tokyo stack overflow

Je ne sais pas si c’est une coïncidence mais au moment même où je passe devant la maison en cours de destruction sur la dernière photographie du billet, le morceau Nostalgia de Kumi Takahara (sur le label Flau) démarre ses premières notes de piano. Le morceau est vraiment très beau mais j’ai du mal à encaisser cette tristesse là. Elle tend trop vers l’introspection. Je n’ai pas pu m’empêcher de rester immobile devant cette maison quasi détruite. Il était trop tard pour essayer d’imaginer la vie de ses habitants. Je reste donc la tête vide devant cette démonstration du renouvellement urbain. Le bâtiment de l’avant-dernière photographie a lui aussi disparu. Je ne l’avais pas remarqué auparavant et je ne sais donc pas si les dessins de sa façade étaient présents à l’origine ou s’ils ont été dessinés après la décision de détruire le bâtiment. On voit de temps en temps ce genre de grands graphs éphémères dessinés sur des immeubles voués à disparaître. Un des meilleurs exemples que je connaisse était l’ancienne Ambassade de France à Tokyo, prise d’assaut volontaire par un groupe d’artistes. Ça avait donné une exposition intitulée No Man’s Land en Février 2010.