Je reviens une dernière fois sur la semaine de Golden Week avec une autre visite de château, celui d’Odawara à la limite de la préfecture de Kanagawa juste avant d’entrer dans Shizuoka. Nous y sommes allés le premier jour de l’ère Reiwa, le 1er mai donc. Le temps était assez couvert avec un peu de pluie, mais ça donnait à l’enceinte du château une ambiance un peu plus dramatique, comme si une attaque imminente allait frapper la forteresse. Le château d’Odawara était la possession du clan Hōjō pendant cinq générations, soit environ une centaine d’années. Il est construit au milieu de la ville et un canal entoure sa vaste enceinte. Quelques chapiteaux étaient montés sur une des places du château car on y préparait un festival dans les jours suivants. Après un déjeuner de soba, dans un petit restaurant au pied du château (les soba étaient étonnamment bons pour un lieu touristique), nous partons visiter l’intérieur du donjon, qui a été entièrement refait depuis notre dernière visite il y a dix ans. Le château n’est pas historique car il a été reconstruit en 1960. Comme beaucoup de châteaux, symboles du régime militarisé, il a été détruit au moment de la restauration Meiji. L’exposition historique à l’intérieur du château a été complètement refaite et modernisée avec notamment quelques vidéos très bien construites. Zoa et moi avons notamment été passionnés par la vidéo montrant la bataille de Odawara en 1590 par laquelle Toyotomi Hideyoshi prit possession du château et détrôna le clan Hōjō. Toyotomi Hideyoshi a d’abord pris toutes les places fortes autour du domaine d’Odawara pour l’encercler. Pour démolir le moral des troupes adverses, il construira même un château de cartes à Ishigakiyama, sur les hauteurs de Odawara. Ce château dans les montagnes couvertes de forêts s’appèle Ishigakiyama Ichiya. Il fut construit par Toyotomi Hideyoshi très rapidement en 80 jours et en secret. L’histoire raconte que les arbres devant le château ont tous été coupés en une seule nuit pour laisser soudainement apparaître le château de Ishigakiyama Ichiya depuis le bas de la montagne où se trouve le château d’Odawara. Ce château apparaissant soudainement donna l’impression d’avoir été construit en une seule nuit et contribuera grandement à la perte de moral du clan Hōjō, ce qui les entraînera à leur perte. Le château de Ishigakiyama Ichiya fut construit spécialement pour le siège d’Odawara puis ensuite délaissé une fois la bataille terminée. Il n’en reste désormais que des ruines. L’exposition du château nous explique cette histoire. On navigue ensuite dans les étages jusqu’à l’observatoire en haut du château. On peut en faire le tour, voir l’océan tout proche et les montagnes légèrement couvertes de nuages. Dans ces montagnes et derrière les filets de nuage, j’imagine un château menaçant, celui de Ishigakiyama. Quelques armures, autrefois présentées à l’intérieur du donjon, sont désormais disposées dans une autre dépendance du château. On peut y voir une projection sur un écran et une armure blanche d’un petit film d’images digitales assez réussi. Comme le temps est couvert, la nuit tombe assez sur Odawara et nous rentrerons dans la nuit noire sur l’autoroute longeant l’océan sur les côtes du Shōnan.
Étiquette : Odawara
Ce château
Ce château, c’est celui de Odawara. Je l’avais vu au moment des cerisiers en fleur et nous le découvrons cette fois, lors d’une jounée ensoleillée de janvier.
A partir de 1495, ce château fut utilisé comme place forte par 5 générations du clan Hojo pour gouverner la région (qui s’étendait jusqu’à l’actuel Tokyo). En 1591, Odawara fut assiégé par le seigneur militaire Toyotomi Hideyoshi. Il mit fin au règne du clan Hojo, dernière résistance à l’assise de son autorité sur le Japon. Le château de Odawara a été détruit par le gouvernement Meiji et reconstruit en 1960. Il s’agit désormais d’un musée retraçant l’histoire du clan Hojo à travers divers objets, surtout militaires.
En photos ci-dessus, une vue d’ensemble du château depuis l’enceinte et un peu plus loin, depuis la gare de Odawara où l’on peu apercevoir le château perché sur sa colline.