les tours froides à l’ouest de Shinjuku

Après notre visite du musée Kusama Yayoi à Bentenchō, nous nous rapprochons de Shinjuku et j’en profite pour aller marcher au milieu des tours à l’Ouest de la gare. Je voulais voir le nouveau musée Sompo Museum of Art, installé juste devant les quartiers généraux de la société d’assurance Sompo Japan à Nishi-Shinjuku. Les bureaux de Sompo Japan sont installés dans un ancien building emblématique du quartier dont les façades descendent en pente douce jusqu’à la rue. Son architecte Yoshikazu Uchida, connu pour avoir conçu plusieurs bâtiments du campus de l’Université de Tokyo dont l’emblématique Auditorium Yasuda, meurt quelques mois avant le début des travaux de construction du building en 1973. Le building a ouvert ses portes en 1976. Le musée qui a la particularité de posséder un tableau de la série des Tournesols de Vincent Van Gogh se trouvait auparavant à l’intérieur de cet ancien building et fut ensuite déplacé vers le nouveau musée que je montre sur les trois dernières photos du billet. Le musée conçu par Taisei Design Planners est très élégant avec ses formes courbes. J’imagine que l’omniprésence de ces formes courbes est une référence directe à la longue courbe de l’ancien building juste derrière. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter l’exposition du moment, je ne faisais que passer rapidement et j’avais juste le temps de prendre quelques photos en marchant. Il y a d’autres buildings emblématiques à Nishi-Shinjuku comme la tour ronde Mode Gakuen Cocoon Tower que je montre sur la troisième photographie du billet. Je l’ai déjà prise plusieurs fois en photo auparavant. L’immeuble qui m’a le plus impressionné est celui de la première photographie, placé de l’autre côté des lignes de chemin de fer par rapport au grand Department Store Takashimaya. Sa forme fine et sa froideur bleutée sont d’une beauté quasiment énigmatique. Il s’agit du building principal des écoles du groupe Yoyogi Seminar (Yozemi en abrégé) spécialisées dans le soutien scolaire et la préparation aux examens d’entrées d’écoles de différents niveaux. Je trouve que ce building a un aspect affûté très futuriste. Nous sommes ici aux limites de Nishi-Shinjuku et ce building Yozemi se trouve, géographiquement parlant, à Yoyogi. Je suis aussi venu ici pour revoir un autre building très particulier et futuriste, celui d’un temple que je montrerais certainement dans un prochain billet.

cold wind blowing

Les images de Nishi Shinjuku que je vois dans la vidéo du morceau Golden Blue de MINAKEKKE me rappelle qu’il faut que je retourne dans ce quartier presque vide le week-end pour aller prendre quelques uns de ses immeubles emblématiques en photographies. Ces photographies datent du week-end dernier juste après le typhon numéro 19. Les vents du typhon ont nettoyé le ciel de tous ses nuages, ne laissant derrière eux que les tours inébranlables. Mon parcours passe bien sûr devant les formes rondes de Mode Gakuen Cocoon Tower par Tange Associates (fondé par Kenzo Tange) puis ensuite vers les pentes douces de l’immeuble Sompo Japan par l’architecte Yoshikazu Uchida. Je continue ensuite ma route vers la mairie de Tokyo mais je n’en montrerais pas de photos cette fois-ci. En fait, plus que des photographies, ce sont des images modifiées que je montre ici, des espaces urbains effacés par les lumières de néons du centre de Shinjuku. La musique que j’écoute ces derniers jours me fait revenir vers ces compositions d’images. Quand je pense à Nishi Shinjuku, il me revient d’abord en tête une photographie des tours la nuit, que j’avais pris en avril 2006. J’aime l’ambiance bleutée de cette photographie et sa composition. Je la garde en tête comme une référence. Nishi Shinjuku me rappelle aussi l’histoire de Kei que j’avais commencé à écrire en trois épisodes mais que j’ai un peu de mal à continuer à écrire. J’attends le moment propice et l’inspiration pour reprendre le crayon (pour ce texte en particulier, j’écris d’abord sur mon carnet et retranscris ensuite sur le blog).

Il y a beaucoup de délicatesse et de subtilité dans la musique de Noah, compositrice et interprète venant d’Hokkaido mais installée à Tokyo depuis trois ans. Elle nous dit que son dernier album intitulé Thirty (c’est l’âge auquel elle a écrit ces morceaux) lui a été inspiré par cette ville de Tokyo, mais je ne peux m’empêcher d’y ressentir des images d’Hokkaido. C’est certainement un peu cliché de le dire, mais cette musique électronique me fait penser à des flacons de neige d’Hokkaido venant se poser doucement et délicatement sur les néons tokyoïtes. Cette idée de contraste me plait assez donc je ne réfute pas cette interprétation. La voix vaporeuse et à peine déchiffrable de Noah ajoute à cette ambiance mystique, comme un nuage de brume. Mais on ressent aussi assez clairement l’ambiance de cette ville, plutôt tard dans la nuit quand la foule a disparu et que les contours de la ville se font plus flous. Les morceaux s’enchaînent naturellement dans une grande unité de style ponctuée par deux morceaux phares, le deuxième intitulé 像自己 (Xiàng zìjǐ) et le cinquième intitulé メルティン・ブルー. Le sixième morceau 愛天使占 plus sombre et à la dynamique plus marquée est également remarquable. Le dernier morceau est une version alternative du deuxième morceau reprenant cette dynamique et je trouve qu’il fonctionne très bien. L’album demande plusieurs écoutes pour rentrer pleinement dans cet univers, mais c’est très agréable d’y faire un tour pour ce perdre dans ces sons.

photos d’un été

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En cette fin d’été qui approche très vite, je reviens en photos sur les deux derniers mois, pas forcément très prolifiques en terme de photographiques mais assez pour un billet en 18 photos numérotées. (1) Sur la première photo, cette affiche publicitaire pour Orangina en version japonaise est assez bizarre car elle mélange beaucoup de références sans aucun lien: une référence à la France avec le petit drapeau, une autre référence à une série de films populaires japonais sans aucun lien a part celui de transposer l’atmosphère du film orignal japonais en version francisante avec l’utilisation du mot « Monsieur ». On comprend assez mal par contre l’utilisation de Richard Gere comme personnage principal de cette série. Bien que le sujet ne m’intéresse pas énormément, je suis quand même assez curieux du sens que les publicitaires ont voulu donner à cette scène sur papier ou aux spots télévisés. (2) Sur la deuxième photo, il s’agit d’un bolide japonais qui va peut être devenir un modèle rare car il ne se fabrique plus depuis avril 2014. Il s’agit du Orochi du constructeur Mitsuoka. On pouvait la voir devant le Mitsukoshi de Nihonbashi il y a de cela quelques mois. J’avais découvert ce modèle pour la première fois au Salon automobile de Tokyo en 2007. (3) Sur la troisième photo nous sommes sur la baie de Yokohama et on aperçoit le Bay Bridge au loin qui approche doucement. Le bateau accostera à Osanbashi que l’on verra sur une autre photo. (4) Le petit garçon qui réfléchit sur la table de la salle à manger de cette maison imaginaire se trouve dans une représentation de la maison du futur que l’on peut découvrir en maquette au Musée National des Sciences et de l’Innovation (Miraikan). (5) Le grand espace devant la gare de Tokyo est, on dirait, en train d’être réaménager. J’ai l’impression que cet espace est vacant depuis plusieurs années et qu’il n’a jamais été vraiment utilisé. On dirait même qu’on peine à lui trouver un aménagement adapté. (6 et 7) La mairie de Tokyo de Kenzo Tange. Tout comme la Park Hyatt pas très loin à Nishi Shinjuku, les photographies ne rendent pas bien la beauté des surfaces de ces immeubles. (8 et 9) Deux maisons dans Tokyo utilisant les espaces disponibles au mieux, que ça soit une courbe ou une surface en biseau. (10) Une des obligations de l’été quand il fait très chaud dehors même en pleine nuit est de se réchauffer encore un peu plus avec des feux d’artifice. Celui en photo est paisible, on allume la mèche par le bas et on attend que la flamme remonte tout doucement. Pendant l’ascension de la petite flamme, toute sorte de formes lumineuses éphémères se révèlent et me font penser à des hologrammes. Ces formes sont forcément très difficiles à prendre en photos. Il faut tenir la tige très délicatement et sans mouvement sinon le mécanisme fragile échoue. (11) Un parc aménagé dans un immeuble à Yokohama où l’on peut approcher et toucher de gros insectes, celui en photo doit être un kabuto mushi. On peut les prendre par les cornes et les promener de branches en branches. La seule interdiction est de ne pas créer de bagarre entre deux insectes. (12 et 13) Des immeubles à Sakuragicho à Yokohama, dont la Landmark Tower. Je suis assez intrigué par cet immeuble à hélice et par son utilisation possible. (14 et 15) Nous partons le soir en bateau depuis les bâtiments en briques rouges pour se promener sur la baie de Yokohama. Nous irons pratiquement jusqu’à Haneda en passant d’abord devant le Bay Bridge et le terminal maritime Osanbashi dont je parlais auparavant sur la photo 3. Je n’ai pas encore pu voir de près cet espace conçu par Foreign Office Architects (FOA – Alejandro Zaera-Polo, Farshid Moussavi), l’occasion ne s’est pas encore présentée. Cette promenade en bateau sur la baie est assez atypique car le lieu clé est une raffinerie et ses multiples lumières. Un livre de photographies étaient d’ailleurs sorti il y a quelques années, mais je ne rappelle plus l’auteur. (16) Au delà de cette porte rouge, on approche le quartier chinois à Yokohama avec une multitude de restaurants. (17 et 18) Zoa et son copain Jude ne miment pas tout à fait le robot basé sur un Shinkansen. Nous sommes au musée du chemin de fer à Omiya.

The sky is reaching us

The sky is reaching us, c’est un titre à la Mogwai que j’utilise comme légende sur cette photo de nuage proéminent couvrant la ville. Dans un style très différent de celui de Mogwai d’ailleurs, en plus dynamique et spontané, je suis vraiment accroché au rock alternatif des américains The Von Bondies dont je viens juste de découvrir deux morceaux pressés. Trop jeune pour moi, pourrais-je dire, mais j’apprécie toujours autant, de temps en temps, des morceaux rock de moins de 3 minutes, pour alterner avec les 8-10mins des morceaux plus noirs de Mogwai. En écoute donc en ce moment, Pale Bride et le plus ancien C’mon C’mon.

Pour rester dans les airs, des liens aériens que l’on trouve plus particulièrement entre les department stores. Que ça soit au Seibu de Shibuya ou sur les deux exemples ci-dessus, ces liens relient le bâtiment principal d’un grand magasin aux dépendances. Pour des raisons pratiques, on peut trouver ces liens sur plusieurs étages comme sur la photo ci-dessus du Matsuzakaya Ueno Store. J’aime particlièrement cette passerelle du Odakyu Department Store à Nishi-Shinjuku, building par Junzo Sakakura. A vrai dire, je ne sais pas si on peut l’emprunter, mais elle me parait bien frêle par rapport à la taille des deux buildings qu’elle relie.

Nippon parallèle

Les rues de Shibuya avec une sensation de parasitage électrique. Des mouvements électriques dans toutes les sens sous un bleu nuit.

Le mouvement rapide d’une ombre sur le grand croisement de Shibuya la nuit.

Les doubles tours de Kenzo Tange (Tokyo Metropolitan Government Offices) à Nishi Shinjuku avec une sensation de flou. Nishi Shinjuku est blindé de tours, près de la mairie, on peut découvrir le centre creux de l’une d’entres elles.

Dimanche, il faisait un soleil merveilleux mais un froid de canard. Bien couverts, on part en moto vers Toyosu. Nous étions passé à Toyosu auparavant un peu plus tôt cette année en mai. Le complexe Lalaport était encore en construction. Ca me rappelle un peu Yokohama Bay Quarter pour la lumière et la proximité de l’eau, sauf qu’ici l’intérieur n’est pas ouvert sur l’extérieur. L’extérieur est fait de terrasses ondulées avec un dock, un mini port pour le bateau Himiko, le fabuleux bateau de Leiji Matsumoto. On n’a pas eu la chance de le voir cette fois-ci. Autour de Lalaport, c’est toujours en construction, les grues pointent leur nez comme dans beaucoup de lieux à Tokyo en ce moment.

Sur les terrasses de Lalaport, on peut apercevoir un complexe industriel assez difforme, et plus près du sol des formes arrondies que l’on dirait alien.

Sur le retour, nous passons par le centre en construction Tokyo MidTown à Roppongi, pour constater qu’il est toujours en construction et que l’on ne peut toujours pas apercevoir le batiment de Tadao Ando (mais on a regardé très rapidement). Nous reviendrons. Nous tombons un peu plus tard sur le Georgian Club à Nishi Azabu, un de ces batiments hors sujet par rapport au reste du décor de Nishi Azabu.

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L’affiche ci-dessus est une composition avec une photo d’immeuble à l’horizontale de moi-même et des affichettes provenant de deux expositions en ce moment au Musée de la photographie à Ebisu: Mother’s, Miyako Ishiuchi expose sur sa mère disparue à travers objets, vêtements et parties du corps touchées par la vieillesse. Parallel Nippon est une retrospective de l’Architecture Contemporaine Japonaise de 1996-2006. Plus que la photographie, c’est l’architecture qui y est intéressante à découvrir. Je connaissais déjà beaucoup des créations japonaises présentées ici, par mon Atlas Phaidon d’architecture dont je ne me sépare pas (facon de parler, il fait au moins 5 kilos). Quand j’aurais le temps, je m’amuserais à trouver le Natural Ellipse de Masaki Endoh présenté à l’expo et dans le Phaidon, depuis le temps que j’ ai envie de le voir.