concrete & futuristic temple

Parfois je me demande pourquoi, à travers certains bâtiments comme celui-ci, Tokyo tient tellement à rester fidèle aux clichés et idées reçues qu’on lui donne de ville futuriste. Il ne s’agit bien sûr que de l’un des nombreux aspects de cette ville qui ressemble beaucoup plus à un village en d’autres lieux, mais trouver aux hasards des rues de Shinjuku cet immense vaisseau spatial blanchâtre me rappelle tout ce qu’il y a de passionnant dans les promenades urbaines tokyoïtes.

Ce bloc de béton futuriste aux courbes si élégantes et aux ouvertures elliptiques est un temple bouddhiste de la branche Jōdō Shinshū, considérée comme largement pratiquée au Japon. Il s’agit du Shinjuku Rurikoin Byakurengedo 新宿瑠璃光院白蓮華堂, conçu en 2014 par Kiyoshi-Sei Takeyama du groupe Amorphe. On leur doit également le magnifique et brutaliste TERRAZZA sur Killer Street à Aoyama. Le temple ne se situe pas très loin de la sortie Sud de la station JR de Shinjuku, mais il est bien caché, encastré entre des immeubles de grandes tailles. Malgré sa taille imposante, on ne l’aperçoit qu’au dernier moment lorsqu’on débouche sur la petite rue le desservant. La rue est étroite et il n’est donc pas facile de prendre assez de recul pour le saisir en photo dans son intégralité. Il n’est en fait pas si difficile que ça à trouver car son emplacement est indiqué par une grande pancarte un peu avant les gratte-ciels de Nishi Shinjuku sur la route Kōshū Kaidō, la grande artère qui passe devant la sortie Sud de la gare de Shinjuku.

Une des particularités de cette structure courbe est sa base au sol étroite par rapport au reste du building. Le bâtiment pourrait même faire penser à un réceptacle comme un vase d’autant plus que le toit est ouvert et couvert de végétation, comme pour beaucoup d’immeubles récents à Tokyo. L’immense monolithe semble s’élever au dessus du sol, flotter au dessus du contexte urbain alentour. La structure crée très certainement un espace de calme et de sérénité dans un environnement à l’écart des bruits et de la précipitation de la rue. En contrepartie, l’espace étant assez hermétique et peu ouvert sur l’extérieur, il est beaucoup plus difficile d’y accéder si on le compare à la multitude des temples bouddhistes au Japon. L’espace au sol est par contre plus transparent avec surface vitrée pour ne pas complètement rebuter le futur croyant qui se présenterait pour la première fois devant ce temple.

Alors que j’écris ces lignes vendredi tard le soir dans la pénombre, j’écoute la musique atmosphérique de Burial, le dernier EP intitulé Subtemple et j’y vois une certaine correspondance avec l’architecture sur laquelle j’écris. Les deux morceaux du EP sont assez différents de la musique que Burial a créé sur les albums et EPs précédents, car il n’y a pas d’éléments rythmiques. On retrouve bien sûr cette ambiance sombre et cinématographique particulière et si magnifique de la musique de cet artiste, mais il joue ici encore plus sur les textures pour créer une ambiance. C’est un peu déroutant au début pour l’amateur de Burial que je suis, mais particulièrement réussi sur le deuxième morceau Beachfires. En écoutant ces nappes sonores, on se croirait entrer dans un temple en pleine méditation, d’où le lien que j’y vois avec l’architecture bouddhiste ci-dessus. J’aurais envie de savoir quelle influence a amené William Bevan (aka Burial) vers ces sons sur ce morceau, mais je ressens quelque chose d’asiatique à certains moments, comme une vague sonorité qui s’évapore assez vite dans le reste de la noirceur des lieux et des voix diluées dans la pénombre. Bien sûr, le temple de béton ci-dessus brille de sa blancheur immaculée, mais j’imagine son intérieur rempli d’obscurité et de mystère.

Cela fait plusieurs semaines que je me suis mis à écouter une série de EPs de cet artiste expérimental et dubstep anglais Burial, tous ceux que je n’avais pas encore écouté. Il y a clairement un son caractéristique de Burial, bien qu’il évolue également de morceaux en morceaux. Cette musique est souvent faite d’un mélange de sons électroniques parfois sourds et de lignes de basse puissantes sur des sons qui crépitent. Ce n’est pas vraiment la musique qui s’accorde le mieux avec Tokyo, trop de lumières et de néons. Elle ressemble plutôt aux backstreets New-yorkaises ou aux villes post industrielles anglaises, du moins l’image que j’en ai. C’est une musique qui accompagne la nuit et ses halos de lumière diffuse.

La musique de Burial est complexe, elle change souvent de direction en cours de route, parfois mélangeant des moments de calme avant une tempête de sons, sur lequel des bribes de voix souvent féminines et modifiées de manière électronique viennent se superposer. Les incursions de voix, les soupirs sont nombreux dans les morceaux. Les nappes musicales y montent puis se calment. On se croirait dans des scènes de films où les personnages doivent fuir ou se cacher. Ce n’est pas un milieu accueillant ou confortable, et l’on ressent à travers cette musique une tentation de l’interdit et du danger. Les bruits de scanner de police viennent parfois entrecouper les morceaux et contribuent à cette impression.

Le EP Rival Dealer sorti en 2013 est certainement une de ses œuvres les plus puissantes émotionnellement. La musique synthétique sur Come down to us est belle à pleurer, comme cette voix asexuée qui se superpose comme une complainte. Ce morceau change d’ailleurs complètement d’esprit en cours de route et c’est déroutant à la première écoute. Cela rend ce morceau très fort en même temps. Dans ces morceaux polymorphes, chacun des sons et des silences semblent sous-pesés. La force et la tonalité des voix est comme contenue. C’est une musique très urbaine, une évocation de la ville en termes sensibles. C’est aussi ce que j’essaie de faire, tant bien que mal, avec mes photographies et mots.

les prémices du cerisier en fleur

Les photographies de ce billet se passent dans trois endroits différents, les quatre premières dans le parc Inokashira près de Kichijoji, les trois suivantes au bord de la rivière Meguro à Naka-Meguro et la dernière à Shinjuku devant la sortie Sud près du Department Store Lumine. Elles datent d’il y a plus d’une semaine et les cerisiers commençaient tout juste a fleurir. La floraison n’avait en fait pas vraiment commencé à Inokashira et c’était bien dommage car nous aurions été extrêmement bien placé à l’étage du restaurent japonais appelé Sublime, avec vue sur l’étang et les cerisiers. On retiendra au moins une bonne adresse. A Naka-Meguro, il n’y avait pas encore la foule qui se pressera à petits pas la semaine d’après pour la pleine floraison mankai le long des deux rives. Au hasard des rues, je découvre ce lutteur sumo dessiné en bas d’un immeuble et une représentation par l’artiste de rue Invader du Mont Fuji rouge de Katsushika Hokusai, appelé en japonais Gaifū kaisei 凱風快晴, une des 36 vues du Mont Fuji. Je connais pourtant bien le quartier, mais je n’avais jamais remarqué cette mosaïque à cet endroit. Quelques photographies de la pleine floraison des cerisiers vont suivre dans les prochains billets.

la nuit tombant sur Shinjuku

Ces dernières semaines, nous allons souvent à Shinjuku. Ce n’est pas pour me déplaire car j’aime bien m’y rendre. Shinjuku est photogénique bien que je n’ai pas le sentiment de connaître très bien les recoins de Shinjuku qui se prêtent le mieux aux photographies. Nous allons souvent près du Department Store Takashimaya, près de la sortie Sud de la gare de Shinjuku et de là, nous marchons vers le centre nerveux autour de la gare, où la foule se regroupe sur les rues pratiquement piétonnes.

Un nouveau restaurant ethnique attire notre regard par ses couleurs vives. Il se trouve près de la gare, dessous la voie routière passant devant l’entrée Sud de la gare. En demandant gentillement, on nous permet d’y entrer pour voir l’intérieur sans consommer. C’est un des avantages d’être étranger au Japon. On a beau vivre dans ce pays depuis presque 20 ans, on nous prendra toujours au premier abord pour un touriste qui vient juste de descendre de l’avion et mettre les pieds au Japon. Et on ne peut rien refuser à un brave touriste qui vient de très loin pour admirer toutes les facettes de ce pays si différent. Je force beaucoup le trait, mais comme je le notais dans une anecdote d’un billet précédent, je ressens parfois ce genre de réactions. En même temps, comme je me promène toujours avec mon appareil photo reflex en mains, je me prendrais moi-même pour un touriste ou quelqu’un de passage si je me croisais dans une rue. Ceci étant dit, si je compare au Tokyo d’il y a 18 ans, j’ai l’impression qu’on m’adresse beaucoup moins la parole en anglais qu’avant. Je prends aussi les devants en parlant le premier en japonais pour éviter qu’on commence à me parler en anglais.

Je retourne avec Mari et Zoa au septième étage du building Newoman pour voir si le jardin est ouvert au public cette fois-ci, mais il n’en est rien. Il commence à faire nuit de toute façon. Je prends tout de même quelques photos sur une des terrasses au cinquième étage, éclairée par la lumière de la pleine lune. Depuis la terrasse, on peut voir les lignes de chemin de fer qui viennent s’engouffrer dans la gare de Shinjuku. J’aime assez ce grand espace ouvert entre les immeubles, mais il est petit à petit rempli par des nouvelles constructions au dessus des voies. C’est le cas de ce building Newoman, construit en presque totalité sur les voies ferrées. L’utilisation optimale de l’espace disponible est toujours une priorité urbanistique à Tokyo.

De retour vers Takashimaya, un stand intitulé « Talking Music & Listening » passait à tue-tête un morceau de The Chemical Brothers que je n’avais pas entendu depuis des années. Je n’éprouve plus beaucoup d’intérêt pour la musique électronique du duo, alors que j’écoutais beaucoup il y a plus de 20 ans, mais entendre ce morceau dont je ne pourrais dire le titre m’a interpellé. Le stand placé à l’entrée du Department Store montrait une série de disques vinyles affichés sur des panneaux. Posséder des disques vinyles avec ces pochettes grand format me fait parfois envie, mais comme j’écoute la plupart du temps la musique au casque, l’intérêt d’une platine vinyle à la maison serait de toute façon assez limité.

têtes en l’air et fenêtres sur Shinjuku

Pendant que Mari et Sayoko font des courses à Isetan et à Takashiyama, Zoa et moi partons explorer la sortie Sud de la gare de Shinjuku, autour de la nouvelle tour Newoman construite assez récemment au dessus de la multitude de voix ferrées qui viennent se connecter à la gare. Les photographies sont malheureusement celles de l’iPhone. Bien que j’avais amené mon appareil réflex ce jour là, j’avais laissé la batterie sur le chargeur. C’est assez rageant quand on découvre l’oubli de la batterie au moment de prendre un photo, et ça m’arrive de temps en temps (difficile pour moi donc de reprocher à Zoa d’être tête en l’air et d’oublier ses affaires à l’école).

A côté du building principal de Newoman, une gare routière a été construite. Les bus grimpent sur une plateforme en hauteur, au troisième et quatrième étages, pour faire le plein de voyageurs à destination de l’Ouest de Tokyo. Je ne connaissais pas cet endroit et n’en soupçonnais pas l’existence (depuis l’extérieur du moins), si ce n’est pour en avoir entendu parler à la télévision. Au dessus des toits de la gare routière, au septième étage, il y a même un jardin avec pelouse et une mini-ferme potagère pour particuliers (comme au dessus du Atré de Ebisu). On ne pouvait malheureusement pas y accéder car ce sont des espaces privés. Je suis moins sûr que l’espace soit privé pour le jardin, mais l’accès était fermé. C’est bien dommage car, après une bonne marche dans Shinjuku, on se serait assez volontiers assis sur la pelouse pour regarder, la tête en l’air, le ciel et les façades vitrées des buildings qui nous entourent. On peut redescendre au rez-de-chaussée en empruntant des escaliers et des passages bordés de verdure. Cela donne une promenade à l’extérieur du building Newoman assez sympathique. Au fur et à mesure de notre descente du jardin vers les rues en contrebas, des ouvertures entre les buildings nous donnent l’impression de fenêtres sur Shinjuku. Depuis ces fenêtres imaginaires, on observe par intermittences l’agitation de Shinjuku autour de la gare: la foule des passants se dirigeant vers la gare, les rangées ininterrompues de voitures passant devant la gare, le flot continu des trains de toutes sortes rejoignant la gare. Lorsqu’on retrouve finalement le sol ferme, l’agitation des rues est bien là, surtout quand les rues de Shinjuku deviennent piétonnes le dimanche.

JR新宿駅の東口を出たら

Une promenade photographique à Shinjuku avec Eddie un jeudi soir, ce n’est pas fréquent car il habite depuis quelques années à Hong Kong mais revient par ici de temps en temps. Le prétexte de cette sortie photo était pour lui de tester son nouveau bijou Leica, et pour moi d’essayer de voir ce que je peux faire avec mon modeste EOS50D en pleine nuit sous les néons de Shinjuku. Je ne prends pas souvent de photographies de nuit à vrai dire. Je sers donc de guide bien que je ne connaisse pas très bien le quartier de Kabukichō 歌舞伎町 où nous entrons d’abord. On laisse de côté le quartier de Golden Gai pour s’enfoncer plutôt dans le dédale des rues du centre de Kabukichō. Plus on rentre à l’intérieur de Kabukichō, plus les rabatteurs se font présents et pressant en essayant de nous attirer dans des établissements de petite vertu. Nous sommes de toute façon ici pour la photographie, donc les discussions forcées avec ces rabatteurs tournent court. J’aurais voulu retrouver au hasard des rues de Kabukichō, les deux immeubles Ichiban-Kan et du Niban-Kan de l’architecte Minoru Takeyama, pris en photos de jour au tout début 2010, mais je ne les ai pas retrouvé.

Depuis la sortie Est de la gare JR de Shinjuku (JR新宿駅の東口を出たら), en descendant la rue piétonne après le Studio ALTA, on arrive assez rapidement à l’entrée de Kabukichō, délimité par l’avenue Yasukuni. Kabukichō tient son nom d’un projet passé d’y construire un théâtre Kabuki. Ce projet n’aura jamais lieu mais le quartier garde ce nom. Je ne pense pas avoir traversé en entier ce quartier qui a mauvaise réputation, bien que certaines actions ont été prises ces dix dernières années pour l’assainir de la présence de yakusa et des établissements affiliés. On pouvait deviner leur présence dans les rues, il y a une quinzaine d’années. J’allais de temps en temps à Kabukichō avec Pierre pour aller voir et écouter des concerts rock dans la salle exiguë et en sous-sol du Loft Shinjuku (à ne pas confondre avec la chaine de magasins). La salle existe toujours, mais je ne sais pas si la programmation générale a changé. Ca pouvait être assez underground à l’époque. Je me souviens d’un groupe dont le batteur jouait fort sur sa batterie avec un masque à gaz sur le visage (depuis le feu mouvement Visual Kei des années 90, le déguisement n’est pas surprenant pour les groupes de rock au Japon). Nous allions également dans un petit bar de 5 ou 6 places maximum appelé MOTHER en souterrain dans le noir. On pouvait y choisir la musique rock que l’on souhaitait écouter parmi une multitude de CDs classés derrière le bar et listés sur un catalogue. On commençait souvent par Scentless Apprentice de Nirvana, sur In Utero (le morceau que je préfère sur cet album). Parfois, nous essayions le karaoké du coin en revenant invariablement sur le morceau Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王 Queen of Kabukicho) de Sheena Ringo (en version catastrophique cependant).

Mais revenons sur ce jeudi soir. Après quelques photos dans Kabukichō, nous traversons la voie ferrée au niveau de l’avenue Yasukuni pour rejoindre l’allée étroite de Shinjuku Omoide Yokocho 思い出横丁, bordée de restaurants minuscules. Dans ces mini-restaurants ouverts sur l’allée centrale, il faut se serrer au comptoir. On y mange principalement des yakitori, grillés par le maitre des lieux sous le regard des clients. Nous remontons l’allée tranquillement en prenant quelques photos. En revenant vers la gare, nos chemins se séparent, car je retourne vers la sortie Est de la gare JR de Shinjuku (JR新宿駅の東口に入ったら).

L’album Heisei Fūzoku (平成風俗) de Sheena Ringo 椎名裕美子 en collaboration avec le meneur d’orchestre et violoniste Neko Saito 斎藤ネコ est un album studio particulier dans sa discographie. Sorti en 2007, il fait office de bande sonore pour le film Sakuran de Mika Ninagawa, connue pour son univers photographique aux couleurs ultra-saturées. Il y a beaucoup de reprises de morceaux déjà sortis sur les trois albums studio précédents ou sur les EPs des singles, mais également quelques morceaux inédits dont une collaboration avec son frère ainé Junpei Shiina 椎名純平. La particularité de l’album est que tous les morceaux reçoivent une nouvelle orchestration par Neko Saito. Certains morceaux voient leurs paroles traduites et chantées en anglais. Dès la première écoute, le premier morceau du disque, ギャンブル Gamble, que l’on connaissait déjà sur le premier disque de l’EP SR/ZCS (絶頂集 Zetchōshū), fonctionne extrêmement bien avec cette orchestration étendue et avec les accents de voix de Sheena Ringo qui s’étirent jusqu’à la cassure. L’orchestre est également accompagné des guitares. Le morceau suivant est Kuki (茎 Stem) que l’on connait déjà du troisième album de Sheena Ringo, Karuki Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花). Il était déjà très orchestré mais il est plus fourni sur cette version et traduit en anglais. Il faut une certaine période d’adaptation pour s’habituer à cette nouvelle orchestration et aux versions anglaises de certains morceaux, et beaucoup de morceaux semblent au premier abord plus efficaces dans leur version originale. Mais après plusieurs écoutes, cette impression évolue petit à petit et on apprécie cette ambiance différente. Hatsukoi Shōjo (ハツコイ娼女) est peut être le morceau que je préfère avec cette voix de Sheena Ringo qui s’évapore et semble flotter au dessus de la ville. Je ne connaissais pas ce morceau, tout comme le suivant sur l’album, Papaiya Mangō (パパイヤマンゴー) qui est une reprise mais que, par contre, je n’aime pas beaucoup. Sheena Ringo s’essaie à quelques phrases en français, ce qui est assez amusant à l’écoute, mais je persiste à penser qu’elle n’excelle pas dans les reprises. Dans la discographie de Sheena Ringo, le double album composé uniquement de reprises Utaite Myouri (唄ひ手冥利) me laisse insensible à part quelques exceptions de qualité comme Momen no Handkerchief (木綿のハンカチーフ). Mais au final, Heisei Fūzoku est un album que j’écoute souvent. J’aime y revenir pour son approche différente.

Changeons un peu de sujet pour terminer ce billet. Des blogs Japon que je suivais dès début 2003, il n’en reste pratiquement aucun. Soit leurs auteurs ont arrêté d’écrire ou de montrer leurs photographies, soit ils sont passés sur les plateformes des réseaux sociaux, soit ils ne sont plus au Japon. Malgré quelques interruptions, je continue à suivre assez régulièrement le site web de Karl Dubost et un de ses derniers billets sur une mise en parallèle entre les sollicitations de la rue et celle de réseaux sociaux m’interpèle. Les sollicitations trop grandes des réseaux sociaux, notamment Instagram, sans y trouver une forme d’épanouissement, m’en éloignent. J’en parlais dans un billet précédent.