everything is in season

Je mentionnais dans le billet précédent notre envie d’aller faire une visite au parc Hama-rikyu que nous avons aperçu depuis Takeshiba. Nous n’attendons pas très longtemps car nous nous y rendons le week-end suivant. On peut accéder au parc depuis l’arrière des buildings de Shiodome. Cette barrière d’immeubles, dont la tour Dentsu de Jean Nouvel, est d’ailleurs impressionnante à voir depuis le parc. Le contraste est plutôt saisissant, surtout quand on a une vue d’ensemble avec la maison de thé semblant bien fragile posée sur l’étang. Le parc est très bien entretenu, mais il est par contre payant, ceci expliquant cela. Ce n’est en fait pas la première fois que nous y venons, mais la dernière fois remonte à Décembre 2006. J’aime beaucoup cet endroit et j’ai du mal à croire qu’il nous a fallu 14 ans pour y revenir. Les couleurs d’automne étaient de sortie à plusieurs endroits du parc, ce qui attirait les photographes. Il n’y avait heureusement pas foule. Un couple se promenait même en kimono sur les passerelles de bois traversant l’étang. L’homme en kimono était étranger. Après plus de vingt ans de vie au Japon, il ne m’est jamais venu à l’esprit de me promener à l’extérieur en kimono, à part lors de notre mariage qui est une situation bien particulière. Le parc est grand et nous ne l’explorerons pas dans tous ses recoins. J’espère seulement qu’il nous faudra pas 14 ans pour y revenir.

Je continue ma revue méthodique des concerts de Tokyo Jihen et de Sheena Ringo en découvrant maintenant le concert Tōtaikai Heisei 25 Nen Kamiyamachō Taikai (党大会 平成二十五年神山町大会), qu’on pourrait retranscrire en anglais en ’The Party Convention: 2013 Kamiyama Event’ (ou ‘Der Parteitag’ comme sous-titré en allemand), sorti en DVD/Blu-ray le 19 Mars 2014. Cette captation vidéo correspond à la tournée du même nom de Sheena Ringo, en 5 dates du 18 au 26 Novembre 2013 et dans un lieu unique à Tokyo, le Orchard Hall du complexe culturel Bunkamura à Shibuya. Cette petite tournée correspond en fait à la célébration des 15 ans d’activité musicale de Sheena Ringo, depuis ses débuts en Mai 1998 avec le premier single Kōfukuron. Les dates ne sont pas choisis par hasard car le 25 Novembre est également la date de son anniversaire. La captation vidéo n’est pas réalisée cette journée là mais le dernier jour de la tournée, le 26 Novembre. La version ‘première presse’, que j’ai trouvé d’occasion au Disk Union de Shimo Kitazawa, contient également un CD audio additionnel enregistré le 25 Novembre et intitulé ´Holiday Jazz on 25th November, 2013´ contenant 5 morceaux, à savoir Ima, Shun, STEM, Marunouchi Sadistic et My Foolish Heart. Cette version ‘première presse’ prend le format d’un petit livret avec boîte de couverture comme pour Ukina (浮き名) et Mitsugetsushō (蜜月抄) sortis également à la même période que le concert, le 13 Novembre 2013, spécialement pour l’anniversaire des 15 ans de carrière. Le design est assez similaire mais n’utilise pas de dessins par Aquirax Uno (宇野 亜喜良) comme on peut en voir sur Ukina et Mitsugetsushō. Pour être complet, cette série de concerts en 5 dates sous le nom de Tōtaikai était suivie de deux dates supplémentaires réservées exclusivement aux membres du fan club Ringohan. Cette annexe de la tournée prenait le nom de Hantaikai (班大会) et se déroulait les 28 et 29 Novembre 2013 au Hamarikyu Asahi Hall, qui est beaucoup plus petit avec seulement 552 places. Le concert du 29 Novembre était par contre retransmis en live dans des cinémas. Les playlists de Tōtaikai et de Hantaikai étaient similaires avec quelques variations comme l’inclusion des morceaux Akane sasu Kiro Terasaredo… (茜さす帰路照らされど…), becoming, Ariamaru Tomi (ありあまる富), Yume no Ato (夢のあと) et Kabukichō no Jōo (歌舞伎町の女王) dans les rappels.

Pour situer chronologiquement Tōtaikai, cette tournée se déroule après l’annonce de la séparation de Tokyo Jihen et leur dernière tournée Bon Voyage en 2012. Sheena Ringo n’a pas organisé de concert pour sa carrière solo depuis Ringo Expo ‘08 qui correspondait à l’anniversaire de ses 10 ans de carrière. Il s’agit donc du premier concert depuis la reprise exclusive de sa carrière solo. Il s’appuie principalement sur les morceaux de l’album Sanmon Gossip sorti en 2009 ainsi que l’album Ukina composé principalement de collaborations avec d’autres artistes. Le double single Irohanihoheto (いろはにほへと) et Kodoku no Akatsuki (孤独のあかつき) sortis quelques mois avant ce concert, le 27 Mai 2013, font également partie de la liste des morceaux inclus dans le set. Deux autres morceaux, que l’on retrouvera également sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処) sorti l’année d’après en 2014 sont également présents, à savoir Carnation qui a déjà été joué dans d’autres concerts notamment de Tokyo Jihen, et Ima dont ce doit être la première interprétation qu’on puisse entendre en concert.

Les rideaux du Orchard Hall s’ouvre sur une scène dont le fond laisse apparaître un soleil rouge prenant pour motif la forme d’un éventail traditionnel, similaire au dessin de la pochette du DVD. Sheena Ringo apparait habillée d’une tenue dorée avec une couronne de reine sur la tête, tenue encore une fois très travaillée et même emblématique de ce concert. Je l’avais déjà vu plusieurs fois sur différentes photos sur internet. Elle démarre le concert par un morceau de Sanmon Gossip, Tsugō no ii Karada. Sur les vingt-trois morceaux composant le concert, six proviennent de cet album, quatre de Ukina et quatre de Hi Izuru Tokoro. Les autres morceaux sont extraits des albums précédents ainsi que quelques reprises de morceaux que Sheena a écrit pour d’autres artistes comme Chiaki Kuriyama, Rie Tomosaka ou Yōko Maki. Cette dernière est également actrice et je garde toujours en tête la justesse de son jeu dans le film de Hirokazu Kore-Eda de 2013, Tel père, tel fils (そして父になる). Sanmon Gossip n’est pas mon album préféré de Sheena Ringo. En comparaison, j’écoute beaucoup plus souvent Hi Izuru Tokoro (Sunny), notamment l’association des deux morceaux Sekidō wo Koetara (赤道を越えたら) et JL005-Bin De (JL005便で). Je reviens assez souvent vers Ukina et son ambiance forcément très variée car suivant les styles des artistes invités. On peut facilement comprendre qu’il n’est par contre pas facile de reproduire les morceaux de Ukina en concert, à moins d’inviter à chaque fois Shutoku Mukai, Kenichi Asai ou encore Towa Tei (pour ne citer que quelques noms d’invités sur cet album). Mais je suis content de pouvoir entendre en live un morceau comme IT WAS YOU, qui est un des plus beaux et délicat de l’album. La délicatesse d’approche est une des caractéristiques premières de ce concert, car il est entièrement interprété avec des instruments classiques, sans électricité. Elle évoque cela au début de Tōtaikai.

Sheena parle beaucoup plus au public pendant ce concert et semble même beaucoup plus à l’aise que d’habitude, certainement car la salle de 2000 places est plus petite que les grandes arènes comme celle de Saitama Super Arena utilisée pour la tournée précédente Ringo Expo ‘08. Sa première intervention auprès du public se fait devant le piano, juste avant d’interpréter le morceau IT WAS YOU. C’est à ce moment qu’elle nous annonce qu’il n’y aura pas de guitares électriques dans cette représentation, et seulement des instruments classiques. Elle demande également au public de s’asseoir bien confortablement pour apprécier la musique. L’ambiance s’annonce donc plus reposée que sur les concerts précédents. Elle interroge ensuite le public, avec un sourire un peu enfantin, sur la signification du nom du lieu ‘Orchard’ (un ‘verger’ en français) et nous dévoile même qu’elle vient juste de l’apprendre du pianiste le jour d’avant. Le plus amusant dans cette intervention est la transition légèrement maladroite entre ce dialogue avec le public et l’annonce un peu abrupte du début du morceau suivant. Ses interventions sont pleines de ce genre de petits décalages, qui font à chaque fois rire le public. J’ai même l’impression qu’elle doit le faire un peu exprès.

La version de Karisome Otome qui suit prend un style cabaret avec une prédominance de l’accordéon et du violon joué par Neko Saito. Cette ambiance de cabaret, sombre où seuls les musiciens et la chanteuse sont éclairés, est beaucoup plus intimiste que les concerts précédents, et même assez unique parmi tous les concerts que j’ai pu voir jusqu’à maintenant (le plus proche serait Baishō Ecstasy). Le morceau suivant, MY FOOLISH HEART, est forcément très adapté à l’ambiance jazz car il s’agit de son arrangement initial. La partie du morceau que je trouve la plus intéressante est le final instrumental où Sheena tourne le dos au public en regardant les musiciens et en leur faisant même quelques signes. On ressent une certaine excitation de sa part à être entourée de ces musiciens. Il y a bien entendu Neko Saito au violon, comme je le mentionnais juste avant, et Midorin à la batterie, échappé de son groupe jazz SOIL&’PIMP’SESSIONS. Cette formation se compose en tout de neuf musiciens jouant de huit instruments différents dont une harpe, une contrebasse, un accordéon, deux violons, un piano, un violoncelle, une viole et une batterie.

Dans la playlist du concert, il a deux morceaux provenant de Shōso Strip dont Yokushitsu qui fonctionne très bien ici car Sheena chante d’une voix calme, reposée et presque retenue comme si elle allait chuchoter. A noter également, la batterie jazz de Midorin est excellente sur la fin du morceau lorsqu’elle s’accélère gentiment. Ce rythme de batterie me donne tout d’un coup une envie irrésistible de revoir encore une fois le film Whiplash de Damien Chazelle, mais il n’est bizarrement plus disponible sur Netflix. Pour revenir à Yokushitsu, c’est peut être une des interprétations que je préfère de ce morceau. L’ambiance sur scène en bleu nuit et en lumières tamisées est également très belle et contribue à mon avis à l’expérience d’écoute. Vient ensuite l’interlude pendant lequel Sheena change de tenue. Une présentation des musiciens est affichée sur l’écran du fond de la scène sous une version instrumentale de Netsuai Hakkakuchū. Le son électronique de Yasutaka Nakata de Capsule sur ce morceau dépareille un peu avec l’ambiance précédente. La surprise intervient après ce petit interlude. Sheena ne rentre pas encore sur scène, mais laisse seulement entendre sa voix. Elle prétend que cette voix est celle de la personne à l’intérieur d’elle-même et qu’elle va nous dévoiler toute la vérité sur quelques rumeurs récentes (噂の真相のコーナー). Elle nous dévoile d’abord qu’elle a eu un deuxième enfant, une petite fille née en Mai 2013 (à priori, elle s’appellerait Noa 乃亜), naissance qu’elle a gardé secrète car elle correspondait au niveau timing à la sortie de son double single Irohanihoheto et Kodoku no Akatsuki. La raison de ce secret est qu’elle ne voulait pas donner l’impression d’utiliser la naissance de sa fille comme un motif de promotion de ses nouveaux singles. Elle a donc attendu son retour sur scène lors de l’aparté de ce concert pour dévoiler cet événement de sa vie privée. J’imagine que ça devenait nécessaire.

Elle entre ensuite sur scène l’air de rien dans une robe couleur crème, plus légère et ouverte dans le dos, ce qui laisse d’ailleurs apparaître les marques de l’opération chirurgicale qu’elle a eu étant petite. La légende fantaisiste dit que c’est lors de cette opération qu’on lui a enlevé ses ailes, celles que l’on voit représentées de manière imagée dans la vidéo du morceau Kōfukuron ou beaucoup plus tard sur la pochette de Sandokushi. Elle interprète d’abord deux morceaux de Sanmon Gossip, Futaribocchi Jikan et Irokoizata, et enchaîne avec une version plus calme qu’en studio de Irohanihoheto, le fameux single dont je parlais un peu avant, accompagné de Kodoku no Akatsuki qui sera également joué plus tard dans la playlist. Oishii Kisetsu, reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama, est souvent interprété en concert. Malgré mes réserves initiales, je finis par en prendre habitude et l’aimer un peu plus à chaque fois.

Ensuite vient le morceau central de Sanmon Gossip, Shun, qui est également situé en pièce centrale du concert. C’est à mon avis le plus beau morceau du set. La voix de Sheena y est plus profonde que sur la version studio et toute en puissance retenue. J’écoute beaucoup ce morceau en particulier, sur le CD qui accompagne le DVD. Le final instrumental assez long est encore une fois excellent. C’est un des grands moments de ce concert. Comme je le mentionnais plus haut, les morceaux centraux des trois albums KSK, Sanmon Gossip et Hi Izuru Tokoro sont présents dans la playlist du concert et il faut dire que ce genre de morceaux correspond très bien au type de formation instrumentale présente sur scène. Ima n’est pas ma version préféré cependant, mais je ne suis pas grand fan de l’original non plus. Après le morceau Onna no Ko ha Daredemo où Sheena, très souriante, est accompagnée seulement au piano, commence le deuxième épisode de la vérité sur les rumeurs (噂の真相のコーナー其ノ弐), toujours en voix off. Elle nous parle maintenant de sa manière de sélectionner les lieux des concerts en prenant en compte l’emplacement et l’acoustique de la salle. Elle évoque également que certaines personnes se plaignent qu’il a y trop de monde quand il s’agit de grandes salles et qu’on n’arrive pas à avoir des billets pour des salles plus petites. Rien de bien étonnant là dedans, mais ce n’est pas la première fois que je l’entends évoquer ce point. L’autre fois était dans une interview dans les premières années de sa carrière. Elle mentionne aussi que les lieux étant différents pour chaque concert anniversaire: le Nippon Budokan pour les 5 ans (Electric Mole, tournée Sugoroku Ecstasy), Saitama Super Arena pour les 10 ans (Ringo Expo ‘08), Orchard Hall pour les 15 ans (Tōtaikai), elle se demande qu’elle pourra être le lieu pour le prochain anniversaire. On apprendra plus tard que Ringo Expo ‘18, pour ses 20 ans de carrière, se déroulera une nouvelle fois au Saitama Super Arena. On comprend donc un peu mieux ces changements d’échelles dans ses concerts consécutifs. En y repensant, le hall A du Tokyo International Forum avec ses 5000 places, souvent utilisé par Tokyo Jihen, semble être un bon compromis entre taille et proximité.

Pendant le deuxième changement de tenue, le morceau Kodoku no Akatsuki se joue en fond sonore avec la voix de Sheena enregistrée. Cette bande son est tout de même accompagnée par les musiciens en live. Sheena apparaît ensuite pour la dernière partie du concert, en tenue rouge et blanche avec un foulard Chanel sur les cheveux. Le morceau suivant intitulé Tokai no manā est un morceau que je ne connaissais pas et qui n’apparait sur aucun album à ma connaissance. Tokai no manā est un morceau écrit pour Rie Tomosaka. Après le morceau Ima, une nouvelle présentation des musiciens est faite. C’est un peu redondant mais j’ai l’impression qu’elle ressent le besoin de mettre en avant les musiciens, tout autant que sa prestation. Elle ne joue pas beaucoup d’instruments pendant ce concert, car on l’a privé de guitare électrique, sauf le piano sur le morceau IT WAS YOU. Le concert contient plusieurs reprises de ses propres morceaux écrits pour d’autres. C’est également le cas du morceau suivant Tsukiyo no Shouzou, que je ne connaissais pas car écrit pour son amie l’actrice Chiaki Kuriyama. Il n’est jamais sorti sur les compilations Reimport. Le morceau n’a rien de particulièrement original, mais je l’aime quand même beaucoup car il s’en dégage une certaine mélancolie. Il est chanté en anglais. Je m’y perds d’ailleurs un peu pour savoir si les versions originales des morceaux sont en japonais ou en anglais, car elle alterne très souvent les versions. Je me demande d’ailleurs s’il y a une règle qu’elle s’impose. Il faudrait creuser le sujet.

La version de Tsumi to Batsu se rapproche de la version orchestrale de Ringo Expo ‘08 mais la formation est ici plus restreinte. Sheena y pousse sa voix. Bien que je préfère tout de même l’original, plus brute, l’émotion et la tension est palpable d’une manière similaire sur cette interprétation sur scène. Pour la fin du concert, les lumières blanches plus dures changent l’ambiance sur scène. Après Mittei Monogatari de Sanmon Gossip et Koroshiya Kiki Ippatsu de Ukina, commence le dernier morceau STEM. La scène sombre est désormais éclairée par deux soleils blancs et des lignes de projecteurs. Il y a tellement de versions de STEM que je ne serais pas en mesure de dire qu’elle est la meilleure mais celle-ci est assez dépouillée avec principalement le piano et la voix de Sheena. Les cordes interviennent plus tard dans la deuxième partie du morceau. STEM s’envole vers la fin lorsque Sheena pousse sa voix en regardant fixement vers un point au loin dans le noir de la salle. On croyait que le concert se terminerait sur ce regard mais la formation revient pour les rappels pour jouer deux morceaux: MaruSa écrit ㋚ est une version de Marunouchi Sadistic et Saisakizaka, qui clôt le set, est le morceau écrit pour Yōko Maki. Tōtaikai se termine sur des derniers remerciements et les applaudissements du public. Je fais de même discrètement à l’intérieur de l’appartement alors que tout le monde à la maison est déjà assoupi.

Pour référence, je note ci-dessous la liste des morceaux joués pendant le concert Tōtaikai:

1. Tsugō no ii Karada (都合のいい身体) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
2. IT WAS YOU de l’album Ukina (浮き名)
3. Carnation (カーネーション), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
4. Karisome Otome (カリソメ乙女) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
5. MY FOOLISH HEART, de l’album Ukina (浮き名)
6. Yokushitsu (浴室), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
7. Netsuai Hakkakuchū (熱愛発覚中) de l’album Ukina (浮き名)
8. Futaribocchi Jikan (二人ぼっち時間) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
9. Irokoizata (色恋沙汰) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
10. Irohanihoheto (いろはにほへと), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
11. Oishii Kisetsu (おいしい季節), reprise du morceau composé par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama et qui sortira en single en 2017
12. Shun (旬) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
13. Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも) du 5ème album Daihakken (大発見) de Tokyo Jihen
14. Kodoku no Akatsuki (孤独のあかつき), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
15. Tokai no manā (都会のマナー), morceau écrit pour Rie Tomosaka sur son album Toridori (トリドリ。) de 2009
16. Ima (今), morceau plus tard inclus sur l’album Hi Izuru Tokoro (日出処)
17. Tsukiyo no Shouzou (月夜の肖像), morceau écrit par Sheena Ringo pour Chiaki Kuriyama
18. Tsumi to Batsu (罪と罰), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
19. Mittei Monogatari (密偵物語) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
20. Koroshiya Kiki Ippatsu (殺し屋危機一髪) de l’album Ukina (浮き名)
21. STEM (茎), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
22. (Encore) MaruSa (㋚ ), version modifiée du morceau Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック) de Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
23. (Encore) Saisakizaka (幸先坂), morceau écrit pour l’actrice Yōko Maki et également inclus sur Gyakuyunyuu ~Kouwankyoku~ (逆輸入 ~港湾局~)

さらば光よ

Passage rapide et furtif dans les rues de Shibuya près du parc de Miyashita. Le chien Hachiko sur la troisième photographie n’est pas celui de la place devant la gare. Il est installé dans le parc de Miyashita, lui-même situé en hauteur au dessus d’un nouveau complexe commercial. Ce nouvel Hachiko est une installation de Yasuhiro Suzuki s’intitulant ‘La boussole de Shibuya | L’espace d’Hachiko’ 「渋谷の方位磁針|ハチの宇宙」. Je prends assez souvent en photographie le mystérieux building Humax Pavillon par l’architecte Hiroyuki Wakabayashi, situé juste à côté du Department Store Seibu, car ses formes futuristes noires m’intriguent beaucoup voire même me fascinent. Le clocher qui coiffe le building ressemble à un phare dont la lumière serait éteinte. C’est dommage qu’un magasin Disney se soit installé au rez-de-chaussée car il ne correspond pas très bien à l’ambiance générale que dégage le bâtiment. Dans les rues du centre de Shibuya, de nombreuses affiches vertes montrent une nouvelle collaboration de la marque d’écouteurs Beats de Dr Dre, après celle de Billie Eilish. Il s’agit en quelque sorte d’une guérilla publicitaire dans le sens où les affiches sont placées en grand nombre à des endroits parfois inhabituels, comme des graffitis de rue. Les emplacements sont en fait bien prévus à l’avance et l’affichage n’a bien entendu rien d’illégal. La subtilité est de le faire croire pour se donner une image transgressive comme celle du rap porté par Dre. Depuis les affichages de l’agence Wack il y a plusieurs mois dans Shibuya, je suis assez attentif à ce genre de méthodes d’affichages urbains. La collaboration de la marque Beats se fait cette fois-ci avec la marque japonaise de bijoux expérimentaux Ambush, fondée par le couple Yoon et Verbal. On connaît Verbal en tant que membre du groupe hip-hop japonais M-Flo et du super-groupe Teriyaki Boyz. J’avais déjà évoqué rapidement cette formation dans un billet précédent, pour leur morceau utilisé dans le film Tokyo Drift de la série Fast and Furious. En plus de concevoir les bijoux et objets de la marque Ambush, l’americano-coréenne Yoon est également designer des bijoux pour Dior Homme. Un peu plus loin sur la rue Meiji en direction d’Harajuku, on trouve de nouvelles toilettes publiques de la même série que celles transparentes conçues par Shigeru Ban. Celles-ci se trouvent dans le petit parc Jingū-dōri et sont dessinées par Tadao Ando. La rondeur de l’ensemble est très élégante et en même temps très ennuyeuse. J’aurais grandement préféré voir du béton brut accompagné de quelques gestes de nature, comme on peut le voir dans l’architecture emblématique de Tadao Ando. Ce projet n’a malheureusement rien de transcendant. En marchant dans les rues de Shibuya, je recherche sans cesse les autocollants intéressants placardés sur les murs ou autres surfaces urbaines. Sur la dernière photographie, ces affiches pour Coca Cola m’intriguent car elles semblent avoir été posées sur des espaces non autorisés, comme des graffitis et à l’opposé des affiches de Beats & Ambush par exemple. J’en viens à me demander si elles ont été posées en accord avec la marque. En fait, sur ce petit morceau de mur métallique, c’est l’autocollant représentant Takashi Murakami qui m’intrigue en particulier avec le sous-titre « everything is fine, Buy Art » et les yeux remplis de fleurs de la représentation de Murakami. J’y soupçonne un message critique mais je n’arrive pas à le comprendre très clairement. Peut être est ce lié à son statut de superstar envahissante de la scène artistique contemporaine japonaise.

Il suffisait bien que je dise dans mon billet précédent que j’avais pris pour habitude de regarder un nouveau concert de Sheena Ringo ou de Tokyo Jihen chaque Vendredi soir, pour que je manque à cette règle ce week-end. La raison est technique car le lecteur DVD et Blu-ray portable que je connecte à mon iMac vient de rendre de l’âme. J’ai l’impression qu’il fait de la résistance et qu’il essaie de me signifier par des moyens détournés que je devrais peut être regarder un peu autre chose que SR/TJ. Mais je ne vais pas me laisser décourager par la technologie et je cours le lendemain trouver un remplaçant. Je le dis peut être à chaque fois, mais, plus je regarde ces concerts plus j’ai envie d’en voir d’autres. Je commence même à me dire qu’il faudrait que je ralentisse un peu la cadence car viendra bientôt le moment où je n’aurais plus de ‘nouveaux’ concerts à regarder. Mais je n’en suis pas encore là et il reste encore une multitude de choses à voir. Le nombre de concerts sortis en DVD/Blu-Ray est très important comme si Sheena Ringo et Tokyo Jihen étaient bien conscients d’être meilleurs en live qu’en studio. Je continue donc mes découvertes progressives avec le DVD Intitulé DISCOVERY sorti le 15 Février 2012.

DISCOVERY correspond au ‘Tokyo Jihen Live Tour 2011 Discovery’ qui était une tournée en 26 dates dans tout le Japon du 30 Septembre au 26 Décembre 2011. La tournée démarra de Tokyo pour se conclure à Fukushima, et a couvert le pays d’Est en Ouest, avec un passage obligé à Fukuoka avec 2 dates et un retour à Tokyo au début Décembre avec quatre dates supplémentaires. J’imagine que le choix de terminer par Fukushima était volontaire et symbolique vus les événements catastrophiques qui s’y sont passés au mois de Mars de cette même année. La captation vidéo du concert sur le DVD (ou le Blu-Ray) est une de celles de Tokyo, le 7 Décembre 2011 au Tokyo International Forum Hall A, tout comme pour la tournée précédente Ultra C.

Le concert démarre d’emblée avec des effets spéciaux sur le premier morceau Tengoku he Yōkoso. Des boules de poussière blanchâtre, affichées sur une membrane semi-transparente, tombent du ciel comme des missiles sur la scène. Le groupe joue derrière mais on ne les distingue qu’assez peu. Ils apparaitront tous ensuite vêtus de blanc sur le morceau Sora ga Natteiru, que j’avais plutôt pris l’habitude d’entendre en fin de concert. Ces deux morceaux sont issus de l’album Daihakken. Tous les morceaux de cet album sont interprétés pendant ce concert, ce qui veut dire que certains morceaux ne sont joués que lors de cette tournée. C’est le cas du troisième morceau très rock Kaze ni Ayakatte Yuke, que j’avais un peu oublié mais qui est excellemment interprété à quatre guitares. Sheena Ringo est encore une fois habillée d’une manière très particulière, comme en robe de mariée mais animale dirais-je, avec une tête d’animal à cornes en guise de chapeau et des longues bottes en fourrure blanche. Des traits de maquillage rouge sous les yeux me fait penser au style jirai assez populaire en ce moment.

La scène est assez sombre comme pour la plupart des concerts de Tokyo Jihen, mais des effets spéciaux en fond viennent ajouter de l’action, comme par exemple une pluie de poussière sur Kaze ni Ayakatte Yuke. Sheena Ringo interprète deux morceaux de sa carrière solo: Carnation sorti pendant cette tournée le 2 Novembre et Karisome Otome qui prend une version plus rock que celle Death Jazz avec Soil & « Pimp » Sessions. Je préfère la version plus agressive sur ce concert, mais Sheena y conserve la danse volontairement disgracieuse qu’elle effectuait lors du concert Ringo Expo 08, mais dans une tenue toute autre. Juste avant, le groupe joue Kaitei ni Sukū Otoko, avec un très beau final instrumental où Sheena est face à la batterie, comme elle le fait souvent. On perçoit toujours énormément de complicité avec le batteur Toshiki Hata. Dans l’ensemble, le groupe semble plus détendu qu’à l’habitude. On ressent plus de complicité entre les membres du groupe. Et j’aime toujours beaucoup regarder les mimiques de Seiji Kameda lorsqu’il joue de la basse en se courbant. La mise en scène du concert est relativement sobre et classique, mais la manière de filmer est un peu différente des autres concerts avec des effets de flou par moment et des vues en contre-plongée. La première partie du concert se termine sur le morceau Kinjirareta Asobi, avec un écran qui se referme sur la scène ne laissant apparaitre que des silhouettes en ombres chinoises, qui s’accélèrent soudainement ce qui me fait penser à du David Lynch pour son côté irréel. Sur le même écran, on y voit ensuite des images à la fois aquatiques et célestes. C’est le moment des changements de tenues.

Sheena Ringo apparait ensuite en tenue plus sobre noire avec une coiffure rosée au carré, tenant une petite pomme verte à la main qui s’avère être des crécelles. Le morceau Osorubeki Otonatachi est joué pour ce redémarrage avec un final superbe d’ichiyo Izawa au clavier. Il fera également un petit solo sur le morceau suivant Katsute ha Otoko to Onna. Il faut dire qu’il est entièrement entouré de claviers, dont certains semblent avoir été empruntés à son voisin guitariste car ils ont des autocollants Petrolz dessus. Sur Handsome Sugite, j’aime voir Hata souffrir à la batterie, mais en gardant le sourire car Sheena le regarde juste en face en sautillant avec un tambourin à grelots à la main comme pour l’encourager. Alors que la plupart des morceaux jusqu’à maintenant proviennent de Daihakken, le concert mélange ensuite des morceaux plus anciens comme Himitsu et Bōtomin. La surprise intervient sur Himitsu car Izawa et Ukigumo se mettent soudainement à rapper après avoir lâcher leurs guitares. Pendant que Kameda attire l’attention à la basse devant la batterie de Hata, Ukigumo reprend sa guitare et monte les marches d’un gigantesque panneau de lumières. Ce panneau est monté à son honneur car son nom y est écrit en grand. On a l’impression qu’il s’est élevé dans les airs comme un nuage mouvant, sous le regard de Sheena qui trépigne de joie. C’est un des grands moments du concert et la meilleure interprétation que je connaisse de ce morceau, car Izawa et Ukigumo se débrouillent en fait tès bien dans leurs phrasés rappés. La version de Bōtomin est également très bonne, très théâtrale dans les positionnements de Sheena sur scène. Théâtral est peut être l’adjectif qui va le mieux au prestation de Sheena Ringo sur scène, car on ressent qu’elle porte beaucoup d’attention à ses mouvements. Ces scènes deviennent même iconiques lorsque Sheena a une guitare entre les mains.

Un électrocardiogramme en fond d’écran fait son apparition sur le morceau Dopamint!, ce qui me rappelle un peu celui sur la scène de Gekokujyo Ecstasy. Sous le manteau noir qu’elle enlève soudainement à la fin du morceau, ce cachait en fait une tenue rose ´shocking pink’ pour le morceau Onna no Ko ha Daredemo. Je n’aime pas beaucoup ce morceau ni cette tenue d’ailleurs. Mais l’ambiance change heureusement juste après avec le morceau Kabuki du 2ème album Adult. Le groupe porte désormais des tenues au design futuriste, pour un nouveau tournant plus rock. Le morceau Mirrorball prend une orchestration légèrement différente de l’originale, ce qui me fait dire encore une fois tout l’intérêt de regarder les concerts un à un. Comme je le disais plus haut, ce qui est notable est que la prestation est dans l’ensemble plus enjouée et détendue que d’habitude. Je compare surtout avec le concert précédent Ultra C, qui était extrêmement intense et sérieux, alors que sur Discovery, le groupe laisse échapper beaucoup plus de sourires et de petites phrases criées au public. Dans les deux cas, cela reste Tokyo Jihen, dans le sens où c’est extrêmement professionnel. Viennent ensuite les immanquables, Nōdōteki Sanpunkan et OSCA avec toujours le solo de basse de Kameda. Ce qui est amusant sur ce morceau, c’est que Sheena contrôle la pédale de la guitare basse de Kameda et qu’elle coupe soudainement le son vers la fin de sa prestation solo comme si elle contrôlait tout et qu’elle sifflait la fin de la récréation. Je ne sais pas si Tokyo Jihen peut faire un concert sans OSCA et ça manquerait de toute façon car c’est toujours un moment où le groupe y ajoute un peu d’improvisions. Ici Ukigumo joue un petit air connu (que je ne reconnais pas) et Izawa lui répond au clavier tout en se demandant, d’une tête interrogative, ce que c’est que cette musique. Cette version d’OSCA est cependant un peu moins sauvage que celles que j’ai déjà vu sur d’autres concerts (quoique).

Le morceau suivant Zettaichitai Sōtaichi, de Daihakken, repasse à 4 guitares alignés sur le devant de la scène, et suit ensuite un autre morceau classique des concerts, Denpa Tsūshin. Il manque d’ailleurs FOUL dans la playlist car j’avais pris l’habitude de le voir juste après OSCA et avec Denpa Tsūshin pas très loin. Encore une fois, sur ce morceau, chaque mouvement est extrêmement théâtral avec Sheena en position figée de rockeur sur la fin du morceau. Le morceau suivant Denki no Nai Toshi est plus calme et me fait un peu penser au morceau Superstar d’Adult, avec une interprétation très poignante au bord des pleurs. Pendant ce morceau, Sheena joue de la guitare par intermittence, avec une jambe pliée en l’air sans perdre l’équilibre. A la fin du morceau, elle positionne la guitare devant elle, comme un rampart pour se protéger. Je ne peux m’empêcher de voir un signe dans ce geste nous signifiant que la musique passe avant tout et que la chose privée doit rester ainsi. C’est toujours ce que je constate au moment des commentaires vers le public qui sont assez succincts et dévoilent assez peu ses sentiments privées. Pour les messages au public, Ukigumo est même envoyé seul sous les projecteurs pour adresser maladroitement quelques commentaires qui font sourire. On sent qu’il n’est pas super à l’aise ni spontané. Le plus inhabituel est que Hata est aussi chargé de donner un petit message au public un peu plus tard vers la fin du concert. Il a écrit son message à l’avance sur un petit papier, mais on ne saura pas s’il a été au bout de tout ce qu’il a écrit. Le fait que les membres du groupe soient excellents lorsqu’ils jouent sur scène et qu’ils soient assez timides en dehors des morceaux m’amusent toujours beaucoup. En fait, j’attends toujours ces moments avec impatience.

Le vingt-deuxième morceau du concert est 21-seiki Uchū no Ko. C’est le morceau que je comprends le moins du groupe, mais il passe mieux en concert. Il me fait toujours penser à un morceau de commande, car il est assez atypique dans discographie de Tokyo Jihen et ressemble beaucoup à d’autres morceaux de J-POP un peu insipides, comme ceux d’Ikimono Gakari par exemple. Le concert se termine sur Senkō Shōjo qui est également un grand classique des concerts de Tokyo Jihen. Sheena sort de scène en premier pendant la partie finale du morceau et le groupe la suit ensuite avant d’être rappelé sur scène par le public. Le nouveau morceau Konya ha Kara Sawagi qui n’est pas encore sorti à cette époque, car il sortira plus tard sur le mini-album Color bars, commence les rappels, suivi de Gunjō Biyori du 1er album Kyōiku et de Atarashii Bunmeikaika qui termine pour de bon le set. Mais c’est la dernière tenue de Sheena Ringo qui marque les esprits, avec une coiffure à plumes d’indien, ou de paon. Le concert vaut le coup d’être vu rien que pour ce dernier costume, qui doit être un des plus beaux qu’elle ait porté avec celui en fleur au début du concert Bon Voyage. La foule est d’abord surprise en l’apercevant et on voit qu’elle apprécie elle-même beaucoup cet accoutrement car elle fait un tour rapide sur elle-même pour montrer le mouvement des plumes. Le reste du groupe n’est pas non plus en manque d’originalité, avec une note spéciale pour Izawa habillé en toréador bleu clair. Ce sont ces costumes que l’on voit sur la pochette du DVD et du Blu-ray. Le concert se termine dans l’extravagance du morceau Atarashii Bunmeikaika, après un message final de Sheena vers la foule. Les crédits de fin sont accompagnés du morceau Gnossienne No. 1 d’Erik Satie qui donne un contraste assez étonnant avec le concert en lui-même, mais ce morceau est de toute façon très beau.

Au final, c’est difficile de dire si ce concert est meilleur que le précédent Ultra C, car même si la playlist est plus inégale sur Discovery, il y a un côté plus fun qu’on ne trouvait pas sur Ultra C. Ultra C était par contre plus intense en émotions sur certains morceaux. De toute façon, il n’y a pas d’impératif à choisir l’un ou l’autre et ça me réconforte plutôt dans le fait qu’il faut que les regarde tous les uns après les autres.

Pour référence ultérieure, je note ci-dessous la playlist de DISCOVERY:

1. Tengoku he Yōkoso (天国へようこそ) du 5ème album Daihakken (大発見)
2. Sora ga Natteiru (空が鳴っている) du 5ème album Daihakken (大発見)
3. Kaze ni Ayakatte Yuke (風に肖って行け) du 5ème album Daihakken (大発見)
4. Carnation (カーネーション), morceau qui sera plus tard inclus sur le 6ème album studio de Sheena Ringo, Hi Izuru Tokoro (日出処)
5. Kaitei ni Sukū Otoko (海底に巣くう男) du 5ème album Daihakken (大発見)
6. Karisome Otome (カリソメ乙女) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) de Sheena Ringo
7. Kinjirareta Asobi (禁じられた遊び) du 5ème album Daihakken (大発見)
8. Osorubeki Otonatachi (恐るべき大人達) du 5ème album Daihakken (大発見)
9. Katsute ha Otoko to Onna (かつては男と女) du 5ème album Daihakken (大発見)
10. Handsome Sugite (ハンサム過ぎて), morceau présent sur le DVD CS Channel et sur la compilation de B-sides Shin’ya Waku (深夜枠)
11. Himitsu (秘密) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
12. Bōtomin (某都民) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
13. Dopamint! (ドーパミント!) du 5ème album Daihakken (大発見)
14. Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも) du 5ème album Daihakken (大発見)
15. Kabuki (歌舞伎) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
16. Mirrorball (ミラーボール) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
17. Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間) du 4ème album Sports (スポーツ)
18. OSCA du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
19. Zettaichitai Sōtaichi (絶対値対相対値) du 5ème album Daihakken (大発見)
20. Denpa Tsūshin (電波通信) du 4ème album Sports (スポーツ)
21. Denki no Nai Toshi (電気のない都市) du 5ème album Daihakken (大発見)
22. 21-seiki Uchū no Ko (21世紀宇宙の子) du 5ème album Daihakken (大発見)
23. Senkō Shōjo (閃光少女) du 4ème album Sports (スポーツ)
24. (Encore) Konya ha Kara Sawagi (今夜はから騒ぎ) du mini-album Colors
25. (Encore) Gunjō Biyori (群青日和) du 1er album Kyōiku (教育)
26. (Encore) Atarashii Bunmeikaika (新しい文明開化) du 5ème album Daihakken (大発見)

le bleu se reflétant sur les buildings

C’était initialement mon idée de collectionner les sceaux goshuin des sanctuaires et temples, mais Mari est en fait plus souvent que moi à l’origine de nos visites récentes dans Tokyo. Je suis forcément toujours partant et on choisit toujours les quelques heures de libre, pendant que le grand est au juku, pour continuer notre quête. On a en général deux ou trois heures pour rouler dans Tokyo jusqu’au sanctuaire qu’on a sélectionné à l’avance sur le petit guide acheté il y a quelques mois à la librairie du Departement Store Ginza Six. Notre collection avance un peu plus doucement qu’au début mais on continue tranquillement. Nous n’avons pas l’objectif de visiter tous les sanctuaires et temples de Tokyo, car il nous faudrait neuf vies pour y arriver (et j’en suis déjà à ma cinquième). Les sanctuaires et temples montrés sur ces quatre photographies sont tous différents et ne sont pas situés à proximité les uns des autres. Je pensais au début que les goshuin étaient seulement disponibles dans les sanctuaires mais il s’avère que les temples bouddhistes les proposent également. Les sanctuaires ou temples peuvent les écrire et tamponner directement sur le livret goshuinchō qu’on leur présente ou les fournir sur des feuilles de papier préparées à l’avance dans la journée, car datées, qu’on doit coller ensuite soit même sur notre livret. On préfère quand le sanctuaire nous l’écrit sur place dans notre livret mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il faudrait que je prenne mon goshuinchō en photo et que je le montre un jour ici. Dans l’ordre, je montre ici en quatre photographies, le sanctuaire de Hie situé à Nagatachō, le temple Zozoji à Shibakoen juste à côté de la Tour de Tokyo, le temple Toyokawa Inari Tokyo Betsuin situé à Motoakasaka dont je montrais quelques photos de renards récemment et finalement le sanctuaire Hirakawa Tenmangu à Hirakawachō. Nous avons visité ce sanctuaire le week-end dernier. Il est situé dans une zone urbaine dense pas très loin des agences gouvernementales. Sur cette dernière photographie, j’aime beaucoup le contraste saisissant entre les formes du sanctuaire et l’omniprésence des immeubles tout autour. Est ce qu’il n’y aurait pas là par hasard une image du Japon entre tradition et modernité? Ou peut être s’agit il plutôt d’une image d’un Japon différent en dehors des sentiers battus? J’en ai bien l’impression.

On est assez gâté ces deux dernières semaines avec les sorties à la suite de deux nouveaux singles de Tokyo Jihen, d’autant plus que je suis dans ma phase SR/TJ depuis quelques semaines maintenant. On est gâté car les morceaux sont très inspirés et plus intéressants que le EP News sorti au début de l’année. Alors que le morceau sorti la semaine dernière Blue ID (青のID ou Período Azul) était très dynamique et déstructuré, Inochi no Tobari (命の帳 ou Veil of Life), sorti le Vendredi 13 Novembre, est dans l’ensemble beaucoup plus apaisé. Il commence par la voix de Sheena Ringo accompagnée simplement d’une mélodie au piano. Le morceau prend ensuite petit à petit de l’ampleur musicalement jusqu’à l’arrivée des guitares dans la deuxième et dernière partie. Le morceau est très délicat et la prise soudaine de puissance me donne à chaque fois des frissons. La forme est encore une fois assez atypique, mais le morceau est un peu court à 3mins 40s. Je l’aurais bien vu s’allonger sur 6mins. Inochi no Tobari est différent des quelques morceaux précédents sortis depuis leur réformation, et je dirais plus mature que les autres morceaux de Tokyo Jihen (j’aime aussi énormément les moments de fougue que dégage groupe). A vrai dire, il me fait plus penser à un morceau de Sheena Ringo que de Tokyo Jihen. Pour résumer, le morceau est excellent (je pense être encore objectif) et laisse imaginer le meilleur pour le futur prochain album qui n’est pas encore annoncé mais que j’attends déjà avec impatience.

Je m’étonne moi même d’avoir toujours l’envie de regarder en série les concerts de Sheena Ringo et de Tokyo Jihen (et plusieurs fois à chaque fois). Il faut dire qu’ils ont pour l’instant toujours eu une approche différente les uns des autres, et c’est également le cas du concert que je regarde maintenant, Ringo EXPO 08 (リンゴ エキスポ ゼロハチ) sorti en DVD le 11 Mars 2009. Ringo EXPO 08 montre en entier le dernier des trois concerts de la tournée (Nama) Ringo-haku ’08: Jūshūnen Kinen-sai ((生)林檎博’08 〜10周年記念祭〜) qui se déroulait en 3 dates au Saitama Super Arena, les 28, 29 et 30 Novembre 2008. On peut dire que Sheena Ringo a vu les choses en grand pour cette tournée marquant l’anniversaire de ses 10 ans de carrière musicale, car Saitama Super Arena est une salle gigantesque. Saitama Super Arena est utilisée aussi bien pour les spectacles musicaux que pour les événements sportifs, et peut contenir un maximum de 36,500 personnes. Je pense que la configuration pour ce concert devait être aux alentours de 18,000 places, ce qui est, par exemple, beaucoup plus imposant que les 5,000 places du Tokyo International Forum sur la tournée Ultra C ou New Flash de Tokyo Jihen et plus grand également que le Nippon Budokan. Le complexe est situé près de la gare de Shintoshin à Saitama, certainement pas très loin des bureaux de l’agence Kronekodow situés à Urawa. La formation est elle aussi grandiose car il n’y a pas moins de 68 musiciens sur scène dont 65 composant un orchestre complet dirigé par Neko Saito, le groupe sur scène avec Seiji Kameda (comme toujours) à la basse, Tomoyasu « Kasuke » Kawamura à la batterie (qui ressemble à un géant derrière sa batterie), Yukio Nagoshi à la guitare et Sheena Ringo au chant et à la guitare sur quelques morceaux. Cette formation créée spécialement pour cette tournée porte le nom de Ringo-haku Kinen Kangen Gakudan (林檎博記念管弦楽団 ou Ringo Expo Memorial Orchestra). Les quatre danseuses du groupe Idevian Crew, que l’on connait depuis la vidéo de OSCA de Tokyo Jihen sorti l’année d’avant en 2007, apparaissent également sur plusieurs morceaux. La surprise est de voir arriver sur scène sur deux morceaux vers la fin du concert, un groupe de 80 personnes du Koenji Awa Odori Shinkō Kyōkai (高円寺阿波おどり振興協会) dansant la fameuse danse Awa Odori originaire de la préfecture de Tokushima à Shikoku. Cette troupe de danseuses porte également un nom spécial pour cette tournée, et il s’agit du Ringo-haku Kinen Buyō-dan (林檎博記念舞踊団, Ringo Expo Memorial Dance Troupe).

Les premières images du concert nous montrent tout de suite la taille grandiose de saitama Super Arena. L’orchestre est placé dans la fosse devant la scène, dans la pénombre la plupart du temps avec seulement les partitions éclairées d’une lumière froide de néons. Les musiciens et le chef d’orchestre Neko Saito sont tous habillés en blouse blanche, donnant un aspect clinique qui me rappelle l’ambiance du morceau Honnō ou le décor du concert Gekokujyo de l’an 2000. Le concert commence en beauté avec un morceau que j’adore, Hatsukoi Shōjo, de l’album et bande sonore du film Sakuran, Heisei Fūzoku (平成風俗). Le début du morceau montre d’abord une scène vide bleutée et Sheena Ringo apparait ensuite dans une brume énigmatique. Sa tenue de scène blanche est vraiment particulière avec une coiffure qui ressemble à une ramification de cerf. L’interprétation de Hatsukoi Shōjo ne surprend pas car il s’agit des mêmes arrangements que dans l’album, mais la plupart des autres morceaux interprétés pendant le concert sont réarrangés pour être interprétés avec l’orchestre, ce qui donne une ampleur complètement différente aux morceaux, notamment ceux des deux premiers albums. On a, par exemple, du mal à reconnaitre le début de Sid to Hakuchūmu, tant l’approche musicale est différente. En style musical, on peut dire que Ringo Expo 08 se trouve dans la continuité directe de Heisei Fūzoku. Comme il s’agit d’une tournée commémorative, la plupart des singles des quatre albums Muzai Moratorium (無罪モラトリアム), Shōso Strip (勝訴ストリップ), Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花 ou KSK) et Heisei Fūzoku sont joués. On trouve également deux morceaux du futur album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) qui n’est pas encore sorti à cette époque, à savoir Karisome Otome et Yokyō (enfin Karisome Otome était déjà sorti quelques années auparavant en single). La surprise est que quelques morceaux de Tokyo Jihen sont également joués sur scène, tirés des deux premiers albums du groupe (mais pas de Variety qui est pourtant déjà sorti à cette époque): Blackout de l’album Adult (大人), Yume no Ato et Omatsuri Sawagi de l’album Kyōiku (教育). C’est sur ce morceau que la troupe de danseuses Awa Odiori intervient la première fois. L’interprétation de Gamble, tiré de Heisei Fūzoku, est magistrale, car c’est un morceau sur lequel Sheena doit tout donner dans son interprétation vocale. C’est d’ailleurs après ce morceau qu’elle sort quelques instants de scène pour changer de tenue. J’imagine qu’on doit avoir besoin de quelques instants de récupération après une interprétation comme celle-ci. Pendant qu’elle se change, une version instrumentale de Shūkyō de KSK est jouée en montrant une retrospective des moments clés de sa carrière. Il y aura un autre moment un peu plus tard sous une version instrumentale de Yattsuke Shigoto, où la voix d’enfant de Sonata (空遥), le fils de Sheena Ringo qui a 7 ans au moment de ce concert, donne un petit commentaire sur sa maman. Son père, Junji Yayoshi, était le guitariste du groupe Gyakutai Glycogen qui accompagnait Sheena Ringo sur les premières tournées, malheureusement décédé en Janvier 2018 suite à une maladie. Les photographies montrées pendant la version instrumentale de Yattsuke Shigoto sont plus personnelles, montrant Sheena depuis son enfance.

Sheena Ringo change 6 fois de tenues et de coiffure pendant ce concert, mais la première est la plus extravagante. Elle revient vers une allure plus classique sur Gips, le septième morceau du concert. Ces changements, qui semblent la rajeunir parfois, font qu’elle est parfois méconnaissable. Comme je le disais au dessus, les re-orchestrations des morceaux sur ce concert sont vraiment intéressantes et parfois même assez perturbantes car on ne reconnait pas forcément le début des morceaux. L’interprétation de Tsumi to Batsu est très belle sur un ton aux premiers abords plus calme que l’original mais qui n’en est pas moins puissant dans l’agressivité de la voix de Sheena alors que le morceau se déroule. L’orchestration est forcément très adapté à un morceau comme STEM, mais ce n’est à mon avis pas forcément le cas pour tous les morceaux. Un morceau comme Tsumiki Asobi aurait mérité d’être plus sec, plutôt qu’être comme noyé dans l’orchestration. J’aime par contre beaucoup la version de Kabukichō no Joō, car elle utilise une voix qui me rappelle le kabuki à certains moments. Sheena est assez peu à la guitare, mais passe au clavier sur le morceau Suberidai et derrière une cuisine pour Yokushitsu. Cette version de Yokushitsu est assez troublante car Sheena, se trouvant derrière un espace cuisine avec évier amené sur scène, tient un couteau en mains et quelques pommes rouges qu’elle coupe par moment d’un geste rapide et imprécis. Ce moment est assez angoissant vu la taille du couteau de cuisine, similaire à celui que l’on peut voir sur la pochette de Gips. J’imagine que ce genre de situation serait difficile à mettre en scène maintenant pour des raisons de sécurité. Pendant cette scène, j’avais un peu peur que le couteau lui échappe des mains ou lui tombe sur le pied. Je me demande un peu qu’elle image elle veut faire passer à travers cette mise en scène. C’est comme si elle se martyrisait elle même dans un geste sadique. C’est en tout cas un moment inattendu et unique dans le concert.

Comme j’ai pu le remarquer lors des autres concerts, sauf les tous premiers, Sheena Ringo parle assez peu et d’une manière assez timide en cherchant même ses mots par moment. J’ai toujours du mal à comprendre cette contradiction entre sa capacité naturelle à chanter devant presque 20,000 personnes et le fait qu’elle semble être comme gênée pour s’exprimer ensuite en dehors des morceaux. Un invité spécial intervient pendant la deuxième partie du concert. Il s’agit de son frère aîné Junpei Shiina qui interprète avec Sheena deux morceaux dont Kono Yo no Kagiri, le morceau de fin de l’album Heisei Fūzoku, et une reprise d’un morceau de Marvin Gaye qui se trouvait déjà sur le deuxième disque de la compilation de reprises Utaite Myōri: Sono Ichi (唄ひ手冥利 ~其ノ壱~). L’ambiance générale se détend à ce moment (peut être est ce dû à la tenue d’indien du grand frère) et je me trouve à apprécier ici le morceau Kono Yo no Kagiri, que je n’aimais pas beaucoup jusqu’à maintenant. Après une interprétation particulièrement poignante de Yume no Ato, morceau de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen, on arrive assez vite vers la fin du concert avec Karisome Otome qui prend des allures festives jusqu’au final où Sheena tombe volontairement de scène en arrière pour disparaître. Quelques artifices de ce genre sont utilisés pendant le concert, comme des plateformes sortant du sol et un plateau tournant sur lequel se trouve le groupe. Mais le concert ne se termine pas sur ce morceau car il aura quatre rappels en deux parties. Sheena change encore de tenue et paraît d’ailleurs toute menue et d’apparence plus jeune, ce qui ne dépareille pas avec les deux morceaux de Muzai Moratorium qu’elle interprète, à savoir Tadashii Machi et Kōfukuron. A la toute fin du concert, elle interprète après quelques hésitations un très court morceau qu’elle a écrit lorsqu’elle avait 7 ans, appelé Mikan no Kawa et dont la partition se trouve dans la boîte du DVD. Sur la playlist du concert, je m’attendais à y voir présent le morceau Marunouchi Sadistic (EXPO Ver.), qui est présent sur l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) sorti plus tard en Juin 2009, mais il n’est pas présent sur le DVD. Cette version était en fait jouée en bande sonore pendant les crédits de fin lors du concert, mais, allez savoir pourquoi, le morceau est remplacé par Ringo no Uta sur le DVD. A ce petit détail près, le DVD est une captation complète du concert, et quel concert! Ce genre de spectacle me donne forcément envie d’en voir d’autres et je vais donc continuer encore un peu. Je regarde à chaque fois un nouveau concert de Sheena Ringo ou de Tokyo Jihen le Vendredi soir et ça devient même une sorte de rituel.

Pour référence, je note ici la liste des morceaux du concert Ringo Expo 08:

1. Hatsukoi Shōjo (ハツコイ娼女), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
2. Sid to Hakuchūmu (シドと白昼夢), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
3. Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
4. Honnō (本能), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
5. Gamble (ギャンブル), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
6. Shūkyō (instrumental) (宗教), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
7. Gips (ギブス), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
8. Yami ni Furu Ame (闇に降る雨), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
9. Suberidai (すべりだい),en B-side du single Kōfukuron (幸福論)
10. Yokushitsu (浴室), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
11. Sakuran (錯乱), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
12. Tsumi to Batsu (罪と罰), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
13. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
14. Blackout (ブラックアウト), de l’album Adult (大人) de Tokyo Jihen
15. Yattsuke Shigoto (instrumental) (やっつけ仕事), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) en version instrumental
16. STEM (茎), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
17. Kono Yo no Kagiri (この夜の限り), avec Junpei Shiina, de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
18. Tamanegi no Happy Song (玉葱のハッピーソング), avec Junpei Shiina, reprise du morceau The Onion Song de Marvin Gaye, sur la compilation de reprises Utaite Myōri: Sono Ichi (唄ひ手冥利 ~其ノ壱~) Disc 2: Mori-pact Disc (森パクトディスク)
19. Yume no Ato (夢のあと), de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
20. Tsumiki Asobi (積木遊び), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
21. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ), de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
22. Karisome Otome (カリソメ乙女), de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
23. (Encore 1)Tadashii Machi (正しい街), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
24. (Encore 1) Kōfukuron (幸福論), du premier single du même nom
25. (Encore 2) Mikan no Kawa (みかんの皮), chanson créée par Sheena quand elle avait 7 ans
26. (Encore 2) Yokyō (余興), de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)

un bleu azur insaisissable

Je marche cette fois-ci dans les rues de Shirogane en écoutant Variety de Tokyo Jihen. C’est à priori l’album le moins aimé du groupe. C’est vrai qu’il est désordonné mais je l’aime personnellement beaucoup, autant que les autres. Je suis en fait partie à la recherche de la maison individuelle Kamikozawa House conçue par l’architecte Kenji Hirose en 1959. Je suis déjà passé la voir pendant un de mes joggings du week-end il y a plusieurs années, mais je voulais la prendre en photo correctement avec mon appareil photo reflex. Je me souviens de ses formes simples et modernes, même radicales pour l’époque, et j’avais envie de les revoir. Je tourne en rond autour de l’adresse que j’avais noté mais je ne la trouve malheureusement pas. Elle a peut être été détruite, ce qui ne m’étonnerait que moyennement car les propriétaires initiaux qui lui ont donné ce nom n’y habitent plus. La maison étant de plain-pied sur une surface assez vaste, elle a du être considérée comme n’étant pas optimisée pour l’espace tokyoïte, surtout dans des quartiers denses en maisons et résidences comme Shirogane. Un petite visite sur GoogleMaps me confirme effectivement qu’un nouveau bâtiment est en construction à l’emplacement de Kamikozawa House. En chemin, je prends en photographie divers lieux et choses, des temples, des posters en kimono, des composants extérieurs d’air conditionné ou des architectures intéressantes qui se conjuguent bien avec le naturel. J’aime beaucoup le quartier de Shirogane car j’ai l’impression que je peux encore m’y perdre. La réalité est que je finis par connaître ces rues et que les surprises en chemin s’amoindrissent petit à petit. Les deux dernières photographies sont prises à Shibuya, sur la rue Meiji et près du Department Store PARCO. En les rajoutant à la fin du billet, j’ai le sentiment qu’elles ne sont pas nécessaires à l’ensemble du billet. Mais je les laisserais quand même à la fin de cette série de photographies, car le fait qu’elles ne soient pas nécessaires les rend complètement indispensables. C’est aussi la manière dont je vois ce blog, dans son ensemble, et ça me libère de toute idée préconçue sur ce que je dois mettre ou pas sur ces pages.

Musicalement parlant, vous l’aurez certainement déjà bien compris, je suis dans une phase d’écoute quasi-exclusive de la musique de Sheena Ringo et Tokyo Jihen. J’écoute bien d’autres musiques mais beaucoup moins de nouveautés que d’habitude et plutôt des albums que j’ai acheté il y plusieurs mois ou années. J’ai eu des phases musicales similaires précédemment, correspondant par exemple à la musique de Jun Togawa et Yapoos, Autechre ou encore Radiohead, Sonic Youth, The Cure et Pixies, dont je dévorais les albums les uns après les autres sans interruptions majeures. C’est un peu épuisant, mais j’adore cet état d’addiction musicale qui me fait réaliser toute la réalité du slogan « No Music, No Life » (bon, j’exagère volontairement le trait mais c’était pour garder en lien quelques affiches de la campagne publicitaire de Tower Records: TJ, SR1, SR2 et SR3, NB). Il faut dire que Tokyo Jihen ne m’aide pas beaucoup à décrocher car, en plus de mon objectif de voir tous leurs concerts, ils sortent régulièrement de nouveaux morceaux qui sont de plus en plus intéressants. Tokyo Jihen sort donc le morceau Blue ID (青のID) le Vendredi 6 Novembre, et je le télécharge sur iTunes dès sa sortie à minuit. Le morceau écrit cette fois-ci par Sheena Ringo est atypique et excellent, avec une once de folie dans la partition de piano. C’est comme si le groupe retrouvait une deuxième jeunesse depuis leur réformation. Il ne plaira peut être pas à tout le monde, mais j’aime beaucoup cet aspect sans compromis. Je trouve que Blue ID, également sous-titré d’un titre en espagnol Período Azul (qui m’inspire mon titre de billet), se trouve dans une continuité de style avec le EP précédent contenant le morceau principal intitulé Aka no Doumei (赤の同盟) également sous-titré en espagnol en Alianza de Sangre. On n’est pas non plus très éloigné du son de Tokyo Jihen car certaines intonations musicales me sont familières, mais l’ambiance générale est différente depuis leur reformation Je rêve discrètement qu’ils se dirigent petit à petit vers un style plus expérimental, vu que le groupe en a toutes les capacités techniques. En attendant, Tokyo Jihen sortira un autre morceau la semaine prochaine, intitulé Inochi no Tobari (命の帳) dont je risque bien de parler ici.

Je continue de manière méthodique mais désordonnée la revue des albums live de Sheena Ringo avec Gekokujō Xstasy (下剋上エクスタシー) qui est le premier concert enregistré et disponible en DVD (et même en VHS à l’époque). Le DVD est sorti le 7 Décembre 2000 en même temps que Hatsuiku Status Gokiritsu Japon (発育ステータス 御起立ジャポン) dont je parlais auparavant. J’avais acheté ces deux DVDs en même temps à l’époque au HMV de Shibuya (mais je me répète très certainement). Gekokujō Xstasy était une tournée nationale en 15 dates à travers tout le Japon du 17 Avril au 7 Juin 2000. La captation du DVD reprend des parties des concerts au NHK Hall à Shibuya, Tokyo le 26 Avril et au Fukuoka Sunpalace le 31 Mai 2000, ainsi que trois courtes parties documentaires entrecoupant le concert. Comme j’ai pu le constater assez souvent jusqu’à maintenant, il ne s’agit malheureusement pas du concert entier car quelques morceaux de la playlist ont été enlevés comme les singles Koko de Kiss shite ou Gibs et d’autres morceaux sont plutôt présents sur le premier disque de Zetchōshū à savoir les morceaux Yattsuke Shigoto et Gamble. Je n’arrive toujours pas à comprendre les raisons d’enlever des morceaux et d’en mettre ailleurs. Sur ce concert, Sheena Ringo avec la formation Gyakutai Glycogen (虐待グリコゲン) interprète des morceaux des deux premiers albums Muzai Moratorium et Shōso Strip, ce dernier étant sorti un mois plus tôt le 31 Mars 2000.

Il ne s’agit pourtant pas de sa première tournée. La première tournée s’appelait Senkō Xstasy (先攻エクスタシー) et se déroulait en 7 dates du 1er ou 18 Avril 1999 dans des clubs de Fukuoka, Osaka, Nagoya, Kanazawa puis Shibuya et Sendai. En cherchant un peu, on peut trouver sur internet la bande sonore du tout premier concert de Sheena Ringo sur cette tournée à Fukuoka le 1er Avril 1999 au 福岡DRUM LOGOS. J’imagine que le lien Youtube peut disparaitre à tout moment, et la qualité audio est assez moyenne de toute façon, mais ça a valeur de documentaire. De Senkō Xstasy, le concert se déroulant le 9 Avril au Shibuya ClubQuattro a été en fait filmé, et on en trouve une partie sur un des disques de la Box-set Live sorti en Novembre 2013 à l’occasion des 15 ans de sa carrière musicale. Il ne s’agit que d’une partie du concert, 5 morceaux pour 22 minutes, à savoir Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。), Keikoku (警告), アイデンティティ (Identity), Crazy For You (une reprise de Madonna) et Onaji Yoru (同じ夜). Je ne pense pas trouver un jour cette Box-set Live à un prix raisonnable (le prix oscille entre 24,000 yens et 56,000 yens), mais quelques recherches internet permettent de voir ces 22 minutes de concert (j’imagine là encore que le lien va disparaitre). La qualité vidéo et audio de cet enregistrement est étonnamment bonne, et les interprétations excellentes (très agressives, roulant excessivement des ‘r’ sur le morceau Keikoku par exemple), avec de nombreuses interactions avec le public. La formation sur cette tournée était déjà Gyakutai Glycogen, donc avec Seiji Kameda à la basse, Junji Yayoshi à la guitare, Makoto Minagawa aux claviers et Masayuki Muraishi à la batterie. J’aime bien le fait que Kameda soit pratiquement toujours présent. Pendant le concert, Sheena est coiffée d’une petite couronne qui n’est pas sans me rappeler celle de Courtney Love sur l’album Live Through This de Hole, sorti 5 ans plus tôt (on sait que Sheena Ringo est fan de Nirvana, au point de rajouter le nom du groupe et de Kurt Cobain dans la version modifiée de Marunouchi Sadistic). Je ne parlerais pas de sa tenue de scène très sexy et du kanji 主 (maître) sur sa main gauche qui laisserait penser qu’il y a des esclaves dans la salle. La totalité des morceaux a été apparemment enregistrée, mais je crois comprendre que le reste restera dans les archives. Certains autres extraits ont quand même été diffusés sur la chaine musicale du câble Space Shower TV, comme Marunouchi Sadistic (encore un lien qui est destiné à disparaitre mais la qualité video est de toute façon très mauvaise). Après la tournée Senkō Xstasy, Sheena Ringo se lançait dans l’enregistrement de son deuxième album Shōso Strip.

La tournée suivante, la deuxième donc, s’appelait Manabiya Xstasy (学舎エクスタシー) et se déroulait en 4 dates du 2 au 13 Novembre 1999 lors de festivals d’universités (学園祭) à Kanagawa (Tokai University sur le campus de Hiratsuka), Tokyo (Showa Women’s University), Fukuoka (Seinan Gakuin University) et Kyoto (Ritsumeikan University). Les concerts de la tournée n’ont pas été officiellement enregistrés ou diffusés en DVD, mais il existe sur internet une vidéo de piètre qualité du concert du 7 Novembre 1999 à l’université Showa Women’s University à Setagaya, Tokyo. Certains morceaux ont été quand même enregistrés et sont présents sur le deuxième disque de Zetchōshū, à savoir Mellow (メロウ), Fukō Jiman (不幸自慢) et So Cold (喪@CINコ瑠ヲュWァ). La formation n’est plus Gyakutai Glycogen, mais Tensai Präparat (天才プレパラート). En fait, je n’avais pas eu la présence d’esprit de constater que les trois disques du EP Zetchōshū correspondent en fait, dans l’ordre, à ses trois premières tournées.

Mais revenons plutôt à Gekokujō Xstasy qui est censé être le sujet principal de ce billet. Le terme gekokujō signifie la prise de pouvoir d’une personne plus faible sur une plus forte (la révolte des faibles en quelque sorte), terme utilisé historiquement au Japon depuis la période de Kamakura dans les batailles de clans. On pourrait traduire par outsider, ce qui doit correspondre à son état d’esprit par rapport à la scène musicale de l’époque. Personnellement, même maintenant qu’elle se trouve pleinement dans le mainstream, je la considère toujours comme étant outsider. Le DVD la nomme Shéna Ringö, ce qui est assez inhabituel, mais se normalisera ensuite en Sheena Ringo, qui est son nom officiel en romanji (et non Shiina Ringo qui est la transcription directe du japonais). La couverture de l’album reprend des symboles hospitaliers tout comme la vidéo de Honnō, le premier morceau interprété sur le concert. Par rapport aux deux tournées mentionnées auparavant, Gekokujō Xstasy prend une identité beaucoup plus marquée avec une mise en scène spécifique. La scène prend la forme d’un bloc opératoire, comme dans l’univers de Honnō donc, avec électrocardiogramme en fond, un modèle anatomique sur le côté et des grandes lampes de salle d’opération. Le staff sur scène est également habillé en infirmier, d’une tenue verdâtre. Un séjour à l’hôpital avant l’enregistrement de ce morceau Honnō a apparemment été initiateur de ce décor hospitalier. Les membres du groupe sont tous habillés de blanc et Sheena porte une sorte de camisole aux manches trop longues tachées de rouge sang par endroits. Cette mise en scène est très emblématique, et même assez inquiétante, exacerbée par le regard, les yeux grands ouverts, de Sheena Ringo lui donnant comme une pointe de folie. Un cameraman et une photographe se trouvent également sur scène pour la filmer et la prendre en photo, comme s’il s’agissait d’une star de cinéma. Cette exagération est volontaire, certainement pour mettre en avant sa popularité récente et les excès que ça entraîne qui la rendrait inconfortable. Toujours est-il qu’elle joue également un rôle pendant tout le concert. Elle ne sourit pas et prend ce concert très au sérieux, ce qui est une ambiance assez différente des tournées précédentes, mais assez similaire aux tournées suivantes. Seiji Kameda porte toujours sa crête en iroquois, ce qui m’amuse toujours en pensant à sa coiffure actuelle qui lui donne plutôt une tête très amicale. C’était une autre époque, il y a 20 ans. Sheena Ringo n’avait d’ailleurs que 21 ans au moment de ce concert.

Après quelques morceaux, le concert est ensuite entrecoupé de quelques scènes montrant les répétitions et la préparation du décor. On y voit notamment les dessins de préparation de la scène et des costumes. D’autres scènes montrent le voyage du groupe en bus, ou l’entrée sur scène. Ces passages me rappellent les scènes qu’on pouvait trouver sur le DVD de Hatsuiku Status Gokiritsu Japon. Un peu plus tard, on passera dans la salle de maquillage où on remarque notamment que tous accessoires sont blancs et marqués du logo rouge en forme de croix. Sur scène, les micros sont également blancs avec des fils rouges. Le reste de la partie documentaire est un mélange de scènes sans liens évidents les unes avec les autres: Kameda recherchant des inscriptions incluant son nom en kanji dans les rues d’une ville (Fukuoka sans doute), une scène d’anniversaire à la guitare pour Kameda, et une autre scène qu’on imagine se passer après un concert dans une salle avec billard (peut être un bar ou une salle des coulisses). Les membres du groupe profitent des instruments présents pour reprendre le morceau Tsumiki Asobi. Dans la première partie du concert qui se déroule au NHK Hall de Shibuya, Sheena a les cheveux longs et les coupe plus court lors de cette tournée. Le morceau Keikoku est intéressant car il démarre sur la version du NHK Hall avec les cheveux longs et bascule soudainement sur la version du morceau prise plus tard au Fukuoka SunPalace où Sheena a les cheveux courts (la partie documentaire nous montre d’ailleurs cette coupe de cheveux). Dans les scènes documentaires, l’ambiance est légère et détendue, et contraste bien évidemment avec ce qui se passe sur scène.

Les interprétations sur scène sont dans l’ensemble très bonne. Une raison pour laquelle le concert n’est pas présenté en entier est peut être dû au fait que seulement les interprétations les plus réussies sont retenus. Le morceau Keikoku, dont je parlais juste avant, est particulièrement réussi, particulièrement agressif notamment dans le roulement des ‘r’. C’était une des distinctions de son chant, mais c’est dommage qu’elle ne le pratique plus maintenant. Je me souviens de la première fois où j’ai écouté Muzai Moratorium et ce roulement des ‘r’ m’avait particulièrement intrigué, notamment parce que c’est très inhabituel pour des japonais. Je regarde ce concert avec une certaine nostalgie, car il me ramène 20 ans en arrière et me rappelle des moments où j’écoutais intensément ces albums. Un souvenir de l’avoir écouté à Nagasaki sous le futon, probablement pendant la Golden Week de l’an 2000, me revient en tête. J’étais revenu dans la famille qui m’avait accueilli au mois de Juillet 1998 pour ma première venue au Japon. Comme souvent, les concerts incluent une reprise, c’est ici le morceau Love is Blind de Janis Ian. Sur la tournée Manabiya Xstasy, c’étaient les morceaux UFO de Pink Lady et Creep de Radiohead. Sur Senkō Xstasy, le morceau Crazy for You de Madonna (dont je parlais avant). Les morceaux que je retiendrais principalement sont Tsumiki Asobi où elle fait bien entendu la danse qui accompagne le morceau, et Tsumi to Batsu où elle donne toute son énergie. La version de ce concert de Izonshō, dernier morceau de l’album Shōso Strip, est par contre problématique. Alors que dans la version de l’album, elle laisse un blanc volontaire dans les paroles où elle évoque le nom de sa voiture, une vieille Mercedes Benz W114 jaunâtre. Elle donne le nom d’Hitler à cette voiture dans la version du concert. Ce morceau des paroles est recouvert d’un beep sonore et on ne l’entend donc pas dans la version du DVD. Cette appellation problématique n’a apparemment aucune signification particulière (bien heureusement je dirais) mais reste au minimum très maladroit. Elle avait apparemment une habitude à cette époque de donner des noms allemands à certains objets, comme sa guitare qu’elle appelait Dietrich. Elle aura plus tard une manie de sous-titrer ses morceaux en français et maintenant en espagnol pour Tokyo Jihen. On peut quand même se rassurer en se rappelant que cette voiture subit un sort radical en se faisant couper en deux dans la vidéo de Tsumi to Batsu. Juste après ce morceau, Sid to Hakuchūmu enchaine avec une mise en image très dynamique qui continue sur le morceau suivant Byōshō Public. La caméra vidéo sur scène est très rapide et montre beaucoup d’images resserrées qui accentuent l’action sur scène. Le concert finit sur le déjà classique Marunouchi Sadistic qui reste quand même meilleur en version originale rock par rapport aux versions plus jazz qui vont suivre (la version Expo par exemple).

Alors que l’on croit le concert terminé, il reprend après les crédits de fin pour quelques morceaux, cette fois-ci au format 4:3 et dans un noir et blanc très granuleux. Sheena Ringo est accompagnée d’une formation appellée Kachiikusa Kinen Gakudan (勝ち戦記念楽団) composée d’un piano et de quelques instruments à cordes. Elle chante un medley de trois morceaux pratiquement a cappella. Cette partie est très forte et aurait dû, à mon avis, être incluse à part entière dans l’ensemble de la video du concert. En fait le vrai dernier morceau, Onaji yoru, est joué en entier et passe soudainement du noir et blanc à la couleur au moment où le morceau monte en intensité. Comme pour l’épisode du changement de coupe de cheveux, cette transition est plutôt intéressante et bien réalisée. Je termine là cette revue du concert. Entre les débuts de Sheena Ringo et le dernier morceau de Tokyo Jihen qui vient juste de sortir, je fais sur ce billet un grand écart sur la ligne du temps, jusqu’au prochain épisode.

Pour référence ultérieure, ci-dessous est la liste des morceaux présents sur le DVD du concert Gekokujō Xstasy:

1. Honnō (本能), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
2. Kyogenshō (虚言症), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
3. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
4. Aozora (あおぞら), en B-side du single Honnō (本能)
5. Tsuki ni Makeinu (月に負け犬), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
6. Identity (アイデンティティ), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
7. Keikoku (警告), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
8. Koi wa Mōmoku (恋は盲目; Love is Blind), reprise du morceau de Janis Ian
9. Tadashii Machi (正しい街), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
10. Tsumiki Asobi (積木遊び), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
11. Benkai Debussy (弁解ドビュッシー), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
12. Kōfukuron (Etsuraku-hen) (幸福論(悦楽編)), du premier single du même nom
13. Tsumi to Batsu (罪と罰), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
14. Izonshō (依存症), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
15. Sid to Hakuchūmu (シドと白昼夢), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
16. Byōshō Public (病床パブリック), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
17. Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
18. (Medley) Yami ni Furu Ame (闇に降る雨), Kōfukuron (幸福論), Remote Controller (リモートコントローラー), Tadashii Machi (正しい街), extraits des morceaux, dans l’ordre, de l’album Shōso Strip, du premier single Kōfukuron et des B-side du single Koko de Kiss Shite.
19. (Encore) Onaji Yoru (Special Version) (同じ夜(特別バージョン)), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)

白狐と黒猫

Le temple Toyokawa Inari est rempli de statuettes de renards car il est dédié au dieu renard. Il s’agit d’une branche du temple du même nom situé dans la ville de Toyokawa dans la préfecture de Aichi. C’est plutôt inhabituel de voir le dieu renard dans un temple bouddhiste car cette figure animale est plutôt présente et vénérée dans le culte shinto et donc plutôt présente dans les sanctuaires. Il se trouve qu’historiquement la divinité bouddhiste vénérée dans ce temple chevauchait un renard blanc et que l’imagerie bouddhiste de ce renard est venue se mélanger avec celle shintoïste du renard Inari. La lumière forte de fin de matinée vient jouer avec ces figures de renards alignées méthodiquement. Il y a une multitude de statuettes dans ce temple. J’aime beaucoup le désordre ambiant qui règne dans ce temple très chargé en autels de toutes sortes. On le trouve près d’Akasaka, en face de la pâtisserie japonaise Toraya et à côté d’une des vastes demeures impériales. On pourrait penser que le bâtiment de la pâtisserie reconstruit récemment est une nième création architecturale de Kengo Kuma, mais Hiroshi Naito en est l’architecte. On ne manque jamais une occasion d’aller dans cette pâtisserie lorsque nous passons dans les environs, mais nous n’avons malheureusement pas assez de temps pour nous asseoir dehors au balcon. J’aurais beaucoup aimé m’asseoir et regarder de loin le temple Toyokawa Inari, en pensant à cette histoire de renard blanc. Dans mes songes, les renards blancs des temples viendraient jouer avec les chats noirs des sanctuaires en dansant et en chantant à tue-tête comme dans un matsuri, comme dans une ukiyo-e pleine de fantaisie de Kawanabe Kyōsai. Et part association d’idées, ces chats noirs doués du sens du spectacle me font penser à l’agence Kuronekodō (黒猫堂) de Sheena Ringo et à la musique du concert qui va suivre.

Ce n’est parfois pas facile de trouver le DVD ou Blu-Ray d’un concert que l’on recherche. On trouve bien sûr la totalité des CD, DVD et Blu-ray au Tower Records de Shibuya, mais je recherche avant tout des versions d’occasion en bon état et je me dirige donc en général vers les Disk Union de différents quartiers, ceux de Shibuya, Shinjuku, Shimokitazawa ou Ochanomizu à la recherche de ce qui me manque. Pour les disques d’occasion, il y a des indicateurs d’état général inscrits sur les CD/DVDs. Un état A est quasiment neuf avec tous les petits feuillets à l’intérieur (stickers éventuellement ou autres) ainsi que le petit carton couvrant un des bords de la boîte (le obi, comme sur un kimono). Un état B aura éventuellement une ou plusieurs petites rayures ou le petit carton de bord manquant, mais je ne m’en soucis en général assez peu. On peut de toute façon demander au vendeur d’ouvrir la boîte pour vérifier l’état. Jusqu’à maintenant, et j’ai acheté pas mal de CDs/DVDs au Disk Union, je n’ai jamais eu aucun problème sur la qualité de la marchandise, même sur des CD/DVDs marqués B. Un de mes petits plaisirs en ce moment, vous l’aurez sans doute déjà compris et certainement un peu marre de me l’entendre dire, est de partir à la recherche des vidéos de Sheena Ringo et Tokyo Jihen, principalement celles des concerts, mais également les DVDs des clips vidéos. Autant tous les albums sont en général facilement trouvables dans n’importe quel Disk Union, autant il est beaucoup plus difficile de trouver les DVD/Blu-ray de certains concerts. J’ai beaucoup cherché Ultra C, le concert de Tokyo Jihen sorti dans la foulée de l’album Sports en 2010. Je pensais vraiment le trouver au Disk Union de Shinjuku, qui a en général le plus grand nombre de disques de Sheena Ringo et Tokyo Jihen (peut être parce qu’on associe cette musique à un soi-disant style ‘Shinjuku-kei’), mais ce n’était malheureusement pas le cas. La seule solution était de le commander sur le site Internet de Disk Union, pour le retirer quelques jours plus tard dans un des magasins de son choix. On peut aussi acheter d’occasion sur Amazon, mais les revendeurs sont multiples et je crains un peu que la qualité annoncée ne soit pas celle réelle. Je voulais absolument me procurer Ultra C, car je savais que ce concert couvrait principalement l’album Sports qui est un des albums que je préfère du groupe.

Ultra C est sorti en DVD le 25 Août 2010 et en Blu-ray le 8 Septembre 2010. C’est le premier concert du groupe disponible au format Blu-ray et c’est la version que j’ai entre les mains. Il s’agit d’une captation vidéo de la tournée nationale Tokyo Jihen Live tour 2010 Ultra C (東京事変 live tour 2010 ウルトラC) qui se composait de 22 dates couvrant tout le Japon du 26 Mars au 23 Mai 2010. Le concert montré sur le DVD/Blu-ray est celui qui se déroulait à Tokyo le 12 Mai, au Tokyo International Forum Hall A, comme pour les dates de Tokyo sur la tournée News Flash de 2020. La configuration de la salle explique certainement certaines similitudes entre ces deux concerts. Le concert est montré en intégralité sans coupures, ce qui est une bonne chose et qui n’est pas toujours le cas sur les concerts de Sheena Ringo. Le groupe y joue 22 morceaux (restons symétrique si possible) en incluant les rappels, ce qui correspond à environ 1h40, à peu près similaire à ce qu’on a pu voir sur News Flash mais nettement moins long que les 2h de Bon Voyage. Yuichi Kodama était en charge de la mise en scène et en vidéo de ce concert. On peut se demander quelle est la signification de ce titre Ultra C (ウルトラC) qui ne correspond pas à un nom de titre de morceau ou d’album. Il s’agit en fait d’un terme sportif japonais, ce qui correspond assez bien au thème graphique de l’album Sports sorti juste avant la tournée en Février 2010. En gymnastique, les niveaux de difficulté des figures étaient autrefois notées de A à C (A étant un niveau facile par rapport à C étant difficile). Pendant les Jeux Olympiques de Tokyo en 1968, l’équipe japonaise de gymnastique décrivait sa stratégie comme étant ‘Ultra C’, pour montrer que leur ambition était de dépasser tous les standards de l’époque. Cette stratégie a d’ailleurs fonctionné car l’équipe japonaise a remporté la médaille d’or, et le terme est rentré dans le langage par la même occasion. Avec un nom pareil, on pouvait donc s’attendre à un concert hors du commun.

Alors que la pochette du DVD/Blu-ray d’Ultra C montre les tenues sportives devenues désormais emblématiques du groupe (on peut les acheter en version 2020 sur la boutique en ligne), le groupe ne les revêt pas pendant le concert. Assez étonnamment d’ailleurs, il n’y a, pendant le concert, aucune allusion visuelle au monde du sport ou de l’olympisme, qui est quand même une constante dans les concerts qui vont suivre (par exemple, dans le thème couleur de certaines tenues sur News Flash, ou dans l’utilisation du drapeau comme sur un podium sur Bon Voyage). La mise en scène du concert est très sobre, un peu comme celle de News Flash plus tard, dans le sens où il y a aucune décoration sur scène, les effets spéciaux sont assez peu nombreux et le groupe ne change pas de tenues pendant tout le concert sauf une fois pour les rappels. Il n’y a absolument rien de gênant la dedans, tant que la qualité musicale est là, ce qui est bien entendu le cas ici. Le groupe en formation rock est habillé d’une manière ‘sauvage’ et j’adore la manière dont ils sont coiffés, surtout Ukigumo et Toshiki Hata ayant des mèches dépassant soudainement comme des fuites d’eau. Sheena Ringo est blonde coupée court, ce qui lui va très bien. Je vois un parallèle entre cette coupe courte et l’approche générale plus aggressive du concert, qui n’est pas pour me déplaire. Sur ce concert, le fait que le groupe ne change pas de tenue devient un même un concept, dans le sens où ils se concentrent uniquement sur les sensations délivrées par la musique et les voix.

J’essaie là d’expliquer tant bien que mal, en quoi ce concert est un des meilleurs que j’ai vu du groupe. Dès leur entrée sur scène sur le premier morceau Kachiikusa avec Sheena à la guitare, on se dit que c’est difficile de faire plus ‘cool’ (les mots かっこよすぎる me viennent tout de suite en tête en japonais). Elle prend assez souvent la posture de chant de côté sur ce concert mais reste assez mobile sur beaucoup de morceaux, tout en prenant certaines pauses assez emblématiques, notamment figée à la guitare sur la fin de certains morceaux. On ne pourra pas reprocher à Sheena Ringo de ne pas habiter ses interprétations sur scène. Je trouve même que c’est exacerbé sur ce concert où elle se tord littéralement sur scène comme pour faire sortir cette voix de son plus profond intérieur. La playlist est relativement classique avec beaucoup des morceaux que j’adore comme Denpa tsūshin. L’ambiance visuelle est assez sombre pendant ce morceau avec des flashs de lumière extrêmement nerveux. J’aime beaucoup l’interprétation de Season Sayonara, car la tension vocale est palpable, et on sent une grande concentration dans l’exécution. Cette concentration de l’ensemble est comme si le groupe avait pour but de faire un ‘ultra c’ comme en gymnastique olympique. Ce concert me rappelle un peu Zazen Ecstasy en ce sens, Sheena Ringo semblant pareillement concentrée, tout en étant assez avare en commentaires pendant le set à part quelques mots par-ci par là. Je vois cette concentration comme un respect profond envers le public (je dis ça car c’est ce que je ressentais lors d’interview où elle évoquait les concerts). C’est intéressant d’ailleurs de voir comment elle est à l’aise pendant les morceaux, comme si elle jouait un rôle d’actrice, mais semble un peu timide pendant les commentaires entre les morceaux. C’est très certainement assez typique d’artistes qui deviennent une toute autre personnalité sur scène. Je pense à ça car son nom Ringo est apparement emprunté au fait qu’elle rougissait facilement étant plus jeune. Mais pendant tout le concert, elle contrôle complètement ce qui s’y passe sans temps morts. L’association des morceaux OSCA et FOUL met toujours le feu aux foules, et Izawa ne tient pas en place debout sur son clavier (enfin à côté du clavier). Hata est extrêmement rapide à la batterie et on le voit souffrir. L’énergie est frénétique et on sent bien que ça ne peut pas durer très longtemps sur ce rythme.

Une des surprises de ce concert est l’interprétation du morceau Ariamaru Tomi, qui n’est pas de Tokyo Jihen, mais de Sheena Ringo en solo. Le morceau n’est pas encore sorti sur un album à cette époque et on le retrouvera quatre ans plus tard sur Hi Izuru Tokoro (日出処). Ce morceau calme le rythme d’ensemble du concert. Une autre excellente surprise de ce concert est l’interprétation des morceaux d’ouverture et de fermeture de l’album Sports, à savoir Ikiru (生きる) et Kiwamaru (極まる). C’est sur ces morceaux, que je la trouve la plus habitée par ce qu’elle chante, les morceaux étant très difficiles. Ce sont quelques uns des très beaux moments du concert, car très chargés émotionnellement au point où on se demande si elle s’en sortira complètement indemne (elle reste courbée un moment pendant le final instrumental de Ikiru). Zettai Zetsumei poursuit le set mais ne lâche pas vraiment la tension. La totalité des morceaux de l’album Sports sont interprétés (incluant également une b-side), mais il faut dire qu’il y a beaucoup de morceaux adaptés au Live sur cet album, Nōdōteki Sanpunkan avec son compteur de 3mins ne fonctionne vraiment bien qu’en concert d’ailleurs. Il y a toujours le faux suspense de savoir si ils vont bien terminer le morceau dans les 3 minutes imparties, mais vu le niveau technique du groupe, on a en fait assez peu de doutes. A chaque concert, je suis toujours marquer par le fait qu’il n’y ait aucun faux pas, que ça soit dans l’interprétation musicale ou vocale. Ou alors les erreurs sont si discrètes que je ne les détecte pas, à part peut être sur les sourires parfois. Je guette d’ailleurs toujours le sourire de Seiji Kameda, que je ne peux m’empêcher de voir comme la figure de proue du groupe, certainement car il suit Sheena Ringo depuis ses débuts.

Le concert reprend aussi quelques morceaux des albums précédents à Sports, comme les classiques Shuraba d’Adult ou Killer Tune de Variety, mais pas Gunjō Byori de Kyōiku. Sur Kyōiku, un seul morceau est interprété, Sounan, qui est je pense moins classique des concerts. Sheena reprend la guitare en deuxième partie du concert sur le morceau Gaman, en b-side de Nōdōteki Sanpunkan, qui aurait pu complètement intégré l’album ou alors est ce l’interprétation live à plusieurs voix qui rend le morceau remarquable. Là encore, j’aime beaucoup quand Sheena regarde Hata à batterie pour s’adapter à son rythme pour démarrer ou clôturer un morceau. Ceci explique peut être d’ailleurs cette position caractéristique de côté, le corps positionné en face de la batterie. Vient ensuite l’interprétation de Superstar, que je préfère quand même sur News Flash. Il y a d’ailleurs beaucoup de morceaux communs à ces deux concerts et ils se ressemblent assez dans leur forme assez sobre (par rapport à Bon Voyage par exemple). Dans les deux concerts, on retrouve également des morceaux comme Bōtomin et Noriki. Et pour le final dans les rappels, le groupe reprend les immanquables classiques que sont Marunouchi Sadistic, toujours dans une version proche d’Expo 8, et Senkō shōjo. Vers la fin du concert, on sent également l’ambiance se détendre, notamment quand les petits drapeaux avec le symbole de Sports commencent à apparaitre sur les morceaux.

Le DVD/Blu-ray contient également un bonus vidéo avec quelques autres morceaux interprétés à certaines dates de concert, en fonction de l’origine de chacun des membres. Pour le concert à Chiba, Ukigumo reprend un morceau américain country d’eddie Miller intitulé Release Me (morceau qui ne m’intéresse pas beaucoup). A Fukuoka, Sheena parle au public du fait qu’elle a passé son enfance dans cette ville et se demande s’il y a dans le public des personnes qui la suivent depuis les débuts, qui ont le même âge qu’elle et ont peut être des enfants. Elle interprète ensuite Tasogare Naki (黄昏泣き) accompagné par Izawa au piano. A Osaka, c’est au tour de Seji Kameda d’interpréter lui même au chant et à la guitare sèche le morceau Senkō shōjo (閃光少女) dont il a écrit la musique. A Okayama, Ichiyō Izawa interprète seul un morceau intitulé Haha no Hikari (母の光) que je ne connaissais pas et qui n’est pas au répertoire de Tokyo Jihen. L’interprétation la plus surprenante et intéressante est celle de Toshiki Hata à Shimane, effectuant une danse théâtrale du rite shintoïste Kagura (神楽) en kimono très coloré, accompagné aux sons du taiko et par un chant traditionnel. Hata est plein de surprise. J’aurais bien vu cet épisode en particulier inclus dans la totalité du concert. Toujours est il qu’Ultra C est comme je le pensais un des meilleurs concerts du groupe, parmi ceux que j’ai pu voir pour le moment (qui ne sont pas encore très nombreux, je le conçois). Son esthétique générale donne envie d’y revenir. Je pensais me limiter dans la longueur de mes billets décrivant les concerts mais je me trouve à chaque fois emporté dans mon enthousiasme.

Pour référence ultérieure, la liste des morceaux du concert Ultra C sont notés ci-dessous

1. Kachiikusa (勝ち戦) du 4ème album Sports (スポーツ)
2. FAIR du 4ème album Sports (スポーツ)
3. Denpa tsūshin (電波通信) du 4ème album Sports (スポーツ)
4. Season Sayonara (シーズンサヨナラ) du 4ème album Sports (スポーツ)
5. OSCA du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
6. FOUL du 4ème album Sports (スポーツ)
7. Ariamaru Tomi (ありあまる富), morceau qui sera plus tard inclus sur le 6ème album studio de Sheena Ringo Hi Izuru Tokoro (日出処)
8. Ikiru (生きる) du 4ème album Sports (スポーツ)
9. Zettai Zetsumei (絶体絶命) du 4ème album Sports (スポーツ)
10. Sounan (遭難) du 1er album Kyōiku (教育)
11. Shuraba (修羅場) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
12. Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間) du 4ème album Sports (スポーツ)
13. Gaman (我慢), b-side du single Nōdōteki Sanpunkan, également inclus sur la compilation Shinya Waku (深夜枠)
14. Superstar (スーパースター) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
15. Bōtomin (某都民) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
16. Killer Tune (キラーチューン) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
17. Noriki (乗り気) du 4ème album Sports (スポーツ)
18. Uten Kekkō (雨天決行) du 4ème album Sports (スポーツ)
19. Sweet Spot (スイートスポット) du 4ème album Sports (スポーツ)
20. Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック), version modifiée du morceau de Muzai Moratorium
21. Senkō shōjo (閃光少女) du 4ème album Sports (スポーツ)
22. Kiwamaru (極まる) du 4ème album Sports (スポーツ)