Je reviens le temps d’un billet vers le noir et blanc en insistant sur les côtés obscurs. Ces photographies sont prises dans le parc Inokashira, si ma mémoire est bonne, en même temps que ce billet montrant des fleurs tendant vers le ciel. Les fleurs de ce billet là m’avaient incité à regarder vers le ciel et les nuages. Je force volontairement sur les ombres lorsque je développe numériquement les photographies au format RAW. Les réglages sont tout à fait particuliers sur les photos ci-dessus mais j’utilise depuis plusieurs mois des réglages de paramètres que je n’utilisais pas auparavant. J’applique donc cette nouvelle routine de développement depuis des mois alors que j’ai appliqué la précédente pendant des années. Je ne me souviens plus quel avait été le déclic provoquant le changement, mais peut être une certaine lassitude d’appliquer toujours le même traitement numérique aux photos même si ça reste très manuel et ajusté à chaque photo. Fut une époque où j’expérimentais beaucoup plus et triturais souvent mes photos, sans que ça soit toujours réussi mais toujours avec l’intention d’y apporter une force supplémentaire, un supplément d’âme peut-être. Ceci me fait repenser aux séries de photographies modifiées se basant sur la couleur rouge. Il y avait celle intitulée « rouge ciel » également prise aux environs du parc Inokashira et une série intitulée « rouge et toxique » prise dans le centre de Shinjuku. Dans ce dernier billet datant de 2019, j’évoquais d’ailleurs Nausicaä de la vallée du vent et repenser à l’association des images de Hayao Miyazaki et des musiques de Joe Hisaishi me donne l’envie irrésistible de revoir ce film d’animation. Je l’ai vu assez tard en 2003 alors qu’il était sorti presque vingt ans auparavant, mais c’est un de mes films préférés de Miyazaki.
Sheena Ringo étant fan de Nausicaä depuis son enfance, comme elle l’expliquait dans une des émissions radio sur Cross-FM Etsuraku Patrol de 1999 (je réécoute de temps en temps ces anciennes émissions), ça me fait une bonne transition avec ce qui va suivre, c’est à dire l’actualité de Tokyo Jihen. La bonne nouvelle de la sortie du All Time Best Album Sōgō (総合) de Tokyo Jihen le 22 Décembre 2021 (avec également une compilation des vidéos intitulée Prime Time) est qu’il contiendra deux nouveaux morceaux, un sur chacun des deux CDs composant cette compilation. On connaît maintenant les deux titres de ces nouveaux morceaux: Genzai to Fukuin (原罪と福), qu’on peut traduire en Péché originel et Gospel, sur le premier CD et Hotoke dake Toho (仏だけ徒歩), traduisible en Seul le Bouddha marche, en premier morceau du deuxième CD. Hotoke dake Toho sortira le Lundi 22 Novembre et la vidéo réalisée par Yuichi Kodama sortira le lendemain le 23 Novembre. La sortie du deuxième morceau Genzai to Fukuin n’est pas annoncée mais j’imagine qu’il sortira très certainement un mois plus tard le 22 Décembre 2021 en même temps que le best album. Du nouveau morceau Butsu dake Toho, on n’a pour l’instant qu’une image fixe visible sur YouTube (celle que je montre ci-dessus). On reconnaît tout de suite une DMC Delorean, celle qui apparaissait déjà dans la vidéo de Kujaku (孔雀) du dernier album Music (音楽). La maison montrée de nuit semble être extraite d’une zone résidentielle américaine (d’une ville comme Hill Valley par exemple). La question est de savoir si cette Delorean permettra le voyage dans le temps pour remonter dans la discographie du groupe, ce qui serait plutôt adapté pour un best album. On en saura plus très bientôt car cette photo reste bien mystérieuse.
L’emission Music Station du Vendredi 19 Novembre 2021 était particulièrement intéressante car elle incluait des courts interviews d’artistes féminines pour leur demander qu’elles étaient les artistes les plus importantes pour elles (celles qui ont eu une influence). Les cinq artistes invitées étaient AiNA The End, Aiko, Ado, Haruko Nagaya du groupe Ryokuōshoku Shakai (緑黄色社会) et Sheena Ringo. Divers artistes sont citées comme influences, notamment Aimyon présente à l’émission. Mais sans grande surprise, AiNA The End, Ado et Haruko Nagaya citent toutes les trois Sheena Ringo comme artiste importante pour elles. Ce n’est pas une surprise connaissant la participation récente de AiNA au groupe eLopers mené par Sheena pour cette même mission Music Station le 15 Octobre 2021. Ado et Haruko Nagaya avaient également mentionné leur admiration pour Sheena Ringo dans des émissions précédentes de Music Station lorsque Tokyo Jihen était présent. Aiko et Sheena Ringo ayant démarré leurs carrières musicales à la même période, elles ne se sont bien sûr pas citées entre elles. Nakamori Akina était également citée mais je ne me souviens plus par qui, et un extrait du morceau Shōjo A dont je parlais récemment était montré pendant l’émission.
La principale surprise pour moi était d’entendre Sheena Ringo citer NOKKO du groupe REBECCA et notamment le morceau MOON de l’album Poison sorti en 1988. J’ai déjà mentionné ce morceau MOON de REBECCA dans ce blog à plusieurs reprises car je le connais depuis de nombreuses années, avant même mon arrivée à Tokyo, et car je l’écoute régulièrement encore maintenant. La version que j’ai initialement écouté du morceau était la version anglaise présente sur la compilation Tokyo Babylon Image Soundtrack 2 (東京BABYLON イメージサウンドトラック 2) regroupant des morceaux qui devaient accompagner un anime ou film tiré du manga Tokyo Babylon de CLAMP. J’ai découvert la version japonaise un peu plus tard en arrivant à Tokyo. C’est un morceau qui m’accompagne depuis très longtemps et je suis agréablement surpris de l’entendre citer par Sheena, d’autant plus que c’est la version anglaise, moins connue que la version originale en japonais, qui était montrée en extrait sur Music Station. Je le dis souvent mais j’adore ce genre de coïncidence, s’il s’en est bien une. Des artistes interrogées pendant l’émission, je connais moins Haruko Nagaya de Ryokuōshoku Shakai. Je ne suis pas particulièrement amateur des morceaux du groupe mais les versions en formations minimalistes qu’elle chante sur The First Take sont excellentes, notamment le morceau Sabotage. Elle a pour sûr une sacrée voix, qui donne par moment des frissons à capella. Le morceau Shout Baby est aussi très bon, mais je n’aime pas particulièrement la version originale qui perd en puissance émotionnelle.
L’autre actualité de Tokyo Jihen est la confirmation de leur participation à l’émission Kōhaku sur NHK le 31 Décembre 2021. Ce n’était pas une grande surprise vu qu’ils ont sorti un album cette année, sans compter le best album qui sortira juste avant l’émission. La surprise est la présence de BiSH cette année. Je disais l’année dernière que je m’attendais à leur présence mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas écouté leur dernier album Going to Destruction à part 2 morceaux. Je pense qu’elles tiennent plutôt leur présence à Kōhaku cette année à la sur-activité et popularité soudaine d’AiNA. Espérons que le Manager de leur agence, Junnosuke Watanabe, n’ait pas des idées saugrenues à leur faire faire sur scène. C’était apparemment un rêve pour les membres du groupe de participer à Kōhaku. L’autre surprise est de voir dans la liste Millenium Parade avec Kaho Nakamura pour interpréter, je pense, le thème du film d’animation Belle (竜とそばかすの姫) de Mamoru Hosoda. Je suis aussi surpris de voir dans la liste la chanteuse et ancienne idole Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子) car ce n’est que la deuxième fois qu’elle participe à l’émission Kōhaku. Va t’elle interpréter le morceau titre du film Sērā-fuku to kikanjū (セーラー服と機関銃, Sailor suit and machine gun) dans lequel elle jouait le rôle principal. J’ai déjà évoqué plusieurs fois ce morceau et ce film sur ce blog et j’en parlerais encore une fois dans pas longtemps, car j’ai eu la surprise d’entendre Ukigumo interpréter ce même morceau lors du concert Hyakkiyakō 2015 de Sheena Ringo (don’t je n’ai pas encore parlé ici). A part ces quelques surprises, la liste des interprètes de la cuvée 2021 de Kōhaku est relativement classique avec Perfume, Aimyon, milet, Yoasobi, LiSA, les groupes de filles en 46 et les groupes de garçons de Johnny’s Entertainment. Stardust arrive à se faire une place cette année chez les hommes avec la présence de DISH//, comme quoi Johnny’s perd un peu de son monopole depuis la disparition du fondateur. Mon regret est de ne pas voir Ado ni Vaundy parmi la liste des interprètes. J’imagine que c’est volontaire pour Ado car elle ne veut toujours pas se montrer en public. Vaundy a pourtant sorti de nombreux morceaux à succès cette année. J’ai quand même l’impression que la NHK a toujours un train de retard. Vaundy sera peut-être présent l’année prochaine.
En parlant de Vaundy, il vient justement de sortir un nouveau morceau intitulé Odoriko (踊り子) et c’est à mon avis le meilleur qu’il ait écrit jusqu’à maintenant. Le morceau mélange un rythme rapide et la façon un peu nonchalante de chanter assez typique de Vaundy. Le morceau est super accrocheur. Vaundy a décidément beaucoup de talent, et je ne peux m’empêcher de parler de lui dans mes billets. Il était invité à l’émission radio Hot 100 de J-Wave dimanche dernier et j’ai découvert le morceau pour la première fois à ce moment-là. Pendant l’interview, Vaundy nous disait qu’il avait écrit ce morceau depuis longtemps mais qu’il attendait le bon moment pour le sortir. Le titre du morceau Odoriko (la danseuse) n’a apparemment pas de lien avec le roman de Yasunari Kawabata, Izu no Odoriko (伊豆の踊子) publié en 1926. La danseuse dans la vidéo est l’actrice Komatsu Nana (小松 菜奈). Je ne pense pas que ça soit fait exprès mais le timing de sortie du morceau est excellent car Komatsu Nana vient juste cette semaine d’annoncer son mariage, forcément médiatisé, avec l’acteur et chanteur Suda Masaki (菅田 将暉). Il y a un morceau de Suda Masaki que j’aime beaucoup, Sayonari Elegy (さよならエレジー) sorti en 2018. Et pour rester dans les liens entre les choses, rappelons nous que AiNA The End avait nommé son morceau Nana sur son premier album d’après Komatsu Nana, et qu’elle avait même voulu citer son nom dans son morceau, ce qui lui a finalement été déconseillé.