FRUiTS, Sweet Heart & Kabuki

Ces photographies des grands magasins HARAKADO et LaForet sont en fait antérieures à celles montrées dans mon billet intitulé FRUiTS, Stripes & Burn. J’étais passé devant et n’étais pas entré à l’intérieur faute de temps. Je marchais en direction de Shinjuku pour aller voir une exposition dans la galerie de Tokyo Opera City. En voyant les photographies du magazine FRUiTS que l’on voit sur la devanture du LaForet qui montrait des styles vestimentaires parfois très décalés, je me remémore soudainement l’extravagance du Visual Kei qu’on pouvait parfois observer dans les rues de ces quartiers là. Me reviennent maintenant en tête les images d’un groupe d’appartenance Visual Kei (V系) nommé SHAZNA et en particulier son chanteur prenant le nom d’IZAM. Je n’écoutais pas la musique du groupe à l’époque, à la toute fin des années 1990, mais j’ai un souvenir assez net d’IZAM pour son apparence androgyne voire féminine très prononcée. À mon arrivée à Tokyo, je regardais volontiers les émissions musicales du soir, comme Hey! Hey! Hey! Music Champ sur Fuji TV, Utaban (うたばん) sur TBS ou Music Station (Mステ) sur TV Asahi, car c’était les seules que j’arrivais à peu près à comprendre, mon japonais étant plus que rudimentaire. Pendant les premiers mois de l’année 1999, je regardais aussi les émissions du matin mélangeant news et divertissement, mais je me tournais plutôt vers celles de la deuxième catégorie pour me réveiller en douceur. IZAM passait à l’époque tous les matins dans une émission intitulée saku saku MORNING CALL (サクサク モーニングコール) sur la chaîne TVK, qui doit être une chaîne de Kanagawa que l’on reçoit tout de même à Tokyo. Il faisait suite à Puffy comme présentateur principal de l’émission du mois d’Avril à Décembre 1999. Son personnage m’intriguait mais je regardais cette émission que d’un oeil distrait sur la petite télévision cathodique noire posée devant mon lit, pendant que je me préparais.

J’ai quelques souvenirs des morceaux qu’IZAM chantait avec son groupe, mais celui que j’aime écouter en ce moment s’intitule Sweet Heart Memory, sorti en Janvier 1998. Ce groupe me revient en tête maintenant car il a repris ses activités récemment. En l’écoutant, le morceau Sweet Heart Memory me donne une nostalgie certaine de mes premières années à Tokyo. J’écoutais beaucoup l’album Heart de L’Arc~en~Ciel sorti cette même année 1998. On y retrouve le même romantisme attaché au Visual Kei. Le single Loreley de cet album a une beauté saisissante. Il faut bien sûr adhérer au style de chant très maniéré de Hyde. Le morceau que je préfère du groupe reste Ibara no Namida (いばらの涙) sorti sur l’album suivant Ark sorti en 1999, qui est assez sublime de bout en bout avec notamment un solo de guitare inspiré comme on en fait peu maintenant dans la musique rock. La fiche Wikipedia décrivant le style Visual Kei mentionne une influence du théâtre Kabuki. Ça ne m’était pas venu à l’idée, mais c’est vrai qu’on y retrouve une même utilisation démesurée du maquillage, un port de vêtements élaborés et flamboyants, et cette même représentation féminine par des hommes.

Je n’avais pas encore mentionné sur ce blog l’exposition de l’illustrateur Uno Aquirax que j’ai été voir à la galerie d’art de Tokyo Opera City le même jour que l’exposition de Junji Itō (qui remonte quand même au 27 Avril 2024). Je connaissais Uno Aquirax pour certaines de ses illustrations sur l’album Razzle Dazzle de Buck-Tick sorti en Octobre 2010 et sur l’album compilation de collaborations diverses Ukina (浮き名) et l’album de morceaux choisis en live Mitsugetsushō (蜜月抄) de Sheena Ringo, tous les deux sortis en 2013. Les deux illustrations ci-dessus sont les dessins originaux de Mitsugetsushō (à gauche) et Ukina (à droite) avant leurs versions colorées utilisées sur ces deux albums. Uno Aquirax, de son vrai nom Akira Uno (宇野亜喜良) est un illustrateur, artiste graphiste et peintre, né en 1934 et ayant fait partie dans les années 1960-70 de la scène artistique underground japonaise aux côtés de Shūji Terayama avec qui il a plusieurs fois collaboré. Son style est immédiatement reconnaissable, composé en grande partie de portraits fantaisistes de femmes aux formes sensuelles mélangeant souvent les couleurs vives aux traits en noir et blanc. L’exposition montre un grand nombre d’affiches, posées pour certaines d’entre elles sur un des immenses murs des salles de la galerie. Parmi ces affiches, je suis surpris de voir celle de la pièce de théâtre kabuki Sannin Kichisa (三人吉三). Sheena Ringo avait écrit les musiques de cette pièces, en particulier le superbe morceau Tamatebako (玉手箱) datant de 2007 dont j’ai déjà parlé. Les liens entre Uno et Ringo semblent donc assez nombreux.

de shinjuku au cosmos

Après avoir dépassé en voiture la sortie Sud de la gare de Shinjuku, on aperçoit à l’horizon les trois tours de Shinjuku Park Tower conçues par Kenzo Tange en 1994 à Nishi Shinjuku. Les étages 39 à 52 sont occupées par le fameux hôtel Park Hyatt Tokyo, dans lequel Bill Murray et Scarlett Johansson passent la plupart de leur temps dans le film de Sofia Coppola Lost in Translation. Bien qu’il y ait un certain nombre de clichés, inévitable peut être pour un film étranger sur Tokyo, j’aime le revoir de temps en temps car il retranscrit bien la solitude de la découverte d’un nouveau monde, d’une nouvelle ville. Je repense à mes premiers mois à Tokyo. Bien que ce sentiment de solitude ait disparu pour moi depuis longtemps, j’aime bien le ressentir de temps en temps à travers ce film et la bande sonore bien choisie qui l’accompagne (Sometimes de My Bloody Valentine ou Alone in Kyoto de Air, entre autres).

Devant la sortie Sud de la gare, on a gagné du terrain sur la voie ferrée, ou plus précisément, on a construit au dessus de la voie férrée. Le nouveau complexe NEWoMan ouvert depuis quelques mois recouvre une partie du chemin de fer devant l’immense immeuble du Department Store Takashimaya.

Les cartes brodées ci-dessus étaient exposées sur les murs du café SUNDAY à Ikejiri. Une amie de Mari, Kei Takemura, les a créé et exposé dans ce café pendant trois mois. Nous nous y sommes rendus le dernier jour de l’exposition mais l’artiste n’était malheureusement pas sur Tokyo. Nous avons quand même profité du café à l’environnement bien agréable pour un déjeuner.

Une fois n’est pas coutume, je vais voir une spectacle théâtral un soir de semaine. Il s’agit d’une adaptation de Bio Hazard, le jeu vidéo Résident Evil de Capcom sorti sur Playstation en 1996. Je me souviens y avoir joué longuement pendant la nuit tout en me faisant peur, car on y parle de poisons et on y montre des zombies à tous les recoins de l’immense demeure du terrain de jeu. Le spectacle reprend quelques lignes du jeu vidéo, et la trame avec quelques rebondissements nous amène à suivre la dizaine de personnages à la recherche d’une sortie tout en essayant de percer les mystères de cette demeure où ils sont tous prisoniers. On apprendra assez vite que tout ceci est une expérience (d’où le sous-titre). J’y suis allé car je connais un des acteurs, IZAM (du groupe maintenant disparu de visual kei rock SHAZNA), car nos enfants sont dans le même classe. A la fin du spectacle, je me suis fait inviter dans les coulisses et IZAM m’a présenté rapidement l’acteur principal Ryusei Yokohama 横浜 流星 (en photo sur l’affiche du spectacle) car il est dans la même agence que Zoa. J’ai beaucoup aimé l’ambiance faite de musique assez effrayante et de passages de zombies dans la salle quand les lumières s’éteignent. Les acteurs parcourent également assez souvent les couloirs de la salle pendant le spectacle. Dans les coulisses, je n’ai par contre pas aperçu l’actrice principale, ex-AKB48, Mariko Shinoda 篠田 麻里子 qui partage l’affiche avec Ryusei Yokohama.

Le bâtiment ci-dessus a l’air inquiétant mais il n’en est rien. C’est un restaurant où l’on sert de l’anguille grillée. Autant ça ne me viendrait pas à l’idée de manger de l’anguille en France, autant j’adore l’anguille うなぎ au Japon. Nous y sommes allés en compagnie du couple Takagi, qui tenait auparavant une galerie à Azabu-juuban et que l’on n’a pas vu depuis au moins 5 ans. Le restaurant NODAIWA est en fait très réputé. On y sert de l’anguille grillée depuis 200 ans, dans un décor traditionnel donc. En fait, pour corriger un peu une de mes affirmations ci-dessus sur l’anguille en France, NODAIWA possède également une branche à Paris, rue Saint-Honoré. Comme quoi tout à-priori est discutable.

Entre le Salon du Chocolat à Tokyo et la Saint Valentin, les stands de chocolatiers se multiplient dans tous les Department Store de Tokyo. En photo ci-dessus, nous sommes à Ginza et ce chocolatier japonais nous amène dans le cosmos. Les grosses planètes sont en fait du chocolat et ils découpent des petits morceaux pour les proposer à la vente. C’est du plus bel effet.

Une fois n’est pas coutume (その二), je montre ci-dessus des photos prises avec un iPhone car je refais quelques essais de l’application Snapseed. Ce sont également les premières photos que je fais avec un iPhone 7ème génération. Je pense en poster de temps en temps, histoire de s’amuser avec les effets de cadrages de Snapseed.