Comme le titre du billet l’indique, nous sommes ici à Daikanyama, mais aussi à Naka Meguro, en contre-bas de cette montagne qui ressemble plutôt à une colline urbaine. Je vais assez souvent dans ces quartiers car on habite pas très loin d’ici, mais aussi parce que Zoa y a quelques activités extra-scolaires. Bien que je connaisse assez bien ces rues, je me surprends parfois moi-même à découvrir des passages que je n’avais jamais emprunté. Par exemple, un escalier couvert de dessins de formes courbes nous amène vers un tunnel que je connaissais pas sous la rue de Komazawa. Un des murs du tunnel est dessiné d’une fresque d’un cerisier en fleurs. Sur la photographie ci-dessus, le passage de quelques personnes en mouvement me donne l’impression que les fleurs vont soudainement se détacher et s’envoler dans un mouvement similaire.
Une des grandes qualités des espaces à Tokyo, ce sont les dénivelés, les collines et terrains en pente qui rendent l’espace urbain intéressant pour le promeneur. L’irrégularité des terrains évite la monotonie du paysage urbain, quand l’architexture doit s’adapter à un environnement qui ne lui est parfois que peu propice.
À Daikanyama, je passe par l’ensemble Hillside Terrace conçu par étapes sur plusieurs décennies par l’architecte Fumihiko Maki. Il y a un petit espace d’exposition dans un des bâtiments les plus anciens de l’ensemble nous montrant une salle de classe d’une autre époque, avec des chaises prenant leur envol. Alors que la nuit commence à tomber doucement, je passe ensuite un peu de temps au Hillside Forum, de l’autre côté de la rue Kyu-yamate. On y montre une autre exposition, de plusieurs photographes sélectionnés pour le prix Pictet. Je connaissais quelques uns des photographes comme Michael Wolf et sa série Tokyo Compression montrant des passagers du métro tokyoïte comprimés contre les vitrages des portes automatiques. On y voit également deux photographies en grand format de Rinko Kawauchi, notamment une colline prenant feu d’une manière apparemment contrôlée avec un bel effet de symétrie. Finalement, le travail de collage de photographies de Shohei Nishino est très intéressant. Il construit des paysages urbains imaginaires à partir de collages de photographies de buildings et autres décors urbains, formant une nouvelle réalité de la ville. Un fait intéressant de cette exposition est qu’elle mélangeait la photographie pure et le montage photographique.
Mon passage à Daikanyama se termine dans la nuit. J’aime en ce moment prendre en photographie les devantures éclairées des boutiques. Ci-dessus, il s’agit de celle de la Maison Kitsune.