日曜の午後

A Ginza, tous les dimanches, une des rues principales est fermé à la circulation. La vitrine du grand magasin Wako est toujours très élégamment décorée. Pour le mois de Janvier, il s’agit évidemment de representations canines qui y sont montrées, car nous avons démarré l’année du chien. Au milieu de la grande rue principale de Ginza, un joueur d’un étrange instrument que je ne connais pas est installé au milieu de la voie. Je suis assez surpris par les sonorités douces qui se dégagent de cet instrument à percussion. Il y a quelque chose d’apaisant. En y repensant maintenant, j’aurais dû lui acheté un des disques qu’il vendait dans sa sacoche.

Autre lieu, devant le parc Inokashira à Kichijōji. Nous allons régulièrement chez la grand mère de Mari qui va bientôt avoir 96 ans, mais qui est toujours en grande forme. Dans la maison, j’aime cet endroit sur le tatami où la lumière pénètre et où se dégage une chaleur diffuse. L’espace est souvent agrémenté de quelques fleurs. Lorsque l’on est assis ici sur le tatami, légèrement ébloui par cette lumière, on peut s’évader quelques instants en regardant le petit jardin. Cet après midi là, Mari était partie faire des courses pour sa grand mère dans le centre de Kichijōji près de la gare. je suis resté dans cette maison avec Zoa, qui dessinait sur la table basse, et la grand mère. Nous avons discuté de tout et de rien, en regardant d’un oeil distrait le tournoi de sumo qui passait à ce moment là sur la chaine nationale NHK. Je ne sais pourquoi mais à chaque fois que nous allons chez la grand mère le dimanche après midi, on passe du sumo à la télévision. Cela fait partie en quelque sorte de l’ambiance de cette maison près du parc. Ces instants de conversations lentes et apaisantes mais remémore celles que j’avais il y a très longtemps avec une de mes grands mères, alors que j’étais encore étudiant.

Lorsque Mari est de retour, nous allons faire une promenade au parc Inokashira, que nous connaissons maintenant très bien. L’étang au milieu du parc était vidé de son eau pour l’assainir. Cette opération avait déjà eu lieu il y a quatre ans, c’est un peu surprenant q’elle soit renouvelée aussi rapidement. Je me souviens d’il y a quatre ans, on y avait découvert nombre d’objets, même des bicyclettes, à l’intérieur de l’étang lorsqu’il a été vidé. Cela me rappelle ce personnage monstrueux recouvert de boue dans une des scènes de l’anime « Le voyage de Chihiro », d’où l’on retire toutes sortes d’objets lorsqu’il vient se laver à l’onsen. Au parc Inokashira, il n’y a donc plus d’eau dans l’étang, elle avait déjà été aspirée par un réseau compliqué de tuyauteries tout autour de l’étang.

Le bonhomme de neige de cette photographie ci-dessus n’est pas authentique. La photographie a été prise avant les deux tempêtes de neige qui ont frappé Tokyo ces deux dernières semaines. Je dis « frappé » car la première tempête avait été assez bloquante pour la circulation de la ville. La neige était de retour sur Tokyo ce vendredi, mais elle n’est pas restée sur le sol. Le bonhomme de neige ci-dessus était installé à Jinbōchō, devant des magasins de sport d’hiver.

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Les photographies de ce billet se perdent en différents lieux à Tokyo ou à ses limites: à l’intérieur du ventre du monstre dans les rues de Ginza, jusqu’à la pointe de ses doigts près des montagnes de Takao où nous sommes attirés par les fleurs.

Je n’avais pas suivi la carrière solo de Thurston Moore, mais j’avais peut être tord vu la qualité de son dernier album intitulé Rock n Roll Consciousness, qui n’est pas sans rappelé le son de Sonic Youth. Ce n’est d’ailleurs pas pour me déplaire. Thurston Moore fait équipe avec Debbie Googe, bassiste de My Bloody Valentine et Steve Shelley, batteur de Sonic Youth, pour cet album ainsi que le précédent The Best Day, que je ne connais pas encore. Il y a un sentiment d’apaisement dans la tonalité de la voix de Thurston Moore, mais la force des guitares est bien présente, que ça soit en bataillon accompagnée de la batterie de Shelley ou comme des cris stridents. Une video est disponible sur youtube pour le morceau Smoke of Dreams. L’écoute de ces morceaux me donne également envie de revenir vers les derniers albums de Sonic Youth, comme The Eternal.

Petits moments d’architecture (6)

Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait un billet de la série des petits moments d’architecture. Je regroupe dans ce billet des bâtiments aperçus à divers endroits dans Tokyo lors de mes vacances de janvier. Tout d’abord à Higashi-Ginza, l’immeuble du groupe PIAS, producteur de produits de beauté, joue sur les courbes en son extrémité. L’immeuble doit être assez récent, je ne l’avais jamais aperçu auparavant et Google Maps montre l’immeuble encore en construction. Le design architectural est de Kume Sekkei, et la construction par Kajima et Zenitaka. Le Pias Ginza Building vient rentrer en résonance avec les courbes du building De Beers, pas très loin à Ginza.

Déplaçons nous maintenant vers le quartier de Aoyama. En photo ci-dessus, l’immeuble SCENEAKIRA situé sur la Koto Dori. Je suis passé très souvent devant cet immeuble en deux parties sans pourtant le prendre correctement en photo. C’est sous un ciel bleu d’hiver qu’il se montre enfin. J’aime bien cette cassure entre les lignes courbes et droites. Je me dis toujours en passant que l’espace cubique doit être agréable à vivre avec ses baies vitrées et sa vue sur la Koto Dori, mais je ne suis pas certain que ça soit un appartement.

Passons maintenant aux lignes obliques avec en photo ci-dessus, le tout nouveau AO Building qui ouvrira ses portes fin mars 2009. Tout l’intérêt de l’immeuble vient d’une des arêtes oblique qui donne l’impression d’une tour penchée. L’effet est assez troublant en photo comme ici, et peut être plus qu’en réalité à mon avis. AO Building se trouve sur le terrain du supermarché international Kinokuniya, laissé longtemps inoccupé après le déménagement du supermarché un peu plus loin sur l’avenue il y a quelques années. Kinokuniya a réouvert au sous-soul. Une autre particularité de ce building est son apparence la nuit. La structure extérieure est couverte de petites flammes de lumière uniformément placées sur les vitres. Ces lumières changent de couleur selon les nuits: du vert, du rouge. Cela donne un effet assez particulier, un peu façon sapin de Noël. Cette décoration a le mérite de se voir de loin et positionner cet immeuble comme un landmark dans le paysage urbain. Le nom du building, AO, aurait deux sens: AO comme diminutif de Aoyama et AO dans le sens « Aou! » c’est à dire « rencontrons-nous, retrouvons-nous ».

Terminons ce billet avec deux intérieurs de restaurant et café à Omotesando. Le premier intérieur est bien entendu de style français, une reproduction de bistrot pour le restaurant Le Pré Verre dans l’immeuble Gyre (un bâtiment que j’aime beaucoup, mais je l’ai déjà dit). L’ambiance y est agréable et la cuisine bonne (quoiqu’un peu trop cher pour la quantité, Omotesando oblige), avec même une photo de Louis de Funès au dessus du comptoir.

L’intérieur du Toraya Café de Omotesando Hills est moins chaleureux, plus spatial dans son design, ce qui est assez osé pour une pâtisserie japonaise qui a une histoire longue de plus de cinq siècles. Je montre ci-dessus, une photo d’un hublot mural. Il s’agit en fait d’un miroir reflétant les parois de verre et les lampes Isamu Noguchi aux formes asymétriques.