Nous passons notre première nuit à Okinawa dans un hôtel près du Cap Zanpa. Bien que le soleil se couche une heure plus tard qu’à Tokyo, nous sommes tout de même arrivé à l’hôtel alors qu’il faisait déjà nuit noire. Je ne soupçonnais pas qu’il fallait autant de temps en voiture pour redescendre du Nord de l’île où se trouve l’aquarium Churaumi jusqu’à notre hôtel situé plutôt au centre d’Okinawa sur la côte Ouest. Ce ne sera qu’au petit matin que nous découvrirons le paysage maritime, une plage de sable agrémentée de rochers si caractéristiques de l’île, rongés à leur base par la mer et le vent. C’est agréable de marcher pieds nus dans le sable et dans l’eau, mais il faut faire attention aux morceaux de coraux. On ne peut pas courir avec insouciance le vent dans les cheveux sur ces plages, il faut faire attention où on met les pieds. Lorsque l’on regarde les coraux avec attention sans bouger, on se rend compte que les coquillages sont vivants et attendent un moment de tranquillité pour sortir de leur coquille. Lorsque l’on regarde attentivement à nos pieds dans l’eau transparente du Pacifique, on peut apercevoir des groupes de poissons partis en exploration au bord des zones navigables. Lorsque l’on reste immobile à contempler le monde alentour, il se met doucement en mouvement.
Après ces quelques observations matinales au bord de l’eau, nous reprenons la route vers la pointe Sud Est de l’île vers un lieu sacré sur une colline boisée appelé Seifa-Utaki 斎場御嶽. C’est un ancien lieu de prière du royaume de Ryūkyū, l’ancien nom d’Okinawa, inscrit en 2000 au patrimoine mondial de l’Unesco. On approche les lieux par une route très ensoleillée pour ensuite s’enfoncer dans la forêt ressemblant à une jungle. Un petit chemin de pierre est aménagé entre les rochers gigantesques et les arbres et nous amène jusqu’à un monument naturel de pierre. Une grande fissure dans les rochers laisse passer la lumière. On peut également marcher à l’intérieur de cette immense fissure. Au moment de notre visite, un phénomène assez étrange se produit lorsque j’essaie de prendre la fissure en photo avec mon iPhone. Mon iPhone montre une longue traînée de lumière de haut en bas, comme si elle provenait des hauteurs du rocher. Il n’avait pourtant pas de puit de lumière à l’endroit précis d’où sortait la lumière sur ce que je vois sur l’écran de mon iPhone. Plus étrange encore, Mari essaie de prendre la même photo exactement au même endroit que moi avec son iPhone mais elle n’aperçoit pas cette traînée de lumière sur l’écran de son iPhone. Cet endroit étant ce qu’on appelle un Power Spot, j’aime à croire qu’il s’agissait là d’un phénomène surnaturel. Quelques minutes après, la lumière avait complètement disparu lorsque j’essaie de reprendre la même photo au même endroit. Ce phénomène ne se produisait pas non plus sur mon appareil photo reflex. Il y a certainement une explication logique à tout cela, des effets d’optique certainement.
De retour du site de Seifa-Utaki, sur la petite route ensoleillée sur la colline, une maison du style typique d’Okinawa attire notre regard. Les portes sont ouvertes des deux côtés de la maison nous laissant apercevoir le ciel de l’autre côté. Le shīsā, une petite statue traditionnelle en forme de lion asiatique, est posé sur le toit au niveau de cette entrée pour nous accueillir. Nous acceptons cette invitation du shīsā, car il s’agit en fait d’un café, comme on en trouve d’ailleurs beaucoup à Okinawa, perdus dans la nature ou au bord de mer. Celui-ci nous permet de nous asseoir à l’extérieur tout en admirant la vue. Nous sommes sur une colline au bord d’une falaise tombant à pic. La vue sur l’océan est superbe et la météo très douce pour un mois de novembre (pratiquement 30 degrés) rend ce lieu paradisiaque.