シブヤROCKTRANSFORMED状態

Une Ducati 998 version Moto Corse à l’arrêt mais, j’en suis sûr, prête à bondir. J’ai toujours été impressionné par cette moto ultra-sportive tout en me disant que je ne serais probablement plus là pour en parler si j’en avais acheté une à l’époque où j’étais un motard passionné. Alors que je prenais la photo de Ramu-chan dessinée par Nakaki Pantz au dessus de l’entrée de la gare de Shibuya, je remarque un autre autocollant de Fūki Committee parmi de nombreux autres. Ils sont particulièrement nombreux à Shibuya en ce moment. En remontant les rues de Shibuya jusqu’à Dogenzaka, je suis à chaque fois étonné de voir le Club Asia toujours présent et inchangé avec ses murs de façade rouges. Je pense y être allé une ou deux fois il y a un peu plus de vingt ans.

J’ai déjà parlé du nouvel album du groupe de rock indé japonais For Tracy Hyde, Hotel Insomnia, après en avoir écouté quelques morceaux. J’ai toujours écouté les albums de For Tracy Hyde en me disant qu’ils contiendront des morceaux que j’aimerais vraiment beaucoup et d’autres qui me laisseront plus indifférents. Je ne m’attendais donc pas à ce que ce nouvel album me plaise autant dans son intégralité. C’est pour moi assez clairement le meilleur album du groupe, et je me dis une fois de plus que c’est une drôle d’idée de vouloir s’arrêter maintenant. Mais bon, pourquoi ne pas s’arrêter à son apogée plutôt qu’en phase de déclin. Je suis sûr que chaque membre du groupe continuera sur d’autres projets. Eureka fait également partie d’un autre groupe appelé Ferry Chrome, que je ne connais pas. Azusa Suga (aka Natsubot) a plusieurs projets séparés comme Aprilblue et il écrit des morceaux pour le groupe d’idoles alternative RAY dont je parle aussi régulièrement sur ce blog. Une petite vidéo sous-titrée en anglais créée par Harry Bossert pour sa série Angura parlant de la scène musicale underground japonaise présente d’ailleurs le groupe en évoquant leur séparation. Leur dernier concert se déroulera le 25 Mars 2023 dans la live house WWWX de Shibuya, mais je pense qu’il sera difficile d’avoir une place. J’ai tenté ma chance mais on aura les résultats qu’après une loterie. A ce propos, en parlant de la série vidéo Angura, le groupe Ms.Machine dont je parle aussi très régulièrement dans ces pages est également présenté avec une interview. Angura est une très bonne chaine YouTube qui a démarré récemment et qu’il est bon de suivre. Pour revenir à For Tracy Hyde, l’album contient quelques uns des meilleurs morceaux du groupe comme Friends, Kodiak, milkshake ou encore Subway Station Revelation entre autres, mais il reste excellent dans la longueur de ses 13 morceaux. Peut-être que le mastering de l’album par le guitariste et chanteur Mark Gardener du groupe anglais Ride y est pour quelque chose. Le morceau Sirens, le seul qui n’est pas chanté par Eureka me rappelle particulièrement l’ambiance musicale des morceaux de Ride. J’aime le shoegaze de Ride que j’écoutais beaucoup il y a 7 ans tout en parcourant les rues de Shimokitazawa. Revoir les photographies prises à cette époque dans le billet où j’évoquais l’album me plonge dans une sorte de nostalgie de ces moments alors qu’ils ne sont pourtant pas très anciens. Mais au delà de l’influence éventuelle de Ride sur cet album, Azusa Suga a de toute façon beaucoup de talent pour composer des morceaux flottant qui nous entraînent parfois dans des rêves ou dans des tourbillons de guitares. Et la voix d’Eureka est particulièrement hypnotisante sur cet album. J’adore quand elle se noie dans les echos, sur le superbe Kodiak par exemple, et dans les guitares envahissantes, ambiance shoegaze oblige.

Je ne pouvais pas manquer le mini-live que le groupe donnait le Samedi 21 Janvier à 15h au Tower Records de Shibuya à l’occasion de la sortie de leur album. L’entrée était gratuite car le live se déroulait au sixième étage du magasin parmi les rangées de vinyls. Une petite scène temporaire était aménagée et pouvait s’installer debout où on le souhaitait, au plus près du groupe. Je suis arrivé trente minutes avant le début du mini-live. Il se voulait acoustique mais le son des guitares restait particulièrement puissant dans l’enceinte du magasin. Les photos et vidéos étaient autorisées. J’en ai pris quelques unes ci-dessus mais je ne voulais pas passé mon temps à regarder mon appareil photo plutôt qu’à regarder le groupe joué. Azusa Suga et Eureka étaient sur le devant de la scène et on ne voyait pas Mav et Soukou qui étaient installés derrière avec batterie et basse. Azusa Suga est le fondateur du groupe et principal compositeur des morceaux. Derrière sa coupe de cheveux un peu trop longs, il était le principal MC du live revenant notamment sur le fait que le groupe se séparera le 25 Mars 2023 après le concert à Shibuya. Le groupe a joué six morceaux en tout dont quatre du dernier album (Friends, Milkshake, Lungs et Subway Station Revelation) et deux autres des albums précédents pour les rappels (Interdependence (Part I) et Sakura no En (櫻の園)). C’était un très beau moment passé en leur compagnie. On sentait qu’Eureka était nerveuse devant le public qui était vraiment très proche. C’est la raison qu’elle nous a donné quand elle a loupé le démarrage au chant d’un des morceaux. J’aime bien ces petits moments d’imperfection, d’autant plus que le morceau s’est déroulé parfaitement après. On pouvait faire signer le boitier CD après le live, mais j’ai passé mon tour car j’avais déjà acheté l’album en digital sur iTunes et je ne me voyais re-acheter l’album en double en CD. J’étais placé assez proche de la petite scène et en me retournant à la fin du live, je me suis rendu compte qu’il y avait foule derrière moi dans les rangées de vinyls. La file d’attente pour faire signer le CD de l’album était donc assez longue. Mais, j’avais un autre objectif pour la suite de l’après-midi et je le suis éclipsé direction Ginza en gardant ces morceaux de For Tracy Hyde en tête. Pour découvrir un peu plus le groupe, il y a une une très bonne interview par Ryo Miyauchi sur le site musical Tone Glow.

J’ai toujours été attiré par la pochette DIY de ce live de Number Girl datant de 1999 intitulé Shibuya Rocktransformed Jōtai (シブヤROCKTRANSFORMED状態). Je l’ai trouvé au Disk Union de Shibuya il y a quelques semaines. Il date du 1er Octobre 1999 et il s’agissait du dernier jour de leur tournée Distortional Discharger au Shibuya Club Quattro. En fait, j’ai toujours pensé, par erreur, que ce live de Number Girl était la deuxième partie du live Kyoei Buranko (虚栄ブランコ) de Tensai Pureparāto (天才プレパラート), le groupe temporaire et secret de Sheena Ringo. Mais le live Kyoei Buranko a en fait eu lieu un peu plus d’un mois plus tard, le 30 Novembre 1999 au Club Asia (que je montrais en photo ci-dessus). Il s’agit donc d’un live différent mais j’imagine que l’ambiance rock brute devait être similaire. La qualité de la prise de son du concert de Number Girl au Shibuya Club Quattro est très bonne rendant très bien la puissance des guitares, notamment d’Hisako Tabuchi, et l’agressivité vocale de Shūtoku Mukai. Les morceaux s’enchainent sans répits à par pour quelques morceaux précédés d’une courte introduction faisant d’ailleurs partie entière des morceaux. Tomei Shōjo (透明少女) est un exemple classique à chaque fois précédé de quelques mots avant que les guitares ne dégainent. Écouter ce concert me rappelle l’ambiance qu’il pouvait y avoir dans ce genre de concerts de rock underground lorsqu’il était autorisé au public de parler et de crier. Bon, je suis maintenant reparti pour réécouter la discographie complète de Number Girl ou peut être devrais je chercher d’autres live du groupe.

my daydream dream

Je n’avais pas créer ce genre de structures architecturales survolant Tokyo ou d’autres lieux depuis plus d’un an. L’envie me revient soudainement alors que je parcours des photographies de buildings prises il y a plusieurs mois. J’identifie un potentiel de megastructure sur deux ou trois photographies et il n’en faut pas plus pour relancer la machine créative qui fera émerger ces formes bizarres dans le ciel souvent agité, aux dessus des villes et des océans. J’adore jouer avec les images de bâtiments pour faire naître des symétries et créer de nouvelles formes énigmatiques à force de superpositions d’images. L’ambiance y est souvent tourmentée mais je ne vois pas de représentation hostile dans ces formes malgré leur apparente froideur et dureté. Tout comme mes représentations graphiques de buildings et de nature sur la série Urbano-végétal, je conçois cette série de megastructures comme une tentative de s’extraire du paysage urbain, comme si ces éléments flottant dans les airs avaient été arrachés de leur environnement urbain initial. C’est en quelque sorte une manière poétique de représenter le remplacement continuel qui s’opère dans l’urbanisme tokyoïte. Les buildings ne sont plus condamnés à la destruction programmée et se voient accorder une opportunité de s’évader vers d’autres horizons.

Ces dernières semaines, le magazine musical en ligne Pitchfork passe en revue tous les dimanches un album plus ancien qui n’avait jusqu’à présent jamais été couvert sur le site. Ce dimanche, c’était le fameux MTV Unplugged in New York de Nirvana, album en version live acoustique devenu culte, car enregistré quelques mois seulement avant la mort de Kurt Cobain en 1993. Lire cette critique tant d’années après avoir écouté cet album pour la dernière fois, me donne envie de me replonger un peu dans cette période et univers musical. L’envie me prend de réécouter Vs de Pearl Jam, notamment pour la voix d’Eddie Vedder, complétant tellement bien l’efficacité des guitares. Cet album de Pearl Jam est également sorti en 1993. À cette période, Smashing Pumpkins sortait le monumental Siamese Dream, mais c’est plutôt leur premier album Gish, sorti en 1991, que j’ai envie de réécouter ces derniers jours. Le titre de ce billet m’est directement inspiré par le dernier morceau de Gish interprété par D’Arcy. Dernière l’efficacité et la puissance de ce rock là, j’apprécie la réécoute de ces albums pour ces voix, celle de Kurt Cobain, celle d’Eddie Vedder et celle de Billy Corgan. Il n’y a pourtant pas de liens forts entre ces groupes, car ces trois là ne s’appréciaient pas beaucoup malgré une certaine proximité musicale (et géographique pour Nirvana et Pearl Jam). Quelques années seulement après, en Août 1995, un autre groupe culte du rock alternatif prenait naissance de l’autre côté du Pacifique, au Japon. Il s’agit du groupe désormais mythique Number Girl. Ils partageront les mêmes influences que les grands frères américains, notamment Pixies ou Sonic Youth, et c’est une des raisons pour lesquelles leur son m’a plus rapidement, même si je les ai découvert plus tardivement en étant au Japon. L’annonce de la reformation du groupe me donne envie de réécouter toute leur discographie, en commençant par leur dernier album datant de 2002, NUM-HEAVYMETALLIC. Ils se reforment pour des concerts mais je ne sais pas s’ils vont se remettre à l’écriture. J’espère grandement qu’on pourra retrouver la voix de Shutoku Mukai et la guitare de Hisako Tabuchi (entre autres) sur un nouvel album original.

walking like a ghost

Des personnes marchent et d’autres observent. En ce qui me concerne, j’aime faire les deux en même temps, observer dans le mouvement tout en marchant dans les rues interminables de Tokyo. Les occasions de marcher dehors se sont faites assez rares malheureusement pendant un mois de Septembre très pluvieux, sans parler des typhons qui nous empêchent de dormir tranquillement quand ils décident de passer nous voir pendant la nuit. Ils frappent sans relâche les arbres devant la résidence, au point qu’on se demande s’il ne va pas y avoir de la casse. La première photographie est prise, une nouvelle fois, à Shinagawa et il s’agit d’une partie de l’immeuble à l’aspect monolithique noir de NTT Data. Cette partie de l’immeuble est comme une anomalie, une protubérance qui se dégage de l’immeuble de manière asymétrique. Cette partie de l’immeuble semble être la partie publique donnant accès à des centres de conférences. J’aime ces coloris de vitrages verdâtres, comme on peut le voir également sur le petit immeuble de la deuxième photographie près de la gare d’Ebisu. Le design des grandes surfaces vitrées en forme de ruches d’abeilles est intéressant. Si on n’entrevoyait pas l’intérieur, on aurait l’impression qu’il s’agit d’un gigantesque aquarium. La troisième photographie est celle d’un coin de rue à Ebisu. Le bâtiment noir à droite était celui du Club Milk, un des clubs les plus connus à Ebisu mais qui a fermé ses portes il y a plus de dix ans, en 2007 pour être précis. Comme la façade noire si particulière n’a pas changé depuis ce temps là, je pensais même que Milk était toujours ouvert. Je me souviens y être allé à l’époque de mes vingt ans, mais je ne souviens plus du tout à quoi ressemblait l’intérieur. Ma mémoire me fait défaut et les téléphones portables i-mode de l’époque ne permettaient pas facilement d’immortaliser tous ces moments.

Images extraites des vidéos de deux morceaux de Oyasumi Hologram おやすみホログラム intitulées Emerald et Ghost Rider.

J’écoute assez régulièrement deux morceaux du groupe d’idoles alternatives Oyasumi Hologram dont je parlais déjà il y a plusieurs mois après avoir écouté un de leurs EPs, le EP15. J’écoute d’abord un ancien morceau intitulé Emerald en association avec un autre jeune groupe appelé Have a nice day!, après avoir vu une version live sur YouTube. J’aime l’énergie qui se dégage de ce morceau et la force de la partition électronique, certes simple et poussive, qui tourne sans relâche pendant toute la longueur du morceau. J’aime regarder cette version live prise en salle de concert car elle montre une version un peu foutraque du morceau entre problème de micro, sauts dans la foule de spectateurs admirateurs des deux filles, cris inattendus dans le micro … folie et excentricité de cette jeunesse là. La vidéo officielle ne manque pas non plus de brouillages avec mouvements excessifs de caméras et parasitages de l’image. L’autre morceau que j’écoute est plus récent car il s’agit du dernier single du groupe, intitulé Ghost Rider. La vidéo est beaucoup plus posée et se déroule au volant d’une Porsche blanche conduite par August 八月ちゃん, tandis que Kanamil カナミル regarde dans tous les sens dans les rues traversant, entre beaucoup d’autres, des quartiers de Shibuya. Ghost Rider est très différent des morceaux beaucoup plus riches en guitares du EP15. Les voix de ce morceau sont beaucoup plus maîtrisées que ce que je connaissais du groupe, ce qui me fait dire qu’elles savent également chanter de manière claire et fluide. Le morceau est très attachant et on y revient volontiers, même s’il est beaucoup plus mature et mainstream que les autres morceaux que je connais de OYSM.

Le fil twitter de OYSM me surprend avec cette photo de Shutoku Mukai et Hisako Tabuchi du groupe Number Girl. La photo a été prise au festival rock 夏の魔物2018 in TOKYO (Summer Demon) à Aomi. Oyasumi Hologram se produisait sur scène pour ce festival accompagné de Ahito Inazawa, également du feu groupe Number Girl. D’après le programme, Mukai et Tabuchi y jouaient le même jour, mais séparément. Les hasards de twitter me font découvrir une autre photo au même festival, toujours avec Mukai mais cette foi-ci avec Ano, idole alternative du groupe au nom bizarre ゆるめるモ! (You’ll melt more!). C’est une association photographique assez étonnante. Je n’ai pas beaucoup d’intérêt pour ce groupe en particulier, mais j’avais beaucoup aimé le morceau de Towa Tei avec Ano sur le morceau REM de l’album EMO. Et Ano n’a pas l’air comme ça, mais elle est complètement barrée et on a du mal à bien percevoir s’il s’agit de comédie. Pour revenir à Number Girl, j’ai eu une période récente de ré-écoute des quatre albums du groupe en me disant que c’est bien dommage qu’ils aient arrêté. Il y avait quelque chose de puissant et d’authentique dans ce rock là. Number Girl a influencé beaucoup de suiveurs de la scène rock japonaise, et ont eu de nombreux fans. Sheena Ringo en faisait d’ailleurs partie. En espérant qu’elle puisse repartir un peu vers cette source rock là, car son dernier single 獣ゆく細道 (The narrow way) avec Miyamoto Hiroji n’est malheureusement pas très enthousiasmant.

l7été(9)

Pendant que Yui Aragaki regarde intensément loin vers le ciel bleu, je marche dans Shinjuku vers Kabukichō. Je traverse le sanctuaire de Hanazono pour rejoindre l’entrée de Golden Gai. A chaque fois que je le traverse, le sanctuaire de Hanazono me rappelle toujours le morceau 歌舞伎町の女王 (La reine de Kabukichō) de Sheena Ringo sur son premier album. Comme nous sommes tôt le matin, il n’y a personne dans les ruelles étroites de Golden Gai, même pas un fantôme égaré. Je passe devant le minuscule bar Nagune, un des bars de photographes. Un poster est posé d’une manière très artisanale et précaire au dessus de la porte d’entrée du bar. Il s’agit d’une photographie de Mitsuru Sato 佐藤充, un photographe que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant. Il doit exposer quelques photographies à l’intérieur du bar et je les imagine accrochés de la même manière. Ma mémoire me fait défaut maintenant, mais je pense être déjà entré dans ce bar une nuit il y a de nombreuses années avec des amis photographes amateurs. Ceci dit, il s’agissait peut être de Kodoji, un autre bar de photographes à Golden Gai. Je me souviens de l’espace réduit qui nous écrasait contre le comptoir, surtout quand quelqu’un se déplaçait, et de photographies de rues réalistes, sans valeur esthétique de mon point de vue, accrochées près de l’entrée du bar à l’intérieur. Je me souviens que l’endroit ne m’avait pas emballé, pas en raison du manque d’espace mais dans l’ambiance qui nous oblige à sur-montrer notre passion pour la photographie quand on vient dans ce genre d’endroit. Ce genre de passion, je l’intériorise dans mon cas. Certainement trop d’ailleurs. Malgré plus d’une centaine de milliers de photographies prises depuis presque 20 ans à Tokyo, je ne me sens en rien proche d’un photographe. Ma véritable passion est de me perdre dans mes écritures en pensant à mes photographies.

Le visage féminin à l’oeil bleu de cartoon dessiné sur un mur de béton se trouve dans le hall d’entrée du New Sky Building. Alors que je marchais dans la rue du building sans d’abord le remarquer, je découvre ce dessin de grande taille avec une phrase de Woody Allen. Le marquage au sol du hall d’entrée me paraît tout de suite familier. En ressortant dans la rue, je me rends compte que j’avais en fait pénétré à l’intérieur du légendaire New Sky Building. Tout comme la tour Nakagin, ce building est un trésor d’architecture métaboliste qu’il faut absolument conserver malgré sa vétusté. Cette peinture murale n’était pas présente sur le mur de béton lors de ma première visite du New Sky Building il y a 11 ans en Juin 2007. Juste au dessous de la photographie du visage, je redécouvre une maison de béton qui ressemble à un ovni, en lévitation au dessus du sol. Le découpage du mur est vraiment intéressant. Elle se trouve vers Aoyama, quelque part en direction de Small House de Sejima. J’ai tellement tourné viré dans le quartier que je ne serais pas en mesure de la retrouver facilement.

Image extraite du dernier live de Number Girl lors du morceau Omoide in my head, visionable sur YouTube.

Pendant que j’écris ces lignes sur le bloc-note de l’iPad, j’écoute au casque le rock puissant de Number Girl, les deux albums que je possède School Girl Bye Bye (1997) et Num-Heavymetallic (2002). Je les écoute en entier, ce que je ne fais pas très souvent. En général, j’écoute quelques morceaux choisis comme Omoide in my head, Cibicco さん ou Num-Heavymetallic, histoire de dégager toute l’énergie négative que l’on peut parfois emmagasiner en une journée. La semaine qui se termine m’oblige à écouter deux albums d’une traite. Number Girl s’est malheureusement dissout il y a plus de 15 ans. Je regarde d’ailleurs sur YouTube leur dernier concert à Hokkaido où ils interprètent devant une foule en pleurs le morceau Omoide in my head.

Couverture du EP April Kisses et photographie du groupe Youthmemory, provenant de la page Bandcamp du groupe.

Pour continuer sur les inspirations musicales, j’écoute assez régulièrement un EP de deux titres intitulé April Kisses du groupe japonais de rock indépendant Youthmemory. Le premier morceau April kisses reprend le titre du EP. Il se lance à toute allure dans un mélange de rock aux allures pop et de shoegazing pour cette voix se laissant un peu étouffer par l’enthousiasme des guitares. Le morceau fonctionne très bien et transmet une énergie communicative. Le deuxième morceau Starfall est plus nonchalant dans le rythme et se tourne plus vers le shoegazing. J’ai une attirance naturelle pour ce style de rock brumeux, tant que les groupes qui le pratiquent ne se perdent pas dans des pâles tentatives d’imitation de My Bloody Valentine. Youthmemory ne tombe heureusement pas dans ce travers. Avec le morceau Neo Tokyo dont je parlais il y a plusieurs semaines, ces morceaux de April Kisses sont une musique vers laquelle j’aime revenir. Comme toujours, cette musique se trouve sur Bandcamp.

Photos et Musiques à voir

Sur un pont au dessus la voie ferrée Yamanote: devant Ebisu, à droite Daikanyama et derrière Shibuya.

bertrand-desprez-les-4-saisons

Beaucoup de poésie dans la série de photos les 4 saisons du photographe Bertrand Desprez. On y sent les émotions à travers ces visages adolescents pendant les 4 saisons de l’année: printemps à Tokyo, été à Yamada, automne à la campagne de Hannamaki et hiver sur la pointe nord de Hokkaido à Wakkanai. Ces photos sont certainement relativement récentes (exposées en 1999), mais paraissent comme délavées, usées par les saisons, ce qui donne beaucoup de charme et de mélancolie à cette gallerie.
(les 2 photos ci-dessus proviennent du site internet de l’auteur)

nishizawa-kawauchi-palla

3 articles en forme d’entretiens à noter sur pingmag. Le photographe Joe Nishizawa en exploration des sous-terrains de Tokyo et centrales nucléaires high-techs. Dans un style tout à fait opposé, la photographe Rinko Kawauchi nous présentent ses couleurs quotidiennes à travers 10 questions. Finalement, pingmag nous présente un peu plus Pallalink.net (aka Kazuhiko Kawahara), un site que je suis depuis longtemps pour ses formidables symetries tournantes-superposées-compliquées à base de photographies urbaines.
(les 3 photos de l’assemblage hétéroclite ci-dessus sont dans l’ordre Joe Nishizawa, de Rinko Kawauchi et de Kazuhiko Kawahara)

Une série de graphs ou stickers aperçus contre un mur à Ebisu.

Je ne me promène pas souvent sur youtube. Comme l’indiquait l’auteur de l’article pingmag sur Nishizawa, un des éléments nucléaires de son bouquin Deep Inside, fait beaucoup penser par ses couleurs et ses formes lisses et rondes, au videoclip All is full of love de Bjork par Chris Cunningham. Quand on rentre sur youtube, on ne peut plus en sortir, à la recherche de vidéo connues: la vidéo animée Wamono de Hifana par W+K Tokyo Lab, la musique sur scène avec Ukifune de Go!Go!7188 (la video est très sympa mais je ne l’ai pas trouvé en définition acceptable), quelques chansons de Sheena Ringo (Koko de kiss shite, Kabukicho no Jyoou ou honnou) avec, en suite, Tokyo Jihen et le blanchâtre Shuraba, en terminant par le Rock alternatif sur CIBICCO San de NUMBER GIRL.