Encercler

J’étais en vacances la semaine dernière, une petite semaine trop courte bien entendu, mais on en a quand même profité pour faire quelques balades. J’y reviendrais en quelques photos plus tard. La chaleur est presque insoutenable en ce moment, on peine à se rafraîchir. A l’intérieur de l’appartement, on allume l’air conditionné en intermittence et les plantes ont du mal à gérer. C’est peut être cette situation de non-aise que j’essaie de représenter dans la composition ci-dessus de plantes vertes plaquées contre les vitres d’un cinéma de Shibuya. Ce cinéma, c’est le Rise de Atsushi Kitagawara, bien entendu. Il encercle une forêt intérieure imaginaire. Il s’agit d’un cinéma après tout, pourquoi ne pas faire place à l’imaginaire. J’aime beaucoup ce bâtiment et ne perds donc jamais une occasion de le photographier.

Pour sortir de Tokyo, vers des espaces ouverts, je vous conseille d’aller découvrir la série d’une vingtaine de photos de Brasilia de Cyrille Weiner. Cette série s’intitule Brasilia, en dehors du plan. Elle montre quelques uns des magnifiques bâtiments d’Oscar Niemeyer mais également et surtout la nature et les espaces vides qui encerclent la ville. Cyrille Weiner marche aux limites de cette ville construite sur un site initialement vierge, en dehors des plans de Lucio Costa. On y voit souvent la terre rouge et les terrains vagues et on approche parfois des constructions-symboles. Ces photos qui insistent sur les distances sont très belles. Pour donner une suite à cette visite, je me replonge dans le livre de photos de Yukio Futagawa, Form and Space pour revoir de plus près l’oeuvre de Niemeyer à Brasilia.

Les 40 lames d’acier de Metroça

Continuons un peu plus dans l’abstrait avec une façade du bâtiment Metroça à Jingumae. Quitte à perdre tout intérêt du public dans ce blog, autant montrer des belles choses dans le détail. Je plaisante mais à force de passer aux mêmes endroits, plusieurs possibilités s’ouvrent à moi: soit je refais une photo déjà faite dans le passé, avec peut être un décalement d’angle ou un nouveau cadrage, soit j’aiguise mon oeil sur les détails. Dans le cas présent, c’est un cas particulier car il s’agit du détail d’un bâtiment que je n’ai jamais pris en photo auparavant. Je suis pourtant passé très souvent devant cette résidence particulière sans savoir avec précision où elle se trouve. Je ne l’ai jamais prise en photo, pensant que tout l’intérêt du bâtiment se trouvait à l’intérieur. Les parois extérieures en béton sont en fait assez peu photogéniques (par rapport à celles du Hillside Terrace Annex A de Fumihiko Maki par exemple). De l’extérieur, pourtant, la façade en forme de clôture métallique se révèle sous une journée lumineuse et je regarde de ce fait d’un peu plus près les 40 lames d’acier qui la composent, ainsi que les points de liaisons. Depuis la clôture, on devine un peu mais difficilement l’intérieur en sous-sol. Metroça date de 1989 mais est très bien conservé. Atsushi Kitagawara en est l’architecte. En consultant le site web de l’architecte, je constate d’ailleurs que je connais déjà quelques unes de ses oeuvres: le cinéma Rise à Shibuya, la tour Scala à Nishi Azabu, le Ars Gallery à Jingumae. Il me restera à trouver le 395 à Minami-Aoyama.

J’aime cette photo pour la luminosité qui s’en dégage et cette architecture pour son approche artistique.