Il se dégage une certaine magie lorsqu’on regarde les reflets, tel un miroir, sur la surface de l’eau du lac d’Okutama. Nous sommes toujours à Tokyo ici, mais très loin à l’Ouest dans les montagnes au delà de la ville d’Ome. Le lac d’Okutama n’est pas naturel. Il s’agit d’une réserve d’eau bloquée par un barrage, le Ogouchi Dam, qui vient réguler le flot de la rivière. La rivière Tama, qui débouche dans l’océan pacifique entre Kawasaki et l’aéroport de Haneda, prend naissance dans les montagnes de Okutama. La route menant jusqu’au lac en altitude est très sinueuse. Elle suit la rivière Tama. Nous passons à proximité du Mont Mitake et de Hatonosu où nous sommes allés en décembre l’année dernière, mais il faut continuer à rouler sur plusieurs kilomètres avant d’atteindre le lac. Sur la route, on dépasse quelques cyclistes qui ont bien du courage de s’engager sur ces pentes accentuées. Une fois arrivés au bord du lac, nous sommes surpris par le nombre de voitures stationnées dans le parking. Il est plein mais on voit pourtant assez peu de monde se promener. Peut être sont ils tous en train de déjeuner dans l’unique restaurant du site, ou peut être sont ils déjà partis en montagne pour une excursion. Le barrage est une pièce grandiose d’architecture de béton. On peut le traverser à pieds sur une large route de goudron tout en regardant le lac d’un côté et le précipice en contre-bas de l’autre côté. Les murs du barrage sont larges et les portes vitrées d’une des tours d’observation sont bien sécurisées. Il n’empêche que je suis gagné par un certain vertige. Zoa est comme moi malheureusement. J’ai beaucoup de mal avec l’altitude, même si ce genre de lieux au Japon sont très bien sécurisés, plus qu’en France je pense. En France, le vertige me gagne souvent quand je visite des sites historiques, comme des remparts de châteaux ou de villes fortifiées. La cité médiévale de Rocamadour, campée sur une falaise abrupte, est mon cauchemar et je me sens mal rien que d’y repenser. Je me sens mieux quand je sais qu’il n’y a aucune chance (ou malchance plutôt) de tomber. Le vertige me reprend un peu plus tard quand on franchit un pont traversant la rivière Tama. Il se trouve un peu plus bas au niveau d’un autre barrage appelé Shiromaru Dam. Depuis le pont, la vue sur la rivière et la forêt tout autour aux couleurs du printemps est pourtant superbe. On peut y voir un groupe de personnes qui pagaient sur des longues planches. Cette image donne envie de les rejoindre quelques instants. Nous irons manger au restaurant de l’autre côté du pont, en terrasse avec vue ombragée sur la rivière. C’est un bel endroit à 1h et demi du centre de Tokyo que nous avons découvert là.