana et Foo Fighters, Robert Smith de The Cure, Billy Corgan de Smashing Pumpkins. Il doit forcément y avoir des influences mutuelles entre ces groupes et Bowie, me persuadant un peu plus du fait qu’il faut que j’explore son immense discographie. La difficulté est de savoir par où commencer. J’ai d’abord découvert, il y a plusieurs années de cela, l’album de 1980, Scary Monsters (and Super Creeps), acheté un peu par hasard au Disk Union de Ochanomizu ou de Shimokitazawa. Mon attirance inconsciente tenait peut être au fait que le premier morceau de l’album It’s No Game (No 1) contient des mots japonais (parlés par Michi Hirota) qui m’ont intrigués. Je n’apprécie pas forcément tous les morceaux mais j’y reconnais la grande inventivité d’un précurseur. Plus tard, j’écouterais Low (1977) de sa trilogie créée à Berlin avec Brian Eno à la production, attiré par la couverture de l’album et sa réputation. On y trouve de très beaux morceaux, hantés, comme Warszawa. En fait, je suis beaucoup plus sensible à la dernière partie de l’album, à partir de Warszawa, où les morceaux quasi-instrumentaux se succèdent jusqu’au sublime dernier morceau Subterraneans. Les morceaux rock de la première partie de l’album m’attirent par contre moins et me rappelle que j’ai toujours un peu de mal à m’approprier la musique qui n’est pas de ma génération. Le fait de ne pas avoir vécu cette musique à l’époque où elle a été créée me donne le sentiment que je ne peux pas l’apprécier à sa juste valeur et qu’il me manque un contexte.

Je n’ai pas ce sentiment de distance temporelle avec l’album Blackstar ★ mais j’ai par contre beaucoup de difficulté à en exprimer une critique. Le morceau titre de presque 10 minutes est beau, saisissant et chargé en émotions surtout quand le saxophone commence son intervention. Et j’aime ces percussions qui partent librement dans des rythmes compliqués aux apparences incontrôlables, comme également sur le dernier morceau I can’t give everything away mais avec des accents plus électroniques. Il s’agit d’un morceau aux multiples facettes, polymorphe et l’émotion qui s’en dégage en l’écoutant me reste difficile à exprimer. Lazarus, aux paroles prémonitoires, est l’autre très beau morceau de ce court album de 7 titres, mais apparaît comme beaucoup plus classique par rapport au morceau titre de Blackstar. J’adore le cinquième morceau Girl Loves Me pour la voix et manière de chanter particulière de Bowie. Cet album de sortie est peut être pour moi le meilleur album d’entrée dans l’univers de Bowie. L’écouter me donne une autre perspective sur les deux autres albums que j’ai écouté auparavant. Le saxophone de Blackstar semble maintenant rentrer en dialogue avec celui de Subterraneans sur Low.

night lights ghosts

La routine du confinement à Tokyo se met en place assez rapidement. Le matin, je marche une vingtaine de minutes dans le quartier, parfois pour acheter du pain, je passe ensuite la journée entière à travailler à la maison et je marche encore le soir une quarantaine de minutes tout en faisant les quelques courses que l’on m’a commandé. C’est un rythme très particulier que je n’ai jamais eu l’expérience de pratiquer auparavant mais auquel j’ai l’impression de m’habituer assez vite, circonstances obligent. Zoa commence tout juste l’école à distance en utilisant l’application Zoom sur l’iPad de la maison. J’ai l’impression qu’il est content d’avoir tout le monde en permanence à la maison. Les marches le matin tôt et le soir tard sont mes seules sorties de la journée et elles sont plus que nécessaires. Mais comme je reste dans le quartier, je ne prends pas de photos et mon stock de photographies à montrer sur le blog n’augmente naturellement pas. Je fouille donc dans mes archives récentes des dernières semaines et mois et il me reste en fait encore beaucoup de choses à montrer, comme je le mentionnais dans les billets précédents. Mais plus les journées passent et plus les textes que je vais écrire vont se trouver déconnecté des images que je montre. Ça tombe bien car il y a peu de commentaires à faire sur cette série ci-dessus à part de dire que ces lumières de la nuit ont un côté fantomatique, peut être inspiré par la musique que va suivre.

Je ne suis les créations musicales de Nine Inch Nails que de très loin, mais je sais que Trent Reznor est capable d’alterner les musiques post-industrielles avec celles plus contemplatives dans le registre instrumental ambient. Je m’étais intéressé un peu au groupe lorsque Reznor avait produit les bandes originales de deux films des années 90 que j’avais beaucoup aimé: Natural Born Killers d’Oliver Stone avec Woody Harrelson et Juliette Lewis, et Lost Highway de David Lynch. En plus de produire, il interprétait également quelques morceaux mélangeant le chaud et le froid, des morceaux calmes avec d’autres beaucoup plus énervés. Je n’ai en fait jamais écouté d’album entier de Nine Inch Nails, mais un morceau comme March of the pigs sur The Downward Spiral (1994) m’avait assez marqué à l’époque en voyant la vidéo sur MTV, toujours pour cette instabilité émotionnelle qu’il dégage dans son interprétation. Avec la série Ghosts, dont j’écoute l’épisode V, on se trouve clairement dans le deuxième domaine, avec des morceaux instrumentaux longs, souvent d’une dizaine de minutes dans lesquels on vient volontairement se perdre jusqu’à oublier toute notion temporelle. Il y a quelque chose de simple et de primaire dans ces nappes musicales plutôt sombres voire même inquiétantes mais en même temps quelques chose d’essentiel qui touche à l’émotion. Il y a beaucoup d’espace dans ces morceaux qui pourraient être utilisés comme bande sonore d’un film. Le morceau Together donnant le titre à l’album est peut être un des plus beaux morceaux de l’album. Assis devant la table de la salle à manger, après une journée de travail à la maison, je me dis qu’écouter cette musique va me donner de l’inspiration pour écrire, mais je me mets plutôt à rêver en écoutant cette musique les yeux fermés. J’écoute ces nappes musicales envoûtantes. Elles évoluent lentement comme un navire dans le cosmos, au point où je finis par m’endormir. Ce n’est pas que cette musique soit ennuyeuse, loin de là, mais elle accompagne tranquillement l’esprit pour qu’il s’apaise. Trent Reznor et Ross Atticus ont volontairement sortis ces deux albums pendant cette période tourmentée et ils sont même disponible gratuitement sur le site du groupe. Il y a une forme de plénitude dans ces partitions de piano légèrement voilée se déroulant continuellement, qui nous aide à prendre un peu de recul pour la réflexion intérieure. Tout comme j’associe dans ma mémoire l’album Before The Dawn Heals Us de M83 à la période post Mars 2011, je pense que cette musique restera pour moi attachée aux événements actuels.

快感

Cette série de photographies a été prise dans la continuité des billets précédents. Je pense même qu’elles ont été prises pendant la même journée ensoleillée de la fin du mois de Février. Je pensais que le fait de moins sortir le week-end allait me laisser plus de temps pour écrire mais l’inspiration n’est malheureusement pas aussi présente que les week-ends où je parcours les rues tokyoïtes. Sur la première photographie, la porte peinte en rouge vif est celle du temple Ryusenji donnant sur la rue Gaien Nishi. Le temple en lui même est particulier car il semble intégré à un immeuble. J’aurais dû d’ailleurs le prendre en photo. Je continue au hasard d’une petite rue parallèle à la grande avenue d’Aoyama pour tomber sur une petite moto rouge qui m’a l’air familière. Après quelques réflexions, je me dis qu’il s’agit d’une copie de la moto de Kaneda dans Akira. Ou peut être pas, je ne sais plus, je crois qu’il manque les autocollants pour que cette copie soit réaliste. La maison 395 par l’architecte Atsushi Kitagawara sur la deuxième photographie ressemble à une composition de nature morte. Les blocs de formes diverses me font penser à des objets posés sur une table comme sur une peinture. La qualité artistique de l’architecture de Kitagawara est indéniable. Cette maison se trouve le long d’une petite rue de Aoyama mais je ne me souviens jamais de son emplacement exact, ce qui fait que c’est à chaque fois un plaisir (快感) de la redécouvrir au hasard des rues.

Les deux affiches alternatives ci-dessus sont celle du film Sailor suit and machine gun (セーラー服と機関銃 Sērā-fuku to kikanjū) du réalisateur Shinji Sōmai avec Hiroko Yakushimaru comme actrice principale. Il s’agit d’un film de Yakuza, avec un soupçon de comédie, datant de 1981 et racontant l’histoire d’une écolière appelée Izumi Hoshi héritant malgré elle d’un clan de Yakuza, celui des Medaka. Une histoire de drogue dérobée amène les clans à s’affronter jusqu’à la scène finale iconique où l’écolière en uniforme Izumi dégomme à la mitraillette les membres d’un clan adverse, ne pouvant dissimuler un sentiment de plaisir qu’elle exprime juste après les faits avec un sourire et en prononçant le mot « 快感 » (Kaikan). Le film en lui-même n’est pas un chef-d’œuvre ni une œuvre novatrice dans le genre du film de Yakuza, mais le contremploi d’une écolière dans un monde de violence et la manière dont elle va s’adapter et même s’approprier les codes du milieu rendent le film intéressant et intriguant. Voir des images de Tokyo au début des années 1980 est un également un plaisir (快感) visuel. Je ne reconnais pas les quartiers qui y sont montrés à part l’immeuble aux façades en pente de Nishi Shinjuku conçu par Yoshikazu Uchida et une grande statue du temple Taisōji 太宗寺 près de Shinjuku Gyoen. Le film a eu un certain succès au Japon à sa sortie, je pense notamment pour cette scène iconique à la mitraillette qui est utilisée dans le titre du film et pour les affiches. Cette image est restée dans l’inconscient collectif et je ne connaissais moi-même de ce film que cette image. Mais, je réalise également que le morceau du générique de fin, chanté par l’actrice du film, est également très connu. L’actrice Hiroko Yakushimaru est en fait une idole et une chanteuse pop, en plus d’être actrice. Après avoir vu les dernières images du film, je garde ce morceau en tête au point de l’acheter ensuite sur iTunes et de l’écouter ensuite assez régulièrement. Il arrive de temps en temps que je succombe au charme d’un morceau pop des années 80. J’y trouve une certaine nostalgie qui n’est pourtant pas la mienne. C’est un sentiment assez étrange d’y trouver une certaine attache émotionnelle sans pourtant avoir d’attache mémorielle, car j’étais bien loin à l’époque de la sortie du film.

L’envie de regarder le film Sailor suit and machine gun m’est venu après avoir vu et écouté le morceau Shinemagic du groupe d’idoles alternatives ZOC (Zone Out of Control) mené par Seiko Ōmori. Le seul point commun entre ce morceau et le film est l’imagerie de la jeune fille avec une mitraillette, et un certain côté rebel bien représenté par une des membres du groupe Katy Kashii (香椎かてぃ). Le style musical ultra pop est assez loin de ce que j’écoute normalement, mais je m’autorise quelques écarts de temps en temps, quand la musique est suffisamment intéressante à l’écoute et accrocheuse à l’oreille. Le morceau est tout aussi accrocheur que la K-POP de 2NE1 sur le morceau I am the best 내가 제일 잘 나가 (un autre écart musical) où les mitraillettes sont également de sortie à la fin du morceau, en version coréenne par contre mais avec le même plaisir (快感) exprimé.

there is a distance in you

À chaque fois que je passe devant le sanctuaire Konnō Hachiman-gū 金王八幡宮, où se trouvait autrefois le château de Shibuya (sur la deuxième photographie de ce billet), je me remémore systématiquement la première photographie que j’en avais pris il y a 16 ans, en 2004. J’y repense avec un peu de gène car j’avais intitulé le billet montrant cette photo “tradition et modernité”, titre des plus clichés lorsqu’on évoque le Japon. J’ai d’autant plus d’embarras, qu’une petite trentaine de lycéens m’avaient posté des commentaires à l’époque au sujet de leur devoir de première ou terminale couvrant le sujet du Japon entre tradition et modernité, en espérant que je leur écrive une dissertation toute faite (ça ne coûtait rien de tenter le coup sans doute). Ma photographie initiale et celle ci-dessus voulait seulement montrer un contraste entre la structure traditionnelle du sanctuaire et les lignes rectilignes des immeubles de bureaux se trouvant derrière. Bien qu’il y ait beaucoup d’exemples de ce type de mélange dans Tokyo, je trouve que l’association est frappante ici, au bord du centre de Shibuya.

Et puisqu’on est dans les contrastes, la troisième photographie en montre un autre. Nous sommes ici dans le quartier de Jingumae, dans une des rues intérieures qu’on ne trouve pas facilement. Les terrains sont très chers dans ce quartier, mais cette vieille maison survit malgré les transformations tout autour. On y construit des belles résidences et des grandes maisons individuelles comme celle de l’avant dernière photographie du billet, le Wood/Berg par Kengo Kuma que je ne me lasse pas de photographier. A vrai dire, je ne sais pas si cette vieille maison est habitée car elle est encombrée de toutes parts d’objets entassés de manière désorganisée. Seuls les parapluies sur la partie droite du rez-de-chaussée ou les pots de fleurs semblent être disposés de manière organisée. On montre assez régulièrement à la télévision japonaise les situations de personnes ne parvenant pas à se débarrasser des choses inutiles et entassant les objets de toutes sortes dans leurs appartements ou maisons, à l’exact opposé de la méthode Marie Kondo. Le cas de cette maison à Jingumae est extrême mais ne me surprend pas pour autant. On n’oserait pas y rentrer ni même frapper à la porte d’entrée, si celle-ci existe toujours. Mais qui sait, peut être que ce capharnaüm cache quelques secrets.

La fresque très colorée sur la photographie suivante se trouve à l’intérieur du campus d’Aoyama Gakuin, près de la salle de sport où nous avions été voir un match de la B League, il y a quelques temps. Les personnages dessinés comme sur un graphe de rue ont une apparence mystérieuse ressemblant à des extraterrestres. La taille de l’illustration et les couleurs vives avaient attiré mon regard depuis l’autre côté de l’avenue. La dernière photographie prise au croisement de la rue Kotto avec la grande avenue d’Aoyama montre une affiche publicitaire pour l’album collaboratif de Chara et YUKI. Je ne connais pas vraiment de morceau de Chara, à part un morceau de la bande sonore accompagnant une des deux OVA de 東京BABYLON de CLAMP (que je lisais à l’époque en France aux éditions Tonkam, même si c’est un shôjo manga). Sa voix un peu rauque est immédiatement reconnaissable, comme la voix de YUKI d’ailleurs, mais dans un style différent. Leurs deux voix s’accordent bien sur le single de l’album 楽しい蹴伸び (Tanoshii Kenobi) que j’écoute de temps en temps de manière distraite sur YouTube. J’aime bien piocher de temps en temps dans les morceaux de YUKI, par exemple 誰でもロンリー (Daredemo Lonely), car sa voix est si particulière.

Et pour le titre du billet, There is a distance in You, il est tiré du septième album de Clark sorti en 2014. La distanciation étant d’actualité, j’ai eu tout d’un coup envie de réécouter ce titre qui est assez caractéristique du son que j’aime chez Clark. J’aime ensuite enchainé avec la mélodie instable de Butterfly Prowler sur Death Peak (2017). Quant aux photographies du billet, elles datent d’il y a quelques semaines comme pour les billets précédents.

feeling it in my scars

La maison individuelle de la première photographie se trouve assez souvent sur mon chemin et j’ai toujours du mal à résister à la saisir en images, pour constater malheureusement que les plaquettes de bois qui la couvrent vieillissent assez mal. Mais, en regardant bien, c’est peut être volontaire car la végétation commence à prendre le dessus par endroits. L’objective des propriétaires est peut être de laisser cette maison aux formes futuristes se recouvrir de nature pour disparaître petit à petit du paysage visible de la rue. La base de la maison est déjà couverte par une haute haie d’arbustes. J’aime beaucoup cette intervention de la végétation dans un environnement urbain à priori hostile, et j’essaie de reconstituer cette association en images, comme ci-dessus quand un bâtiment massif de pierre aux façades obliques de style futuro-médiéval vient s’associer à la fragilité et à l’éphémère de fleurs prises dans un jardin résidentiel au bord d’une rue. Sur la dernière photographie, dans les espaces étroits entre les buildings, on peut voir passer les trains. Il s’agit de la ligne Ginza arrivant sur le nouveau quai de la station Shibuya, au pied de la nouvelle tour Scramble Square.