Shibuya za rock

Les deuxième et troisième photographies de ce billet sont prises depuis un des derniers étages du Department Store PARCO de Shibuya. La troisième photographie montre une vue en contre-plongée de l’ancien Cinéma Rise reconverti en salles de concert WWW et WWWX. J’ai toujours aimé ce petit bâtiment atypique conçu par l’architecte Atsushi Kitagawara et je suis particulièrement satisfait de voir qu’il a pu trouver une seconde vie après la fermeture du cinéma. Tokyo est en général sans pitié pour les vieux buildings qui faiblissent même s’ils ont été créés par des architectes reconnus. Je suis en fait venu au PARCO pour voir une petite exposition consacrée au magazine mensuel gratuit Kaze to Rock (風とロック). L’exposition intitulée Kaze to Rock to PARCO: Minna Waratteru (風とロックとPARCO:みんな笑ってる) se déroulait du 28 Avril au 8 Mai 2023 au PARCO Museum Tokyo situé au quatrième étage de PARCO. Je pensais d’abord que cette galerie se trouvait au dernier étage d’où le petit détour qui m’a permis de prendre les photographies ci-dessus. La galerie est en fait perdue au milieu des boutiques du grand magasin. J’avais déjà très brièvement évoqué le magazine Kaze to Rock après avoir acheté le livres de photographies de Mika Ninagawa car on y montrait une photographie de Sheena Ringo accompagnée des acteurs Shun Oguri, Lily Franky et Kenichi Matsuyama. Cette photographie était en fait tirée d’une édition spéciale du magazine Kaze to Rock sortie en Novembre 2006 et intitulée Kaze to Rock to United Arrows (風とロックとユナイテッドアローズ).

Le magazine Kaze to Rock a été créé en 2005 par le directeur créatif Michihiko Yanai (箭内道彦). Michihiko Yanai est originaire de Koriyama dans la prefecture de Fukushima. Après des études de design à l’Université des Beaux-arts de Tokyo, il travaille d’abord pour la grande agence publicitaire Hakuhodo et devient ensuite indépendant en 2003, créant sa propre agence Kaze to Rock Co. Limited qui est toujours active. Ce nom n’est pas choisi par hasard car en plus d’être professeur à l’Université des Beaux-arts de Tokyo, il est également guitariste dans un groupe de rock, animateur d’émissions radio, organisateur d’évènements musicaux, entre autres. On lui doit notamment la fameuse campagne publicitaire au long court « No Music No Life » pour Tower Records. Il n’y a pas de doutes que Michihiko Yanai vit et respire pour cette musique rock, et c’est dans ce contexte là qu’il a créé le magazine mensuel Kaze to Rock en 2005, sans but lucratif et même à perte car il s’agit d’un magazine gratuit. A vrai dire, je ne sais pas où il est distribué car je ne l’ai jamais vu disponible, au Tower Records par exemple, mais il y a en tout 100 numéros publiés. Vu le nombre de numéros, la publication n’est certainement pas régulière. En tant que rédacteur en chef du magazine, Michihiko Yanai semble choisir sans contrainte les artistes et groupes dont il veut parler sur ses pages. On reconnaît tout de suite cette liberté créative dans le format du magazine donnant une grande place aux photographies. L’exposition permet de feuilleter un grand nombre de numéros du magazine et je remarque que les pages de photos consacrés au groupe ou à l’artiste en couverture sont très importantes, de quarante a cinquante pages environ suivant le numéro. Cela fait ressembler ce magazine à un véritable livre d’art plutôt qu’à un magazine classique que l’on trouverait en librairie. Outre la possibilité de feuilleter ces magazines, l’exposition montre de nombreuses photographies sur écrans géants dans plusieurs pièces avec des éléments d’explication et de chronologie.

Une des raisons pour laquelle j’ai fait le déplacement était de voir deux numéros du magazine consacrés à Sheena Ringo et à Tokyo Jihen, car je savais qu’ils étaient visibles parmi les magazines présentés à l’exposition. J’ai pris mon temps pour les feuilleter pendant l’exposition. On ne pouvait malheureusement (ou heureusement) pas les prendre en photo. J’ai tout de suite été interpellé par la qualité des photographies qu’on y montrait. Beaucoup de photos se ressemblent, comme des versions différentes d’une même situation, mais sont prises sous des angles différents et avec des expressions du visage semblant être prises sur le vif. Certaines photographies font des plans resserrés sur des objets ou des parties du corps. Ce ne sont clairement pas des photos qu’on trouverait dans un magazine musical traditionnel. J’ai eu forcément très envie de me procurer ces numéros que j’ai trouvé assez facilement sur Mercari pour pas très chers. La plupart des photographies des deux magazines m’étaient inconnues et je les feuillette tranquillement et avec beaucoup d’attention comme des petits trésors. Le numéro avec Tokyo Jihen est celui du 1er Septembre 2007, ce qui correspond à la sortie de l’album Variety (娯楽). Les photographies sont prises par Kazunari Tajima (田島一成) qui a déjà capturer le groupe pour le numéro de Mars 2010 du magazine Switch. Kazunari Tajima a également photographié Sheena Ringo pour le numéro de Février 2003 de Rockin On Japan à l’occasion de la sortie de son troisième album KSK. C’est également un magazine que j’ai dans ma petite collection. Le numéro de Kaze to Rock consacré à Sheena Ringo est celui du 1er Juin 2009. Ce numéro correspond à la période où elle revenait vers sa carrière solo en sortant l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ). Les photographies sont également superbes, notamment celles en plan serré dont une est utilisée en couverture du magazine. Elles sont du photographe Jin Ohashi (大橋仁), qui a également pris en photo Sheena Ringo pour le magazine Switch du mois d’Avril 2000 sur une série intitulée In the Room. Sur ces deux magazines, j’aime aussi beaucoup le titrage avec une police de caractère très stylisée. L’organisation même du magazine me fait penser à un fanzine et je pense que c’est le souhait de son créateur car il a fait le choix de ne parler que des artistes qu’il aime. Feuilleter ces magazines me relance dans l’idée de faire ce genre de fanzine, si j’en avais le temps, le courage et surtout l’inspiration.

Continuons encore un petit peu en musique avec un autre album de Blankey Jet City que j’écoute beaucoup en ce moment, Love Flash Fever sorti en 1997. J’ai acheté cet album au Disk Union de Shimo-Kitazawa en même que l’album solo de Kenichi Asai, Red Snake Shock Service, dont je parlais récemment. Vous l’aurez peu être compris, je suis actuellement dans une période rock très pointue allant de Kenichi Asai et ses groupes jusqu’à Buck-Tick que je continue à beaucoup écouter depuis quelques mois. Cette profusion de guitares explique mon besoin de me dégourdir de temps en temps les oreilles avec une musique plus pop, comme celle mentionnée dans le billet précédent. De cet album Love Flash Fever, je connaissais déjà plusieurs morceaux déjà présents sur la compilation Blankey Jet City 1997-2000, à savoir Gazoline no Yurekata (ガソリンの揺れかた), Planetarium (プラネタリウム), Spaghetti Hair et Dennis Hopper (デニスホッパー). Ces morceaux comptent dans les meilleurs de l’album mais celui que je préfère est le deuxième intitulé Pudding. Il n’est étonnement pas présent sur la composition mentionnée ci-dessus. Il s’agit d’un morceau plein de la furie typique du groupe. Il y a une urgence et une frénésie assez géniale, accompagnée par des riffs de guitares particulièrement incisifs et Kenichi Asai accélérant démesurément son phrasé. J’aime aussi beaucoup le quatrième morceau Minagoroshi no Trumpet (皆殺しのトランペット) car il a une composition singulière démarrant par un monologue de Kenichi Asai accompagné par un son de trompette et une basse, pour se transformer dans une deuxième partie vers une composition plus classique. J’aime beaucoup l’atmosphère sombre de ce morceau ponctuée par des cris d’Asai. L’ambiance est très différente du morceau que je mentionnais précédemment, et ils forment à eux deux les pics de cet album. Enfin, il y a beaucoup d’autres très bons morceaux sur cet album, comme le cinquième intitulé Kanjō (感情) toujours avec cette rage naturelle et ses émotions fortes, qui se sont ensuite un peu apaisées plus tard sur ses albums solo. Et il y a ce morceau intitulé Dennis Hopper où le chant de Kenichi Asai n’est pas des plus faciles à apprécier aux premiers abords. Mais la deuxième partie du morceau est assez fantastique et me donne à chaque fois des frissons.

サンシャインエナジーは無限だよ

La pluie compromet quelque peu ma capacité à prendre des photographies car je ne suis pas très habile pour à la fois tenir un parapluie d’une main et cadrer avec mon lourd appareil photo reflex de l’autre, tout en le gardant au sec. Mais on n’a parfois pas le choix que de sortir même sous la pluie lorsque le stock de photographies montrables sur ce blog commence à franchement diminuer. Les photographies que l’on prend s’associe dans notre mémoire aux conditions auxquelles on les a pris. Cette réflexion me ramène à un petit texte du photographe urbain Lukasz Palka qui se trouve être une bonne critique, un brin émotionnelle, des ’photographes’ ayant recourt à l’intelligence artificielle pour créer des belles images se voulant artistiques, mais qui sont complètement vides de sens et de contextes. À chaque fois que je vois des images créées ou modifiées par de l’AI montrées sur Instagram, je me demande qu’elle peut bien en être l’interêt. Mais ces images sans profondeur émotionnelle correspondent bien à l’esprit de l’instantané qui qualifie les réseaux sociaux: montrer des photographies qui accrochent tout de suite le regard mais sur lesquelles on ne s’attardera pas longtemps et qu’on oubliera rapidement parce qu’il faut passer à autre chose sur notre timeline d’Instagram ou de Twitter.

Dans mes photos sous la pluie près d’Harajuku, je remarque entre autres quelques posters en grand format pour une marque de vêtements, que je montre sur la troisième photographie du billet. Parmi les visages, on reconnaît à droite le musicien TENDRE dont j’entends justement à la radio un morceau intitulé Document, qui est une version récente sorti le 5 Avril 2023 d’un morceau plus ancien. Au chant, il est accompagné par AAAMYYY dont on entend volontairement à peine la voix mais qui est tout de même immédiatement reconnaissable et même indispensable. J’aime beaucoup la voix apaisante de TENDRE même si le morceau est relativement rythmé mais la nonchalance certainement involontaire de la voix d’AAAMYYY m’attire à chaque fois. Ce n’est pas la première fois qu’ils s’associent au chant. Ce morceau est inclu sur un EP intitulé Beginning.

Le même programme radio d’Interfm me fait découvrir un nouveau morceau du groupe SHERBETS de Kenichi Asai (浅井健一). Ce single intitulé Shiranai Michi (知らない道) est sorti le 11 Avril 2023 sur leur EP Midnight Chocolate qui sortira un peu plus tard, le 26 Avril. Aimant beaucoup Blankey Jet City, je n’avais pas de raison particulière d’être étonné par la qualité de ce nouveau morceau, mais je l’étais quand même inconsciemment un peu car je ne me doutais pas que Kenichi Asai continuait à être autant inspiré. Il va falloir maintenant que j’écoute la musique de SHERBETS auquel je n’avais pas particulièrement porté attention jusqu’à maintenant, me concentrant plutôt sur Blankey. J’aime beaucoup l’impression d’espace que donne le son des guitares sur ce morceau et la voix de Kenichi Asai est inimitable, même quand elle est plus posée comme sur ce morceau. J’adore le final, dont les paroles m’inspirent d’ailleurs le titre de ce billet (l’énergie solaire est infinie), après quelques phrases parlées par Kenichi Asai. Rien que le charme de cette voix sur ces quatre petites phrases vaut le détour (OK そっちにするわ、OK そっちがいいよ、そっちを信じるわ、ごちゃごちゃ考えるな).

Dans un tout autre style, la même émission de radio me fait décidément découvrir beaucoup de belles musiques avec un morceau intitulé Eden par un duo appelé Hikari & Daichi love SOIL& »PIMP »SESSIONS. Il s’agit en fait d’Hikari Mitsushima (満島ひかり) et Daichi Miura (三浦大知) au chant accompagné par le groupe jazz SOIL& »PIMP »SESSIONS que les amateurs de Sheena Ringo connaissent bien. J’aime beaucoup cette musique jazz posée et la complicité vocale du duo. Cette complicité se retrouve également dans la vidéo accompagnant le morceau. Il faut dire que Daichi Miura et Hikari Mitsushima se connaissent depuis longtemps car ils ont commencé ensemble dans un groupe pop appelé Folder composé de cinq filles dont Hikari et de deux garçons dont Daichi. Les deux garçons ont cependant rapidement quitté le groupe qui s’est renommé Folder 5 et a fait ses débuts en l’an 2000. L’autre grand intérêt est de voir Hikari et Daichi s’amuser en dansant dans un endroit qui m’est très familier car il s’agit du KAIT Plaza conçu par Junya Ishigami. Après la vidéo du morceau Zutto de BISH, c’est la deuxième fois que je vois une vidéo musicale se dérouler à cet endroit. Je comprends tout à fait l’intérêt conceptuel et artistique que l’on peut trouver à cet endroit tellement particulier.

Je découvre ensuite un tout nouveau morceau du groupe Awesome City Club (ACC), intitulé Iolite (アイオライト). ACC s’est fait connaître du grand public en 2021 grâce au single Wasurena (勿忘) qui a eu beaucoup de succès. À vrai dire, j’ai fini par aimer ce single à force de l’entendre à toutes les émissions de télévision de fin d’année, y compris Kōhaku. Le morceau Iolite sorti le 18 Avril est le thème d’un drama télévisé dont j’ai oublié le nom. Seule PORIN(ポリン), qui a retrouvé les cheveux bleus qui lui vont si bien, chante sur ce morceau. La composition musicale n’est pas particulièrement originale mais le chant de PORIN me plait beaucoup. Depuis que je l’ai entendu sur le morceau CRYPT de Mondo Grosso, j’ai complètement reconsidéré ses qualités vocales. Ce morceau correspond à un style de musique pop que j’ai envie d’écouter en ce moment. C’est peut-être dû à l’arrivée du printemps.

Et pour finir cette petite sélection, j’aime aussi vraiment beaucoup le nouveau morceau de DAOKO intitulé Abon (あぼーん) sorti le 12 Avril 2023. Je le découvre par hazard sur une playlist, de Spotify peut-être bien que je n’y sois pas abonné. Il y a un contraste sur ce morceau entre le rythme électro soutenu et la voix flottante de DAOKO, comme un hip-hop qui ne serait pas agressif. DAOKO nous fait également la surprise d’annoncer qu’elle évoluera dorénavant dans un nouveau groupe de cinq membres nommé QUBIT (キュービット) avec elle-même au chant, Seiichi Nagai (永井聖一) à la guitare, Makoto Suzuki (鈴木正人) à la basse, Shōhei Amimori (網守将平) aux claviers et Kazuya Ōi (大井一彌) à la batterie. C’est amusant de voir DAOKO suivre les traces de Sheena Ringo en créant un groupe après des débuts en solo. J’ai lu plusieurs fois ce type de commentaires sur Twitter. Il faut aussi noter que Seiichi Nagai est également guitariste du groupe Sōtaisei Riron (相対性理論) dans lequel chante Etsuko Yakushimaru (やくしまるえつこ), qui a une voix un peu similaire à DAOKO et que j’aime aussi beaucoup. J’en parle d’ailleurs assez régulièrement sur ces pages. Seiichi Nagai jouait déjà en support de DAOKO lorsqu’elle se produisait en solo, et a supporté et participé aux albums de quelques autres artistes renommés, comme Yukihiro Takahashi, Tomoyasu Hotei et, tiens donc, Awesome City Club. Comme quoi, il y a une logique certaine dans mes choix musicaux. Le group QUBIT sortira son premier single le 21 Juin 2023 et il s’intitulera G.A.D. Je suis très curieux de voir la direction qu’il va prendre, DAOKO ayant évolué dans des styles assez différents. Ça me semble être plutôt à tendance rock vu la composition du groupe. Dieu merci, le rock est toujours vivant et bien portant au Japon.

street remixed

#11: mika scape. Shibuya.

#12: kusama dots. Harajuku.

#13: driving riding. Jingumae.

#14: bonjour girl. Jingumae.

#15: passing drawings. Omotesando.

Les marques vestimentaires de luxe redoublent d’astuces pour essayer d’attirer le passant étourdi dans ses filets profitant de quelques secondes d’inattention de sa part. Je remarque qu’un magasin temporaire Louis Vuitton s’est installé discrètement (ou à peine) près de la gare de Harajuku avec toujours les motifs en forme de poids colorés de Kusama Yayoi. Je devine à l’intérieur une statue de l’artiste en très grand format et je ne peux résister à l’idée d’entrer à l’intérieur pour la voir de plus près. Un peu plus loin à Omotesando et sur la dernière photographie de ce billet, les personnages de l’illustrateur Yoshitomo Nara viennent agrémenter les créations vestimentaires de Stella McCartney. On dirait que chaque marque essaie de s’attirer son artiste attitré. Loewe s’était emparé pendant quelques temps de certains personnages du monde de Ghibli, en premier lieu Totoro que la marque de luxe avait réussi à sortir de son sommeil. Sur la deuxième photographie du billet, un personnage haut en couleurs par l’illustratrice Mika Pikazo est affiché sur une grande baie vitrée d’un immeuble d’Udagawachō. Ce n’est pas la première fois que je fais le tour d’une exposition de cette illustratrice à Shibuya. La fois précédente devait être en Septembre 2019 dans un espace ouvert sur la rue près de l’ancien cinéma Rise, désormais reconverti en une live house nommée WWW WWWX. Je ne suis jamais entré à l’intérieur mais il faudrait que je trouve une occasion pour admirer l’architecture d’Atsushi Kitagawara tout en y appréciant un concert, par exemple. Je passe très souvent près de la galerie d’art Design Festa pour vérifier si les illustrations sur les murs ont été modifiées. Je ne pense pas avoir déjà vu ce petit personnage coloré uniformément de rose. Il y a certains endroits à Tokyo, comme ici ou sur les murs extérieurs d’un magasin de disques hip-hop à Udagawachō, où les fresques sont très souvent mises à jour. Ce genre de remix urbain satisfait forcément beaucoup le photographe amateur que je suis.

Je viens d’acheter au Tower Records de Shibuya l’album remix de morceaux de Sheena Ringo intitulé Hyakuyakunochō (百薬の長) sorti le 11 Janvier 2023. Il est sous-titré en allemand « das Allheilmittel für alle Übel », ce qui voudrait dire « le remède à tous les maux ». Il s’agit à mon avis d’une correspondance avec le EP Ze-Chyō Syū (絶頂集, SR/ZCS) sorti en Septembre 2000 qui reprenait également l’imagerie de la boîte de médicaments. La version initiale de la pochette de Hyakuyakunochō avait même un logo « Sheener » ressemblant à celui de Pfizer mais il n’a (heureusement) pas été conservé. Je me suis procuré la version standard sans les objets additionnels (les goods) fournis avec la version deluxe, car le problème d’utilisation du logo de La Croix Rouge m’a fait comprendre que Sheena Ringo n’avait en fait aucune implication dans le choix de leur design. Les albums de remix sont en général le fait des maisons de disques sans forcément un apport de l’auteur initial de la musique remixée. C’est du moins ce que la maison de disques Sony Universal Japan a annoncé suite au problème reporté dans les médias, très certainement pour protéger l’artiste. Une chose est sûre, je remarque maintenant les ‘Help Mark‘ (ヘルプマーク) marquées sur fond rouge du cœur blanc et du logo de La Croix Rouge, et j’en vois beaucoup dans les rues ou dans les couloirs du métro alors que je les voyais à peine avant. Merci donc Sheena Ringo de m’avoir sensibilisé sur ce sujet. Mais le véritable problème de ce genre de goods est qu’on a tendance à ne volontairement pas les utiliser pour ne pas les abîmer et ils finissent oubliés au fond d’un tiroir.

L’exercice du remix est assez compliqué et même périlleux. On a souvent plusieurs cas de figures. Le remixeur ne prend parfois pas de risques et n’ajoutent que des petites touches musicales sans modifier la trame initiale du morceau. On peut aller vers des propositions à l’opposé où l’empreinte du remixeur est tellement forte qu’on peine à reconnaître le morceau original sur lequel il est basé. C’est un parti pris d’essayer de conserver l’atmosphère originale d’un morceau pour ne pas choquer les fans ou de partir vers des pistes complètement différentes. Il est à mon avis très difficile pour un remix d’égaler un morceau original car ça demande à l’auditeur d’oublier en quelque sorte ce qu’il connaît d’une musique mainte fois écoutée et d’accepter quelque chose de nouveau. Il est assez rare qu’un morceau remixé vienne dépasser et transcender sa version originale. Il y a pourtant des remixes qui amènent des morceaux vers d’autres rythmes et d’autres ambiances, qui ajoutent une épice qui ne manquait pas forcément à l’original mais qui devient indispensable une fois qu’on l’a ajouté. Certains remixes arrivent à sublimer un morceau tandis que d’autres ne font que l’alourdir et le déséquilibrer. C’est une chimie compliquée qui peut très bien fonctionner ou échouer lamentablement. Il y a un peu de tout cela dans ce premier album remix de Sheena Ringo.

Je ne sais pas si Sheena est à l’origine de la sélection des musiciens en charge des remixes mais je dirais que probablement non, vu qu’il s’agit d’une initiative de la maison de disques. Il y a beaucoup de noms réputés japonais mais aussi quelques étrangers. Certains noms me sont cependant complètement inconnus. Comme je le mentionnais auparavant, la coréenne Miso prend en charge le morceau Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), ce qui n’est pas une mince affaire vu que c’est son morceau le plus populaire. Elle s’en sort très bien et laisse même clairement son empreinte en ajoutant sa voix sur la fin du morceau pour le compléter. Cet apport de voix est très bien vu, et Miso n’est pas la seule à le faire sur cette compilation de remixes. Le morceau Ishiki (意識 ~Conciously~) remixé par Shinichi Osawa, dont je parle régulièrement ici pour son projet MONDO GROSSO, est particulièrement réussi et cerise sur le gateau, DAOKO vient ajouter sa voix rappée sur la fin du morceau. J’adore le ton de voix immédiatement reconnaissable de DAOKO et sa manière d’accentuer certaines syllabes pour donner de la force à son phrasé. La version par moment forte en basse de Shinichi Osawa donne un souffle complètement différent à ce morceau. Le remix de Yokushitsu (浴室 ~la salle de bain~) par une des figures importantes de la musique électronique japonaise, Takkyu Ishino (石野卓球), est tout à fait enthousiasmant. Il conserve toute la force de la voix de Sheena Ringo et arrive à faire décoller le morceau, notamment dans sa deuxième partie. Yokushitsu, Marunouchi Sadistic et Ishiki sont des morceaux qui ont déjà eu des versions alternatives (notamment en anglais) sur des albums ou live de Sheena Ringo. On est donc d’une certaine manière habitué à ce que ces morceaux ne soient pas figés dans leurs formes originales, mais les versions qui nous sont proposés ici ont tout de même un style bien différent et très marqué électro.

Le morceau JL005 Bin de (JL005便で ~Flight JL005~) est remixé par Yoshinori Sunahara (砂原良徳) qui était intervenu sur deux morceaux de Tokyo Jihen enregistrés sur une cassette accompagnant la version spéciale du best album Sōgō (総合) sorti en Décembre 2021. J’avais beaucoup aimé les deux morceaux qu’il avait remixé: Karada (体) et Zettaizetsumei (絶体絶命). Je ne suis pas déçu par cette nouvelle version de JL005 Bin de qui démarre sur des prises de sons d’aéroport. Il y a une élégance typique des remixes de Yoshinori Sunahara, enfin de ceux que je connais jusqu’à présent. On retrouve cette même élégance dans la vidéo tournée pour ce morceau par Yuichi Kodama (évidemment). SAYA, de la formation Elevenplay que l’on retrouve régulièrement dans les concerts de Sheena Ringo, joue le rôle principal en hôtesse de l’air. J’aime beaucoup ces images et notamment le petit nuage qui vient s’incruster dans le paysage urbain (j’utilise régulièrement les interventions nuageuses dans mes compositions photographiques). Et on découvrira dans la vidéo qu’un jeu de morpion tourne en rond sur le tableau de bord et les écrans de contrôle de l’avion certainement pendant le pilotage automatique (mais y-a t’il un pilote dans l’avion? de demanderait Leslie Nielsen). Je laisserais les spécialistes en aéronautique préciser la réalité de ce genre de situation. Le sous-titre de ce morceau est B747-246, un avion Boeing donc de la compagnie JAL effectuant le vol de l’aéroport JFK à New York jusqu’à Tokyo Haneda (le vol JL005).

Les morceaux Anoyo no Mon (あの世の門 ~Gate of Hades~) et Chichinpuipui (ちちんぷいぷい ~Manipulate the time~) remixés respectivement par Telefon Tel Aviv et Gilles Peterson sont d’excellentes surprises, car ils s’écartent complètement de la version originale au point où on la reconnaît à peine. Remplacer l’ambiance euphorique de Chichinpuipui par une atmosphère Dark Jazz est assez singulière. On a l’impression d’entendre des nouveaux morceaux où la voix de Sheena est défigurée. Le morceau Adult Code (おとなの掟) remixé par object blue est par contre assez déplaisante. Le morceau d’origine est loin d’être le meilleur de Sheena Ringo et le remix crachotant semble être en permanence décorrélé des paroles. L’écoute en est assez désagréable malheureusement. Les remixes de Nagaku Migikai Matsuri (長く短い祭 ~In Summer, Night~) par Yasuyuki Okamura (岡村靖幸) et de Carnation (カーネーション ~L’œillet~) par Ovall sont agréables sans forcément apporter des propositions nouvelles ou prendre de risques. Ils n’en deviennent donc pas indispensables, même si ces versions restent belles. Je suis un peu dessus de la version par STUTS de Onnanoko ha Daredemo (女の子は誰でも ~Fly Me To Heaven~). Là encore, le remix n’est pas désagréable mais n’apporte pas grand chose de plus à l’original. On peut même se demander s’il y a une différence. L’excellente surprise est de trouver KID FRESINO sur l’avant dernier morceau Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚 ~Gate of Living~) car il y apporte sa voix hip-hop ce qui change complètement la dynamique du morceau. C’est une belle réussite même si le morceau reste trop court (c’était le cas de l’original). Je trouve une satisfaction certaine d’entendre la voix rap si particulière de KID FRESINO interagir avec l’univers de Sheena Ringo. Le dernier titre, une reprise du morceau le plus récent de Sheena Ringo, Ito wo Kashi (いとをかし ~toogood~) par Ajino Namero (鯵野滑郎) est une curiosité. Il s’agit d’une version en sons 8bits sortis tout droit d’une Famicom (qui serait quand même poussée dans ses derniers retranchements). Les sons primaires prennent étonnement de l’ampleur au fur et à mesure que le morceau se déroule, lui donnant même une dimension épique. J’ai grandi avec ses sons 8bits donc j’adore forcément ce morceau de conclusion, laissé instrumental. Au final, j’adore le début (trois premiers morceaux) et la deuxième partie (des morceaux 8 à 12) mais je trouve qu’il y a un passage à vide au milieu de la compilation (les morceaux 4, 5, 6 et 7). Je trouve le résultat final inégal mais n’en vaut pas moins le détour et j’y reviens très souvent ces derniers jours. Et je me dis qu’il faut absolument que Shinichi Osawa compose un morceau pour DAOKO.

always have to go back to real lives where we belong

Sur la première photographie, la construction du nouveau bâtiment commercial au carrefour de Jingūmae dans la diagonale du Tokyu Plaza semble avancer bon train même si on ne parvient pas à avoir une idée très précise de la forme qu’il va prendre. L’architecture d’Akihisa Hirata (平田晃久) est en général remarquable, donc je suis assez impatient de découvrir à quoi va ressembler l’ensemble une fois terminé. Quelques images donnent en fait une représentation d’ensemble de ce redéveloppement urbain du bloc Jingūmae 6-Chōme. À la manière du Tokyu Plaza, on peut voir que les zones de terrasses vertes seront nombreuses, s’étendant sur plusieurs strates. Les informations que j’ai pu lire sur internet annonçaient une ouverture en 2022 mais j’ai un peu de mal à imaginer qu’il va ouvrir ses portes en si peu de temps avant la fin Décembre.

En ce moment, je vais régulièrement à Shimo-Kitazawa soit à pieds soit en vélo, et les deux photographies suivantes ont été prises là bas. J’aime l’ambiance du quartier même si elle change petit à petit. La gentrification de Shimo-Kitazawa prend en fait son temps. Le renouvellement de la station n’a pas encore vraiment affecté les petites rues alentours qui n’ont pas beaucoup évolué, sauf les espaces situés au niveau de la ligne de train Odakyu Odawara qui a été enterrée. Une partie de cette ancienne voie ferrée s’est transformée en zone commerciale avec restaurants et même un hôtel. Une partie de cet espace prend le nom de Bonus Track, comme sur la version japonaise d’un CD d’artiste ou de groupe étranger. Une autre zone longiligne de restaurants a été placée sous la ligne ferroviaire surélevée de Keio Inokashira. Cette zone commerciale appelée Mikan Shimokitazawa est située immédiatement à la sortie de la station. Ces espaces attirent une population plutôt jeune, tout comme la place devant la gare qui avait accueilli la lune accrochée que je montrais récemment. Le week-end dernier, cet espace était occupé par un bar extérieur, ce qu’on appelle un Beer Garden, avec une petite scène sur laquelle jouait un guitariste plutôt doué. La photographie suivante montre un petit immeuble ultra-futuriste de Shin Takamatsu à Yoyogi-Uehara, qu’on ne présente plus tant je l’ai déjà souvent montré sur ce blog. Et ensuite, je pars vers Yotsuya et Ichigaya. On pourrait croire que j’essaie de répertorier en photo les affiches du single d’Ado écrit par Sheena Ringo, mais ce n’est qu’une coïncidence.

Les hasards de YouTube me voulaient du bien en me dirigeant vers la vidéo d’un long morceau live de 10 mins de The Cure. N’ayant pas ėcouté les albums du groupe de Robert Smith depuis quelques temps, je me lance dans le visionnage du morceau enregistré au smartphone par un spectateur lors d’un concert en Croatie datant du 27 Octobre 2022. Je me rends compte rapidement qu’il s’agit d’un morceau que je ne connais pas, ce qui m’étonne un peu car je pense avoir écouté tous les albums à part peut-être un ou deux. Les commentaires sur la vidéo donne un titre Endsong qui serait présent sur un album appelé Songs of a Lost World, que je ne connais pas. The Cure auraient sorti un nouvel album sans que je m’en rende compte? Et d’autant plus avec un morceau comme Endsong qui nous rappelle l’émotion des meilleurs morceaux du groupe (Robert Smith a les larmes aux yeux sur scène). En fait, ce nouvel album (le 14ème) intitulé Songs of a Lost World était censé sortir avant leur tournée démarrant en Octobre 2002, mais il n’a malheureusement pas encore vu le jour. Le dernier album du groupe était 4:13 Dream sorti en 2008, il y a donc 14 ans. La sortie d’un nouvel album paraît inespérée. Du coup, je me suis mis à réécouter ces derniers jours des albums de The Cure, Bloodflowers (2000) et Wish (1992). Bien que les meilleurs albums restent Disintegration (1989) et Pornography (1982), ces des autres sont également excellents. Le titre de ce billet est tiré des paroles du morceau Out of This World sur l’album Bloodflowers.

aoyama orange

Le bloc orange qui se distingue sur la première photographie est un élément architectural de l’école maternelle Harajuku Kindergarten conçue par l’atelier d’architecture Franco-japonais Ciel Rouge Création (Henri Gueydan et Fumiko Kaneko). Cette école se trouve juste à côté de l’église protestante Harajuku Church sur la troisième photographie, par le même groupe d’architectes. Nous sommes ici à proximité de la rue Killer Street juste devant le musée d’art contemporain Watari-um, par l’architecte suisse Mario Botta, sur la deuxième photographie. La petite maison de style brutaliste Tower House de l’architecte Takamitsu Azuma se trouve aussi pas loin de là. Elle est tellement emblématique qu’il y a même une petite plaque indiquant son nom et l’architecte sur une des façades de béton brut. Je montre une vue de l’arrière de la maison sur la dernière photographie ci-dessus. Le parking de taille très réduite donne à la fois sur Killer Street et sur la petite rue arrière où je me trouve. Tower House fut construite en 1966 sur un petit espace triangulaire de 20.5m2 pour une surface habitable totale de 65m2. Cette maison est tout aussi radicale maintenant qu’elle l’était à l’époque de sa construction, où elle se distinguait pour sa hauteur par rapport aux habitations ‘traditionnelles’ qui composaient le quartier au milieu des années 1960. Elle ressemble maintenant beaucoup plus à une maison miniature dans un quartier qui a bien changé ces soixante dernières années. L’intérieur de la maison se compose principalement d’un espace vertical continu et ouvert où les pièces sans portes sont posées comme des strates sur 6 niveaux. L’escalier est omniprésent et se compose de plaques de béton ancrées directement sur les murs. Cette maison, désormais habitée par la fille de l’architecte, a une apparence intérieure des plus austères, mais donnait à l’époque une image symbolisant la vie tokyoïte moderne. Malgré sa petite taille, elle reste une des pièces architecturales les plus intéressantes du paysage tokyoïte, pour les amateurs d’architecture de béton sans compromis.

Le musée Watari-um est également placé sur un espace triangulaire réduit faisant un angle droit sur 160m2. La façade principale est un écran carré divisé en deux parties symétriques et l’escalier extérieur est placé à côté dans un espace arrondi. Cette façade donnant sur Killer Street est également iconique, mais elle apparaît un peu sale sur cette photographie prise au Février cette année. Ce sont les restes d’une immense affiche avec de multiples visages d’enfants et d’adultes qui avait été posée en 2013. Le musée a laissé volontairement cette affiche se dégrader avec les années et il n’en reste presque plus rien maintenant. La première photographie est prise depuis une allée fermée aux visiteurs longeant l’église protestante. Elle donne accès à l’ecole maternelle. J’aime beaucoup faire ce genre de compositions montrant la densité urbaine. On y voit une série de plans aux orientations variées se terminant sur la surface immense d’un immeuble bouchant la vue sur le ciel. L’urbanisme hétéroclite de Tokyo permet ce genre de compositions.


Je n’écoute que maintenant Blackstar ★ le dernier album de David Bowie, alors qu’il est sorti il y a un peu plus de quatre ans, deux jours après sa mort. Je suis persuadé depuis un petit moment déjà que je dois aimer la musique de David Bowie, mais je l’approche doucement. Mon premier contact volontaire (je veux dire en dehors des fois où j’aurais entendu des morceaux à la radio) était le morceau I’m deranged dans le film Lost Highway (dont je parle assez souvent ici, sans avoir revu le film depuis des années). Ce morceau me donne à chaque fois des frissons dans le dos, car je revois en même temps les images du film et sa composition est très particulière comme un épilogue qui se prolonge. Je garde aussi toujours en tête la photographie ci-dessus prise au moment de son concert d’anniversaire pour ses 50 ans au Madison Square Garden de New York en 1997. Parmi les invités au concert, je vois les visages de la plupart des groupes que j’appréciais pendant les années 90 et après: Franck Black de Pixies, Sonic Youth, Brian Molko et Placebo, Dave Grohl et Pat Smear de ex-Nirvana et Foo Fighters, Robert Smith de The Cure, Billy Corgan de Smashing Pumpkins. Il doit forcément y avoir des influences mutuelles entre ces groupes et Bowie, me persuadant un peu plus du fait qu’il faut que j’explore son immense discographie. La difficulté est de savoir par où commencer. J’ai d’abord découvert, il y a plusieurs années de cela, l’album de 1980, Scary Monsters (and Super Creeps), acheté un peu par hasard au Disk Union de Ochanomizu ou de Shimokitazawa. Mon attirance inconsciente tenait peut être au fait que le premier morceau de l’album It’s No Game (No 1) contient des mots japonais (parlés par Michi Hirota) qui m’ont intrigués. Je n’apprécie pas forcément tous les morceaux mais j’y reconnais la grande inventivité d’un précurseur. Plus tard, j’écouterais Low (1977) de sa trilogie créée à Berlin avec Brian Eno à la production, attiré par la couverture de l’album et sa réputation. On y trouve de très beaux morceaux, hantés, comme Warszawa. En fait, je suis beaucoup plus sensible à la dernière partie de l’album, à partir de Warszawa, où les morceaux quasi-instrumentaux se succèdent jusqu’au sublime dernier morceau Subterraneans. Les morceaux rock de la première partie de l’album m’attirent par contre moins et me rappelle que j’ai toujours un peu de mal à m’approprier la musique qui n’est pas de ma génération. Le fait de ne pas avoir vécu cette musique à l’époque où elle a été créée me donne le sentiment que je ne peux pas l’apprécier à sa juste valeur et qu’il me manque un contexte.

Je n’ai pas ce sentiment de distance temporelle avec l’album Blackstar ★ mais j’ai par contre beaucoup de difficulté à en exprimer une critique. Le morceau titre de presque 10 minutes est beau, saisissant et chargé en émotions surtout quand le saxophone commence son intervention. Et j’aime ces percussions qui partent librement dans des rythmes compliqués aux apparences incontrôlables, comme également sur le dernier morceau I can’t give everything away mais avec des accents plus électroniques. Il s’agit d’un morceau aux multiples facettes, polymorphe et l’émotion qui s’en dégage en l’écoutant me reste difficile à exprimer. Lazarus, aux paroles prémonitoires, est l’autre très beau morceau de ce court album de 7 titres, mais apparaît comme beaucoup plus classique par rapport au morceau titre de Blackstar. J’adore le cinquième morceau Girl Loves Me pour la voix et manière de chanter particulière de Bowie. Cet album de sortie est peut être pour moi le meilleur album d’entrée dans l’univers de Bowie. L’écouter me donne une autre perspective sur les deux autres albums que j’ai écouté auparavant. Le saxophone de Blackstar semble maintenant rentrer en dialogue avec celui de Subterraneans sur Low.