Le billet précédent à Shibuya s’accompagne des photographies ci-dessus prises un peu avant chronologiquement, en route vers le centre de Shibuya. Après ces vacances en France, j’avais envie d’aller voir l’avancement des travaux à côté de la tour Shibuya Stream. Les travaux sont gigantesques mais les nouvelles tours qui vont naître ici bientôt n’ont pas encore poussé. La tour centrale de la station de Shibuya est par contre presque terminée et ouvrira le 1er novembre 2019. Elle a maintenant un nom affiché sur les façades, il s’agit de Shibuya Scramble Square. Le toit de la tour, à 230m de haut, sera ouvert sur l’extérieur, ce qui devrait donner une belle vue sur Shibuya. On peut être sûr par contre que l’accès sera payant.
Je découvre le morceau Hikari no Hate (光の涯) de Sugizo (de LUNA SEA) avec AiNA The End (de BiSH). Sugizo assure la partition musicale et AiNA le chant. Le morceau semble être destiné à la bande sonore d’un film d’animation Gundam appelé Origin. Je ne suis pas du tout familier de l’univers de Gundam (Je devrais peut être regarder à l’occasion). Une recherche rapide sur Wikipedia m’indique qu’il s’agit d’une série pour la télévision diffusée sur NHK en 13 épisodes du 29 avril au 12 Août 2019 sous le titre Mobile Suit Gundam: The Origin – Advent of the Red Comet (機動戦士ガンダム THE ORIGIN 前夜 赤い彗星). Ce morceau est le thème de fin du dernier épisode de la série. Sugizo a en fait produit tous les morceaux de cette série animée mais avec une collaboration différente pour chaque morceau, comme KOM_I de SuiKan, la chanteuse Miwa, le groupe rock Glim Spanky. Le morceau avec AiNA est en fait une reprise d’un morceau composé avec MORRIE pour l’album Oneness M de Sugizo sorti en 2017. Je ne connaissais pas MORRIE, leader et chanteur du groupe Dead End qui était actif dans les années 80 (ils se sont reformés des années plus tard apparemment). C’était un groupe metal-hard rock japonais qui influencera le style Visual Kei, dont LUNA SEA faisait d’ailleurs partie à une période donnée. Je préfère la voix de AiNA à la version masculine de MORRIE, mais l’instrumentation des deux morceaux est assez proche. Cette version de 2019 est cependant plus aboutie. J’aime énormément ce morceau, qui a une vertu apaisante que l’on a envie de prolonger en repassant le morceau ad repetitam. La guitare acoustique en fingerpicking de Sugizo est sublime et me replonge dans l’atmosphère, non dénuée d’un certain mystère, des morceaux de LUNA SEA. Je l’ai certainement déjà mentionné auparavant mais mes premiers contacts avec la musique rock japonaise se sont fait en découvrant quelques morceaux de ce groupe, alors que j’étais encore étudiant en France. Lors de mon premier voyage au Japon en 1998, j’avais ramené un single, celui du morceau de I for You, que j’ai beaucoup écouté. Le style était assez différent de ce que j’écoutais à l’époque en France entre le rock indépendant américain et le trip-hop de Bristol. Je me souviens avoir mis un peu de temps à apprécier la voix de Ryuichi Kawamura, empreinte de romantisme mélangé à la flamboyance androgyne du style Visual Kei. Mais à l’époque où j’écoutais ces morceaux de LUNA SEA, à la fin des années 90, le style Visual Kei était déjà en phase de déclin et en 1999, il n’y avait plus beaucoup de traces visibles de ce mouvement à la télévision à part quelques exceptions comme Shazam (avec Izam), ou des groupes formés un peu plus tardivement comme Dir En Grey que je ne connais pas du tout. À l’époque, j’écoutais aussi beaucoup L’Arc~en~Ciel, un autre groupe à tendance Visual Kei. Autant j’aime beaucoup réécouter LUNA SEA maintenant, avec une pointe de nostalgie de la fin des années 90, autant j’ai beaucoup de mal à réécouter les morceaux de L’Arc~en~Ciel, à part peut-être quelques morceaux de l’album Heart de 1998. Le morceau Hikari no Hate de Sugizo m’amène donc à écouter son album Oneness M de 2017, mais je le trouve très inégal. Chaque morceau est interprété par un chanteur différent, souvent de l’ex-scène Visual Kei d’ailleurs comme Kyo de Dir En Grey, Teru de GLAY ou Kiyoharu de Kuroyume, mais également de groupes plus récents comme Yoohei Kawakami de [Alexandros]. En fait, je n’aime sur cet album que trois morceaux dont le fabuleux Towa (永遠) avec Ryuichi au chant, et les deux derniers de l’album dont le morceau VOICE avec Kiyoharu et le Hikari no hate avec MORRIE. En fait, alors que j’écoute plusieurs fois ce morceau en écrivant ces lignes, j’en viens à l’apprécier tout autant que la version avec AiNA. Les écouter à la suite, l’original puis la nouvelle version, me fait apprécier leurs différences.