櫻vsミモザ

Les cerisiers sont clairement en retard à fleurir cette année alors on regarde plutôt les mimosas. Ceux des trois dernières photographies du billet viennent d’un arbre aperçu à l’entrée du temple Saihōji (西方寺) situé à Kōhoku (港北) dans la banlieue de Yokohama. Le temple est très fleuri, ce qui est peut être dû au fait qu’il est situé juste en face d’un grand magasin de plantes. C’était en fait notre destination car on avait l’intention d’acheter un petit arbuste mimosa pour le balcon de l’appartement. Il y a bien des cerisiers en fleurs sur ce billet mais ils proviennent d’un tout autre endroit. Nous sommes sur la troisième photographie à l’entrée du petit temple Jufukuji (寿福寺) à Kami-Meguro. Sur la première photo, il s’agit de la résidence Park Homes Nakameguro par IOA Takeda Architects Associates. J’avais en fait déjà mentionné cette résidence dans un billet précédent car ses lignes obliques sont remarquables.

Le morceau Zezezezettai Seiiki (絶絶絶絶対聖域) interprété par Ano (あの) avec Lilas Ikuta (幾田りら) de Yoasobi est le thème d’un film d’animation en deux parties intitulé Dead Dead Demon’s DeDeDeDe Destruction (デッドデッドデーモンズデデデデデストラクション) tiré d’un manga du même nom créé par Inio Asano (浅野 いにお). Les voix des deux protagonistes principales, les lycéennes Kadode Koyama (小山門出) et Ouran Nakagawa (中川凰蘭), sont assurées par Lilas Ikuta et Ano respectivement, ce qui explique certainement cette association inhabituelle pour le thème du film. J’ai entendu ce morceau pour la première fois lors de l’émission Music Station du 22 Mars 2024 et j’ai été très agréablement surpris par la voix d’Ano qui peut être très inégale suivant les morceaux qu’elle chante. Je pense aussi que la voix d’Ikura (diminutif de Lilas Ikuta) en duo place les parties chantées au bon niveau. Ano s’en sort en général bien pour les morceaux ayant une agressivité certaine et c’est le cas sur ce morceau lorsqu’elle crie à plusieurs reprises “DeDeDeDe Destruction”. En comparaison, la voix d’Ikura est clairement moins à l’aise sur ces parties agressives. Ce contre-emploi est en tout cas très intéressant, car on se dit qu’Ano apporte un élément musical qu’elle maitrise très bien par rapport à Ikura qui semble sortir de son domaine de prédilection. Ano a écrit les paroles du morceau et la composition musicale est de TK from Ling tosite Sigure (凛として時雨). On ressent fortement la touche musicale de TK sur ce morceau et on croirait même entendre TK chanter, et crier comme il sait si bien le faire, sur certaines parties du morceau. La vidéo du morceau est très réussie, reprenant à priori des éléments du film d’animation et des scènes ressemblant à un jeu vidéo de tir à la première personne qui dépasserait la réalité. Cette vidéo a été réalisée par Mizuno Cabbage du groupe UNDEFINED (アンディファインド) qui a également réalisé plusieurs vidéos pour Vaundy dont Tokyo Flash (東京フラッシュ) et Naki jizō (泣き地蔵), et un teaser pour un Live et documentaire du groupe PEDRO intitulé 1-Shūkan tōbō Seikatsu (1週間逃亡生活). Je vois aussi qu’UNDEFINED a créé une partie des effets spéciaux (CG) de la fabuleuse vidéo du single SPECIALZ de King Gnu.

En parcourant les rayons du Disk Union de Shimokitazawa, je prends en passant un petit livret gratuit avec justement Ano en couverture dans les rayons du dit magasin de disques. Ano sera en fait l’ambassadrice du RECORD STORE DAY JAPAN 2024 qui aura lieu le 20 Avril 2024. Je ne prête en général pas beaucoup attention à cette date annuelle car je ne collectionne pas les disques vinyles. Le petit livret contient une interview d’Ano et de son groupe rock I’s, également retranscrite sur une page web. L’interview n’a rien de transcendant à part le fait de nous apprendre qu’Ano choisit ses albums en fonction de la pochette. Je comprends bien cette approche dans la découverte de nouvelles musiques car je l’utilise également, bien que ça ne soit pas bien sûr mon seul critère de sélection. J’aurais par contre tendance à passer mon chemin si un ou une artiste ou un groupe a une approche artistique qui me déplaît. Ça dit à mon avis quelque chose sur sa musique. Dans cette interview, les membres de I’s choisissent certains albums dans les rayons du magasin, comme ils le montrent sur la photo ci-dessus extraite du livret. Ano choisit l’album rock alternatif Bandwagonesque du groupe écossais Teenage Fanclub, que je prends plaisir à réécouter en écrivant ce billet. L’album date de 1991 mais je ne l’avais malheureusement pas découvert à cette époque, bien que je me souvienne très bien de la pochette vue maintes fois dans les magazines musicaux que je dévorais pendant mes années adolescentes. La sélection du groupe m’est intéressante car on y trouve d’autres albums que j’apprécie, notamment Goo de Sonic Youth qui est le premier CD du groupe que j’ai acheté en 1991, peu de temps après Nevermind de Nirvana (toujours de 1991). Colors (2017) de Beck est également un album que j’aime beaucoup et que je réécoute assez souvent, bien que très différents des chefs d’oeuvre que sont Mellow Gold (1994) et Odelay (1996). Je ne connais pas par contre le groupe londonien The Hit Parade et l’album More pop songs, présenté sur la photo ci-dessus par un des membres du groupe. J’écoute par curiosité le morceau Hitomi évoquant Tokyo, mais cette pop indé ne me convient qu’à moitié. En lisant cette interview, je me dis que j’aimerais aussi pouvoir choisir des albums au feeling en ne connaissant absolument rien d’un groupe, mais ça m’est difficile. Peut-être est ce dû au fait que quand j’étais adolescent, l’accès à la musique alternative sans internet n’était pas aussi simple que maintenant. Il fallait se déplacer dans la ville voisine à plusieurs kilomètres en voiture et acheter un album en ne connaissant au mieux qu’un ou deux titres. Il fallait donc se renseigner en se fiant aux critiques d’albums publiées dans la presse musicale. Et quand on se trompait et achetait un album qu’on aimait plus que moyennement, on se forçait quand même à l’écouter vue la somme dépensée dans l’achat du CD. J’ai de ce fait un peu de mal à choisir des albums à la légère. Il faut parfois des années pour apprécier la juste valeur d’un album. C’était le cas de Heaven or Las Vegas de Cocteau Twins (1990) que j’ai mis beaucoup de temps à aimer, et dont certains morceaux comme Cherry-Coloured Funk et Heaven or Las Vegas sont pourtant de véritables chefs-d’œuvre.

夜に溶けきれず星を飲んでる

La pleine lune majestueuse a refait son apparition ces dernières nuits au dessus de nos têtes dans le ciel de Tokyo. Celle-ci est irréelle car il s’agit d’une installation créée par l’artiste anglais Luke Jerram près de la gare de Shimo-Kitazawa. Je l’avais déjà montré l’année dernière à la même période mais en pleine journée. J’ai l’impression qu’elle va refaire son apparition tous les ans à la même période de l’année. Pendant ce temps là, la vraie lune était également majestueuse quand elle voulait bien se dévoiler en se dégageant des nuages omniprésents. Mari me dit qu’il est de bonne augure de boire un verre de saké sur le balcon en regardant la lune. Ça tombe bien, il en reste justement un peu au frais dans le frigo. Je prends un verre un peu plus grand que d’habitude pour faire durer ce moment sous le lune. L’alcool aidant un peu, je finis même par m’y perdre à force de la regarder fixement. J’aurais très bien pu m’endormir sur le balcon à côté du petit olivier en pot, comme ça m’est déjà arrivé quelques fois. J’ai hâte que le temps se rafraîchisse pour pouvoir profiter un peu plus du balcon, pour, par exemple, y écrire des billets pour ce blog avec le vieil iPad en mains. Je garde d’ailleurs un souvenir assez précis des textes que j’ai écris dehors sur le balcon. Pour chaque billet écrit, peut-être devrais-je annoter tous ces éléments participant à l’environnement d’écriture, comme le lieu et l’heure où j’ai écris le billet, la musique que j’écoutais au moment de l’écriture, bien qu’il s’agisse souvent de la musique dont je parle dans le même billet. C’est le cas cette fois-ci.

Le nom du musicien Ohzora Kimishima (君島大空) m’était familier depuis quelques temps, mais je n’avais jamais écouté sa musique jusqu’à maintenant. Son deuxième album no public sounds sorti il y a quelques jours, le 27 Septembre 2023, est pour moi un des meilleurs albums de l’année (avec celui de Cero). Je me suis rappelé à écouter sa musique après un tweet que j’avais écrit pour un billet consacré en partie à l’exposition de la photographe Mana Hiraki (平木希奈) que je n’avais malheureusement pas pu voir. J’avais été très surpris de voir qu’il avait aimé ce tweet et je me suis rendu compte après coup que Mana Hiraki avait créé pour Ohzora Kimishima une courte bande annonce pour son deuxième album. Je découvre un peu plus tard le single intitulé c r a z y qui me plait immédiatement pour l’émotion qui s’en dégage et une grande liberté de style avec un son de batterie très présent contrastant avec la voix délicate de Kimishima. Ce sentiment de liberté stylistique se dégage sur tout l’album qui mélange les sons pour former des ensembles souvent hétéroclites mais qui fonctionnent étrangement bien par la magie de son compositeur. Ce type de compositions me rappelle un peu KSK de Sheena Ringo, dans le sens où l’album de Ohzora Kimishima est à fleur d’émotion et joue avec les ambiances jusqu’à l’expérimental. Bien que musicalement différent, certains moments particuliers de l’album comme le dernier passage en larsens du superbe cinquième morceau Eiga (映画) me ramènent à certaines sonorités de KSK, sans pourtant être en mesure de pointer du doigt de quel morceau il s’agit. Je pense que ça doit être le mélange d’instruments, en particulier de guitare et de violon aux sonorités languissantes. Ce morceau est tout simplement magnifique. On s’accroche sans bouger à la voix calme et parfois tremblotante du chant de Kimishima, aux notes de piano pleines de réverbération et par moments dissonantes et en suspension. On y trouve une ambiance mélancolique mais les notes du piano sont tout de même très lumineuses. Ce n’est pas facile d’arriver à transmettre ce genre de sensibilité et j’aime particulièrement quand cette sensibilité se dégage au dessus d’un univers musical à l’apparence chaotique. Le quatrième morceau Arashi (˖嵐₊˚ˑ༄) est un très bon exemple du mélange de musicalité qui ponctue régulièrement l’album, car le morceau mélange sons de guitares électriques et sons électroniques. Ce type d’association est relativement fréquent sauf quand le beat électronique nous surprend en prenant tout l’espace et l’attention, en devenant très marqué et même dansant. Mais toute cette excitation rythmique soudaine est ensuite balayée par un passage expérimental chaotique comme une onde électrique venant perturber tous les instruments de musique. Ohzora Kimishima le chante d’ailleurs dans le morceau dans l’unique refrain (ここは嵐), en annonçant l’arrivée de cette bourrasque, celle annoncée également dans le titre du morceau. L’album avait pourtant démarré sur une ambiance très différente avec une guitare particulièrement active qui pouvait laisser deviner une dynamique soutenu pendant tout l’album, mais celle-ci bifurque ensuite vers un chant beaucoup plus pop et accrocheur qui me fait d’ailleurs un peu penser aux Beatles. Les pistes se brouillent régulièrement et on a de ce fait du mal à s’ennuyer à l’écoute de l’album. Certains morceaux comme 16:28 sont tout de même plus classiques dans leur approche musicale, mais la complexité musicale est toujours là, latente, prête à prendre le dessus si on la laisse faire. De ce fait, la beauté de l’album se révèle un peu plus à chaque écoute, et les préférences changent. On écrivant ces lignes, je me dis maintenant que le neuvième morceau – – nps – – (pour no public sounds) est le plus sensible. Il me donne même des frissons lorsque je l’écoute. Un grand nombre des morceaux de l’album possèdent une ambiance intimiste comme celui-ci. C’est une atmosphère très belle et délicate, mais en même temps dense et complexe.

Par curiosité, je regarde la page dédiée à cet album sur le site web de Ohzora Kimishima et je suis très agréablement surpris d’y lire à la suite des commentaires donnés par des artistes que j’apprécie. Il y a d’abord un commentaire du réalisateur de films Shunji Iwai (岩井俊二), dont je parle décidément très régulièrement sur ces pages ces derniers temps, un autre de Moeka Shiotsuka (塩塚モエカ) du groupe Hitsuji Bungaku (羊文学) que j’aime aussi beaucoup (on finira par le savoir) et de Kayoko Yoshizawa (吉澤嘉代子) que j’ai découvert plus récemment avec son très bel album Akaboshi Aoboshi (赤星青星) et son dernier single Kōrigashi (氷菓子). Ohzora Kimishima joue en fait de la guitare sur ce morceau. Il a même composé certains morceaux de Akaboshi Aoboshi et il y a également joué de la guitare. Quand aux liens avec le groupe Hitsuji Bungaku, Ohzora Kimishima et Moeka Shiotsuka ont interprété ensemble l’année dernière le morceau Hikaru Toki (光るとき) pour la chaîne YouTube The First Take. Cette version en duo, très différente de la version originale de Hitsuji Bungaku, est d’ailleurs superbe. Ohzora Kimishima et Hitsuji Bungaku ont également partagé une affiche de concert un peu plus tôt cette année, et ont même participé à une interview croisée. Bref, j’avais des raisons évidentes de trouver sa musique sur mon chemin. Et alors que j’écris ces quelques lignes, je me rends compte qu’il accompagnait également AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) et Aoi Yamada (ヤマダアオイ) sur un festival intitulé Tokyo Chemistry qui avait lieu le 30 Septembre 2023. En parlant d’AiNA The End, je ne peux m’empêcher d’évoquer son dernier single intitulé Awaremi no Sanka (憐れみの讃歌) tiré du film Kyrie no Uta (キリエのうた) de Shunji Iwai. Sans grande surprise, ce morceau écrit et composé par Takeshi Kobayashi (小林武史), est vraiment très beau. Takeshi Kobayashi est un habitué des films de Shunji Iwai car il avait également composé les morceaux de l’album accompagnant le film All About Lily Chou-Chou. Un point intéressant est qu’AiNA interprète ce morceau, et le futur album DEBUT accompagnant le film, sous le nom de Kyrie (キリエ) qui est le nom de son personnage dans le film, tout comme c’était le cas de Salyu prenant le nom de Lily Chou-Chou sur l’album du film.

Ɩɛ ɖéʂơཞɖཞɛ ơཞɠąŋıʂé ɖɛ ʂɧıɱơƙıɬą

Je prends beaucoup moins de photographies ces derniers temps et je n’ai même aucun billet en attente de publication dans mes brouillons, à part bien sûr celui que je suis en train d’écrire. Je marche en fait souvent aux mêmes endroits en ce moment et l’inspiration pour saisir en photo de nouvelles choses que je n’ai pas encore montré se fait plus rare. Dans ces cas là en général, je change d’objectif photo et je me décide à regarder les détails plutôt que les grands ensembles. La motivation me manque en fait comme si la machine s’était assoupie soudainement à l’approche de la période estivale. Je réfléchis tous les ans à la manière d’aborder l’été et je pensais même sérieusement à faire une longue pause estivale. Jusqu’au week-end dernier qui a été un peu plus propice aux photos.

Je me suis d’abord dirigé vers Shimo-Kitazawa pour aller voir l’exposition de l’illustrateur Wataboku qui se déroulait du Vendredi 9 Juin au Samedi 24 Juin 2023. J’y suis allé comme souvent au dernier moment, le dernier jour donc. L’exposition intitulée Manzoku dekiru kana (満足できるかな) prenait place dans un café nommé Candle Cafe & Laboratory △ll. Le café n’est pas très loin de la station mais situé à l’étage d’un petit immeuble dans une rue un peu à l’écart. La porte d’entrée en bois du café est antique et je me suis d’abord demandé comment l’ouvrir. Un autre visiteur est heureusement arrivé en même temps que moi et on s’est posé tous les deux la question de comment ouvrir cette maudite porte. Jusqu’à ce que la gérante (je suppose) du café vienne nous ouvrir. La petite salle d’exposition se trouve au fond du café qui ressemble en fait beaucoup plus à un bar. Je pensais que la salle d’exposition serait plus grande mais il s’agit en fait d’un petit espace composé de grandes plaques de bois contreplaquées sur lesquelles Wataboku a dessiné plusieurs versions de son personnage féminin fétiche. On apprend que le modèle des dessins est surnommée Aopi (あおぴ) et qu’elle est même venue poser à côté de son personnage. J’adore toujours la qualité des expressions des dessins de Wataboku, et on peut très bien comprendre que le modèle réel a dû bien l’inspirer. L’illustrateur n’était malheureusement pas présent à mon passage et il est apparemment passé plus tard pendant cette même journée. Je l’avais vu la dernière fois à l’exposition de Jingūnmae et il m’avait signé une carte postale à cette occasion. On ne pouvait passer que peu de temps devant les illustrations vu la taille de l’espace, mais c’était suffisant pour imprimer ces images dans ma tête.

Je continue ensuite à marcher dans les rues de Shimo-Kitazawa jusqu’au Disk Union, qui est devenu pour moi un passage obligé, même si je n’y ai rien trouvé de suffisamment intéressant cette fois-ci. En me dirigeant vers le magasin de disques depuis la station, je passe devant un autre nommé 45REVOLUTION spécialisé dans la musique punk rock. Je n’y suis en fait jamais entré vue la petite taille de l’endroit et mon intérêt limité pour le genre. Ce magasin se trouve dans la même rue étroite que la salle de concerts underground Shelter, que l’on voit régulièrement dans la série animée Bocchi The Rock (ぼっち・ざ・ろっく!). Sur la devanture du magasin au désordre organisé Village Vanguard, on trouve toujours des affichettes de cette série. J’ai fini de regarder les 12 épisodes de la première saison disponible sur Netflix et j’ai beaucoup aimé. Cette série évoquant les débuts d’un groupe de rock indépendant contient plein de petits détails intéressants sur les coulisses de la scène rock indé japonaise, en plus d’être très souvent drôle. Les morceaux que joue le groupe, appelé Kessoku Band (結束バンド) dans la série, sont d’ailleurs plutôt bons, les morceaux Hikari no Naka he (光の中へ) et Wasurete Yaranai (忘れてやらない) par exemple, et sont même sortis en CD. Ceci ne gâche en rien le plaisir de suivre les aventures des quatre filles du groupe, aux tempéraments très différents. Je pense que cette série a dû inspirer la jeunesse à se lancer dans l’apprentissage de la guitare (Fender vend tellement bien qu’un magasin a ouvert récemment à Harajuku). J’aimerais aussi ré-acheter une guitare même si je ne sais jouer aucun air connu et mon style autodidacte est complètement expérimental. Je me suis par contre acheté récemment un petit clavier USB Akai LPK25, que j’ai connecté à l’application Logic tournant sur l’iMac. J’avais acheté cette application musicale il y a plusieurs années sans pourtant en maîtriser les rouages. Avoir ce petit clavier permet de générer toutes sortes de sons à partir des vastes librairies sonores de Logic. Même si je n’atteins pas pour l’instant le stade de la composition, j’apprécie tout de même énormément jouer avec les sons. Ce modèle de clavier est utilisé par Utada Hikaru lorsqu’elle voyage et ça m’a décidé à l’acheter (j’y pensais depuis quelques temps déjà). Peut être que l’inspiration pour créer de nouveaux morceaux électroniques me reviendra progressivement.

Ma marche à pieds me fait ensuite revenir vers Daikanyama. Je n’avais pas vraiment remarqué que la construction de la nouvelle résidence située à côté de la tour Address avait progressé aussi vite. On ne sera pas complètement surpris d’apprendre que l’on doit le design de cette résidence Forestgate Daikanyama à l’architecte Kengo Kuma, qui, je trouve, envahit le paysage architectural japonais ces dernières années. Mais son design constamment basé sur l’utilisation du bois me convient plutôt bien, donc je mettrais pour l’instant de côté toute critique éventuelle qui pourrait me venir à l’esprit.

Entendre soudainement la voix de YUKI sur le morceau Koi ha Eien (恋は永遠) de l’album Ne- Minna Daisuki Dayo (ねえみんな大好きだよ) de Ging Nang Boyz (銀杏BOYZ) dont je parlais récemment m’a donné l’envie irrésistible de me lancer dans l’écoute d’un album entier du groupe Judy and Mary (ジュディ・アンド・マリー) par lequel elle a fait ses débuts. Je commence avec leur quatrième album intitulé The Power Source, sorti le 26 Mars 1997. C’est leur album le plus connu car c’est celui qui s’est le mieux vendu. Judy and Mary est un groupe rock oscillant entre la pop et le punk, ce qui paraître être un grand écart, mais qui correspond assez bien à l’ambiance musicale de cet album mélangeant des sons de guitares noisy, torturés et distordant et le chant pop non conventionnel de YUKI. Le groupe a fait ses débuts en 1992 et s’est dissolu en 2001 après 7 albums et au moins 3 compilations. YUKI s’est ensuite lancée dans la carrière solo prolifique qu’on lui connaît maintenant. A l’époque de Judy and Mary, elle s’appelait encore Yuki Isoya (磯谷有希). Elle est originaire de Hakodate à Hokkaidō. Le groupe est par contre identifié comme étant originaire de Kanagawa. Il se compose également du guitariste Takuya Asanuma (浅沼拓也), du bassiste Yoshihito Onda (恩田快人) et du batteur Kohta Igarashi (五十嵐公太). Le nom du groupe interpelle car on pourrait d’abord penser qu’il s’agit d’un duo composé de deux chanteuses « Judy » et « Mary ». Il fait en fait référence aux deux facettes d’une même fille, à la fois vive et positive (« Judy ») et plus tordue et négative (« Mary »). On imagine tout à fait YUKI jouer le rôle légèrement schizophrène de ce double personnage, qui correspond d’une certaine manière assez bien aux deux facettes de la musique du groupe. De Judy and Mary, je connais déjà leurs morceaux les plus connus qu’on entend parfois dans les émissions télévisées musicales qui font des rétrospectives récurrentes sur la J-Pop de l’ère Heisei. Sur cet album, le morceau le plus connu Sobakasu (そばかす). C’est un bon morceau sans forcément être mon préféré de l’album, peut-être parce je le connais déjà assez bien depuis très longtemps. Ce style musical rock très dynamique et partant un peu dans tous les sens me rappelle mes toutes premières années à Tokyo, comme s’il s’agissait d’une machine à remonter dans le temps vers ces années insouciantes où j’avais tout juste vingt ans. On trouve cette atmosphère tout à fait rafraîchissante dans les morceaux de Judy and Mary et dans la manière de chanter de Yuki Isoya en particulier. Et je me trouve maintenant à écouter sans arrêt cet album, comme si j’avais découvert une petite pépite que je ne peux pas quitter du regard. La liberté de ton et l’énergie contagieuse sur un morceau comme Happy? sont irrésistibles. Dans les morceaux que j’apprécie particulièrement, il y a aussi le premier Birthday Song et surtout le deuxième Lovely Baby. L’album part de temps en temps vers des pistes beaucoup plus axées pop comme Kijura 12go (くじら12号) ou Classic (クラシック), qui ne sont pas moins réussis. Kijura 12go est d’ailleurs particulièrement accrocheur et me semble même très bien adapté à un début d’été. L’album se termine sur le morceau The Great Escape qui retourne vers des sons de guitare plus noisy. Cet album est pour moi une tres belle surprise, certes un peu tardive, et j’ai maintenant la très ferme intention de découvrir les autres albums studio. La liste des albums à découvrir ne fait décidément que de s’allonger et c’est une très bonne nouvelle.

découpée au sabre

Ces quelques photographies ont été prises il y a déjà plusieurs semaines à Shimo Kitazawa, Yoyogi Uehara puis dans les environs de Kiyosumi et Fukagawa près de la rivière Sumida. Sur la quatrième photographie montrant la devanture du magasin en désordre Village Vanguard dans le centre de Shimo Kitazawa, on me rappelle de jeter un œil un jour ou l’autre à deux séries animées disponible sur NetFlix. Il y a d’abord la série Maniac par Junji Ito (伊藤潤二・マニアック) sous-titrée Anthologie Macabre. Je ne connais pas beaucoup Junji Ito, mais j’ai beaucoup entendu parler de ses manga d’épouvante sur mon fil Twitter car il était invité au dernier festival d’Angoulème pour une exposition rétrospective exceptionnelle. Son manga le plus connu est Tomie qui est un pavé de plus de 700 pages. Comme j’ai un peu de mal à le trouver en librairie à un prix raisonnable, je vais peut-être me tourner vers la version digitale disponible sur le bookstore Apple. L’autre série dont on voit des affichettes sur la devanture du Village Vanguard s’intitule Bocchi the Rock! (ぼっち・ざ・ろっく!). Cette série nous raconte apparemment l’histoire d’un jeune groupe de rock à Shimo Kitazawa. J’ai également vu quelques autres affiches de cet anime à l’intérieur du Tsutaya de Shimo Kitazawa près de la station, et ça m’avait intrigué sans pourtant y regarder plus en avant. Le journaliste musical Patrick Saint-Michel consacrant sa dernière newsletter à cette série relance soudainement cet intérêt légèrement oublié. Il faudra que j’y jette un œil prochainement.

Musicalement parlant, j’écoute toujours beaucoup la musique de Buck-Tick en ce moment. J’avais dans l’idée de parler au fur et à mesure de chaque album que je découvre, comme j’avais commencé à le faire pour Jūsankai ha Gekkō (十三階は月光) et Darker Than Darkness, mais la tâche me semble maintenant des plus ardues car j’ai déjà écouté plusieurs albums, notamment Kurutta Taiyō (狂った太陽) sorti en 1991, TABOO sorti en 1989, No.0 sorti en 2018 puis Atom Miraiha No.9 (アトム未来派N.9) sorti en 2016. Je suis impressionné par l’ambiance et la qualité générale de ces albums. Les compositions et les trouvailles musicales d’Hisashi Imai (今井寿) et le chant hanté de Atsushi Sakurai (櫻井敦司) ne déçoivent jamais. J’ai bien l’intention de découvrir une grande partie de la discographie du groupe mais elle est tellement immense que je ne me sens pas d’attaque pour parler de chaque album individuellement. C’est intéressant de voir la manière dont le style de la musique de Buck-Tick évolue, mais reste tout de même extrêmement sombre. L’électronique se fait plus présente dans les albums à partir des années 2000, mais l’esprit général est résolument rock. Le groupe était la semaine dernière sur la scène de l’émission Music Station, ce qui n’était pas arrivé depuis 28 ans. La dernière fois était en 1995 et le groupe avait interprété deux morceaux Aku no Hana (悪の華) de l’album du même nom sorti en 1990 et Uta (唄) de l’album Six/Nine sorti en 1995. Le chanteur Atsushi Sakurai, tout vêtu de noir comme à son habitude avec le regard sombre et perçant, est quand même un personnage singulier et fascinant. On ne peut pas dire qu’il était complètement à sa place dans l’émission, et c’était même assez amusant à voir, du moins je me suis délecté de leur présence. En fait, Atsushi Sakurai est quand même venu sans le groupe plus récemment en 2019 à Music Station, mais c’était avec Sheena Ringo pour le morceau Kakeochimono (駆け落ち者). Lors de l’émission du 7 Avril 2023, Buck-Tick jouait une version raccourcie de leur dernier single Mugen Loop (無限LOOP) qui est vraiment excellent et que j’ai moi-même écouté en boucle infinie. Ce morceau est assez différent de ce que j’ai pu écouter jusqu’à maintenant sur des albums plus anciens. J’admire la manière dont ils arrivent à se renouveler sans cesse à l’écart des modes du moment tout en conservant leur identité singulière. L’album TABOO datant de 1989 a certes un peu vieilli, teinté d’une ambiance années 80 mais contient des morceaux emblématiques comme ICONOCLASM et Just One More Kiss, qui a été un de leurs premiers succès, au plus fort du Visual Kei avec cheveux dressés sur la tête. Bien que chaque album soit différent, on retrouve toujours cette tension émotionnelle qui me plait tant. C’est même difficile de dire quel album est meilleur qu’un autre, mais il est assez communément admis par la communauté des fans qu’il est préférable de commencer par Darker Than Darkness ou Kurutta Taiyō (狂った太陽). Cette porte d’entrée me paraît en effet raisonnable. Il n’y a malheureusement que très peu de morceaux disponibles officiellement sur la chaîne YouTube du groupe, mais on en trouve trois de cet album Kurutta Taiyō de 1991: Jupiter, Speed (スピード) et M・A・D. Ces morceaux ne donnent bien sûr pas une impression d’ensemble de l’oeuvre de Buck-Tick, mais quelques idées des ambiances auxquelles on peut s’attendre. Je trouve l’excellent morceau BABEL de l’album No.0 de 2018 un peu plus représentatif. Toujours est-il que si on est entre dans le manoir de Buck-Tick et qu’on y reste quelques temps car ce qu’on y entend nous intrigue, il est ensuite difficile d’en sortir car on a envie d’y explorer toutes les salles, toutes les facettes.

J’ai regardé en direct sur YouTube ce samedi 15 Avril 2023 à 20h la première diffusion de la vidéo du single W●RK de Millenium Parade et Sheena Ringo. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de ce morceau et du simple fait d’une collaboration entre Daiki Tsuneta et Sheena Ringo. La vidéo ne déçoit pas non plus pour ses parallèles avec la vidéo emblématique de Tsumi to Batsu (罪と罰), morceau très important dans le début de carrière de Sheena Ringo. On y retrouve la Mercedes Benz W114 avec la même plaque d’immatriculation, se faisant découper au sabre par Daiki Tsuneta. Sheena a les cheveux courts blonds et un maquillage autour des yeux qui rappelle également celui de Tsumi to Batsu, sans être aussi poussé. La présence du sabre est également un point commun des deux vidéos et une des scènes où Daiki Tsuneta ouvre ce sabre devant son visage semble être une correspondance directe à la vidéo de Tsumi to Batsu. On apprendra donc que Daiki Tsuneta et Sheena Ringo ont en commun le pouvoir de découper parfaitement en deux des voitures d’un seul coup de sabre. On sait en tout cas que Tsuneta aime les voitures vintage et qu’il en conduit une, comme Sheena Ringo à cette époque. On savait déjà également leur affection mutuelle pour le haut parleur portatif et j’aime beaucoup le fait que Sheena en porte deux et en donne un à Tsuneta, comme un passage de relais. La vidéo est réalisée par Yuichi Kodama, et j’imagine donc que les recommandations de Ringo ont été complètement prises en compte. Le détail très ’ringoesque’ est la durée de la vidéo incluant les crédits faisant exactement 4:17 minutes. C’est désormais bien connu que 417 se réfère à « Shiina » et ce choix n’est pour sûr pas laissé au hasard. Je me suis d’abord demandé si le groupe créatif de Daiki Tsuneta, Perimetron, serait en charge de réaliser la vidéo comme c’est le cas pour les vidéos de King Gnu et Millenium Parade. Le fait de trouver la tour de Tokyo dans cette vidéo est assez typique de Yuichi Kodama, en particulier dans les videos qu’il a réalisé pour Tokyo Jihen et Sheena Ringo. Mais cette tour de Tokyo est bizarrement mélangée avec des images du Mont Fuji et de Kyoto pendant le festival Gozan no Okuribi où le kanji Dai (大) est inscrit en feu sur une montagne. La musique de Millenium Parade fusionne de nombreux sons et styles et c’est peut-être le sens de ce collage visuel.

you are flowers on the road

J’emprunte le titre de ce billet à une inscription vue à l’entrée de la live house Flowers Loft à Shimokitazawa. Cette salle ouverte en Février 2020 se trouve au sous-sol du bâtiment Shimokita Front à quelques mètres de la station. Je n’y suis jamais entré mais j’y avais vu un concert de Tricot en streaming vidéo, retransmis en direct le dimanche 10 Avril 2022 à 4h du matin. Ce concert était à une horaire très matinale parce qu’il était destiné principalement aux spectateurs européens en raison du report de la tournée européenne du groupe. La salle est petite et donc à priori plutôt destinée à des artistes ou groupes indépendants. Je serais curieux de voir un concert à cet endroit si l’occasion se présente un jour.

March comes in like a lion (3月のライオン) est un manga écrit et illustré par Chica Umino (羽海野チカ), publié chez Hakusensha depuis 2007. Il narre la vie et les évolutions de Rei Kiriyama (桐山零), un jeune joueur professionnel d’échecs japonais Shōgi. Une série d’illustrations tirées de ce manga couvre les bouches d’égout d’une rue du quartier de Sendagaya (千駄ヶ谷). Cela s’explique notamment car on y trouve le Shōgi Kaikan (将棋会館), le siège de la Japan Shōgi Association. Il n’est pas rare au Japon de voir ce genre de décoration venir agrémenter des bouches d’égout. Je me souviens d’un article publié par un journaliste étranger sur le site de la BBC critiquant entre autres l’utilisation de l’argent public japonais pour ce genre de décorations superflues sur les plaques d’égout. Mais ces plaques font partie intégrante du décor urbain et je suis donc loin de regretter leur présence à peu partout dans Tokyo, même si je n’y fais pas toujours suffisamment attention. Les amateurs de ce genre de plaques sont nombreux au Japon. On m’a d’ailleurs indiqué que l’on nomme cela l‘hyponomopomatophilie et qu’il y a bien entendu des sites internet de passionnés répertoriant les plaques d’égouts vus dans différents pays du monde.

Alors que je mentionnais le morceau Hana (花) d’ASA-CHANG & JUNRAY sur un billet précédent, on m’a fait remarquer dans les commentaires de ce billet que la fille qui y chante s’appelle Ikuko Harada (原田郁子), et qu’elle fait également partie du groupe Clammbon (クラムボン), au chant et aux claviers. Le trio Clammbon, créé à Tokyo en 1996, se compose également de Mito à la basse et Daisuke Itō à la batterie. Sans n’avoir jamais écouté leur musique, ce nom de groupe m’était familier et j’ai donc fait quelques recherches sur Wikipedia. J’apprends qu’Ikuko Harada est originaire de Fukuoka et qu’elle était camarade de classe de la guitariste de Number Girl, Hisako Tabuchi. Tout ceci m’a paru de bonne augure et j’ai donc écouté l’album Dramatic (ドラマチック) qu’on me conseillait, tout d’abord sur YouTube. J’ai tout de suite aimé ce que j’entendais et je me suis donc empressé d’aller faire un petit tour au Disk Union de Shinjuku pour voir si je pouvais trouver le CD. Je l’ai trouvé à Shinjuku mais j’ai aussi vu qu’on trouvait beaucoup plus d’albums du groupe au Disk Union d’Ikebukuro. L’album Dramatic est sorti en 2001 et, à mes souvenirs, semble bien s’inscrire dans l’ambiance musicale pop-rock de cette époque là. Les trois premiers morceaux de l’album, Romantic (ロマンチック), George (ジョージ) et Surround (サラウンド), sont tout de suite très accrocheurs et nous poussent de manière imparable à continuer notre écoute. Ce troisième morceau Surround (サラウンド) est peut-être le meilleur de l’album et me semble étrangement familier. Il s’agissait d’un des deux singles de l’album, avec le septième morceau Zansho (残暑). Je les ai peut-être entendu sur la chaîne musicale Space Shower Tv à cette époque. Le quatrième morceau Shinshō 21 (心象21) est instrumental et fait en quelque sorte coupure avec le reste de l’album. Le morceau souffre d’être un peu trop chargé musicalement alors que la partie au piano vers la fin se trouve être le meilleur moment. La voix d’Ikuko Harada est assez particulière et je passe mon temps à me demander à quelle autre voix elle me fait penser. Sur le morceau Rainbow (ラインボウ), je pense un peu à Seiko Oomori (plus jeune de 12 ans), sur d’autres, je pense un peu à la voix de YUKI (de 3 ans son aînée), mais je n’en suis pas tout à fait convaincu. J’aime beaucoup quand sa voix devient plus chuchotante comme sur le sixième morceau Koiwazurai (恋わずらい), qui est un de ceux que je préfère, peut-être aussi parce qu’il fait Intervenir une deuxième voix. Quelques morceaux comme Monochrome (モノクローム) et Binsenka (便箋歌) sont beaucoup plus apaisés, principalement axés sur le piano et la voix d’Ikuko Harada, mais ce ne sont pas les morceaux que je préfère. Je préfère par exemple la tourmente de l’avant-dernier morceau Lullaby Saraby (ララバイ サラバイ) pour la force du piano et des violons, et la voix proche de la complainte d’Ikuko Harada.

L’illustration de la couverture de l’album de Clammbon est intéressante car ce sont les katakana du nom du groupe qui forme le cercle de la tête et ceux des yeux de ce personnage qui penche légèrement la tête. Il y a beaucoup d’images de cercle sur ce billet. Celui gris bleuté futuriste de l’avant-dernière photographie est signé par l’artiste Tadaomi Shibuya (渋谷忠臣) dans le cadre du Mural art project Ningyocho (人形町ミューラルアートイベント), Ningyōchō donc.