Il se déroule en ce moment et jusqu’au 20 Octobre une exposition très amusante au Musée d’Art Contemporain de Tokyo (MOT Art Museum) qui intéresse à la fois les enfants et les parents. L’exposition appelée Now, it’s time to play (あそびのじかん) se compose d’installations par 6 artistes ou groupes d’artistes construisant un art participatif. Chaque visiteur, enfant ou adulte, peut interagir avec les œuvres. Le côté ludique de la visite intéresse beaucoup les enfants. En tant que Grand Enfant également de temps en temps, cette exposition m’a aussi beaucoup intéressé. Les installations se trouvent dans des salles séparées du musée. On commence par un grand mur composé d’armoires (normandes peut être) et de commodes en bois munies de prises d’escalade. Cette installation destinée à être grimpée est conçue par Yoshiaki Kaihatsu. Il n’est malheureusement pas autorisé d’essayer de monter jusqu’en haut de l’installation pour des raisons de sécurité. Il faudra se contenter du premier étage. A un endroit de ce mur de placards de bois, une porte ouvre un passage sur la salle d’à côté. On a l’impression qu’il s’agit d’un passage secret comme dans le manga Doraemon. Cette porte donne sur un labyrinthe fait de planches de bois sur lesquelles sont écrits des énigmes. Ces énigmes sont écrites à la main au feutre avec les réponses indiquées à la fin du parcours. D’autres personnes ont apparemment pris la liberté de faire des petits dessins et d’écrire sur les murs de bois. On peut lire plusieurs phrases en français dont celle ci-dessus tirée du film La Grande Vadrouille (si mes souvenirs sont bons), mais aussi quelques phrases en anglais. Comme il s’agit d’art participatif, j’ai d’abord pensé qu’il était autorisé d’écrire librement sur ces murs, mais ne voyant pas de stylos ou de feutres à disposition, j’ai préféré me renseigner auprès d’une personne du musée postée dans la salle d’à côté. Elle ne comprend pas ma question et me regarde d’un drôle d’œil car il n’est en fait pas autorisé d’écrire sur les murs. D’ailleurs, personne parmi les autres visiteurs n’a transgressé cette règle. On abandonne donc notre idée d’y dessiner des petits graffitis artistiques. Dommage.
La salle suivante nous éclaire de sa blancheur. Elle semble vide aux premiers abords, mais lorsqu’on regarde au sol, on aperçoit des grands bols contenant des centaines ou des milliers de boutons de toutes formes, matériaux et coloris. L’activité conçue par Kazuhiro Nomura consiste à prendre une poignée de boutons dans la main et d’essayer de les déposer, en les lançant un à un, sur une minuscule plateforme surélevée. Pas facile, je dirais même impossible car je n’ai vu personne réussir pendant le temps de notre visite. Malgré la difficulté, on ne peut s’empêcher de reprendre une poignée de boutons pour essayer encore. Il y a un côté addictif, ou plutôt apaisant. Une des salles suivantes est extrêmement amusante mais en même temps un peu effrayante avec son mur de masques. On doit ce concept à l’artiste Tanotaiga. Sur plusieurs murs, on trouve des séries de masques alignés représentant le visage nu de l’artiste. Ces masques sont ensuite décorés par les visiteurs et accrochés aux murs par des petits crochets. Il faut réserver à l’avance pour pouvoir dessiner sur les masques, donc nous n’avons pas pu essayer. Chaque visiteur peut tout de même emprunter le masque de son choix le temps d’une photo. Il y avait un masque avec l’éclair facial de la photographie de l’album Aladdin Sane de Bowie, ça sera mon choix. Mais on essaie tous plusieurs masques, parfois des plus saugrenus. La salle suivante nous donne l’occasion de jouer avec des mots, inscrits sur des blocs en papier. L’artiste s’appelle TOLTA. Chaque bloc porte des morceaux de phrases sur chaque face et il y a une multitude de blocs posés sur des étagères. Le but est de créer une phrase qui aurait un sens, parfois humoristique, en utilisant ces blocs. Ce n’est pas toujours facile d’écrire quelque chose d’intéressant ou d’amusant mais on s’y essaie tant bien que mal. Il y avait quelques autres installations ludiques dont je ne parle pas ici. Cette exposition me rappelle un peu celle appelée Measuring qu’on avait vu il y a plusieurs années à la galerie 21_21 Design Sight de Tokyo Midtown.
J’aime beaucoup le design et l’architecture de ce musée que l’on n’avait pas visité depuis longtemps, car il était fermé pendant une longue période. J’aime ce long couloir ouvert et la grandeur des salles. Nous passons également voir l’exposition permanente. Presque plus que les œuvres présentées, c’est l’espace gigantesque des lieux qui nous impressionne.