se protéger des flots puis s’y perdre

Depuis que le marché s’est déplacé à Toyosu, on a l’impression que le reste du quartier de Tsukiji et ses restaurants de poissons survivent. J’ai déjà visité le marché plusieurs fois il y a presque vingt ans tôt le matin alors qu’il était en pleine activité, mais je n’avais jamais remarqué le sanctuaire Namiyoke (波除神社) qui se situe à proximité, caché à l’arrière. Le sanctuaire Namiyoke date de 1659 et fut construit sur une zone de terre gagnée sur la mer pendant la période Edo. Namiyoke signifie éliminer les vagues donc j’imagine que les pêcheurs devaient à cette époque venir se recueillir dans ce sanctuaire avant de partir en mer pour la pêche. A l’entrée du sanctuaire, on peut voir deux superbes têtes de lions, une de couleur noire pour le lion mâle et une tête rouge pour la femelle. Elles sont portées à l’extérieur du sanctuaire dans les rues de Tsukiji lors du matsuri appelé Tsukiji Shishi Matsuri (築地獅子祭り) qui se déroule tous les ans au mois de Juin.

J’ai tourné en rond autour de Quruli comme on tourne autour d’une piscine pour trouver le bon endroit pour plonger. J’ai d’abord écouté plusieurs morceaux au hasard sur YouTube pour savoir vers quel album j’allais plonger en premier. J’avais en fait déjà une petite idée de par où j’allais commencer et l’écoute de quelques morceaux seulement m’a assez vite convaincu d’aller acheter un ou deux albums au Disk Union de Shibuya. Comme les albums que je cherche ont plus de 20 ans, on les trouve pour la modique somme de 300 Yens. De l’album Team Rock de 2001, que je me procure en premier, je ne connaissais que le single Bara no Hana (ばらの花) que j’ai découvert en 2006 sans pour autant découvrir plus avant le reste de l’album (allez savoir pourquoi). Le morceau LV30 de ce même album m’a très vite convaincu. J’adore ce genre de morceau et c’est pour moi le morceau le plus intéressant de l’album. Il atteint une sorte de perfection (selon mes critères non clairement définis et hautement subjectifs). Et il y a pourtant beaucoup d’excellents morceaux, dès le premier au titre éponyme qui prend des accents expérimentaux en mélangeant des paroles au style rappé. Il y a beaucoup de morceaux extrêmement accrocheurs comme par exemple Wandervogel (ワンダーフォーゲル), qui est fluide comme le courant d’une rivière. On se laisse facilement emporter, sans broncher car c’est bien agréable de se laisser submerger par ces sons. Je voix que c’était un des singles de l’album et ça aurait difficilement pu être autrement. J’aime beaucoup la voix de Shigeru Kishida, mais la présence des percussions de Nobuyuki Mori m’impressionne aussi beaucoup. Sur le septième morceau Eien (永遠), la batterie est omniprésente et accapare toute l’attention. C’est un des morceaux que je préfère de l’album. Team Rock, comme son nom l’indique, reste résolument rock mais mélange les ambiances avec des morceaux plus pop aux accents électroniques et d’autres quasi instrumentaux et expérimentaux (C’mon C’mon) et d’autres beaucoup plus agressifs (Train Rock Festival). En fait, j’adhère beaucoup au style de la plupart des morceaux de l’album, mais il y a trois morceaux qui me laissent complètement indifférent: Karē no Uta (カレーの歌), Meiro Game (迷路ゲーム) et River (リバー). L’album ne forme pas vraiment un ensemble cohérent car il part sur plusieurs pistes, et de ce fait, il y a quelques directions qui me plaisent moins. Ceci étant dit, la qualité des morceaux est indéniable et l’envie d’en découvrir plus me démangeait déjà après avoir écouté Team Rock plusieurs fois.

J’ai donc continué un peu après avec Zukan (図鑑). Je me doutais fortement que Zukan était une valeur sûre car je l’avais déjà vu cité dans une ou plusieurs listes regroupant les meilleurs albums japonais de toutes les temps (ou des 20-30 dernières années). Il s’agit de leur deuxième album majeur, après Sayonara Strangers que je pense écouter un peu plus tard (notamment parce que Sheena Ringo le recommandait dans son émission de radio Etsuraku Patrol). Je trouve Zukan, sorti en 2000, meilleur que Team Rock, plus brut dans sa facture. En fait, non, il est différent plutôt que meilleur. L’adoption de sons électroniques sur Team Rock me rappelle une transition similaire constatée pour le groupe Supercar sur leur album Highvision (2002) par rapport à leur premier album Three Out Change (1998), aux sons beaucoup plus bruts. Zukan est excellent de bout en bout, sauf le morceau Homerun vers la fin que je n’aime pas beaucoup. Il y a un certain nombre de morceaux très puissants comme Māchi (マーチ), Aoi Sora (青い空) ou encore Machi (街). Kishida y pousse sa voix qui ne devient pourtant pas agressive. C’est ce qui m’avait d’abord surpris sur le troisième morceau de l’album Aoi Sora, car le morceau démarre très fort avec son riff de guitare lourd, mais l’intensité de la voix de Kishida ne dépasse pourtant pas le flot des guitares. En fait, toute la beauté du morceau vient de ce contraste. Zukan mélange les influences, comme sur Team Rock. Je n’aime pas beaucoup comparer avec les groupes américains, mais je vois des accents musicaux me rappelant Beck sur un morceau comme Millenium (ミレニアム) ou Nirvana et le grunge de Seattle sur Cyanosis (チアノーゼ). Je n’aime pas faire ce genre de comparaison car je vois régulièrement des critiques musicaux occidentaux qualifiés des groupes ou artistes japonais en fonction de leur ressemblance avec un autre groupe ou artiste occidental (par exemple, telle artiste est la Björk japonaise…), ce qui est une tentative d’ignorer les particularités et l’originalité d’un groupe ou artiste en les ramenant vers la vulgaire copie. Je dirais plutôt que Quruli prend en compte des influences multiples mais construit au final un son qui lui reste propre, notamment dans cette certaine retenue dans l’énergie qu’il dégage et ce mélange des genres rock jusqu’à l’expérimentation des sons. Le superbe morceau Mado (窓) est un autre bon exemple d’un mélange d’influence, sauf qu’il fait référence à un rock que je devine sans connaître. L’album excelle également dans les morceaux plus apaisés comme le dixième Byōbugaura (屏風浦). J’ai un peu plus de mal avec la fin de l’album (les trois derniers morceaux) et j’aurais préféré qu’il j’arrête sur Russia no Roulette (je fais un blocage sur les shalala-lala du morceau Homerun). Ça ne m’empêchera pas de continuer à découvrir leur musique un peu plus encore

Fish Market at Tsukiji & Odaiba

Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas mis à jour ce site web. Je reviens donc cette fois avec des nouvelles photos du marché à poissons de Tsukiji, Odaiba et autres.

Le marché à poissons de TSUKIJI, Décembre 1999, vers 5h30 du matin. Tsukiji se trouve sur la rive Ouest du port de Tokyo. C’est ici que l’on débarque les milliers de poissons péchés la veille et que l’on met en vente. Et tout ceci pour approvisionner Tokyo et ses alentours.


(ci-dessus) Le port itself.


(ci-dessus) Là, c’est moi devant les thons. Ils sont énormes et gelés. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ce style de pause revient assez souvent sur mes photos (moi-avec-les-mains-dans-les-poches). désolé ….


(ci-dessus) Une petite vue sur les poissons. Histoire d’apprécier la taille.


(ci-dessus) La criée. L’homme à droite avec le petit cahier vend les poissons aux enchères. C’est marrant à entendre, on dirait qu’il chante. Chaque acheteur potentiel examine tous les thons et se déplace devant celui qui l’intéresse.


(ci-dessus) Aux alentours du marché au gros, on trouve beaucoup de petits étalages proposant toute sorte de produits de la mer: pieuvre, fugu, … Y’a aussi des poissons « normaux ».


(ci-dessus) Après le marche, on s’est dit qu’on ne pouvait pas partir sans ramener dans nos bagages un joyeux spécimen. On a choisi un saumon que l’on a fait griller dans l’apart de Maya chan. On s’est acharné sur la bête. C’est assez balèze de couper un poisson (on avait pourtant un breton avec nous, Salut Yann). Mais finalement, on en est venu à bout, et ma fois c’était fort bon.

Odaiba, Janvier 2000. Odaiba, c’est une zone gagnée sur la mer située à l’Est de Tokyo. C’est ce qu’on appelle un polder.


(ci-dessus) Odaiba, c’est là bas au loin, de l’autre côté du Rainbow Bridge. On emprunte un shuttle sur roues, en traversant le fameux pont (à gauche).


(ci-dessus) Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un endroit assez vert. Du moins y’a quelques arbres et une belle petite plage. Rien que le fait de marcher sur la plage, les pieds dans le sable, donne une ambiance de vacances fort sympathique. En plus, on a une vue imprenable sur le pont Arc~en~ciel.


(ci-dessus) les petits canards d’Odaiba. Comme c’est mignon !!


(ci-dessus) L’immeuble Fuji TV (une chaine de télé tres connue). Le batiment a une architecture assez chouette, qu’en pensez vous? On peut même monter dans la boule, pour une vue sur la baie. A droite, Vue de l’esplanade du Fuji Building. On aperçoit le shuttle de toute à l’heure. Remarquez la « soucoupe volante » au fond.


(ci-dessus) Le théatre de kabuki à Ginza et Akihabara