En dernière étape de nos petites vacances, nous nous arrêtons à Miho no Matsubara (三保の松原), un long bosquet de pins au bord de l’océan sur la péninsule de Miho, située dans l’arrondissement de Shimizu de la ville de Shizuoka. Miho no Matsubara, pour la vue panoramique qu’il donne du Mont Fuji, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Hiroshige en a représenté une estampe ukiyo-e. Malheureusement, le ciel était très couvert au moment de notre passage et le Mont Fuji restait caché au loin. Nous avons espéré que le ciel se dégage soudainement mais notre attente fut vaine. Il n’empêche que la beauté des lieux valait le détour, notamment pour les pins centenaires aux formes biscornues, comme sculptées par les vents marins. On accède à la longue plage de pins par un chemin de 500 mètres bordé lui-même de pins et appelé Kami no Michi, la route de Dieu.
Miho no Matsubara est aussi connu pour la légende de Hagomoro qui raconte l’histoire d’un ange vêtu d’un manteau de plumes appelé hagomoro, survolant la plage de la péninsule de Miho. Éblouie par le blanc des sables de la plage, l’être céleste se dévêtit du hagomoro et l’accroche à un pin avant de se baigner. Un pêcheur découvre ce manteau de plumes et ne le rendra à l’ange qu’à la condition qu’elle exécute une danse céleste pour lui, ce qu’elle fera avant de rejoindre le ciel sous les yeux admiratifs du pêcheur. Le blanc du sable sur la plage de Miho a depuis longtemps disparu mais la légende continue d’être célébrée tous les ans en octobre le temps d’un festival racontant cette histoire sous la forme d’un théâtre nō près du fameux pin où était accroché le hagomoro. C’est avec cette histoire en tête que nous reprenons la route du retour, un peu déçu de ne pas avoir aperçu le Mont Fuji sur cette plage.