à la dérobée maintenant

J’ai beaucoup marché dans le quartier de Meguro, d’où proviennent la plupart des photographies de ce billet (sauf l’avant dernière prise dans le centre de Roppongi), avec le très vague objectif de retrouver une maison de béton aperçue et prise en photo il y a longtemps. Je ne me souviens plus exactement du lieu et je ne l’ai malheureusement pas retrouvé. Ce n’était en fait qu’un prétexte pour marcher tout en écoutant les albums compilations de Blankey Jet City que je mentionnais dans le billet précédent. Il y a quelque chose de stimulant dans la musique du groupe (un morceau comme I Love Tokyo par exemple), qui a pour effet de me pousser à continuer à marcher, simplement pour pouvoir écouter les morceaux suivants. J’ai marché plus de deux heures sans pourtant terminer l’écoute en entier. J’essaie d’emprunter des rues que je ne connais pas, celles plus calmes à l’écart de la grande artère Yamate passant devant la gare de Naka-Meguro. J’y trouve souvent des maisons particulières comme celles de la première et de la dernière photographie, sans forcément reconnaître leurs architectes. C’est en ce moment la saison de floraison des hortensias. Elles sont nombreuses et égayent les rues de Tokyo. En les prenant en photo, je me demande toujours si je ne devrais pas les prendre en noir et blanc. Je pense que le noir et blanc me manque et il faudrait que j’y revienne bientôt. J’ai d’ailleurs toujours une pellicule argentique en cours sur l’appareil photo EOS1 qu’il faudrait que je termine. Je ne me souviens d’ailleurs plus de quand datent les photos déjà prises. Le développement argentique (que je ne fais pas moi-même) à cet avantage de procurer un effet de surprise lorsque l’on voit les photographies pour la première fois.

Il ne reste plus que quelques jours à attendre avant la sortie du nouvel album Music (音楽) de Tokyo Jihen. Pour nous faire gentiment attendre, le groupe nous conviait à une émission en direct sur YouTube destinée à presenter morceau après morceau le nouvel album. L’émission était intitulée Tokyo Jihen no Hanakin Night Ajito Nau (東京事変の花金ナイト 「アジトなう。」) et se déroulait le vendredi 4 Juin à 9h du soir pour un peu plus d’une heure. C’était une première pour Tokyo Jihen de se montrer en direct dans ce genre de situation. Plus de 50,000 personnes s’étaient connectées sur YouTube et je ne pouvais pas manquer cet événement. En fait, j’étais très curieux de voir quelle allait être la dynamique de ce talk-show autour de la présentation de l’album. Le décor ressemblait à celui d’un bar et les cinq membres du groupe étaient disposés en rond. D’après les crédits à la fin de l’émission, le lieu serait le rez-de-chaussée du nouvel hôtel Aloft à Ginza. Ils portaient tous des tenues colorées assez surprenantes au premier abord. Le thème des costumes était plus ou moins inspiré par une imagerie de commando avec des faux fusils placés dans le décor. Ils n’ont pas expliqué le pourquoi de ces tenues, mais les explications superflues ne sont de toute façon pas forcément nécessaires. Sheena avait un casque en plastique sur la tête, ce qui lui donnait un air charmant car plutôt déplacé par rapport à la tenue qu’elle portait.

L’ambiance était détendue, assez loin des interviews télévisées très formatées. Sheena menait principalement la discussion mais Kameda et Izawa étaient également assez bavards, surtout par rapport à Ukigumo et Hata qui sont moins à l’aise sur ce genre d’exercice. Le fait que l’émission était un peu flottante par moment la rendait intéressante et même accueillante, car elle n’était pas orientée marketing même si un des buts était de présenter le nouvel album. En fait, ils semblaient tous les cinq très humbles sur le travail accompli, sans utiliser les superlatifs exagérés qu’on entend souvent dans les exercices de promotion. C’est certainement dû au fait qu’ils n’étaient que tous les cinq devant les caméras, sans intervention d’un interviewer extérieur au groupe. L’album entier passait en fond et chaque membre du groupe donnait quelques anecdotes à leur propos. On pouvait donc entendre les nouveaux morceaux mais c’était pour moi difficile de se concentrer pour écouter leur conversation tout en essayant d’écouter le morceau. Comme ils ne faisaient pas de pause pour nous laisser écouter, je n’ai pas pu vraiment me faire un avis sur les nouveaux morceaux, mais les courts passages qu’on pouvait entendre me semblaient très intéressants. C’est amusant car Ukigumo fait la remarque au début de l’émission, en se demandant s’il ne faut pas mieux se taire et laisser jouer les morceaux.

L’émission était de toute façon orientée sur la discussion plutôt qu’une écoute concentrée du nouvel album. On apprend que certains morceaux datent d’il y a trois ans. A cette époque, Tokyo Jihen se réunissait en cachette car c’était avant l’annonce de leur réformation. Izawa, qui est souvent appelé par son surnom Watchi (わっち ) pendant l’émission, nous apprend que la première réunion a eu lieu en Juin 2017 où ils ont commencé à réfléchir au fait de se réunir. Sheena nous dit que certains fans avaient décelé des indices de la réformation de Tokyo Jihen dès son dernier album solo Sandokushi, car il y aurait un lien entre les symboles des trois poisons utilisés dans Sandokushi et le paon, symbole de Tokyo Jihen. Sur la petite table à côté de Sheena pendant l’émission, on trouve d’ailleurs des figurines en porcelaine Herend représentant un cochon, un serpent et un poulet, les symboles qu’on pouvait voir dans Sandokushi notamment sur le premier morceau Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚), accompagné d’un paon. Ces animaux en porcelaine posés sur la table font en quelque sorte le lien entre le dernier album solo de Sheena et le redémarrage de Tokyo Jihen. C’est un clin d’oeil bien vu. La discussion pendant l’émission se concentre beaucoup sur les morceaux, mais donnent quelques anecdotes, notamment le fait que Sheena ne boit plus d’alcool depuis 10 ans ou que son fils aîné apprend la batterie avec Hata. Kameda mentionne également le fait qu’il change sa raie de côté quand il fait partie de Tokyo Jihen, ce qui fait dire à Sheena que, pendant Jihen, chaque membre du groupe prend un autre visage (事変の時、事変の顔). C’est amusant comme Sheena continue à appeler Kameda, Shishō (maître), mais c’était la première fois que j’entendais Kameda appeler Sheena, Rin-chan, car on l’appelle plutôt Ringo-chan dans le groupe.

On apprend aussi qu’Izawa et Hata ont besoin de beaucoup de temps pour s’entrainer sur chaque morceau et que la partition de piano sur Ao no ID (青のID) composée par Sheena était particulièrement difficile à maîtriser. Le groupe évoque aussi le morceau Inochi no Tobari (命の帳) qui a demandé beaucoup de travail, avec de nombreux changements en cours de route, notamment la partition de piano. Pour le morceau Yaminaru Shiro (闇なる白), Ukigumo évoque l’approche disruptive d’Izawa dans sa composition musicale ce qui rend le chant en duo avec Sheena assez complexe. Il compare le chant à deux sur ce morceau à une course de voitures qui roulent en s’entrechoquant les unes aux autres pour se dépasser l’une l’autre. Je n’avais pas remarqué que les trois morceaux centraux du nouvel album avaient des titres faisant référence à une couleur, comme l’explique Sheena. Ao no ID (青のID), puis Yaminaru Shiro (闇なる白) et Aka no Dōmei (赤の同盟) nous donnent les couleurs Bleu-Blanc-Rouge (Tiens donc, un petit clin d’oeil français?). Ukigumo n’est clairement pas super à l’aise devant la caméra, et peu bavard, mais il nous fait quand même part d’un épisode au moment du tournage de Ryokushu (緑酒) où il recherchait un restaurant de tempura sans succès. Sa manière de l’évoquer pousse à sourire car il est pince-sans-rire. On le remarque aussi au moment où il fait exprès de poser une question plus profonde sur l’album alors que l’ambiance générale de la discussion est plutôt légère.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de cette émission car on s’y sentait bien. Kameda regardait de temps en temps la page YouTube pour voir les commentaires, mais c’était tout simplement impossible de suivre le flot incessant de ces commentaires qui défilent à grande vitesse à l’écran. Personnellement, je ne les ai pas regardé car ces commentaires n’apportent en général pas grand chose d’intéressant. Je jetais par contre un œil au nombre de personnes connectées, car plus de 50k, c’est quand même impressionnant et ça fait plaisir à voir. A ce propos, après s’être remémoré en souriant l’episode Heavy Metal sur le morceau Kenka Jōtō (喧嘩上等) sur la tournée Just can’t help it, Sheena évoque l’envie de revoir le public en concert. Il n’y a cependant pas eu d’annonces particulières en ce sens. Il faudra attendre encore un peu. A la toute fin de la vidéo, on pouvait voir pour la première fois un teaser de l’album avec une petite partie du premier morceau 孔雀 (Kujaku) aux airs rappés (une première pour Sheena) et une partie plus longue du dernier morceau 一服 (Ippuku) mélangeant les voix, notamment celle d’Ukigumo. Je ne peux d’ailleurs plus me l’enlever de la tête, ce qui doit être bon signe. La vidéo de ce teaser est disponible sur YouTube. A noter qu’elle contient une DMC Delorean mais le groupe n’y apparait pas, à part Sheena à travers un vieil écran cathodique. La vidéo montre en fait les danseuses Sakra et Chinatsu du groupe SIS d’Osaka. Sheena est bien présente avec elles mais elle est à peine reconnaissable. L’émission sur YouTube était donc diffusée en direct mais elle n’est plus disponible dans les archives de la chaîne YouTube de Tokyo Jihen, ce qui est peu dommage car on ne peut plus la revoir (sur YouTube mais on peut la trouver ailleurs). Elle sera peut-être ajoutée plus tard. C’est en tout cas une excellente idée de faire ce genre d’émission, qui nous rapproche un peu du groupe et nous permet de constater une fois de plus qu’ils sont très complices, vus les sourires fréquents qui ont égayé l’émission. En même temps, ils ont gardé la distance nécessaire par rapport au public, sans se laisser emporter par les commentaires en direct sur YouTube. A la fin de l’émission (qui avait la référence #0), on nous annonce qu’il y en aura d’autres, à partir du 11 Juin à 10h du soir, mais je ne pense pas que ça soit avec le groupe complet. C’est une affaire à suivre, juste après la sortie de l’album le 9 Juin.

ichigo ichie

Ichigo Ichie (一期一会) est un concept culturel consistant à « chérir la nature irremplaçable d’un moment », nous apprend Wikipedia. Ce terme japonais insiste sur le fait que chaque instant de la vie est unique et ne peut être répété, même si on se trouve dans une situation similaire à ce que l’on a déjà vécu ou qu’on se retrouve à nouveau avec le même groupe de personnes. Ichigo ichie nous rappelle donc qu’il faut apprécier chaque moment de la vie. Cela laisse à mon avis supposer qu’on ait bien conscience de ces moments qui passent et qu’on se doit d’apprécier. J’ai souvent l’impression que ces fameux moments passent plus vite qu’on arrive à s’en rendre compte. Notre esprit essaie plutôt de distinguer des moments uniques, souvent après coup, parmi la multitude de moments beaucoup plus communs de la vie. Apprécier chaque moment de manière unique suppose qu’on ait de manière continuelle conscience du moment qui passe et je me demande si cette conscience ne viendrait pas perturber la qualité du moment en question et nous empêcher d’en profiter pleinement. J’essaie de faire le lien entre ce concept du ichigo ichie et mes promenades urbaines dans Tokyo. Elles sont assez systématiquement bordés dans le temps, au maximum 2h (un autre concept vient s’immiscer ici, le 2時間だけのヴァカンス), mais j’ai souvent conscience pendant cette courte période de la qualité du moment passé, notamment parce qu’il est limité. J’ai l’impression pendant ces moments là de chérir la nature irremplaçable d’un moment. Je m’en rends compte souvent après être revenu à la maison, lorsque la promenade urbaine n’est plus qu’un souvenir que je garde en mémoire pendant quelques temps avant que celui-ci disparaisse, enfoui sous d’autres souvenirs de marches tokyoïtes plus récentes. La musique que j’écoute en marchant ajoute pour moi à la qualité du moment quand les bruits de la rue viennent la dégrader. Je me pose assez souvent la question si cette musique dans les écouteurs est vraiment nécessaire et si la qualité du moment ne serait pas meilleure sans ces écouteurs dans les oreilles pour apprécier la multitude de couches sonores qui composent le milieu urbain. J’ai tendance à penser ce moment de deux heures dans les rues de Tokyo avec mon appareil photo en mains comme un moment à part et le passer avec une musique que j’aime en tête transforme ce moment en une expérience. Enfin, plus que d’essayer d’appliquer ce concept du ichigo ichie à la lettre, c’est plutôt la réflexion qu’il engage qui est intéressante, car il nous pousse à réfléchir à ce qu’on fait, pourquoi on le fait et pourquoi c’est nécessaire de le faire. J’aime appliquer ce genre de réflexion à la pratique de ce blog car j’ai encore maintenant beaucoup de doutes et très peu de certitudes sur le pourquoi de cette démarche que j’ai pourtant mené pendant un peu plus de 18 ans sans interruption.

Ichigo Ichie (苺イチエ) est le nom de scène emprunté par l’actrice Eri Fukatsu dans la pièce de théâtre Egg dirigée par le dramaturge Hideki Noda et sa compagnie Noda Map. Je n’ai pas vu la pièce de théâtre mais la raison pour laquelle j’en parle ici est que la direction musicale de cette pièce datant de 2012 était assurée par Sheena Ringo. Ce n’est pas la première fois qu’elle intervient comme directrice musicale sur une pièce de théâtre ou sur un film. C’était déjà le cas sur le film court Hyakuiro Megane (百色眼鏡) sorti en 2003 et son adaptation théâtrale intitulée Lens sortie en 2004, reprenant tous les deux des morceaux de son troisième album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花). Il y avait également le film Sakuran réalisé par Mika Ninagawa et sorti en 2007. Les musiques du film composées et interprétées par Sheena en compagnie de Neko Saito ont été regroupées sur l’album Heisei Fūzoku (平成風俗) qui sert de bande originale au film. Elle a également composé la même année des musiques pour la pièce de théâtre kabuki Sannin Kichisa (三人吉三) et j’avais déjà parlé du morceau Tamatebako (玉手箱) qu’elle y interprète. La particularité sur Egg est que Sheena Ringo n’y compose que les musiques. Les paroles sont écrites par Hideki Noda et les morceaux sont interprétés au chant par Eri Fukatsu.

Un petit album de 8 morceaux intitulé Doku Ichigo (毒苺), qu’on pourrait traduire par « fraise toxique », est sorti en CD le 31 Août 2012 dans un coffret que j’ai trouvé sur Mercari pour un prix très raisonnable (on le trouve à des prix très variables). Les 8 morceaux sont attribués à Ichigo Ichie (苺イチエ), joué sur scène par Eri Fukatsu, car le personnage Ichigo Ichie interprète ces morceaux pendant la pièce de théâtre. Tous les morceaux ont été créés spécialement pour Egg, mais Sheena en a repris deux dans des versions différentes sur les albums Reimport. Le deuxième morceau de Doku Ichigo, intitulé The Heavy Metalic Girl et chanté en japonais par Eri Fukatsu, est également présent sur Reimport 2 (逆輸入 ~航空局~) sorti en 2017, dans une version assez différente chantée en anglais par Sheena et portant un titre japonais Jūkinzokusei no Onna (重金属製の女) ayant la même signification que le titre en anglais sur Doku Ichigo. au passage, le chassé-croisé anglais-japonais est assez intéressant. À vrai dire, je suis vraiment surpris par la version du morceau sur Doku Ichigo car Eri Fukatsu l’interprète brillamment. Elle a une voix beaucoup plus affirmée que je le pensais initialement et porte très bien ce morceau, peut être même mieux que Sheena sur la reprise qu’elle en a fait sur Reimport 2. En fait, le morceau fonctionne mieux en japonais, ce qui joue sur l’impression générale que j’en ai. J’aime aussi beaucoup l’ambiance de la vidéo accompagnant The Heavy Metalic Girl. On trouve également le septième morceau de Doku Ichigo sur le premier volume de Reimport (逆輸入 ~港湾局~) sorti en 2014. Sur Doku Ichigo, le sixième morceau Bōenkyō no Naka no Keshiki (望遠鏡の中の景色) et le septième morceau Bōenkyō no Soto no Keshiki (望遠鏡の外の景色) sont liés et reprennent un même thème musical. Mais tandis que le sixième morceau met l’accent sur la voix de l’interprète, le septième se concentre par contre sur la partition musicale jazz interprété par le groupe SOIL& »PIMP »SESSIONS, qu’on a déjà croisé à plusieurs reprises aux côtés de Sheena Ringo. La version jazz sur Doku Ichigo est plus complexe et intéressante que la version sur le premier Reimport. C’est un beau moment de ce mini-album. On pouvait d’ailleurs entendre ce même morceau, ou une version légèrement différente peut-être, pendant la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Rio en 2016, au moment du passage de relai vers Tokyo comme ville hôte pour les Jeux de 2020. Il faut se souvenir que Sheena Ringo faisait partie du comité artistique des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, avant la dissolution de ce groupe il y a quelques mois. C’était une des conséquences du report des Jeux en 2021 et d’une revue à la baisse des ambitions pour les cérémonies officielles, considérant la crise sanitaire toujours très présente.

La pièce de théâtre Egg a aussi des liens avec l’olympisme. Même en lisant un résumé des thèmes de la pièce, il m’est bien difficile de comprendre vraiment l’histoire, s’il existe vraiment une histoire articulée. On nous dit que « Egg » est en fait le nom d’un sport imaginaire, utilisant de vrais œufs. La pièce nous raconte l’histoire d’un groupe de sportifs, dont l’acteur principal Satoshi Tsumabuki, se démenant pour participer aux Jeux Olympiques. La pièce contient apparemment des éléments politiques, une histoire d’amour et des allés retours dans le temps, à l’époque des Jeux Olympiques de Tokyo de 1964, pendant la guerre en Mandchourie en 1940 et à l’époque actuelle en 2012, l’année où a été montrée la pièce au Théâtre Métropolitain de Tokyo du 5 Septembre au 28 Octobre. Souvenons-nous que 2012 était également une année olympique pour Londres et que 1940 était initialement la date prévue pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Ils ont été annulés à cause de la guerre et ont finalement eu lieu beaucoup plus tard en 1964. L’album Doku Ichigo contient trois morceaux faisant référence directe à ces trois dates olympiques, car l’année est incluse dans le titre du morceau, comme par exemple Wakare 1964 (別れ 1964). Ces morceaux reprennent le même air et les mêmes paroles mais se différencient en intégrant un style nous rappelant l’année en question. Le style est par exemple proche du Shibuya-Kei pour Wakare 2012, morceau concluant ce petit album.

Doku Ichigo est une bonne surprise. On peut d’ailleurs l’écouter en intégralité sur YouTube. Je connais peu le théâtre moderne japonais mais Hideki Noda en est une figure importante. C’est amusant de constater qu’il aime jouer avec les mots et utiliser des termes obsolètes. J’imagine qu’il a dû très bien s’entendre avec Sheena vu son intérêt pour les utilisations inhabituelles de Kanji dans les paroles de ses morceaux. On peut d’ailleurs les voir ensemble en interview sur YouTube et sur le site web de Noda Map. Il évoque d’ailleurs la programmation de la pièce à Paris au Théâtre National de Chaillot dans la salle Jean Vilar du 3 au 8 Mars 2015. La pièce était apparemment jouée en version originale et Hideki Noda évoque dans la vidéo le fait que le public français est à priori réceptif à ce genre de spectacle, même s’il ne comprend pas la langue. Selon son sentiment, le public français serait en mesure de ressentir les émotions et les sensations que la pièce et les acteurs transmettent même si c’est joué en japonais. Il évoque une certaine ouverture d’esprit que j’arrive assez bien à appréhender. Avant de partir pour Paris, la pièce s’était jouée pour quelques nouvelles dates à Tokyo de Février 2015 et était ensuite revenue au Japon pour des dates additionnelles à Osaka et Kitakyushu. Je ne suis pas sûr que la pièce de Noda Map soit disponible en DVD mais je serais bien curieux de voir le spectacle en entier, notamment pour entendre les morceaux de Sheena Ringo interprètés en situation. En en voyant l’affiche de Egg, je pense à l’affiche d’une autre pièce de théâtre de Noda Map intitulé The Character, que j’avais aperçu devant le Tokyo Metropolitan Art Space à Ikebukuro. La tête dorée construite à base de personnes comme dans les dessins de Kuniyoshi Kunisada m’avait impressionné.

岡タコ黒18年Flash&Play

Made in Tokyo a maintenant 18 ans. Sa date d’anniversaire est le 22 Mai même si le site web a démarré quelques années auparavant en 1998, un peu avant que je mette les pieds au Japon. J’oublie en général cette date d’anniversaire mais c’est peut-être le fait que ce blog ait atteint la majorité qui me fait m’en souvenir. Je n’ai pas l’intention de faire de bilan de ces 18 années écoulées car je ne serais pas par où commencer et je le fais en fait déjà petit à petit sur ma page « À propos« . Il faudrait d’ailleurs que je mette cette page à jour car je n’y aie pas touché depuis deux ans. Je n’ai pas non plus changé la mise en page générale du blog depuis très longtemps, 4 ans en fait. J’ai fait plusieurs tentatives non concluantes et j’ai bien peur de ne jamais trouver de thème WordPress qui me convienne. J’ai également perdu un peu la main sur les modifications des fichiers CSS, ce qui rend tout changement de fond un peu plus compliqué. En fait, je ne fais pas de bilan car j’aime plutôt, au fur et à mesure, faire des liens vers des billets passés. Je me dis que le fait de parler sans cesse de billets précédents doit être un peu agaçant pour le visiteur, mais je le fais aussi pour maintenir en vie la totalité de ce blog, qui ressemble de manière imagée à un réseau de neurones. Faire un lien sur un ancien billet depuis un billet récent vient en quelque sorte irriguer les parties les plus profondes du blog et les faire sortir de l’oubli. J’ai toujours imaginé ce blog comme un complément mémoire. Il n’est pas indispensable mais bien pratique pour se souvenir de certaines choses et certains endroits où nous sommes allés dans le passé. Il n’est pas rare que je fasse une recherche sur ce blog pour me souvenir d’événements passés que j’avais parfois complètement oublié. Ce blog est également pour moi une occasion d’écrire en français, et c’est peut être bien avant tout la raison pour laquelle je ressens le besoin de continuer.

Je n’ai pas encore parlé du Blu-ray du concert News Flash de Tokyo Jihen que j’ai acheté à sa sortie au Tower Records de Shibuya. Je ne vais pas m’étendre sur le contenu car je l’avais déjà évoqué en longueur au moment de la diffusion en streaming l’année dernière. C’était évidemment un plaisir renouvelé de revoir ce concert avec la qualité du Blu-ray en plus. La principale différence vient de la qualité sonore qui est excellente sur le Blu-ray par rapport à la version streaming que je connaissais. Voir ce concert avait enclenché mon envie de voir tous les concerts de Tokyo Jihen les uns après les autres et de les commenter ici. Il est difficile et pas forcément nécessaire de faire un classement mais Ultra C et Dynamite Out restent mes préférés. Ce dernier News Flash est tout de même à mon avis dans le peloton de tête, même s’il n’y avait pas de public dans la salle. Des morceaux comme OSCA fonctionnent mieux quand il y a une foule qui réagit. Je ne me souvenais plus que ce morceau, qui demande beaucoup l’énergie, se trouvait vers la fin du concert. Je me souvenais pas contre très bien que la performance était impeccable. Au milieu du concert, Superstar est le plus beau morceau qu’ils interprètent et il m’a même donné les larmes aux yeux tout seul devant mon écran. Allez savoir pourquoi. Senkō Shōjo est le morceau le plus épuisant du concert pour Kameda, ce qui est assez amusant car c’est lui-même qui en a écrit la musique. Ce concert me rappelle aussi que Hata Toshiki est fantastique à la batterie. Je me le dis à chaque fois, mais cette impression est plus présente lors de ce concert. Son jeu est extrêmement sophistiqué et j’aime beaucoup le voir souffrir avec le sourire quand Sheena le regarde. Le seul bémol à mentionner est la vue supplémentaire donnée pour certains morceaux sous le format Academic view. Il s’agit d’une vue fixe comme si on était au milieu de la salle. Je trouve l’image de qualité moyenne et cette vue ne remplace en rien les caméras rapprochées de la version filmée originale. J’aurais préféré qu’ils ajoutent des images backstage ou des préparatifs, comme le groupe l’a souvent fait sur des DVDs précédents plutôt que cette vue académique très dispensable. On peut également regretter que la couverture du DVD/Blu-ray soit aussi ressemblante à celle du EP News de 2020. Le détail amusant tout de même est l’heure mentionné sur la photo de couverture. Il est 20:20 sur le EP News, et le DVD/Blu-ray démarre une minute après à 20:21, ce qui correspond bien entendu aux années de sortie. Il n’empêche que le concert est excellent et me pousse à relire mes commentaires passés en le revoyant maintenant.

De tous les DVDs et Blu-ray officiels des concerts de Tokyo Jihen, Chin Play Kō Play (珍プレー好プレー) est le seul qu’il me restait à mentionner ici. Je l’ai dans ma collection depuis de nombreux mois mais je voulais le voir en dernier car il s’agit d’une compilation de concerts. Chin Play Kō Play est sorti le 29 Août 2012, en même temps que la compilation de B-side Shin’ya Waku (深夜枠). C’était l’année de la dissolution du groupe. Chin Play Kō Play est une compilation live tentant de réunir les meilleurs moments des concerts de Tokyo Jihen, de la formation en phase 1 en 2004 jusqu’au dernier concert de la tournée Bon Voyage le 29 Février 2012. Elle compile 3 ou 4 morceaux par concerts et inclut également des versions écourtées de morceaux joués lors de festivals comme le Rising Sun Rock Festival à Ezo (Hokkaido), le Fuji Rock Festival à Naeba, les concerts Countdown avant le passage à la nouvelle année dans l’immense hall de Makuhari à Chiba, ou encore le festival EMI Rocks au Saitama Super Arena. C’est une idée étrange que de donner seulement des extraits des morceaux joués dans les festivals, mais je remarque que les morceaux sont pratiquement joués en entier au fur et à mesure qu’on avance dans la playlist du DVD. Je connaissais quelques morceaux pour les avoir déjà entendu sur YouTube ou sur une autre plateforme vidéo, comme ceux interprétés sur le deuxième volume des concerts Society of the Citizens, invitant plusieurs autres groupes. La plupart des morceaux en festivals étaient tout de même nouveaux pour moi, et c’est très intéressant de voir le groupe évoluer dans un environnement un peu différent des concerts qui leur sont uniquement dédiés. Il y a pas de différence vraiment notable dans la qualité des interprétations mais je n’ai pas vraiment noté de morceau qui était meilleur en festivals par rapport à leur version en concert. J’aime quand même beaucoup l’interprétation du morceau Gaman lors de Countdown Japan 09/10 le 30 Décembre 2009.

La partie principale de Chin Play Kō Play se concentre sur les 7 tournées officielles de Tokyo Jihen dont 6 sont sortis en DVD/Blu-ray. Il s’agit des tournées Dynamite en 2005, Domestic! Just Can’t Help It! en 2006, Spa & Treatment en 2007, Ultra C en 2010, Discovery en 2011 et Bon Voyage en 2012. J’en ai déjà parlé assez longuement dans des billets séparés. La nouveauté, si on peut dire, sur Chin Play Kō Play, c’est qu’il comprend également un ancien concert jamais édité en DVD, Domestic! Virgin Line, qui s’est déroulé en Février 2006, quelques mois seulement avant la tournée suivante Just Can’t Help It! Il y avait seulement deux dates pour cette tournée, le 19 Février à Tokyo au Nippon Bundokan et le 21 Février au Osaka-jō Hall. Une partie du concert au Nippon Budokan était diffusé sur Fuji TV. Un des objectifs du concert était de présenter Ukigumo et Izawa Ichiyō, qui venaient remplacer respectivement Hirama Mikio et H Zett M. Sheena Ringo connaissait déjà Ukigumo de longue date et Ie nom d’Izawa avait été proposé par H Zett M pour son propre remplacement. C’était en quelque sorte un concert de chauffe venant tester l’accueil du public. Quatre morceaux de Domestic! Virgin Line sont inclus sur Chin Play Kō Play, à savoir Sōretsu, Kyogenshō, Bokoku Jōcho et Rakujitsu. Sōretsu est une reprise du morceau du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) de Sheena Ringo. Son interprétation est sombre et touchante. Le morceau se termine par un chœur de voix d’enfants, ceux du Suginami Junior Chorus (杉並児童合唱団). Le fait que le morceau soit très sombre est compensé par les oreilles de lapin portées par les enfants qui donnent une petite touche décalée. Kyogenshō est également un morceau repris de la carrière solo de Sheena, car il est présent sur Shōso Strip. Les interprétations de Bokoku Jōcho et Rakujitsu sont amusante pour la première et très belle pour la deuxième, mais n’arrivent pas à la hauteur de l’émotion qui se dégage de Sōretsu. Ce morceau n’est pas inédit, par rapport aux trois autres, car on le trouvait déjà dans cette émission de Fuji TV qui reprenait seulement une partie des morceaux du concert entier. Il vaut en tout cas le détour. C’est dommage d’ailleurs que ce concert n’existe pas en entier en DVD, car les morceaux qu’on peut entendre et voir dans cette émission de Fuji TV sont pour la plupart excellents. Je note notamment Kabuki car Ukigumo y fait son show en solo guitare comme s’il avait quelque chose à prouver pour ses débuts dans le groupe, la mise en scène sur Service, Keshō Naoshi car on y trouve des percussions supplémentaires accompagnant Hata Toshiki et les nombreuses variations de guitare, parfois subtiles, introduites sur les morceaux.

On peut trouver cette émission en entier quelque part sur internet mais la qualité visuelle et sonore de la version que j’ai vu était assez moyenne. Les morceaux de cette tournée présents sur Chin Play Kō Play sont de bien meilleure qualité. L’émission de Fuji TV est également entrecoupée d’interviews des membres du groupe évoquant leur entrée dans Tokyo Jihen, leurs impressions sur les autres membres du groupe. Je retiens ce petit passage qui m’a amusé où Ukigumo évoque la manière de chanter de Sheena:

あんな人いないですようね、他に。なんか、何でも出来るし、全部本気で出来てるみたいな、ね。。。ニャーニャー声からロッカーな声から、オペラみたいな声からエレベーターの女の人みたいな声出すし。。。

Il n’y a personne d’autre comme elle. Elle arrive à tout faire, toujours très sérieusement, du miaulement de chat à la voix de rocker, de la voix d’opéra à celle des hôtesses d’ascenseurs…

Il y a également des scènes montrant les répétitions, toujours très instructives pour comprendre comment le groupe fonctionne. Sheena semblait avoir une parole forte à cette période, certainement car le groupe démarrait sous cette nouvelle formation Phase 2. J’espère qu’on aura l’occasion un jour de voir cette émission dans un format de bonne qualité.

Pour revenir au DVD Chin Play Kō Play, il s’avère une bonne porte d’entrée vers le monde de Tokyo Jihen pour ceux qui n’auraient pas encore vu leurs concerts en vidéo. Je trouve la sélection très bonne, même s’il y a bien sûr de nombreux manques. On y trouve par exemple la superbe reprise de Misora Hibari, Kurumaya-san sur Dynamite Out, la beauté neigeuse de Yukiguni sur Just Can’t Help It!, le sourire de Sheena sur le morceau Himitsu du concert Discovery lorsque Ukigumo se trouve en haut d’escaliers illuminés en son honneur, la puissance viscérale des interprétations d’Ultra C ou encore le grandiose d’un morceau comme Atarashii bunmeikaika dans le Nippon Budokan sur la tournée Bon Voyage. Voir ces bouts de concerts sur Chin Play Kō Play me donne maintenant envie des les re-regarder en entier les uns après les autres. Mais il faudra d’abord que je regarde les quelques concerts solo de sheena Ringo qu’il me reste dans ma liste.

Pour référence, ci-dessous est la liste des morceaux présents sur la compilation live Chin Play Kō Play:

Dynamite! (9 Février 2005 – Nagoya Century Hall)
1. Ringo no Uta (りんごのうた) du 1er album Kyōiku (教育)
2. Kurumaya-san (車屋さん), reprise du morceau de Misora Hibari sorti en Avril 1961 sur le double single Hibari no Dodonpa/Kurumaya-san (ひばりのドドンパ/車屋さん), également présent sur le DVD Tokyo Incidents Vol. 1
3. Koi no Urikomi (恋の売り込み), reprise du morceau I’m Gonna Knock on Your Door de The Isley Brothers

Domestic! Virgin Line (19 Février 2006 – Nippon Budokan)
4. Sōretsu (葬列) du 3ème album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) de Sheena Ringo
5. Kyogenshō (虚言症), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
6. Bokoku Jōcho (母国情緒) du 1er album Kyōiku (教育)
7. Rakujitsu (落日), présent en B-side du single Shuraba (修羅場)

Domestic! Just Can’t Help It!(26 Mai 2006 – NHK Hall)
8. Yukiguni (雪国) du 2ème album Adult (大人)
9. Dynamite (ダイナマイト), reprise du morceau de Brenda Lee et présent en B-side sur le single Sōnan (遭難)
10. Kenka Jōtō (喧嘩上等) du 2ème album Adult (大人)

Spa & Treatment(21 Novembre 2007 – Zepp Tokyo)
11. Kingyo no Hako (金魚の箱), du 3ème album Variety (娯楽)
12. Shiseikatsu (私生活), du 3ème album Variety (娯楽)
13. Kuronekodō (黒猫道), du 3ème album Variety (娯楽)

Ultra C(12 Mai 2010 – Tokyo International Forum)
14. Denpa tsūshin (電波通信) du 4ème album Sports (スポーツ)
15. Ikiru (生きる) du 4ème album Sports (スポーツ)
16. Noriki (乗り気) du 4ème album Sports (スポーツ)

Discovery(7 Décembre 2011 – Tokyo International Forum)
17. Sora ga Natteiru (空が鳴っている) du 5ème album Daihakken (大発見)
18. Himitsu (秘密) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
19. Konya ha Kara Sawagi (今夜はから騒ぎ) du mini-album Colors

Domestique Bon Voyage(29 Février 2012 – Nippon Budokan)
20. Atarashii bunmeikaika (新しい文明開化) du 5ème album Daihakken (大発見)
21. Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間) du 4ème album Sports (スポーツ)
22. Gunjō Biyori (群青日和) du 1er album Kyōiku (教育)

0724YAMABIKARI(24 Juillet 2004 – Kobe Live House Chicken George)
23. Sono Onna Fushidara ni Tsuki (その淑女ふしだらにつき), reprise du morceau The Lady Is a Tramp écrit et composé par Lorenz Hart et Richard Rodgers, présent en B-side du single Gunjō Biyori (群青日和)

FM802 Meet the World Beat 2004 (25 Juillet 2004/Osaka Expo ’70 Commemorative Park Momijigawa Lawn Plaza)
24. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ) du 1er album Kyōiku (教育)

Fuji Rock Festival ’04(30 Juillet 2004 – Niigata Yuzawa Naeba Ski Resort)
25. Sōnan (遭難) du 1er album Kyōiku (教育)

Countdown Japan 06/07(30 Décembre 2006 – Makuhari Messe Event Hall)
26. Oiran (花魁) de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗) de Sheena Ringo
27. Blackout (ブラックアウト) du 2ème album Adult (大人)

Rising Sun Rock Festival 2008 in Ezo(15 Août 2008 – Hokkaido Ishikari)
28. Senkō shōjo (閃光少女) du 4ème album Sports (スポーツ)

Society of the Citizens Vol. 2(24 Août 2008 – Tokyo Dome City Hall)
29. BB.QUEEN, présent en B-side du single Killer Tune (キラーチューン)
30. Mirrorball (ミラーボール), du 3ème album Variety (娯楽)

Countdown Japan 09/10 (30 Décembre 2009 – Makuhari Messe Event Hall)
31. Gaman (我慢), b-side du single Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間)
32. Ariamaru Tomi (ありあまる富), du 6ème album studio de Sheena Ringo Hi Izuru Tokoro (日出処)

EMI Rocks 2010(6 Novembre 2010 – Saitama Super Arena)
33. Tengoku he Yōkoso (天国へようこそ) du 5ème album Daihakken (大発見)
34. Tōmei Ningen (透明人間), du 2ème album Adult (大人)

EMI Rocks 2012(19 Février 2012 – Saitama Super Arena)
35. sa_i_ta, du mini-album Colors
36. Killer Tune (キラーチューン) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)

幕の内サディスティック
37. Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), collage du morceau repris de plusieurs concerts

suivre les voix

Ces voies surélevées au dessus de Tokyo qui traversent les rivières et survolent les routes peuvent nous amener très loin en dehors de la ville si on ne s’y perd pas. Naviguer sur cette autoroute intra-muros donne la sensation particulière d’être entré dans un labyrinthe. On ne peut pas s’arrêter en route pour réfléchir à la direction qu’on va prendre, il faut s’inscrire dans le flot routier et bifurquer au bon moment. Les voies surélevées sont parfois très étroites, parfois inclinées pour faciliter les virages, se regroupent par moment et se découpent ensuite en deux sans crier gare. Du haut de l’autoroute, on devine parfois le paysage en dessous de nous, lorsqu’on passe par exemple près de Ginza. L’autoroute qui nous amène vers le nord de Tokyo longe la rivière Sumida. Ce paysage est assez unique mais, ayant le vertige, me fait également un peu peur. On n’a de toute façon pas le temps à l’angoisse sur cette route là, il faut suivre le flot routier, ne pas louper les virages et les bifurcations inattendues. Suivre ces voies pour sortir de Tokyo m’emmène vers d’autres voix, celles de Tokyo Jihen.

Tokyo Jihen vient juste de sortir sur YouTube la vidéo de leur dernier morceau intitulé Ryokushu (緑酒), sous-titré Awakening, pourtant sorti il y a plus d’un mois le 30 Mars 2021. Je reçois comme d’habitude un petit email de notification de Ringohan à 4h du matin. Je ne sais pas pour quelle raison les emails du fan club sont aussi matinaux en ce moment. Il se trouve que j’ai renouvelé pour une nouvelle année mon adhésion à Ringohan le soir d’avant et cette vidéo inattendue arrivait d’une certaine façon comme une récompense. La vidéo est tout simplement superbe et embellit même le morceau qu’elle vient illustrer, au point où j’ai le sentiment de le redécouvrir sous un autre jour. Alors que j’avais eu un avis un peu mitigé à la première écoute de Ryokushu, j’adore maintenant ce morceau, même le passage ressemblant à une interprétation de Queen car je trouve qu’il vient s’inscrire dans une sorte d’apogée, dans la composition musicale du morceau. La vidéo est bien évidemment réalisée par Yuichi Kodama, le compagnon de Sheena Ringo, mais elle est assez différente des précédentes qui représentaient plutôt un univers proche du fantastique. La vidéo est tournée dans la ville de Yorii dans la préfecture de Saitama. Cette petite ville est située dans une courbure de la rivière Arakawa en aval de Nagatoro, dans un lieu pittoresque appelé Tamayodogawara (玉淀河原). La plupart des scènes sont tournées au bord de la rivière Arakawa et dans un ryokan appelé Chinryusō Kyōtei (枕流荘 京亭). Les lieux sont magnifiques, que ça soit le ryokan en lui-même, les jardins ou le bord de la rivière où se produit le groupe. On voit dans la vidéo chaque membre de Tokyo Jihen arriver les uns après les autres au ryokan pour ce qui ressemble à une réunion d’amis de longue date. Sheena est la maitresse de maison qui attend ses invités, fait même un tour dans les cuisines avant de se changer pour un superbe kimono. Hata Toshiki semble être le premier arrivé et donne à manger aux carpes de l’étang du jardin. Izawa Ichiyō passe ensuite la porte d’entrée décorée de symboles de paon de Tokyo Jihen. On voit d’ailleurs ces symboles un peu partout dans le ryokan. Kameda Seiji est le prochain à arriver au ryokan. Ils sont tous très bien habillés en costume d’une autre époque, pour ce qui ressemble à un jour de fête. Une scène montre d’ailleurs un calendrier dont une page est tournée pour changer la date. Le calendrier montre d’abord la date du 29, sans indiquer le mois, avec le symbole de Tokyo Jihen en fond, puis on passe au 1er du mois suivant. Le 29 doit forcément faire allusion au 29 Février de l’année 2020, qui était bissextile et qui a marqué le démarrage de la tournée News Flash malheureusement annulée en cours de route en raison de la crise sanitaire. C’était également la date de fin du dernier concert Bon Voyage en 2012 avant la dissolution du groupe. Les allusions à cette année bissextile ou Urūdoshi (閏年) ont été nombreuses chez Tokyo Jihen, notamment sur un titre de morceau du EP News (ニュース), UruUruUru (うるうるうるう). Le calendrier du jour de cette réunion de Tokyo Jihen, le premier jour du mois donc, est illustré par des petits drapeaux qui nous feraient penser à un jour férié. Le calendrier sous-titre cette journée des mots Hare no Hi (ハレの日) qui indique qu’il s’agit d’un jour spécial. Il n’y a, comme jour férié au Japon, que le 1er Janvier qui correspond au premier jour du mois, et il ne doit pas s’agir du 1er Janvier dans la vidéo car le jour précédent est le 29. On peut supposer qu’il s’agit du 1er mars, mais cette date montrée volontairement sur la vidéo reste assez mystérieuse car il n’y a pas à ma connaissance de fête ou célébration le 1er Mars (la fête la plus proche étant Hina Matsuri le 3 Mars). Le détail qui m’amuse, c’est de voir Kameda monter rapidement à l’étage pour boire une petite coupelle de sake en attendant les autres, assis sur le tatami avec vue sur le jardin. On aurait très envie de partager ce sake avec lui dans ce lieu magnifique. Il y a une certaine décontraction qui se dégage de cette vidéo, car on voit également Izawa prendre un bain au début de la vidéo dès son arrivée au ryokan. L’autre détail intéressant est la plaque d’immatriculation de la vieille voiture de Ukigumo qui arrive le dernier au ryokan. La plaque indique un numéro de Tokyo “じ 02-29” qui fait forcément référence encore une fois au 29 Février, le “Ji” (じ) pourrait faire référence à Jihen. La couleur de sa voiture est d’un jaune similaire à la Mercedes de Sheena sur Tsumi to Batsu, mais il ne s’agit pas du tout du même modèle de voiture. Ukigumo conduit ici une Subaru FF-1 G, un modèle produit en 1971-72. On sait depuis OSCA que Ukigumo aime les voitures vintage. Il y a beaucoup de symboles très japonais dans cette vidéo, notamment dans le décor du ryokan, des katana posés sur un présentoir, un bonsaï, des ukiyo-e, un repas japonais, les kimono et les fleurs de cerisiers. Cette représentation ne me parait pourtant pas clichée, parce que ces images traditionnelles sont parfois détournées. Par exemple, les katana que je mentionnais plus haut seront à un moment donné remplacés par les guitares Vox Phantom de Ukigumo. C’est aussi relativement inhabituel de voir un groupe en kimono jouer un morceau de rock avec guitares, batterie et mégaphone. Cette vidéo nous donne vraiment l’impression que le groupe voulait se faire plaisir en jouant tous ensemble en extérieur près de la rivière après un bon repas bien arrosé. Hata nous fait également le plaisir d’effectuer sur cette vidéo la danse théâtrale shintoïste Kagura (神楽) dans un kimono très coloré. Ce n’est pas la première qu’il nous montre cette danse en vidéo ou en concert. Ce qui marque avant tout dans cette vidéo, c’est l’ambiance festive d’une réunion d’amis qui rigolent ensemble après avoir bu quelques verres de sake (ce qui fait allusion au titre du morceau qui évoque un alcool vert). Ukigumo dira d’ailleurs à la fin de la vidéo qu’il aurait dû venir en train plutôt qu’en voiture, une allusion au fait qu’il ne pourra pas conduire après tout l’alcool qu’il a bu. Il pourra toujours passer une nuit dans ce ryokan. La nuit pour une personne avec deux repas démarre à la modique somme de 20,000 yens hors taxes.

Je me suis demandé la raison pour laquelle Tokyo Jihen avait choisi cet endroit. Il s’avère que des scènes du drama Watashitachi ha douka shiteiru (私たちはどうかしている) avec Minami Hamabe et Ryusei Yokohama ont été tournées à cet endroit et que Tokyo Jihen a justement créé le thème musical du drama, avec le morceau Aka no Doumei (赤の同盟 – Alianza de Sangre) qui se trouvera également dans le nouvel album de Tokyo Jihen qui sortira début Juin 2021. J’imagine qu’il y a eu un échange de bonnes adresses, ce qui a amené Tokyo Jihen à tourner dans le même ryokan que le drama. C’est amusant comme ce drama, que je n’ai pourtant pas suivi, me poursuit. Pendant la Golden Week, j’étais parti acheter des wagashi à la pâtisserie Aono d’Akasaka, sur les conseils de Mari, et je me rends compte en entrant à l’intérieur que cette pâtisserie était conseillère en wagashi pour ce drama, qui se passait dans le monde des pâtisseries japonaises. Un petit article de journal dans la pâtisserie Aono le mentionnait et quelques recherches sur internet m’ont permis de le confirmer. Mes recherches me font aussi découvrir que Steve Jobs était fin amateur des wagashi de cette pâtisserie qu’il appréciait quand il voyageait au Japon.

Pour revenir sur Tokyo Jihen, ils interprétaient ce Vendredi 14 Mai dans l’émission Music Station de la chaine Asahi TV, ce même morceau Ryokushu (緑酒). Comme on peut le voir sur les quelques captures d’écran ci-dessus, leurs tenues très colorées étaient très différentes de celles de la vidéo officielle du morceau au ryokan. Sheena était bien entendu habillée en tenue Gucci, avec les mêmes lunettes de soleil et coiffure courte blonde que lors de l’interprétation de Gunjō Biyori (群青日和) lors de l’émission FNS du 9 Décembre 2020. Ukigumo avait la tenue la plus exubérante, le faisant ressembler à un chef indien, ce qui m’a rappelé la coiffure que portait Sheena à la fin de la tournée Discovery. L’interprétation du morceau était impeccable comme on pouvait s’en douter, mais sans avoir cette fois-ci d’effet de surprise, comme lors de cette interprétation de Gunjō Biyori en Décembre dernier où Hata Toshiki tombait soudainement de sa batterie à la fin du morceau. Il se mettra en fait à jouer debout sur une partie du morceau Ryokushu et à s’allonger de toute sa taille sur le tabouret de sa batterie comme pour s’étirer à la toute fin du morceau. L’émission faisait intervenir la YouTubeuse très populaire et excentrique Fuwa chan, qui débordait de qualificatifs pour décrire Sheena Ringo. Elle avait l’air un peu gênée devant ces compliments. Fuwa chan s’était fabriquée des lunettes avec une grosse chaine dorée comme celles que portait Sheena lors d’une émission précédente de Music Station en 2020 pour une reprise d’un ancien morceau Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間). Fuwa chan est intervenue à plusieurs reprises pendant l’émission, notamment pour nous donner le top 3 des tenues de scènes de Sheena qu’elle préfère, dont celle avec ces très étranges lunettes avec chaine. L’intervention du groupe, surtout Sheena en fait, était beaucoup plus longue qu’à l’habitude. Elle est restée sur le plateau la plupart du temps en commentant par moment, comme lors de la séquence avec Hirai Ken avant qu’il interprète son nouveau morceau 1995. La vidéo de son nouveau morceau est des plus étranges. On pouvait sentir une certaine complicité entre Hirai Ken et Sheena Ringo car ils ont déjà interprété des morceaux ensemble sur scène. C’était lors d’un concert J-Wave Live de Hirai Ken le 18 Août 2007. Il avait invité Sheena sur scène à la surprise du public pour interpréter à deux voix une reprise du groupe Southern All Stars, puis Killer Tune de Tokyo Jihen avec également Ukigumo et Izawa.

アルキミュージック

Les photographies orientées Architecture de ce billet ont été prises dans des lieux divers et n’ont pas vraiment de liens entre elles. Enfin si, on peut les grouper par deux. Les deux premières photographies prises à Aoyama se concentrent sur le motif et la forme des vitrages. Les deux suivantes ont été prises à Funamachi, quartier proche d’Arakichō dont je parlais récemment. Je suis persuadé d’avoir déjà vu cette maison individuelle blanche dans un magazine d’architecture mais je n’en retrouve malheureusement pas la trace. J’enverrais peut être une bouteille à la mer sur Instagram au cas où quelqu’un reconnaîtrait ce bâtiment, mais il arrive souvent que je retrouve moi-même l’architecte avant qu’on ne me l’indique ou que mes bouteilles se perde en pleine mer pour aboutir au point Nemo. Les deux maisons se trouvant derrière ont également des formes intéressantes, mais la légèreté blanche de la première m’intrigue et m’intéresse beaucoup plus. Sur les deux dernières photographies, je reviens à vélo de Yotsuya vers Shinanomachi. Dans la courbe de l’autoroute intra-muros, un temple s’est installé à l’abris des regards. On ne le devine pas de l’avenue principale et sa découverte était inattendue. La dernière photographie montre la gare JR de Shinanomachi conçue par l’architecte Shinichi Okada. La gigantesque colonne donnant sur l’avenue au coin du building est impressionnante. Je n’ai pas pu la prendre en entier au format horizontal, car je n’avais malheureusement pas assez de recul. Je n’ai pas insisté car ça me donnera l’occasion d’y revenir un peu plus tard.

Tokyo Jihen nous annonce par un petit email envoyé à 4h du matin par l’intermédiaire du fan club Ringohan que le nouvel album que l’on attend impatiemment arrivera plus vite que prévu. Je pensais qu’il sortirait pendant l’été 2021, mais on apprend avec joie qu’il est déjà terminé et qu’il sortira le 9 Juin 2021. Le nouvel et premier album complet depuis la reformation du groupe le 1er Janvier 2020 s’intitulera tout simplement Music (ミュージック) mais s’écrira en kanji 音楽 (Ongaku, c’est à dire musique). Ce n’est pas inhabituel qu’un album de Tokyo Jihen ait un titre en kanji et en anglais écrit en katakana. C’était le cas notamment de Adult (大人) et de Variety (娯楽). On sait que chaque album prend pour nom un type de chaine de télévision: Discovery, News, Education, Adult, Sports, Variety et Color Bars reprenant l’image de la mire de télévision. Le nouvel album prend donc le nom d’une hypothétique chaine télévisée musicale. Si on ne tient pas compte des mini-albums News et Color Bars, c’est le premier album complet de Tokyo Jihen depuis Daihakken sorti il y a exactement 10 ans en Juin 2011. On sait que l’album comprendra 13 morceaux et qu’on en connait déjà 5 sortis en singles (Inochi no Tobari, Ao no ID, Yaminaru Shiro et Ryokushu) ou maxi-single (Aka no Dōmei). Il y a donc 8 nouveaux morceaux qui nous attendent. On apprend aussi que le groupe travaille sur cet album depuis deux ans, c’est à dire qu’ils ont commencé à écrire les morceaux avant la reformation du groupe. Alors que toutes les paroles des morceaux sont écrites par Sheena Ringo, la composition est par contre distribuée entre les membres du groupe, sauf Toshiki Hata sans surprise. Sans surprise non plus, Ichiyō Izawa est la force créative de cet album car il en compose exactement la moitié, c’est à dire 6.5 morceaux, suivi par Sheena qui compose 2.5 morceaux puis Ukigumo et Kameda avec 2 morceaux chacun. Je ne suis pas surpris de cette distribution car la quasi totalité des singles déjà sortis sont composés par Izawa. Sans surprise également, on retrouve une symétrie parfaite dans les titres et leurs emplacements dans la playlist. C’est le cas par exemple des titres composés de plusieurs mots reliés avec un “no” (の). Il y aura une version limitée première presse qui contiendra en plus du CD, le maxi-single Aka no Dōmei (赤の同盟) déjà sorti l’année dernière seulement en digital et un livret de 40 pages intitulé Shigotochū (仕事中) qui devrait montrer des photos du groupe en plein travail. La photo utilisée pour la couverture de l’album, montrant une table de mixage, le laisse en tout cas penser. C’est cette version limitée que je viens de commander sur Tower Records. J’étais également très surpris par la photographie promotionnelle montrant le groupe sur le toit du Sky Building No. 3 (ou New Sky Building). On l’appelle également encore GUNKAN Higashi Shinjuku car il ressemble à un cuirassé. Ce building brutaliste de béton fut conçu par Yōji Watanabe en 1970 en suivant l’inspiration du mouvement architectural des Métabolistes. Je suis allé le voir de près il y a 14 ans en Juin 2007, et il était en mauvais état. Ça avait été une expérience assez marquante car l’immeuble est tout simplement unique. Il a été rénové depuis et les peintures verdâtres recouvrant les blocs d’habitation sur les façades ne sont pas du meilleur goût. Je me souviens avoir vu des photos de l’intérieur, qui semblait lugubre, mais les appartements ont apparemment été complètement rénovés. Le toit sur lequel la photographie de Tokyo Jihen a été prise n’est pas accessible au public (du moins c’était le cas à l’époque où j’y suis allé). En regardant cette photo, j’apprécie le contraste entre la massivité de la tête du building et légèreté apparente du groupe. Je parle de la légèreté des tenues et une certaine légèreté humoristique dans le fait qu’ils sont tous affublés d’un instrument à vent n’ayant pas grand chose à voir avec leurs instruments de prédilection. Le sens de tout ça m’échappe, mais j’y vois quand même une image de paix où la musique vient envahir les vieux navires. En tout cas, je garde en tête que cette photo vient faire un lien bienvenu entre deux des sujets principaux de Made in Tokyo, l’architecture tokyoïte et la musique de Sheena Ringo et Tokyo Jihen.

La liste des morceaux annoncés pour le nouvel album Music (音楽) est la suivante:

1. 孔雀 (Kujaku) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Ukigumo, Sheena Ringo)

2. 毒味 (Dokumi) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Kameda Seiji)

3. 紫電 (Shiden) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)

4. 命の帳 (Inochi no Tobari) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)
5. 黄金比 (Kōgonhi) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Ukigumo)

6. 青のID (Ao no ID) (Paroles & Composition: Sheena Ringo)
7. 闇なる白 (Yaminaru Shiro) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)
8. 赤の同盟 (Aka no Dōmei) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)
9. 銀河民 (Gingamin) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Ukigumo, Izawa Ichiyō)
10. 獣の理 (Kemono no Kotowari) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Kameda Seiji)
11. 緑酒 (Ryokushu) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)
12. 薬漬 (Kusurizuke) (Paroles: Sheena Ringo, Composition: Izawa Ichiyō)

13. 一服 (Ippuku) (Paroles & Composition: Sheena Ringo)

Les formes du bâtiment de la gare JR Shinanomachi sur la dernière photographie me rappellent l’image ci-dessus présente dans la bibliothèque Radiohead Public Library. Cette image d’architecture de l’époque de l’album In Rainbows attire tout de suite mon attention pour sa symétrie et son traitement en noir et blanc, et j’ai envie de l’associer aux blocs ascendants de la gare de Shinanomachi. Je connais cette librairie d’archives du groupe Radiohead depuis un petit moment, mais ne sachant pas par où commencer, je ne l’avais jamais vraiment exploré. Je me rends compte maintenant que l’on peut y voir des concerts entiers comme celui de Coachella le 14 Avril 2012 que je me suis mis à regarder en le choisissant au hasard. Ce concert se place chronologiquement après la sortie de The King of Limbs et de son album de remixes TKOL RMX 1234567 sortis respectivement en Février et en Septembre 2011. Je ne suis pas certain d’avoir déjà vu en vidéo un concert entier de Radiohead, seulement des extraits. Voir ce concert me rappelle à certains morceaux du groupe que j’avais un peu oublié mais qui me reviennent immédiatement dès les premières secondes d’écoute. Les interprétations sur scène sont plutôt fidèles aux versions des albums, mais c’est surtout la présence de Thom Yorke qui impressionne. Il se laisse complètement emporté dans son interprétation et envahit la scène avec des danses qui semblent improvisées. Sa manière de danser atypique ressemble même à un combat. Entre les morceaux, Thom laisse s’échapper quelques petites phrases et commentaires pince sans rire. Par exemple, en réponse à quelques personnes dans la foule qui lui crient leur amour, il nous dit « I love you then… Possibly not quite as you hope ». Au sujet d’un nouveau morceau que le groupe interprète pendant ce concert, il nous dit « We play new songs to be sure we are still alive… We are in fact still alive ». Il me semble qu’il y a de nombreux concerts disponibles en streaming gratuit dans la librairie d’archives web du groupe. Je vais piocher par ci par là, pour me replonger dans l’univers de Radiohead, ce qui est pour moi un exercice récurrent. Et puis, je prends un malin plaisir à parler volontairement de Radiohead sur un billet évoquant Tokyo Jihen, car Sheena Ringo a déjà fait des reprises de Radiohead en particulier Creep dans un des ses premiers concerts, puis elle était signée chez EMI tout comme Radiohead, et également parce que j’avais déjà parlé auparavant des deux groupes dans un seul billet abordant le souci donné au livret et au packaging accompagnant le CD d’un album. J’adore tout particulièrement la direction artistique des albums de Radiohead et en particulier celle de l’album The King of Limbs.