Après la visite du temple principal de Enryakuji, appelé Konpon-chūdō, nous partons à la découverte des autres temples du complexe, perdus dans la forêt et dans la brume. Ce léger voile donne une atmosphère assez mystérieuse à cet endroit, comme si des esprits allaient soudainement surgir des portes du temple. Nous ne visiterons en fait que la zone appelée Tōdō qui comprend plusieurs temples dont le Daikō-dō qu’on aperçoit sur la deuxième photographie accompagné d’une petite tour avec cloche nommée Shōrō (sur la première photographie). On peut la faire sonner pour laisser naviguer les ondes sourdes à travers les branches de la forêt du mont Hiei. En avançant un peu plus à l’Est, on arrive après un long escalier sur Amidadō et la pagode de l’Est appelée Tōdō, que je montre sur les trois autres photographies du billet. L’intérieur des temples est grandiose et baigné dans le silence. Il y a très peu de touristes bien qu’on soit en plein été, ce qui est un effet direct de la crise sanitaire. Ce n’était pas facile de se décider à faire ce court voyage, car on a toujours l’impression que ce n’est jamais le bon moment pour se déplacer. L’important est pourtant d’avoir un comportement raisonnable et de se protéger du mieux possible. Une chose est sûre, après de très nombreux mois sans quitter Tokyo, ce passage dans les montagnes sacrées de Hiei nous a fait beaucoup de bien. Nous n’avons pas visité les deux autres zones du complexe, Saitō et Yokawa car elles sont un peu trop éloignées pour y aller à pieds. Il aurait fallu y aller en voiture. Peut-être y reviendrons nous dans quelques années, après 2026 et la rénovation complète du Konpon-chūdō. Nous reprenons ensuite le cable-car pour rejoindre la voiture au bord du lac Biwa et repartir sur les routes autour du grand lac pour rejoindre notre destination suivante, Omi-Hachiman. On y découvrira une des architectures les plus fantastiques que j’ai pu voir.
Étiquette : Hiei
ちょっとした夏休み (3)
Le lendemain, après une petit déjeuner japonais à base de poissons auquel je n’ai pas l’habitude mais qui était tout de même très bon, nous nous dirigeons vers la montagne sacrée de Hiei, haute de 848 mètres. Elle se situe au Nord de Kyoto et se trouve en bordure de la préfecture de Shiga. Nous pouvions y aller en voiture en empruntant les petites routes sinueuses de montagne mais ayant peur de la pluie, nous préférons utiliser le cable-car de la ligne Hieizan Railway. Cette ligne part du quartier de Sakamoto, se trouvant au bord du lac Biwa à mi-chemin entre Ogoto Onsen où nous avons passé la nuit et la ville de Otsu. Le terminus est l’ensemble de temples autour de Enryakuji qui était notre destination. Il s’agit de la plus longue ligne de tramway tractée par câble du Japon avec plus de 2kms de longueur pour une durée de 11 minutes jusqu’au sommet. En chemin, on a une très belle vue sur le lac Biwa se dégageant derrière la forêt du mont Hiei. J’ai essayé du mieux possible de capter en photo ce paysage mais le véhicule en mouvement ne nous laisse que peut de temps pour ajuster l’appareil. La ligne est ancienne, datant de 1927, mais les wagons dans lesquels nous sommes montés à l’allée comme au retour étaient décorés de dessins d’un manga appelé Basara. Notre ascension du mont Hiei nous fait entrer dans les nuages. En voyant cette épaisse couche nuageuse depuis le pied de la montagne, nous avions peur qu’une forte pluie nous attende tout en haut gênant notre visite du temple principal Enryakuji. En fait non, notre arrivée au terminus de la ligne de cable-car nous a seulement plongé dans des nappes d’un fin brouillard. Un chemin traversant la forêt à flanc de montagne nous amène jusqu’aux temples. Cette brume omniprésente rend cet endroit magique comme s’il voulait nous signifier qu’il est sacré. C’était une très agréable surprise d’autant plus que la pluie était absente. Une surprise moins agréable était de s’apercevoir que l’immense et fameux temple Enryakuji était en pleine rénovation. Il est entièrement recouvert d’un hangar de métal et est actuellement en pleine rénovation à l’intérieur. On apprendra ensuite qu’il subit une rénovation complète prenant 10 ans. Commencées en 2016, ces rénovations se termineront donc en 2026. Enryakuji fut fondé en 788 et est devenu, centenaires après centenaires, un des centres bouddhistes les plus importants du Japon, notamment pour l’éducation des moines. C’est une des raisons pour laquelle le mont Hiei est souvent considéré comme le lieu de naissance du bouddhisme japonais ou comme une grande école du bouddhisme. Enryakuji est inscrit au patrimoine mondial de Unesco depuis 1994. Bien qu’on ne pouvait pas voir le temple Enryakuji dans toute sa superbe, on pouvait tout de même accéder à l’intérieur de l’édifice en cours de travaux. On a pu constater que les moines continuent à faire office dans des parties parfois sombres du temple, entourés de tubes métalliques d’échafaudages. En fait, voir le temple dans ces conditions vaut le détour, car la vie à l’intérieur continue malgré les travaux. On peut comprendre qu’il serait très compliqué d’arrêter complètement toutes les activités du temple pendant dix années. Et c’est une bonne idée de laisser aux visiteurs la possibilité de voir et d’avoir une petite idée de l’étendue des travaux. On peut monter sur un échafaudage de plusieurs étages qui donne une vue sur les toitures en pleine rénovation. Les photographies sont seulement autorisées à cet endroit là. Vue l’étendue de l’ouvrage, on peut comprendre le nombre d’années nécessaires. Mais il y a d’autres temples à voir près de Enryakuji et nous ne sommes pas venu ici pour rien. Nous continuerons la visite dans le prochain billet.