estival ’19 (2)

La plupart des photographies de ce billet ont été prises aux Sables d’Olonne et aux alentours, ainsi qu’au château de Chambord. Comme tous les ans, nous passons une bonne partie de nos vacances sur la côte vendéenne aux Sables, partageant principalement notre temps entre les balades à vélo, les constructions de châteaux dans le sable, les jeux de balle les pieds dans l’eau en évitant les vagues (notamment la septième qui est toujours plus grosse que les autres), les promenades dans les rues en recherchant les maisons typiquement sablaises (elles sont nombreuses) ou sur le remblai le soir quand les musiciens amateurs s’entourent de petites foules attentives. D’ailleurs, j’’ai été très impressionné par un très jeune groupe rock de deux frères adolescents appelés Olosphere. Vers la fin des vacances avant de remonter à Paris, nous faisons un détour au château de Chambord. Je ne l’avais jamais visité et il est bien entendu impressionnant de beauté et de complexité, notamment pour son fameux escalier à double révolution et pour ses toitures extrêmement travaillées. Nous revenons ensuite vers Paris pour une dernière nuit dans la capitale. Je montrais cela dans le dernier épisode de cette petite série en France.

J’ai un rituel lorsque nous sommes en vacances à la maison en France, c’est de fouiller dans les affaires que je n’ai pas amené avec moi au Japon. Il y a une série de dessins d’inspiration manga que je créais souvent le soir en écoutant, adolescent, les émissions de Fun Radio ou en regardant d’un œil et en toile de fond les séries américaines qui passaient en deuxième ou troisième parties de soirée. Tout est rangé dans un classeur dans mon ancienne chambre et le rituel annuel consiste à ouvrir ce classeur, passer en revue rapide ces vieux dessins pour se remémorer ces moments, relire les notes que j’écrivais à l’arrière du papier dessin indiquant le contexte dans lequel je dessinais (la date, la musique que j’écoutais à ce moment, des éléments d’inspiration…). Il y avait toute une histoire entourant chacun de mes dessins et je regrette un peu de ne pas avoir pris le temps d’écrire ce genre de notes quand j’ai commencé il y a quelques années à dessiner mes formes futuristes organiques. Je ne relis bien sûr pas toutes ces notes, mais j’en lis quelques unes au hasard avant de refermer le classeur jusqu’à l’année prochaine. Je ne manque également jamais de regarder la dizaine de numéros du magazine manga de Tonkam, Tsunami, rangés dans un autre petit classeur. Ce magazine était un précurseur du style manga en France, mais il parlait également un peu de musique et de culture nippone. Je dévorais chaque numéro, presque religieusement. J’aime relire quelques articles au hasard, tout comme j’aime feuilleter les quelques art books que je possède comme Intron Depot de Masamune Shirow, un art book sur les séries RG Veda et Tokyo Babylon par Clamp, un autre sur la série animée Iria Zeiram de Masakatsu Katsura. Les art books m’amènent ensuite à regarder quelques uns de mes manga alignés sur une étagère ou rangés dans des boîtes, la série Vidéo Girl Ai du même Katsura, pratiquement tout Masamune Shirow sortis chez Glenat ou ailleurs (Appleseed, Ghost in the Shell, Orion, Dominion, Black Magic), la série Gunm (Battle Angel Alita) par Yukito Kishiro qui m’avait également passionné à l’époque (il faut que je regarde le film par curiosité), Akira de Katsuhiro Otomo ainsi que quelques tomes de Mother Sarah. Il y en a beaucoup d’autres, ainsi que des bandes dessinées européennes. Parfois, j’observe une à une les boîtes de vieux jeux vidéo Nintendo des générations 8bits et 16bits en versions françaises et import japonaises. Les plus belles que je possède sont celles du jeu Prince of Persia en version japonaise Super Famicom, les cartouches NES des deux premiers épisodes de Zelda. Je regarde aussi les quelques CDs musicaux qui me restent encore à ramener au Japon, plutôt des EPs, beaucoup de Pixies, des Live bootleg, des EPs des Breeders également… Tout ceci est mon petit trésor resté en France, et passer une heure ou un peu plus à regarder tout cela me replonge avec une certaine nostalgie plus de 25 ans en arrière. Ensuite, je referme les boîtes, referme le placard et cette porte temporelle jusqu’à l’année prochaine. En fait, je pense que j’apprécie le fait que toutes ces choses ne soient pas immédiatement accessibles, et qu’il faut attendre cette période particulière une fois par an où nous revenons en France, pour me replonger dans cette atmosphère de jeunesse.

l7été(6)

Quelques autres photographies pour compléter cette série française, dans le charmant village de Brantôme dans le Périgord, sur les plages vendéennes des Sables d’Olonne et de retour à Paris avant de reprendre l’avion pour Tokyo. Paris nous a réservé des températures estivales allant jusqu’à 38 degrés, histoire de se remettre en condition pour notre retour vers la fournaise japonaise. Nos belles vacances étaient bien occupées et ont forcément passé beaucoup trop vite.

Photographies extraites des videos des morceaux Boyish et Road Head par Japanese Breakfast, disponibles sur Youtube.

J’écoute intensément en ce moment le dernier album de Japanese Breakfast intitulé Soft sounds from another planet sorti il y a un peu plus d’un an. J’ai toujours été intrigué par ce nom de groupe en me demandant s’il s’agissait d’un group de rock japonais, mais je n’avais pas poussé la curiosité jusqu’à écouter des morceaux du groupe. Jusqu’à maintenant. Derrière ce nom de petit-déjeuner, se cache en fait Michelle Zauner, américaine d’origine coréenne. Je découvre d’abord le morceau Boyish à travers les recommandations aléatoires de YouTube, qui fonctionne tout de même assez bien parfois. Le style un peu rétro du rock de ce morceau n’était pas à première vue fait pour m’attirer, mais je me suis laissé envoûter par cette musique au son spacieux et par l’ambiance de la vidéo se déroulant dans un ball de Prom à l’américaine que j’ai pu voir maintes fois dans des séries ou films américains, quand j’étais adolescent. C’est marrant comme une certaine nostalgie opère en voyant ces images, bien que je ne connaisse pas du tout cette ambiance de ball de fin d’année scolaire. L’ensemble de l’album est en fait assez différent de ce morceau Boyish, dans une approche plus indie rock aux tendances dream pop par moment. Comme je le disais, certains morceaux ont un son spacieux comme le suggère le titre de l’album. Il y a beaucoup de très beaux morceaux dans cet album comme le premier morceau Diving woman ou ceux accompagnés de vidéo comme celle du morceau Road Head avec cet étrange monstre poilu qui secoue de la tête en rythme et qui semble représenter les démons de la chanteuse qu’elle fini par chasser dans un geste destructeur. Mais le morceau qui me donne des frissons en l’écoutant est The body is a Blade. Il s’agit là encore pour moi d’une révélation et je compte bien explorer prochainement son album précèdent Psychopomp.

A noter quand même que je me procure la musique que j’écoute sur Bandcamp plutôt que sur iTunes, ces derniers temps. On ne trouve pas tout sur Bandcamp, et plutôt la musique indépendante, mais c’est environ un tiers moins cher que sur iTunes. Bravo les marges d’Apple.

interlude estival français

Les vacances passent toujours trop vite surtout quand elles sont bien occupées en famille. Cette année, comme à notre habitude, nous avons passé quelques jours à Paris puis en Vendée et en Bretagne. Notre parcours à Paris nous fait passer par l’Arc de Triomphe, l’Opéra Garnier, quelques magasins comme le Printemps où nous déjeunerons sous une coupole de verre. Nous passons également comme tous les ans faire un tour au magasin Colette rue Saint Honoré, qui apparemment fermera ses portes en décembre 2017. A vrai dire, nous y allons toujours par curiosité mais je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais été étonné ou attiré par les objets qui y sont proposés à la vente. Au deuxième étage, on pouvait y voir une Porsche Panamera coupée en quatre. Nous passons souvent devant l’Opéra Garnier mais je ne soupçonnais pas une telle richesse à l’intérieur tout en dorure. A vrai dire, bien que nous avions dans l’idée de ne pas visiter les endroits très fréquentés de Paris comme Le Louvre (qu’on a visité presqu’en entier l’année dernière), on finit quand même par y être attiré. Cette fois-ci, nous entrons à l’intérieur de Notre de Dame de Paris, après une petite file d’attente. Inconsciemment, depuis les divers événements parisiens récents, nous sommes beaucoup plus attentifs à ce que se passe autour de nous.

La deuxième partie des vacances nous amène chez mes parents en Vendée, notamment sur la côte atlantique aux Sables d’Olonne. Ces moments en famille sont bien agréables. Les balades à vélo sur les petits chemins le long de l’océan sont également très agréables, celles à cheval le sont beaucoup moins cette année, surtout quand des chiens viennent effrayer les chevaux qui se cabrent. Mari a fait les frais de deux chutes de cheval pendant une même balade, pour cette même raison, direction ensuite les urgences. Nous ne reviendrons pour sûr plus dans ce centre équestre qui s’avère être mal tenu. Ca n’a pourtant pas gâché nos vacances, ça aurait été dommage. Sur la plage des Sables d’Olonne, Zoa et moi nous mettons sérieusement à la construction d’édifices, de châteaux, de routes et de tunnels, tout un urbanisme éphémère qui sera tôt ou tard envahi par la marée montante. On attendra jusqu’à 7h30 du soir, mais les eaux montantes n’auront pas raison de nos constructions cette fois-ci.

La troisième partie du séjour nous amène en Bretagne, à Saint Malo tout d’abord. Je ne connaissais pas du tout cette ville fortifiée. Saint Malo est une ville particulière faite de pierre de granit gris. Une couleur très sobre, mais les rues de la ville sont très fleuries et animées, ce qui compense. Nous coucherons le soir dans une chambre d’hôte du petit village très charmant de Mont-Dol. Du haut du Mont, on en aperçoit un autre, le Mont Saint Michel que nous visiterons le jour suivant. L’approche du Mont Saint Michel est magnifique et majestueuse depuis le pont routier. L’abbaye en haut du mont est un mélange gothique et roman. On se demande comment elle a pu être construite sur ces hauteurs. Heureusement qu’il y avait des bâtisseurs un peu fous à ces époques pour nous laisser aujourd’hui un tel spectacle. Les rues étroites qui mènent à l’entrée de l’abbaye sont étroites et encombrées de magasins de souvenirs et de restaurants, mais le parcours reste praticable et agréable. Nous traverserons les pièces plutôt austères de l’abbaye jusqu’à la terrasse qui me donne le vertige. J’essaie de m’imaginer la vie des moines dans cette abbaye, mais la vie devait y être dure. Me reviennent en tête les images du Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud. Je le regarderais à mon retour à Tokyo.

midnight is where the day begins

IMG_8127m

IMG_8124m

IMG_8106m

IMG_8213m

IMG_8223m

IMG_8269m

IMG_8273m

J’écris ces quelques lignes de retour à Tokyo alors que les vacances en France paraissent déjà bien lointaines. Pour lutter contre la chaleur et la pluie des typhons en ce moment, ici, je me réfugie encore un peu un observant quelques photographies de Paris, des Sables d’Olonne au bord de l’Atlantique, et quelque part dans la campagne vendéenne. Zoa a apprécié ce voyage comme tous les ans et veut y retourner très vite. Nous sommes allés au musée du Louvres cette année pour lui faire découvrir. Je n’y étais pas allé depuis très longtemps également. A Paris, la ville est très ordonnée mais les rues sont sales. A Tokyo, les rues sont propres mais la ville est désordonnée. Chacune y trouve sont équilibre, on dirait. Aux Sables d’Olonne, on apprécie tout autant les plages encombrées que celles plus calmes de la côte sauvage. Sur les plages encombrées, on y construit ensemble, père et fils, une architecture de sable qui combat les éléments. L’océan aura toujours raison, mais on était bien décidé à faire de notre mur de sable, une muraille infranchissable. Le décalage horaire a été difficile cette année d’où le titre en décalage du temps.