soleil couchant sur le temple

Ces quelques photographies datent du début du mois de Janvier et je n’avais pas réussi à les placer dans un billet jusqu’à maintenant. Au tout début de l’année, nous sommes allés au temple Ikegami Honmonji (池上本門寺) situé dans l’arrondissement d’Ōta. Ce complexe est gigantesque. Perché sur une colline, on approche le temple principal par un grand escalier de pierre qui semble avoir bien vécu. La pagode de cinq étages se trouve dans un grand cimetière couvrant une bonne partie de l’enceinte du temple. Le soleil commençait déjà à se coucher à notre passage ce qui m’a donné l’envie de jouer avec cette lumière solaire en contre jour.

Les visiteurs attentifs ont certainement déjà remarqué des petits changements dans l’entête du blog, avec un nouveau titrage en japonais. J’ai enlevé quelques liens vers des pages statiques du site et les liens vers Twitter, Instagram et les autres réseaux sociaux. Ces changements sont destinés à alléger un peu le design de l’entête, mais rien n’est définitif. Je cherche un moyen de garder ces liens quelque part sur le blog sans alourdir le design et j’ai donc créé une nouvelle page spécifique regroupant les liens vers les réseaux sociaux et peut-être vers d’autres pages statiques du blog. J’ai fait quelques tentatives de changements de thème du blog, mais je n’ai rien trouvé pour l’instant qui rivalise avec la simplicité du thème actuel. Il s’agit du thème que j’ai gardé le plus longtemps depuis les débuts de ce blog et je ressens de plus l’envie de faire des changements. Le blog aura officiellement 20 ans dans quelques mois et ça fait 24 ans que j’habite à Tokyo depuis cette semaine (mais j’étais très jeune quand je suis arrivé à Tokyo et démarré ce blog).

Continuons avec une petite playlist de nouveaux morceaux d’artistes que je suis depuis quelques temps et dont je ne manque pas d’écouter les nouveaux morceaux. Je commence par Miyuna (みゆな) qui vient juste de sortir le 1er Février 2023 un nouveau très beau single intitulé Yume demo (夢でも). Je le connaissais en fait déjà car elle l’avait interprété en avant-première lors du concert au Shibuya Club Quattro auquel j’avais assisté. Ce morceau est le thème du film Shōjo ha Sotsugyō shinai (少女は卒業しない) de Shun Nakagawa (中川駿) qui sortira le 23 Février 2023 au cinéma. Il se dégage une certaine mélancolie de ce morceau démarrant calmement sur quelques notes de guitare acoustique puis par la voix de Miyuna qu’on a beaucoup de plaisir de retrouver. Le morceau s’engage ensuite vers des terrains plus rock lorsque les guitares se réveillent jusqu’à l’assez long solo de guitare de Shūta Nishida (西田修大). Miyuna écrit les paroles et compose la musique de ce morceau, entourée de musiciens différents de ceux des concerts de Shibuya et d’Osaka à la fin de l’année dernière. J’aime beaucoup la manière dont ce morceau monte en intensité, la voix de Miyuna permettant ces pointes d’émotion. Ce morceau prouve encore une fois tout le bien que je pense de la musique de Miyuna. Elle le présentait sur un Instalive d’une demi-heure le Vendredi 3 Février à 19h30, tout en annonçant une tournée nationale de 7 dates qui ne passe bizarrement pas par Tokyo, mais juste à côté à Saitama et Kanagawa. Il s’agit d’une tournée en version acoustique qui sera accompagnée d’un mini-album également acoustique de quelques titres et d’un DVD reprenant une sélection de morceaux de sa dernière tournée Guidance.

Le morceau suivant de ma playlist s’intitule melt into YOU sur le EP Time Leap de Chiaki Satō (佐藤千亜妃) sorti le 25 Janvier 2023. La grande surprise de ce morceau est que Chiaki l’interprète avec la compositrice et interprète a子 que j’aime beaucoup et dont je parle très souvent sur ces pages. On est loin sur ce EP et ce morceau des atmosphères rock indé de Kinoko Teikoku, car Chiaki Satō évolue dans des ambiances beaucoup plus pop sur ses projets en solo. L’ambiance y est extrêmement tranquille (’chill’ pour les anglophones), assez proche des morceaux que pourrait composer a子. C’est un vrai plaisir de les écouter chanter ensemble sur un morceau. Je me demande bien ce qui les a réuni, peut-être le fait qu’elles soient toutes les deux fans de Sheena Ringo. Chiaki Satō apprécie en fait la musique de a子 au point de la citer dans l’émission musicale du dimanche soir KanJam (関ジャム), à laquelle elle était une nouvelle fois invitée. Les deux dernières émissions du 22 et du 29 Janvier 2023 demandaient à trois musiciens professionnels de donner chacun une liste des dix morceaux préférés de l’année dernière. Chiaki Satō était donc l’une des invitées avec, entre autres, Junji Ishiwatari (いしわたり淳治), autrefois guitariste du groupe Supercar. Dans sa liste de morceaux préférés, Chiaki Satō mentionne a子 en neuvième position avec son morceau Sun (太陽) sur lequel intervient Neko Saito (斎藤ネコ) au violon. Espérons que ça puisse la faire un peu plus connaître du grand public, car elle le mérite franchement. Une curiosité du EP Time Leap est le premier morceau intitulé Time Machine qui utilise un sample immédiatement reconnaissable d’Automatic du premier album d’Utada Hikaru. Je trouve même que certains tons de voix de Chiaki Satō sur ce morceau ressemblent à ceux d’Utada Hikaru. C’est certainement volontaire et me replonge encore une fois vers une certaine nostalgie de l’insouciance d’il y a 24 ans.

Dans la liste des meilleurs morceaux de l’année 2022 sélectionnées par les trois musiciens professionnels pour l’émission KanJam, on retrouve trois fois le morceau Edison de Wednesday Campanella (水曜日のカンパネラ). Utaha (詩羽) est de plus en plus présente dans les médias depuis le succès de ce morceau, un peu en retard de phase par rapport à sa sortie. Ce regain d’intérêt pour Edison serait dû à un succès soudain sur la plateforme TikTok. Apprécier la musique limitée à quelques secondes sur TikTok me dépasse complètement et m’inquiète même un peu. Mais Wednesday Campanella avec Utaha mérite grandement ce retour de reconnaissance, après le départ de Kom_I qui paraît désormais bien lointain et même d’une tout autre époque. Le nouveau single du groupe s’intitule Akazukin (赤ずきん, le petit chaperon rouge). Utaha y est à la limite entre le chant et le parlé. La composition musicale electro d’Hidefumi Kenmochi (ケンモチヒデフミ) ne nous étonne plus beaucoup mais reste efficace et accrocheuse. Utaha est encore une fois très convaincante dans son phrasé rapide plein de naturel.

Et pour terminer cette petite sélection, je retrouve le son et la voix très particulière d’Aya Gloomy sur son nouvel EP de deux titres SHIRO KURO sorti le 24 Janvier 2023 sur un label indépendant. J’écoute surtout le morceau KURO qui ne dépareille pas de l’univers flottant que l’on connaît de la compositrice et interprète. Il y a toujours cet univers teinté de mystère irréel qui me fait à chaque fois me demander si elle n’est pas réellement une extra-terrestre. Elle crée clairement une musique très personnelle et différente des tendances actuelles, pour notre plus grand plaisir. C’est par contre un peu dommage que le EP soit aussi court. J’aimerais beaucoup qu’elle s’engage sur des morceaux plus longs où on aurait assez de temps pour s’évader avec sa musique et sa voix sur des planètes lointaines.

la fille de l’as de pique

#6: card fight. Shibuya.

#7: color dots. Yanaka & Hiroo.

#8: music life. Shibuya Tower Records.

#9: no way. Shibuya.

#10: window walls. Nihonbashi & Aoyama.

Quelques unes des photographies de ce billet sont clairement inspirées par les séries que j’ai pu voir récemment sur NetFlix et dont je parlais déjà dans un billet précédent, à savoir la deuxième saison d’Alice in Borderland (今際の国のアリス) et First Love (初恋). Le magasin de disques Tower Records de Shibuya fait directement la correspondance entre ce drama First Love et le premier album d’Utaka Hikaru en montrant une photo d’elle prise à cette époque là. Cet album sorti le 28 Avril 1999 est un des premiers albums que j’ai pu acheté au Japon après mon arrivée à Tokyo en Février 1999. Le morceau Automatic passait beaucoup dans les clubs et boîtes de nuit tokyoïtes où on allait pratiquement tous les week-ends jusqu’à très tôt le matin. Cette époque me parait bien lointaine (et bien heureusement dirais-je).

On trouve des stickers comme celui de la première photo du dyptique #9, avec une écolière faisant un signe du doigt en disant « Dame yo, Zettai » (ダメよ。ゼッタイ。) un peu partout dans les rues. L’auteur est le mystérieux Tokyo Fūki Committee (東京風紀委員会), le comité de morale publique de Tokyo (j’aime bien ce nom car il me rappelle celui que je donne pour mes histoires de Tokyo parallèle). Enfin, l’auteur ne doit pas être aussi mystérieux que cela car il donnait sa première exposition solo dans la galerie d’art Night Out Gallery à Jingumae du 16 au 25 Décembre 2022. J’aurais voulu voir cette exposition intitulée Activity Report, car je rencontre souvent ses autocollants dans les rues de Shibuya venant à chaque fois ponctuer mon parcours. Je m’y suis malheureusement pris trop tard. Depuis que j’ai vu celle de Wataboku, j’ai de plus en plus envie d’aller voir ce genre d’exposition d’illustrateurs ou illustratrices. Les galeries sont nombreuses à Tokyo et je m’y arrête assez régulièrement sans forcément prendre de photos et les montrer à chaque fois sur ce blog. La prochaine exposition était celle de Nakaki Pantz et j’y reviendrais prochainement. J’ai toujours aimé prendre en photo les stickers aperçus dans les rues, et je me dis que ce domaine de l’art graphique urbain pourrait être une direction que je privilégie sur ce blog.

La photo ci-dessus montre les cadeaux de Noël que je me suis fait à moi-même: le dernier album de Tricot intitulé Fudeki sorti en Décembre 2022 et l’album de Miyuna (みゆな), Guidance, dont j’ai déjà beaucoup parlé. J’avais en fait déjà acheté les morceaux de cet album en digital lorsque j’avais découvert l’album. Je n’ai pas vraiment l’habitude d’acheter la musique en double mais j’ai fait une exception pour Guidance car il s’agit pour moi d’un album important et emblématique. Il y a le fait que j’ai été la voir en concert, mais j’ai également acheté le format physique de l’album car une version contient un Blu-ray d’un concert qu’elle a donné sans public, crise sanitaire oblige. Ce concert en studio intitulé Delete -> Saikai (Delete -> 再開, Effacer puis Reprendre) du 24 Novembre 2021 se compose de 10 morceaux et de quelques passages où Miyuna prend la parole. On y trouve quelques morceaux de l’album Guidance, comme Kijitsu (奇術) disponible en vidéo sur YouTube, et d’autres de ses précédents EPs. La formation qui l’accompagne est la même que celle du concert au Shibuya Club Quattro que j’ai été voir, avec donc une approche rock de live house. Ça reste tout de même beaucoup plus sage que le concert de Shibuya. Miyuna ne s’écroule pas au sol sur scène sur un morceau, et il n’y a pas de solo extensif de guitare, mais il n’y a rien de très étonnant à cela vu que ce live se déroulait en studio. La performance n’en est pas moins excellente et le live vaut le détour ne serait ce que pour pouvoir écouter ces morceaux dans des versions légèrement différentes. La petite surprise de ce live pour moi était de voir Miyuna jouer de la guitare électrique, car on a plutôt l’habitude de la voir jouer de la guitare acoustique. Elle jouait également de la guitare acoustique lors de ce concert, mais elle avait en mains une guitare électrique Gibson SG rouge sur deux morceaux. Sa guitare acoustique est également une Gibson. Ce choix de guitare électrique me parle beaucoup car j’avais autrefois exactement la même Gibson SG mais de couleur noire. J’aimais beaucoup cette guitare qui a malheureusement subi un choc fatal et que j’ai dû revendre avec l’ampli Marshall qui va avec. Mais je ne jouais aucun air connu comme j’aimais à le dire pour exprimer le fait que je ne savais pas en jouer. J’appréciais seulement expérimenter des sons, ce qui m’apportait déjà une certaine satisfaction.

Je suis content d’entendre Miyuna à la radio ces derniers temps, en particulier sur J-Wave. Je pense qu’il doit avoir un lien avec sa participation au festival Tokyo Guitar Jamboree 2023, qui aura lieu en Mars 2023 au Ryōgoku Kokugikan (両国国技館), car il est organisé par J-Wave. Dans la liste des musiciens invités au festival, il y en a plusieurs qui sont très reconnus, comme par exemple Tortoise Matsumoto (トータス松本). C’est une très bonne chose car ça peut lui permettre de gagner en reconnaissance. Comme Miyuna a 20 ans (depuis Juin l’année dernière), elle était invitée à une émission spéciale animée par Shishido Kavka (シシド・カフカ) et sponsorisée par Sapporo Beer sur le passage à l’âge adulte. Cette émission intitulée At age 20, the beginning se composait notamment d’une partie où trois compositeurs, interprètes et rappeur de 20 ans se retrouvaient ensemble à l’antenne pour parler de leur inspiration et de comment ils et elle voient leurs futurs. Au côté de Miyuna, il y avait le compositeur et interprète Sōshi Sakiyama (崎山蒼志) et le rappeur Sanari (さなり). Je ne les connaissais pas mais ils étaient plutôt réservés à l’antenne par rapport à Miyuna qui était plutôt à l’aise pour assurer la conversation, bien qu’elle n’était pas animatrice attitrée de cette section. Je me suis tout de suite dit en écoutant cette émission que J-Wave devrait lui donner un segment radio hebdomadaire même temporaire (comme une de ses ainées sur une autre radio il y a 25 ans). Ça me plairait bien de l’écouter régulièrement. Elle avait aussi été invitée sur J-Wave dans une autre émission de Décembre l’année dernière pour parler cinéma (et pas de musique bizarrement). L’émission abordait le film Avatar: the way of water, å l’occasion d’une journée spéciale sur J-Wave. J’avais bien l’intention de voir ce film, ce que j’ai fait pendant mes congés de la première semaine de Janvier. Bien que l’histoire ne soit pas particulièrement intelligente, le monde que l’on a devant les yeux pendant un peu plus de 3 heures est vraiment merveilleux. Je suis allé le voir tôt le matin dans une salle de cinéma de Shibuya et sortir de la salle à la fin du film pour retrouver l’ambiance urbaine de Shibuya m’a fait un drôle d’effet. C’est comme si j’avais également voyager dans les forêts et les mers de Pandora pendant plusieurs jours voire semaines. Miyuna comparait ce film à ses propres concerts où la rémanence (余韻) des images et des impressions reste forte même après plusieurs jours. Elle le disait de son concert à Shibuya et j’ai l’impression qu’elle accorde beaucoup d’importance à cette sensation de rémanence. J’aime beaucoup cette idée là, surtout à notre époque où tout doit passer vite sans trop réfléchir. Cette idée de rémanence m’est également venu en tête lors de notre séjour récent près du Mont Fuji. J’ai regardé pendant longtemps le Mont Fuji au levé du soleil en pensant au fait que ces images pourrait persister avec moi dans mon inconscient.

Le deuxième cadeau de Noël que je me suis fait était le dernier album de Tricot intitulé Fudeki (不出来) qui veut dire le contraire de Jōdeki (上出来) signifiant “excellent”. Jōdeki était leur album précédent sorti en 2021. J’avais en fait quelques interrogations sur ce nouvel album avant de l’écouter vu le nom choisi. J’avais aussi quelques craintes sur la direction que prendrait ce nouvel album car Tricot est maintenant sous la grande agence Horipro (après avoir reçu un gros chèque) alors que le groupe était indépendant jusqu’à maintenant. Mais mes craintes se sont vite estompées dès la première écoute car Tricot a conservé cet aspect rock indépendant qui est sa marque de fabrique et qui est même renforcé sur ce dernier album par rapport au précédent. Les singles sortis avant l’album, #Achoi (#アチョイ), End roll ni Maniau youni (エンドロールに間に合うように) et Aquarium (アクアリウム) ne sont pas spécialement les morceaux que je préfère de l’album. J’aime en fait beaucoup les morceaux qui se trouvent entre ces singles comme Android (アンドロイド), Kujira (鯨), OOOL, Jōdan kentei (冗談検定) et Crumb. Ces morceaux ne cherchent pas à être des singles et on pourrait même dire qu’ils ont le calibre de B-side, mais ils ressemblent à ces B-side qui sont meilleurs que les singles qu’ils accompagnent. C’est peut être là le sens de Fudeki, quelque chose d’imparfait mais qui a une grande force d’attraction. Et personnellement, je tombe dedans les deux pieds joints. Il y a toujours cette pointe d’originalité et d’humour dans le chant d’Ikkyu qui m’attire beaucoup, et la partiction musicale est toujours irréprochable. Du coup, j’ai très hâte de les voir pour la deuxième fois pour leur tournée 2023 appelée Zang-Neng (qui je pense est dérivée du mot zannen qui veut dire “dommage”). Pour Tokyo, ça se passera au LIQUIDROOM à Ebisu, une salle que je ne connais bien que je suis passé des centaines de fois devant. J’imagine que cette tournée privilégiera ces nouveaux morceaux, et par rapport au premier concert auquel j’ai assisté de Tricot, j’aurais cette fois-ci l’avantage de bien connaître toute leur discographie.

ヴァントロワ

Démarrons ce premier billet de l’année en souhaitant à toutes et à tous une très bonne et heureuse année 2023. Ça pourrait devenir une habitude de démarrer l’année avec quelques photos d’Enoshima, car nous y allons régulièrement à la toute fin de l’année pour profiter des dernières lumières sur le Mont Fuji. Il avait pourtant préféré cette fois-ci se cacher dernière un épais voile de nuages. Nous profiterons tout de même du soleil couchant sur l’océan pacifique tout en dégustant une pizza aux petits poissons shirasu dans un des restaurants sur les hauteurs d’Enoshima. On profitera également de la foule venue visiter l’île. Je n’utilise ces derniers temps que mon petit objectif fixe 40mm, et j’aime par conséquent prendre des photos plongées dans la foule comme sur les première et cinquième photographies. Ces photos à Enoshima datent du 30 Décembre tandis que les deux dernières ont été prises le 31 Décembre à Daikanyama et à Ebisu pour une dernière marche de l’année avant de se préparer pour le réveillon.

J’ai l’impression que la soirée du 31 Décembre 2022 a passé très vite en regardant comme tous les ans l’émission Kōhaku Uta Gassen (紅白歌合戦) sur NHK, peut-être parce qu’il n’y avait pas de points très marquants cette année. J’avais déjà vu les artistes qui m’intéressaient (King Gnu, Ado, Aimer…) dans d’autres émissions télévisées de fin d’année interpréter les mêmes morceaux qu’à Kōhaku donc l’effet de surprise était grandement atténué. Mon principal intérêt était de voir Vaundy sur scène en solo puis en groupe avec Aimer, Ikura de Yoasobi et Milet pour le morceau Omokage (おもかげ). J’ai beaucoup aimé la dynamique de leur interprétation groupée sur scène, et on avait vraiment l’impression qu’il et elles appréciaient pleinement le moment. Il faut dire que c’est un sacré quatuor et l’apport de la voix de Vaundy par rapport à la version originale de The First Take est un vrai plus. Ça m’a même donné envie d’aller voir Vaundy en live. J’ai aussi beaucoup aimé le morceau de Fujii Kaze (藤井風) intitulé Shinu no ga ii wa (死ぬのがいいわ) qui me disait vaguement quelque chose sans le connaître vraiment. Ce morceau n’est pourtant pas tiré de son dernier album, donc le choix pour Kōhaku me paraît étonnant. Il y avait quelques curiosités comme le super-groupe rock auto-proclamé The Last Rockstars composé de Yoshiki de X Japan, Miyavi, Hyde de L’Arc~en~Ciel et Sugizo de Luna Sea (et X Japan ces dernières années). Contrairement au quatuor mentionné ci-dessus, leur interprétation démontrait qu’on peut regrouper les plus grandes stars et pourtant créer une musique et interprétation insipide. En comparaison, le rock band old-school de Keisuke Kuwata (桑田佳祐) avec Motoharu Sano (佐野 元春), Masanori Sera (世良公則), Hisato Takenaka (竹中 尚人, aka Char) et Goro Noguchi (野口 五郎) était plus intéressant à regarder et écouter. Ce super-groupe temporaire que seul Kōhaku est en mesure de créer était accompagné par Yuko Hara (原 由子, épouse de Kuwata et clavier de Southern All Stars), Kohei Otomo (大友 康平) et Hama Okamoto (ハマ・オカモト, bassiste du groupe Okamoto’s). Je n’ai réalisé que récemment que Hama Okamoto, de son vrai nom Ikumi Hamada, est le fils du comédien Masatoshi Hamada du duo Downtown. Une autre curiosité était de voir Shinohara Ryōko (篠原涼子) sur scène (avec Tetsuya Komuro au piano) car j’avais oublié qu’elle chantait. On se demandait un peu la raison de sa présence soudaine, mais Kōhaku invite régulièrement des célébrités lors des années anniversaire de leur carrière musicale. C’était le cas de Shizuka Kudo (工藤静香) au chant accompagnée de sa fille Cocomi à la flute, mais cette musique là ne m’intéresse pas du tout. Et il y a des groupes ou artistes dont je ne suis particulièrement fan mais que j’aime voir sur scène comme Ryokuōshoku Shakai (緑黄色社会) dont c’était la première apparition à Kōhaku. J’aime beaucoup la voix de Haruko Nagaya, tout comme celle d’Aimyon (あいみょん) qui est habituée de toutes les émissions musicales de fin d’année. Elle chante cette fois-ci un morceau de son nouvel album et un plus ancien qui m’intéresse plus: Kimi ha Rock wo Kikanai (君はロックを聴かない). Comme l’année dernière, Yō Ōizumi (大泉洋) présentait l’émission, accompagné cette fois-ci de Kanna Hashimoto (橋本環奈) remplaçant Haruna Kawaguchi (川口春奈) qui présentait l’année dernière. Comme d’habitude, Yō Ōizumi en fait trop en imitant sans cesse le « Bravo » du footballer Nagatomo. Kanna Hashimoto m’agace aussi toujours un peu car elle n’a jamais le tract et je préfère quand on ressent l’esprit un peu solennelle que peut prendre cette émission. La comédie est bien présente mais par petites doses avec Akiyama qui me fait à chaque fois rire rien qu’en le voyant, cette fois-ci prenant les traits d’un faux producteur et d’un jeune supporteur un brin émotif. Et lorsqu’on approche du final, on attend toujours MISIA qui fait à chaque fois sensation avec ses robes volumineuses. Cette fois-ci, sa robe était rouge et MISIA portait des longues oreilles de lapin du plus bel effet. Sheena Ringo ou Tokyo Jihen n’étant pas présents cette année, l’émission ne m’a que moyennement intéressé dans son ensemble.

La courte émission qui suit sur NHK, Yuku Toshi Kuru Toshi (ゆく年くる年), juste avant les douze coups de minuit, avait la particularité d’être présentée depuis le grand sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu à Kamakura. Ce sanctuaire a une valeur toute particulière pour nous car nous nous y sommes mariés il y a presque 20 ans. Nous n’y sommes par contre pas retournés depuis quelques années, et voir ces images sur NHK m’a vraiment donné envie d’y aller bientôt. Un jour peut être, il sera enregistré au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je sais que la demande est faite régulièrement pour le classer mais ça n’a pas encore été réalisé. Minuit annonce un passage au sanctuaire d’Hikawa. Un verre d’amazake et de shiruko nous y attendent. J’aime ce moment passé dans le froid à boire cette boisson qui nous réchauffe un peu. Les soirées du premier de l’an sont toujours très programmées, mais nous n’allons à Hikawa que depuis peu. La première visite au sanctuaire le lendemain matin pour le hatsumode se passe plutôt au sanctuaire Konnō Hachimangu (金王八幡宮) de Shibuya (où se trouvait autrefois le château). Le premier jour de l’année, je me pose toujours la question du premier morceau que je vais écouter. C’est une reflexion un peu vaine car ne conditionne rien du tout pour le reste de l’année, mais je ne sais pour quelle raison j’y accorde une certaine importance. Je commence donc avec le dernier morceau de Miyuna, Aiai dana (愛愛だな), qui doit être le plus pop qu’elle ait créé jusqu’à maintenant et c’est un morceau qui me met immédiatement de bonne humeur.

Ces derniers jours, j’écoute quelques morceaux de Capsule sur leur dernier album Metro Pulse sorti le 14 Décembre 2022: Virtual Freedom, Give me a ride et Start. J’avais déjà parlé de deux autres morceaux sortis précédemment en single, Hikari no Disco et Future Wave. Les trois nouveaux morceaux que j’écoute maintenant sont tout à fait dans le même esprit électronique rétro-futuriste. A défaut d’être nuancée, la musique de Yasutaka Nakata sur ces morceaux est terriblement efficace, avec une atmosphère assez similaire à ce qu’il a pu composer pour Ado sur Shinjidai, son single au succès énorme. Toshiko Koshijima n’a pas tout à fait les mêmes capacités vocales qu’Ado, mais sa voix constitue à part entière l’empreinte musicale de Capsule. Parfois j’ai du mal à me rappeler que Koshijima et Nakata sont des personnes humaines et pas des représentations androïdes. La couverture du nouvel album les montrant en personnages fait de polygones des années 90 aide à brouiller un peu plus les pistes. Je n’avais jusque là pas d’intérêt particulier pour Capsule à part quelques morceaux passés comme Jumper sur l’album More! More! More! (2008) ou Sugarless Girl sur l’album du même nom (2007) qui m’avaient pourtant beaucoup plu à l’époque.

Une émission musicale du soir sur NHK attire mon attention car elle interview le groupe rock japonais Ellegarden que je connais de nom depuis longtemps, sans n’avoir jamais eu l’intention d’écouter. Ils viennent de sortir un nouvel album intitulé The End of Yesterday le 21 Décembre 2022, après un long hiatus. Le premier morceau de l’album Mountain Top passe dans l’émission et ce son rock me ramène soudainement 30 années en arrière me rappelant le rock FM américain très populaire dans les années 90, comme Blink-182 sur lequel Ellegarden aurait entre autres modelé son identité sonore. A part Weezer, je n’étais pas à cette époque particulièrement amateur de rock californien et je préférais le Nord de la côte Ouest américaine du côté de Seattle. Mais pour reprendre une phrase du paragraphe ci-dessus qui s’applique également très bien à Ellegarden: à défaut d’être nuancée, la musique de Ellegarden est terriblement efficace. Et écouter ce morceau Mountain Top me rajeunit de quelques décennies, donc je suis preneur. Comme le chanteur Takeshi Hosomi chante parfaitement en anglais, on a un peu de mal à imaginer qu’ils ne proviennent pas des plages ensoleillées californiennes, mais plutôt de celles de Chiba. Et pour continuer un peu, j’écoute également Strawberry Margarita qui enfonce un peu plus le clou dans l’esprit teenage rock, jusque dans la légèreté des paroles. Mais, ça reste un sacré plaisir quasiment impulsif d’écouter ces deux morceaux.

Pour revenir vers des sons plus electro-jazzy, on me conseille dans les commentaires d’un billet précédent de revenir vers Kiki vivi lily que j’avais découvert par son morceau New Day (feat. Sweet William) sur son album Tasty sorti en 2021. J’écoute deux morceaux Blue in Green et Pink Jewelry Dream d’un album intitulé Over the rainbow qui est une collaboration de Kiki vivi lily avec Sukisha (aka Hiroyuki Ikezawa). Sur ces morceaux, j’aime beaucoup la manière dont l’ambiance musicale vient s’installer tranquillement sans forcer, notamment dans les répétitions sur Blue in Green. La voix légèrement voilée de Kiki vivi lily a quelque chose d’un peu nonchalant qui vient joliment contraster avec la rythmique apportée par Sukisha. Cette association fonctionne très bien, notamment sur le refrain de Pink Jewelry Dream.

Pour continuer avec mes écoutes musicales, je fais volontairement une faute de quart (c’est de saison même si je n’ai pas skié depuis longtemps) en écoutant deux morceaux de Tommy february6 qui finissent par me fasciner. Tommy february6 est un projet solo de Tomoko Kawase (Tommy étant son surnom), chanteuse du groupe The Brilliant Green qui avait connu son heure de gloire à la fin des années 90 et au début 2000. Si mes souvenirs sont bons, j’avais même acheté le CD de leur album Terra 2001 sorti en 1999 mais je pense bien l’avoir revendu. J’ai un très clair souvenir du premier single de Tommy february6, Everyday at the bus stop, librement inspiré de pop américaine volontairement kitsch. Ce morceau passait souvent sur Space Shower TV en 2001, et comme je ne regardais pratiquement que cette chaine à cette période là, j’avais fini par être entrainé de force dans cette musique entêtante (en traînant des pieds mais en tendant l’oreille). Les hasards de Twitter me font écouter un autre morceau de Tommy february6 intitulé je t’aime ★ je t’aime, sorti le 6 février 2003 (le jour de son anniversaire donc). Le kitsch est toujours omniprésent mais me rappelle maintenant plutôt la variété française des années 80 (mais je n’arrive pas à savoir quoi, juste une vague impression). Je n’aurais certainement pas dû écouter cette chanson une première fois car je ne peux m’empêcher de la réécouter. Ça veut peut être dire que le morceau est réussi?

Et pour terminer ces découvertes de fin et de début d’année, je reviens vers le groupe rock indé japonais For Tracy Hyde qui vient également de sortir un nouvel album le 14 Décembre 2022. Son titre est Hotel Insomnia et l’album est composé de 13 morceaux. Je n’en écoute que trois pour le moment, qui doivent correspondre aux singles car des vidéos sont disponibles sur YouTube: Friends, Milkshake et Subway Station Revelation. Le style Dream Pop riche en distorsions de guitares ne diffèrent pas de ce qu’on pouvait connaître du groupe sur ses précédents albums et c’est une très bonne chose. For Tracy Hyde est pour moi une des valeurs sûres du rock indé japonais, à défaut d’apporter des sons originaux à la scène rock japonaise. Un morceau comme Friends en est un très bon exemple, très bien construit et fluide. Je me souviens avoir eu un peu de mal à apprécier la voix d’Eureka sur les premiers albums, mais je n’ai pas du tout cette impression sur ces quelques morceaux, au point où elle devient la véritable marque stylistique du groupe au delà même des compositions shoegaze toujours impeccables d’Azusa Suga. Friends prend des accents plutôt pop tandis que Milkshake est beaucoup plus proche du shoegaze. Chaque album de For Tracy Hyde me rappelle que le rock est toujours très présent au Japon, ce qui n’est pas pour me déplaire. Mais alors que j’écris ces quelques lignes, on apprend par le compte Twitter du groupe que cet album sera le dernier et que For Tracy Hyde se séparera après tout juste 10 ans d’existence, à l’issue d’un dernier concert en Mars 2023 dans une salle de Shibuya. C’est bien dommage d’apprendre cet arrêt d’activité du groupe et la raison exacte n’est pas donnée. J’imagine qu’Azusa Suga continuera ses autres projets menés en parallèle de For Tracy Hyde, à savoir son autre groupe AprilBlue et ses contributions de morceaux au groupe d’idoles alternatives RAY. Ce sont deux formations que j’ai déjà évoqué plusieurs fois sur Made in Tokyo. Mais continuons un peu plus la découverte de ce nouvel album avec le premier morceau Undulate et le troisième Kodiak qui sont particulièrement intéressants. A suivre mais ces cinq morceaux sont en tout cas excellents, certainement les meilleurs du groupe.

ほら進め、前へ進め

Ce bâtiment couvert d’un treillis de bois se trouve sur le campus de l’Université Sophia (上智大学) à Yotsuya, mais il est accessible depuis la rue. Il s’agit du bâtiment numéro 15 de l’université (上智大学15号館) et il a été conçu par Sumitomo Ringyō (住友林業). Les formes de croix qui se répètent nous rappellent que cette université est chrétienne. A part cette façade extérieure remarquable, la structure de ce petit bâtiment construit en bois semble beaucoup plus classique. Il a ouvert cette année avec des salles d’étude aux étages et il doit y avoir un café ouvert au public au rez-de-chaussée. Je ne suis pas sûr qu’il soit déjà ouvert, car le site internet de l’école annonçait une ouverture à l’automne. Après avoir fait un tour rapide du bâtiment, je me suis rendu compte qu’il se trouvait à Kioichō, d’où l’envie d’aller voir ensuite le Kioi Seidō se trouvant dans le même quartier. Je ne sais pour quelle raison j’ai toujours du mal à réaliser que Yotsuya est aussi proche d’Akasaka.

Depuis les étages du centre commercial Ariake Garden, deux centres olympiques se détachent du commun des buildings. On remarque tout de suite les formes affûtées et le bois du centre gymnastique d’Ariake conçu par Nikken Sekkei. Sur la droite, l’autre centre olympique Ariake Arena, conçu par Kume Sekkei, à des formes et une couleur plus discrètes. J’avais été les voir de près l’année dernière mais on ne pouvait pas accéder à la base de ces deux bâtiments. Ces centres sportifs avaient tous les deux été utilisés pour les Jeux Olympiques de Tokyo l’été dernier. Ces jeux qui nous avaient passionné pendant leur déroulement me paraissent maintenant bien lointains, certainement car l’entrée de ces lieux nous était interdit à cette époque. Avec le recul, c’est comme si ils n’avaient pas vraiment eu lieu, comme une vaste illusion collective.

La vallée de Todoroki (等々力渓谷) est pourtant inscrite dans les guides sur Tokyo, mais je n’y suis allé que récemment. Elle se trouve dans l’arrondissement de Setagaya au milieu de quartiers résidentiels denses, s’étendant sur une longueur d’environ 1km. On accède à cette petite vallée depuis la station de Todoroki. Il faut marcher quelques dizaines de mètres pour trouver l’entrée du parc au pied d’un pont rouge appelé Golf Bridge car il desservait autrefois un terrain de golf. Un escalier nous donne accès au creux de la vallée entourée de végétation. On longe la fine rivière Yazawa, qui plonge plus tard dans la rivière Tama, en parcourant un chemin étroit. On se croit soudainement très éloigné de la ville, sauf à l’endroit où la vallée passe dessous la grande avenue périphérique Kanpachi. On sort de la vallée au niveau du temple Todoroki Fudōson (等々力不動尊). L’endroit est paisible. Quelques enfants y étaient habillés de kimonos pour la cérémonie des 7-5-3 ans (七五三). Après ce passage impromptu dans la nature, on retourne rapidement vers la réalité urbaine. Direction Jiyūgaoka que j’ai déjà montré dans le billet précédent.

Avant d’aller voir son concert à Shibuya le 15 Novembre 2022 , je suis parti à la découverte des mini-albums de Miyuna (みゆな) sortis avant son premier album Guidance (ガイダンス). J’ai déjà parlé brièvement de Reply dans un billet précédent et j’aborde dans ce billet celui intitulé Yurareru (ユラレル) sorti le 18 Septembre 2019. Miyuna n’avait à cette époque que 17 ans et on a beaucoup de mal à s’en rendre compte, vu la maturité de sa voix et de son chant. Ce qui est amusant tout de même, c’est qu’elle écrit dans les paroles du morceau Kan Beer (缶ビル) des phrases comme « ビルを買って » (Achètes moi de la bière), alors qu’elle n’est légalement pas en âge d’en boire. Ce morceau en particulier est d’ailleurs produit et arrangé par Shin Sakiura, nom que je trouve régulièrement sur mon chemin au fur et à mesure de mes découvertes musicales. Je le mentionnais rapidement auparavant, Shin Sakiura a notamment collaboré avec AAAMYYY pour quelques morceaux comme Kono mama Yume de (このまま夢で) ou Night Running (dont mahl parlait d’ailleurs sur son blog). Il a aussi arrangé le morceau Takes Time de son album Annihilation. Ce qui me fait penser que j’aimerais vraiment voir AAAMYYY en concert, mais elle a l’air plutôt active en ce moment comme membre du groupe Temparay, qui ne m’intéresse malheureusement moins musicalement. Shin Sakiura avait également assuré la pré-production de trois morceaux du premier album d’AiNA The End (ハロウ, サボテンガール et STEP by STEP) et plus récemment écrit et composé le morceau Higher du premier album de la re-formation de EMPiRE en ExWHYZ. Je ne dirais pas que ses compositions sont particulièrement originales ni disruptives mais elles ont le mérite d’être fluide et naturelle, sans superflu ou extravagance. Et cela s’accorde très bien avec ce morceau de Miyuna au point où il devient un des morceaux que l’on retient immédiatement dès la première écoute du mini-album. C’est un morceau volontairement ludique gagnant rapidement l’auditoire. C’est d’ailleurs le morceau que Miyuna avait choisi pour ses interactions avec le public pendant les rappels du concert à Shibuya auquel j’avais assisté. Le morceau le plus marquant émotionnellement du mini-album est le dernier intitulé Ikinakya (生きなきゃ) que j’évoquais déjà longtemps dans mon rapport du concert car il s’agissait d’un des moments forts. Comme sur tous ses albums, il y a en général une balade que j’aime un peu moins. Il s’agit ici du troisième morceau intitulé Boku to Kimi no Lullaby (僕と君のララバイ). Je suis beaucoup plus attiré par l’énergie pop de morceaux comme Susume (進め) ou Guru Guru (グルグル), un autre morceau phare de ce mini-album. Le premier morceau prenant le titre de l’album, Yurareru (ユラレル), est un des plus intéressants en terme de construction, notamment car il est soudainement interrompu par une rébellion instrumentale. Il est plus sombre bien qu’ayant par sursauts une dynamique forte marquée par le phrasé rapide de Miyuna. Sa versatilité vocale lui permet beaucoup de retournements de situations dans ses morceaux. Kuchinashi no Kotaba (くちなしの言葉) est un autre morceau que j’aime particulièrement et que j’ai d’ailleurs beaucoup écouté avant le concert, ce qui tombait bien car elle l’a également interprété. Je trouve que c’est un des meilleurs morceaux de sa discographie. Miyuna écrit les paroles et compose la musique de la plupart de ses morceaux, mais on voit parfois le nom de TSUGE à la composition musicale. TSUGE semble être un collaborateur fidèle car je le vois également mentionné sur l’album Guidance. Même si Yurareru n’est pas aussi abouti que Guidance, on y trouve une émotion qui me touche personnellement beaucoup.

余韻から抜け出したくない

未完成のまま、今日をゆく。Cette courte phrase énigmatique que j’essaie de traduire en « Même inachevée en tant qu’être, je vais de l’avant aujourd’hui » provient de l’affiche publicitaire du grand magasin LUMINE pour la saison Hiver 2022. Cette affiche est montrée au dessus de la sortie Sud de la gare de Shinjuku. Je ne sais pas qui en est le publicitaire mais je suis toujours très curieux de ces affiches montrant des messages qui ne sont pas facilement compréhensibles. J’aime aussi leur qualité photographique et les couleurs vives qui s’en dégagent. Le photographe s’appelle Toshio Ohno (大野隼男), et bien que je ne le connaissais pas de nom, je connaissais au moins certaines de ses photographies, notamment celles des pochettes de couverture des albums de Fuji Kaze, certaines photos d’Aimyon ou la photo du dernier album de Yama. La jeune modèle qui pose sur cette affiche s’appelle Karen Amano (天野翔愛). Sur la photo que le photographe montre sur son compte Instagram, il s’était en fait trompé en donnant le nom de Rina Komiyama (小宮山莉渚) dans les credits pour cette photo. Rina Komiyama avait en fait posée pour l’affiche de la saison Automne 2022 de LUMINE également prise en photo par Toshio Ohno. Le photographe a apparemment fait l’erreur de recopier les crédits d’une photo à l’autre sur Instagram. Je lui ai fait remarquer dans les commentaires de sa photo sur Instagram et il a gentiment corrigé. Bref, tout cela pour dire que j’aurais préféré que ça soit Rina Komiyama car j’y aurais vu un lien très intéressant avec la musique qui va suivre. En effet, Rina Komiyama a joué dans un film intitulé Shōjo ha Sotsugyō shinai (少女は卒業しない) du réalisateur Shun Nakagawa (中川駿) qui sortira le 23 Février 2023 et pour lequel Miyuna (みゆな) a composé et écrit le morceau thème.

Après l’intermède végétal rouge aperçu au bord d’une rue tokyoïte, je montre une photographie du petit bâtiment de béton de la galerie TOM (ギャラリーTOM) dans le quartier de Shōtō à Shibuya. D’après Wikipedia, cette galerie date de 1984 et serait la première réalisation de l’architecte Hiroshi Naito (内藤廣) dont je parlais justement dans le billet précédent pour son sublime hall Kioi Seidō. J’aime beaucoup les halos de lumière qui se dégagent de cette photographie. Il faudrait que je fasse une série de photos avec ce genre de lumière car je vois quelque chose de très revivifiant à saisir des extraits de soleil en photo.

Le concert de Miyuna (みゆな) était tout simplement inoubliable! Je m’excuse par avance auprès de mes lecteurs (qui ne se plaignent jamais de toute façon) car je vais très certainement à l’avenir souvent parler de Miyuna sur ces pages. Son tour appelé TOUR 2022 GUIDANCE (みゆな TOUR 2022 -ガイダンス-) pour la sortie de son premier album Guidance (ガイダンス), que j’évoquais déjà dans un précédent billet, se composait de deux dates, une à Osaka le 4 Novembre et une à Tokyo le 15 Novembre 2022. Je suis donc allé voir Miyuna et son groupe pour ce concert à Tokyo, qui se déroulait dans la Live House Shibuya Club Quattro. Cette salle se trouve dans le prolongement de Center Gai dans le quartier d’Udagawachō que je connais très bien car le magasin Disk Union se trouve juste à côté. La salle se trouve au quatrième et cinquième étages d’un immeuble assez récent. Le nom Club Quattro vient du fait qu’il s’agissait de la quatrième annexe du Department Store PARCO. Il y a quatre autres Club Quattro au Japon: deux à Osaka, un à Nagoya et un à Hiroshima. Le Club Quattro de Shibuya était le premier à ouvrir ses portes en Juin 1988. Je suis souvent passé devant l’entrée de cette salle pour faire le curieux en regardant le programme affiché à l’extérieur, mais je n’avais jamais assisté à un concert. La salle, de taille moyenne, peut accueillir 750 personnes débout, mais en cette période de crise sanitaire qui n’en finit pas, je pense que la capacité réelle est plus limitée. La salle était pleine mais on pouvait apparemment encore acheter un billet le soir même.

J’ai beaucoup écouté l’album Guidance de Miyuna ces dernières semaines car je ne m’en lasse pas et je pense qu’il s’agit de l’album que je préfère de cette année. Certainement parce qu’il mélange une atmosphère rock familière avec des terrains plus pop extrêmement rafraîchissants, tout en ayant une capacité forte à émouvoir. La voix et la manière de chanter de Miyuna y sont pour beaucoup mais elle était très bien entourée lors de cette petite tournée par des musiciens qui n’hésitaient pas à se laisser emporter par l’enthousiasme des morceaux. C’était notamment le cas du guitariste Tetsu Kinoshita (木下哲) qui terminait volontiers certains morceaux du live par des solo tumultueux à tendance bruitiste. Miyuna était également accompagnée par Keisaku Nakamura (中村圭作) aux claviers, Shige Murata (村田シゲ) à la basse et Takashi Kashikura (柏倉隆史) à la batterie. Il s’agissait d’une formation rock très axée sur les guitares, car Miyuna en jouait également sur certains morceaux. Avant d’entrer dans la salle, je me suis demandé quel genre de public venait voir Miyuna, et j’ai été assez surpris par la diversité. J’arrive juste à l’heure pour l’ouverture à 18h15, ce qui était bienvenu car l’entrée dans la salle de concert est très organisée pour éviter les bousculades éventuelles. On attend sagement son numéro au quatrième étage pour pouvoir ensuite passer à l’étage au dessus pour entrer dans la salle de concert. La grande majorité du public est debout bien qu’il y ait quelques places assises sur une zone périphérique légèrement surélevée. Boire une bière en regardant la scène encore vide m’a fait patienter jusqu’à l’entrée des musiciens sur scène à 19h. Miyuna entre ensuite en scène, et j’ai eu à ce moment là l’impression particulière de voir une figure familière. Il faut dire que j’écoute beaucoup sa musique ces derniers temps et suit son compte Twitter et Instagram pour en quelque sorte me préparer pour ce concert. J’ai pourtant un peu hésité à y aller car c’était un jour de semaine et il m’a fallu prendre un après-midi de congé. Je pense qu’elle aurait plus facilement fait salle comble un jour de week-end.

Miyuna n’a que 20 ans depuis le mois de Juin et a démarré sa carrière musicale avec un premier mini-album intitulé Me (眼) sorti en 2019 alors qu’elle n’avait que 17 ans. Elle était d’ailleurs passée à cette époque dans l’émission matinale Zip! de la chaîne de télévision NihonTV (日テレ) qui avait une rubrique appelée Hakkutsu (ハックツ) présentant brièvement les talents en devenir. L’émission la qualifiait comme étant la deuxième génération de Sheena Ringo (椎名林檎2世), tout en diffusant quelques extraits de morceaux venant appuyer cette ressemblance, comme celui intitulé Fuwa Fuwa (ふわふわ) du mini-album Me (眼) et Yurareru (ユラレル) de son deuxième mini-album du même nom. On lui demande même ce que ça lui fait d’être comparée à Sheena Ringo et elle répond qu’elle en est honorée, tout en se demandant si ça la désolerait ou si elle en serait heureuse. Elle n’a apparement pas eu l’occasion de lui demander. Dans le même style, les ressemblances de Sheena Ringo avec Jun Togawa avaient apparemment été notées à ses débuts et certains considéraient Sheena Ringo comme étant le retour de Jun Togawa (戸川純の再来). Il n’y a rien de bien étonnant dans ces comparaisons, mais je ne suis pas sûr ça soit vraiment faire un cadeau à un ou une artiste que de les comparer à d’autres artistes. Les médias aiment faire ce genre de correspondances et c’est assez naturel de se chercher des références existantes (je le fais bien aussi de temps en temps). Ceci étant dit, Miyuna a une approche musicale qui est la sienne. On trouve quand même quelques points communs dans sa voix très mature qu’elle arrive à moduler sur une large plage vocale, comme pourrait le faire Sheena Ringo.

Miyuna a aussi cette capacité à chanter comme si elle allait en mourir (今日死んでもいいって思うように歌ってます), comme elle le disait elle-même dans l’interview de cette émission. Elle nous dit aussi qu’elle veut exprimer par sa voix des choses qui proviennent du plus profond d’elle-même, de la même manière qu’une souffrance amène les gens à pleurer, en espérant ensuite amener du réconfort. (苦しくなったとき、人って叫ぶんですね。体の底から出てくる物を 声で表現したい。きっと聴いてくれている人がスッキリしてくれる). J’écoute beaucoup en ce moment les deux premiers mini-albums de Miyuna, Me (眼) et Yurareru (ユラレル). Sur Yurareru, le dernier morceau intitulé Ikinakya (生きなきゃ) est particulièrement poignant et sa voix lorsqu’elle se fait puissante nous prend tout d’un coup d’une émotion qui donne les larmes aux yeux. Ce morceau était le dernier qu’elle a interprété lors du concert, dans les rappels. Je n’étais pas sûr qu’elle allait l’interpréter car les mots sont particulièrement forts, mais je le souhaitais inconsciemment. Avant de l’interpréter, elle nous parle des moments difficiles au pire de la crise sanitaire qui était particulièrement difficile pour les artistes ne pouvant plus se produire devant un public. On lui devinait des larmes aux yeux à ce moment là et tout le monde dans la salle a ensuite écouté ce morceau presque religieusement. On sentait l’émotion s’échapper de sa voix, d’abord seulement accompagnée de sa guitare acoustique jusqu’à ce que le son des guitares électriques prennent la relève. Ce morceau final a dû également la marquer car elle l’a mis en ligne en écoute sur son compte SoundCloud après le concert. Un petit message ci-dessous accompagne également ce morceau.

死にたい時に作ったこの歌が 私を救って誰かを救って 泣いてくれて、精一杯音を出してくれたバンドメンバー。 気づいたら手から血が流れてて ギターの弦に血がついて それでも歌った私。 全力でぶつかった。 人生で一番生きててよかったって心から思ったよ! スタッフ、家族、バンドメンバー、友人、そしてファンのみんなのおかげだよ ありがとう 誰かの孤独に届いてくれ!

Cette chanson que j’ai créé quand je voulais mourir, elle m’a sauvé, elle a sauvé quelqu’un, elle a fait pleuré, elle a fait que les membres du groupe ont donné le meilleur d’eux même. Avant que je m’en rende compte, mes mains saignaient, les cordes de la guitare étaient tachées de sang, mais j’ai quand même continué à chanter. J’ai frappé les cordes de toutes mes forces. J’ai pensé du fond du cœur que c’était le meilleur moment de ma vie ! C’est grâce au personnel qui m’accompagne, à ma famille, aux membres du groupe, aux amis et aux fans, Merci, en espérant que cela atteigne la solitude de quelqu’un !

Son message peut paraitre parfois énigmatique ou peut être que ma compréhension est un peu approximative, mais on la ressent très honnête sur son approche musicale et très sincère vis à vis de son public. A cette toute fin de concert, on comprenait que c’était des larmes de joie de pouvoir enfin partager sa musique sur scène devant un public. Elle n’hésite pas à parler de ses fragilités dans ses morceaux et il est clair que ce morceau en particulier est particulièrement poignant. J’aime beaucoup la version du mini-album Yurareru mais celle en concert m’a laissé immobile les oreilles grandes ouvertes et des frissons traversant le corps. Je n’avais pas remarqué qu’elle frappait les cordes au point de saigner de la main, mais elle a montré une photo sur son compte Instagram alors qu’elle était de retour dans sa ville natale de Miyazaki dans le Kyushu. Quelques jours après le concert, elle écrivait sur Twitter qu’elle n’était pas sortie de chez elle pour ne pas altérer et faire continuer la sensation intense du concert. Je comprends assez bien cette sensation et je n’ai personnellement pas écouter d’autres musiques que celle de Miyuna pendant toute cette semaine, pour en quelque sorte garder en tête les images du concert.

Je démarre mon récit de ce concert par la fin, ce qui est plutôt inhabituel, mais je ne vais pas non plus passer en revue tous les morceaux. Il faut aussi noter que le morceau Ikinakya (生きなきゃ) n’est pas représentatif de l’ensemble du concert, car les moments entraînant la foule étaient très nombreux et même majoritaires. Miyuna et le groupe ont joué en entier l’album Guidance (ガイダンス) entrecoupé par quelques morceaux des mini-albums précédents, à savoir Reply (dont je parlais déjà auparavant), Me (眼) et Yurareru (ユラレル). J’ai retrouvé en concert cette voix que j’aime tant sur les albums, sauf qu’elle me paraissait ici plus puissante, au point où j’avais un peu peur qu’elle finisse par la perdre en plein vol. Elle démarre le set par le morceau Kyōai (狂愛), qui est un de ceux qui m’a le plus rappelé Sheena Ringo lors de mes premières écoutes de Guidance. Les guitares sont très fortes et on est tout de suite plongé dans un univers dense. Comme sur l’album, les morceaux plus pop viennent se mélanger à l’ensemble d’une manière étonnamment homogène, mais ils sont tout de même plus ou moins regroupés. Le nouveau morceau Aiaidana (愛愛だな) qui vient de sortir en Octobre 2022 est par exemple immédiatement suivi de Chōdai (頂戴) qui est le morceau le plus up-tempo de Guidance, puis par Soleil (ソレイユ) du mini-album Reply. Chōdai et Soleil sont dans les meilleurs morceaux de leurs albums respectifs. J’attendais bien entendu beaucoup le morceau Maisō (埋葬) qui est mon préféré de l’année et celui par lequel j’ai découvert Miyuna sur YouTube. Elle a eu la bonne idée de l’associer au morceau Fuwa Fuwa (ふわふわ) qui est particulièrement versatile et dense en ondulations vocales. Ces deux morceaux sont très caractéristiques de son univers musical. L’ensemble du set faisait un peu plus de deux heures, ce qui est extrêmement appréciable étant donné que sa carrière reste encore jeune. Il n’y avait pas de temps morts et une très bonne maîtrise de la scène, car elle bouge beaucoup quand elle n’a pas sa guitare en mains. Le premier moment de messages au public (MC) est intervenu après plusieurs morceaux. Elle nous dit qu’elle n’est pas très douée pour parler et qu’elle limitera ses passages de messages, mais en réalité, elle n’a pas pu s’empêcher de parler au public à plusieurs reprises, ce qui est une très bonne chose. Le problème est que le public ne peut pas répondre en raison des normes sanitaires toujours en cours. Elle prenait assez souvent à partie les membres du groupe pour les taquiner, en leur demandant par exemple en rigolant s’ils s’étaient bien reposés pendant qu’elle jouait seule à la guitare acoustique quelques uns des morceaux. Ce genre de petites remarques montraient la proximité qu’elle a avec son groupe et on imagine une très bonne entente, ce qui faisait rire le public. Avant le concert, elle avait d’ailleurs maquillé en rouge les ongles de chacun des musiciens et ils étaient tous assez fiers de montrer leurs doigts sur scène. J’ai trouvé ce détail assez ringo-esque car il m’a rappelé Sheena tondant Seji Kameda pour lui donner une coupe iroquois, comme si on ne pouvait rien lui refuser. Ce genre de détails est important.

Le groupe jouait en permanence sur scène sauf pour quelques ballades où Miyuna était seule à la guitare acoustique, ou seulement accompagnée de Keisaku Nakamura aux claviers. C’était le cas des morceaux my life et Himitsu (秘密). Sa voix sur my life m’impressionne à chaque fois. Je pense que c’est la passion qu’elle met dans son chant que j’aime particulièrement. Je connaissais tous les morceaux du set, sauf un nouveau intitulé Yume demo (夢でも), qu’elle a interprété dans les rappels. Il s’agit de son prochain single qui sera le thème du film Shōjo ha Sotsugyō shinai (少女は卒業しない) dont je parlais un peu plus haut. C’est également un très beau morceau riche en guitares, dans un style très différent de son dernier single actuel Aiaidana. Je ne mentionnerai pas tous les morceaux qu’elle a interprété mais le fait est qu’il n’y avait pas de baisse d’attention et de tension, au point où le concert a passé vite. Et à la fin du concert vers 21h15, alors qu’on hésite à sortir de la salle, je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter un t-shirt en souvenir. Certaines des photographies ci-dessus sont de Yūna Yoshimori (ヨシモリユウナ), d’autres proviennent du compte Instagram de Miyuna. Certaines sont les miennes sachant qu’on ne peut heureusement pas prendre de photos ou de vidéos en concert. Un DVD ou Blu-ray sortira peut-être car j’ai vu qu’une caméra tournait à l’arrière de la salle. En sortant du Shibuya Club Quattro, je me suis aussi dit qu’elle mériterait d’être beaucoup plus reconnue, ce qui viendra certainement rapidement. C’est en tout cas tout ce qu’on peut lui souhaiter. Il n’est pas très tard à Shibuya mais les rues sont presque vides. Il fait froid ce soir mais j’ai le cœur réchauffé par la musique que je viens d’entendre.

Pour référence ultérieure, je note ci-dessous la playlist du concert de Miyuna au Shibuya Club Quattro le 15 Novembre 2022 lors de sa tournée TOUR 2022 GUIDANCE:

1. Kyōai (狂愛), de l’album Guidance (ガイダンス)
2. Kanku (甘苦), de l’album Guidance (ガイダンス)
3. Saisiki(彩色), de l’album Guidance (ガイダンス)
4. Guru Guru (グルグル), du mini-album Yurareru (ユラレル)
5. Gyōshi (凝視), de l’album Guidance (ガイダンス)
6. Kizyutsu (奇術), de l’album Guidance (ガイダンス)
7. Donyoku (貪欲), de l’album Guidance (ガイダンス)
8. my life, du mini-album Reply
9. Himitsu (秘密), de l’album Guidance (ガイダンス)
10. Kuchinashi no Kotoba (くちなしの言葉), du mini-album Yurareru (ユラレル)
11. Kamisama (神様), de l’album Guidance (ガイダンス)
12. Fuwa Fuwa (ふわふわ), du mini-album Me (眼)
13. Maisō (埋葬), de l’album Guidance (ガイダンス)
14. Asagumori (朝曇), de l’album Guidance (ガイダンス)
15. Aiaidana (愛愛だな), nouveau single sorti le 11 Octobre 2022
16. Chōdai (頂戴), de l’album Guidance (ガイダンス)
17. Soleil (ソレイユ), du mini-album Reply
18. Negai (願い), de l’album Guidance (ガイダンス)
19. (encore) Yume demo (夢でも), prochain single qui sera le thème du film Shōjo ha Sotsugyō shinai (少女は卒業しない) du réalisateur Shun Nakagawa (中川駿) qui sortira en salles le 23 Février 2023
20. (encore) Kan Beer (缶ビール), du mini-album Yurareru (ユラレル)
21. (encore) Ikinakya (生きなきゃ), du mini-album Yurareru (ユラレル)