L’étape suivante et finale de notre première journée était la ville de Gifu, dans la préfecture du même nom, située à seulement une quarantaine de minutes en voiture d’Inuyama. Nous passerons la nuit dans un ryokan au bord du fleuve Nagara et à quelques mètres du Mont Kinka en haut duquel se trouve le château de Gifu. Nous le visiterons le lendemain matin. Tout comme à Inuyama, on pratique sur le fleuve Nagara la pêche au cormoran, appelée Ukai (鵜飼), qui est une pêche traditionnelle ancestrale ayant lieu presque toutes les nuits. Cette pêche est pratiquée depuis 1 300 ans sans interruption, du 11 Mai au 15 Octobre. Les touristes peuvent assister à cette pêche, de nombreuses barques sont prévues à cet effet, mais les heures de départ ne correspondaient malheureusement pas à celles de notre repas du soir. Nous en profitons plutôt pour marcher le long de l’ancienne rue Kawaramachi. Chaque maison de cette rue est ornée d’une lampe représentant une image de cette pêche Ukai. Je ne sais pas si elles sont accrochées en permanence aux portes des maisons ou s’il s’agit de la période actuelle proche du Obon qui le demande. Le lendemain matin, nous embarquons dans une visite guidée des abords du château où on trouve les vestiges de la luxueuse résidence du seigneur de guerre unificateur du Japon, Oda Nobunaga. Il ne reste rien de cette résidence mais des images nous donnent une idée générale de son apparence extérieure. On nous apprend qu’un petit étang se trouvait également sur ce site et que l’eau de l’ancienne cascade suinte toujours à travers les roches. Un projet dans les quelques années qui viennent est de reconstituer cet étang. Il n’y a malheureusement pas de projet pour reconstruire la résidence d’Oda Nobunaga, ce qui est dommage vu l’importance historique du personnage. Cette visite guidée est assez particulière. Il n’y a en fait pas grand chose à voir car il s’agit de ruines dont il ne reste que peu de choses, seulement des morceaux de murs de pierre, des monticules de terre ou des renfoncements dans le sol indiquant l’emplacement d’anciens bâtiments, ou des cascades d’eau qui ne coulent presque plus. Mari fait la remarque que cette visite ressemble à l’émission de la NHK, Bura Tamori (ブラタモリ) qui s’attarde souvent sur la géologie des terrains ou à d’autres aspects que toute personne lambda ne remarquerait certainement pas. Le guide nous entend en souriant car Tamori est en fait bien venu ici pour cette émission et avait même été particulièrement intéressé par les roches de l’ancienne cascade qui formera dans quelques années la reconstitution de l’étang. Je montre cette roche sur la sixième photographie du billet. Notre visite se termine au pied du téléphérique qui nous invite à une visite du château sous les chaleurs estivales infernales approchant les 39 degrés.