J’emprunte le titre de ce billet à une inscription vue à l’entrée de la live house Flowers Loft à Shimokitazawa. Cette salle ouverte en Février 2020 se trouve au sous-sol du bâtiment Shimokita Front à quelques mètres de la station. Je n’y suis jamais entré mais j’y avais vu un concert de Tricot en streaming vidéo, retransmis en direct le dimanche 10 Avril 2022 à 4h du matin. Ce concert était à une horaire très matinale parce qu’il était destiné principalement aux spectateurs européens en raison du report de la tournée européenne du groupe. La salle est petite et donc à priori plutôt destinée à des artistes ou groupes indépendants. Je serais curieux de voir un concert à cet endroit si l’occasion se présente un jour.
March comes in like a lion (3月のライオン) est un manga écrit et illustré par Chica Umino (羽海野チカ), publié chez Hakusensha depuis 2007. Il narre la vie et les évolutions de Rei Kiriyama (桐山零), un jeune joueur professionnel d’échecs japonais Shōgi. Une série d’illustrations tirées de ce manga couvre les bouches d’égout d’une rue du quartier de Sendagaya (千駄ヶ谷). Cela s’explique notamment car on y trouve le Shōgi Kaikan (将棋会館), le siège de la Japan Shōgi Association. Il n’est pas rare au Japon de voir ce genre de décoration venir agrémenter des bouches d’égout. Je me souviens d’un article publié par un journaliste étranger sur le site de la BBC critiquant entre autres l’utilisation de l’argent public japonais pour ce genre de décorations superflues sur les plaques d’égout. Mais ces plaques font partie intégrante du décor urbain et je suis donc loin de regretter leur présence à peu partout dans Tokyo, même si je n’y fais pas toujours suffisamment attention. Les amateurs de ce genre de plaques sont nombreux au Japon. On m’a d’ailleurs indiqué que l’on nomme cela l‘hyponomopomatophilie et qu’il y a bien entendu des sites internet de passionnés répertoriant les plaques d’égouts vus dans différents pays du monde.
Alors que je mentionnais le morceau Hana (花) d’ASA-CHANG & JUNRAY sur un billet précédent, on m’a fait remarquer dans les commentaires de ce billet que la fille qui y chante s’appelle Ikuko Harada (原田郁子), et qu’elle fait également partie du groupe Clammbon (クラムボン), au chant et aux claviers. Le trio Clammbon, créé à Tokyo en 1996, se compose également de Mito à la basse et Daisuke Itō à la batterie. Sans n’avoir jamais écouté leur musique, ce nom de groupe m’était familier et j’ai donc fait quelques recherches sur Wikipedia. J’apprends qu’Ikuko Harada est originaire de Fukuoka et qu’elle était camarade de classe de la guitariste de Number Girl, Hisako Tabuchi. Tout ceci m’a paru de bonne augure et j’ai donc écouté l’album Dramatic (ドラマチック) qu’on me conseillait, tout d’abord sur YouTube. J’ai tout de suite aimé ce que j’entendais et je me suis donc empressé d’aller faire un petit tour au Disk Union de Shinjuku pour voir si je pouvais trouver le CD. Je l’ai trouvé à Shinjuku mais j’ai aussi vu qu’on trouvait beaucoup plus d’albums du groupe au Disk Union d’Ikebukuro. L’album Dramatic est sorti en 2001 et, à mes souvenirs, semble bien s’inscrire dans l’ambiance musicale pop-rock de cette époque là. Les trois premiers morceaux de l’album, Romantic (ロマンチック), George (ジョージ) et Surround (サラウンド), sont tout de suite très accrocheurs et nous poussent de manière imparable à continuer notre écoute. Ce troisième morceau Surround (サラウンド) est peut-être le meilleur de l’album et me semble étrangement familier. Il s’agissait d’un des deux singles de l’album, avec le septième morceau Zansho (残暑). Je les ai peut-être entendu sur la chaîne musicale Space Shower Tv à cette époque. Le quatrième morceau Shinshō 21 (心象21) est instrumental et fait en quelque sorte coupure avec le reste de l’album. Le morceau souffre d’être un peu trop chargé musicalement alors que la partie au piano vers la fin se trouve être le meilleur moment. La voix d’Ikuko Harada est assez particulière et je passe mon temps à me demander à quelle autre voix elle me fait penser. Sur le morceau Rainbow (ラインボウ), je pense un peu à Seiko Oomori (plus jeune de 12 ans), sur d’autres, je pense un peu à la voix de YUKI (de 3 ans son aînée), mais je n’en suis pas tout à fait convaincu. J’aime beaucoup quand sa voix devient plus chuchotante comme sur le sixième morceau Koiwazurai (恋わずらい), qui est un de ceux que je préfère, peut-être aussi parce qu’il fait Intervenir une deuxième voix. Quelques morceaux comme Monochrome (モノクローム) et Binsenka (便箋歌) sont beaucoup plus apaisés, principalement axés sur le piano et la voix d’Ikuko Harada, mais ce ne sont pas les morceaux que je préfère. Je préfère par exemple la tourmente de l’avant-dernier morceau Lullaby Saraby (ララバイ サラバイ) pour la force du piano et des violons, et la voix proche de la complainte d’Ikuko Harada.
L’illustration de la couverture de l’album de Clammbon est intéressante car ce sont les katakana du nom du groupe qui forme le cercle de la tête et ceux des yeux de ce personnage qui penche légèrement la tête. Il y a beaucoup d’images de cercle sur ce billet. Celui gris bleuté futuriste de l’avant-dernière photographie est signé par l’artiste Tadaomi Shibuya (渋谷忠臣) dans le cadre du Mural art project Ningyocho (人形町ミューラルアートイベント), Ningyōchō donc.