仏像の影に消えた

Nous sommes déjà dans la dernière partie de l’été et j’ai l’impression qu’il a passé très vite et que rien ne s’est vraiment passé. Il y a pourtant eu les Jeux Olympiques de Paris 2024 qui nous ont bien occupés avec des cérémonies d’ouverture et de fermeture mémorables et beaucoup de très beaux moments sportifs. On s’est bien entendu levé tôt pour regarder la cérémonie de fermeture. La présence de Tom Cruise, des groupes Phœnix et Air n’étaient pas vraiment une surprise car l’information avait fuité. La cérémonie a ressemblé par moments à un concert géant avec les prestations de Phœnix, Kavinsky et Air. Le morceau Nightcall de Kavinsky avec Angèle au chant a apparemment battu des records de recherche sur l’application Shazam, ce que je comprends très bien car ce passage était particulièrement marquant, tout comme le bain de foule de Thomas Mars de Phœnix. Je pense que c’était un imprévu tout comme le fait que la foule des sportifs ne descendent pas de la scène pour rester au plus près du groupe, alors qu’on leur a pourtant demandé plusieurs fois de descendre. Ces moments imprévus étaient particulièrement réussis et ces jeux dans leur ensemble ont été une bouffée de bonheur à regarder. C’est bon de se nourrir d’énergie positive. J’espère qu’elle restera en France pour un bon moment.

En photographies ci-dessus, je profite de quelques heures à Sakuragichō à Yokohama pour partir prendre quelques photos du Pacific Convention Plaza Yokohama également nommé Pacifico Yokohama (パシフィコ横浜). J’étais attiré par les motifs architecturaux en forme de voiles modernes posées sur le toit du centre d’exposition, mais je n’ai pas eu l’inspiration nécessaire pour en sortir des photos abstraites, ce qui était pourtant mon idée de départ. Je marche un peu plus pour aller voir les vagues immobiles du grand hôtel de luxe hawaïen The Kahala Hotel & Resort. Les vastes surfaces de verre viennent refléter le ciel nuageux. La courbure du bâtiment est impressionnante. Elle se découpe en trois volumes pour decomposer les mouvements d’une vague semblant idéale pour le surf de haut niveau. J’ai bien pris une bonne vingtaine de photographies du bâtiment et de ses nuages, qui auraient pu constituer un billet à part entière, mais je ne garde finalement qu’une seule photographie par pur souci de concision. En revenant ensuite vers la tour Landmark, je constate que le musée d’art de Yokohama est toujours fermé ce qui est bien dommage car j’aurais peut-être eu le temps de voir une exposition si elle était intéressante. La façade de ce musée m’intrigue toujours beaucoup, surtout la partie haute arrondie qui doit donner une très bonne vue sur la large allée desservant le musée. J’imagine toujours qu’une personne importante y a ses bureaux. Il y a quelque chose de l’ordre de la forteresse dans l’architecture très ordonnée et symétrique de ce musée. J’y ressens un certain mystère et ce sont peut-être les formes géométriques symboliques qui m’inspirent ce sentiment d’étrangeté. Le tigre à la crinière rouge feu devant le Department Store Markis est tout droit sorti de l’univers fantastique du jeu de rôle Dragon Quest V. Il s’appelle Borongo (ボロンゴ) en japonais et Saber en anglais. Je suis très peu familier de l’univers de Dragon Quest car je n’ai jamais eu l’occasion de jouer à un épisode et ce n’est pas maintenant que je vais m’y mettre, même si l’univers du jeu et de ses nombreux épisodes doivent être extrêmement riches. La popularité du jeu au Japon n’est plus à rappeler. D’autres personnages de l’univers de Dragon Quest étaient placés à l’intérieur du grand magasin. La photographie suivante nous fait revenir vers Tokyo, sur la grande avenue d’Aoyama. Je ne sais que très peu de choses sur la grande fresque murale temporaire que je montre sur cette cinquième photographie du billet. Sur cette grande illustration chaotique, comme un patchwork composé de multiples images assez difficilement lisibles, on devine tout de même certains visages de style manga.

Il fait en ce moment souvent trop chaud pour marcher alors je préfère le vélo. Une de mes promenades du week-end m’amène jusqu’à Shinjuku près du parc Shinjuku Gyoen. Je passe en fait volontairement devant le temple bouddhiste Taisōji (太宗寺) situé à Shinjuku 2 chōme pour revoir les formes blanches arrondies du bâtiment principal, mais je me rappelle soudainement de la statue de bronze d’un grand Jizo Bodhisattva assis (銅造地蔵菩薩坐像) placée à l’entrée. Ce lieu a été utilisé pour une scène du film de yakuza Sailor Suit and Machine Gun (セーラー服と機関銃) réalisé en 1981 par Shinji Sōmai (相米慎二), avec dans le rôle principal Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子) jouant Izumi Hoshi (星泉), héritière malgré elle du clan de yakuza de son père. J’ai déjà de nombreuses fois parlé de ce film, qui m’a, il faut croire, laissé une forte impression. Je me souviens en fait très bien de cette scène devant la grande statue du temple Taisōji. Cette scène m’avait marqué comme plusieurs autres dans le film, mais je ne me souviens plus exactement quelle occasion amène Izumi Hoshi à s’assoir sur les genoux de cette statue. J’y ai en tout cas vu un sentiment de liberté teinté d’une certaine insolence. Ce film ayant un statut de film culte, certains amateurs se sont bien entendu amusés à retrouver et noter tous les lieux où ont été tournées les scènes du film, ce qui m’a permis de facilement retrouver cette statue.

Mon chemin a déjà rencontré plusieurs fois les illustrations d’Aki Akane (秋赤音). La première fois était dans la librairie Komiyama Tokyo à Jimbocho, puis ensuite à l’espace d’exposition de la librairie Tsutaya de Daikanyama. J’avais vu le livre de l’illustratrice intitulé Nagori (余波-なごり-), mais j’avais hésité à me le procurer au Tsutaya de Daikanyama lors de mon premier passage. Je l’ai finalement acheté plusieurs mois plus tard en le feuilletant une nouvelle fois dans la même librairie Tsutaya. Le terme Nagori du titre fait référence à l’eau de mer et aux algues qui restent sur la plage et les rochers après le retrait des vagues. Le sens qu’Aki Akane veut y donner est un souhait que son univers graphique riche en couleurs reste imprimé dans le cœur et la mémoire des gens qui le regarde. Les illustrations ci-dessus sont extraites du livre. J’aime beaucoup son sens du détail notamment dans les vêtements très travaillés avec un brin de gothique, de mystique et à chaque fois un petit quelque chose de très japonais souvent lié aux traditions shintoïstes. Aki Akane dessine des portraits de jeunes garçons et filles, avec la plupart du temps une note fantastique. Les deux dernières illustrations ci-dessus font par exemple partie d’une série mélangeant des portraits avec des figures animales portées au rang de kami (le serpent blanc à gauche et le loup à droite). Il y a un grand nombre d’illustrations dans ce style, ce qui me plait vraiment beaucoup, au point d’utiliser une de ses illustrations comme écran de veille sur mon smartphone. Le livre grand format reprend également des illustrations utilisées à des fins commerciales ou pour des événements particuliers. Son style n’en est pas altéré pour autant. Je suis particulièrement surpris de voir une représentation en illustrations du duo électronique Justice, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay. Je me demande bien quelle occasion a amené Aki Akane à collaborer avec le groupe français. En plus d’être illustratrice, Aki Akane est en fait également compositrice et interprète. Elle a même été invitée à la Japan Expo, il y a plus de dix ans. Je n’ai pas encore vraiment écouté sa musique, à part quelques morceaux piochés sur YouTube, mais je préfère à priori ses illustrations. J’ai tout de même sur mon iPod le morceau techno-pop Black Gänger sorti en 2014 sur son troisième album Square. Je ne pense pas qu’elle ait sorti d’autres albums depuis celui-ci.