along the expressway

L’autoroute Metropolitan Expressway Route No.2 Meguro Line borde le grand parc de l’Institute For Nature Study à Meguro, qui contient dans son enceinte le Teien Art Museum. Le parc ressemble plutôt à une forêt laissée à elle-même, sauf pour la surface entourant le musée Teien qui est par contre très bien entretenue. Le parc-forêt est ouvert au public et permet de s’échapper des bruits de la ville pourtant proche. L’autoroute No.2 qui borde le parc se situe à l’étage, bordée elle-même de plaques de métal blanches tracées d’une ligne bleue interrompue. On s’engouffre souvent, au moins deux fois par week-end, dans le tunnel passant sous l’autoroute et bordant également le parc-forêt. À chaque passage, on renforce un peu plus la frontière entre l’espace urbain et le naturel envahissant de la forêt qui voudrait certainement reprendre ses droits. Si aucune voiture ne passait ici pendant de nombreuses années, la nature reprendrait pour sûr le dessus et viendrait envahir petit à petit cette autoroute et ce tunnel jusqu’à ce qu’ils deviennent inutilisables. J’imagine les racines de la forêt pousser petit à petit les remparts de l’autoroute, créer des fissures pour y laisser s’échapper d’autres racines qui viendraient faire éclater les parois de béton et l’asphalte des routes. Une barrière naturelle se créerait au milieu du tunnel et viendrait s’étendre vers les entrées et sorties à la recherche de la lumière. Cette autoroute et ce tunnel ne seraient bientôt qu’un lointain souvenir. On mettrait une petite plaque explicative à l’entrée des ruines du tunnel pour ne pas oublier l’urbanisme passé de ces lieux.

Au hasard d’une marche urbaine, je découvre la maison Tsuchiura conçue en 1935 par l’architecte Kameki Tsuchiura, disciple de l’architecte américain Frank Lloyd Wright. Une petite plaque explicative devant l’entrée de la maison nous explique qu’il s’agit d’une propriété culturelle tangible. Cette maison est donc un lieu protégé et elle est également référencée par la branche japonaise de l’association Docomomo qui liste les créations d’architecture moderne qu’on se doit de protéger pour leur importance culturelle. Cette maison est une des premières maisons d’architecture moderne construite au Japon. Tsuchiura l’a construite pour lui-même et son épouse. Elle se compose de deux étages avec deux chambres et un bureau à l’étage et la partie salle à manger, cuisine et salon au rez-de-chaussée. La salle de bain est au sous-sol. Cette maison, avec une structure en bois et des revêtements entièrement peints de couleur blanche, a une apparence extérieure simple. Mais l’espace ouvert à l’intérieur pour la partie salon avec une grande baie vitrée donnant sur le jardin est beaucoup plus intéressant. Un escalier intérieur nous amène à un demi-étage qui donne ensuite, dans une progression fluide, accès aux chambres au deuxième étage avec des ouvertures donnant sur l’espace ouvert du salon. Ce design intérieur et cette composition de l’espace en séquences étaient une nouveauté au Japon à cette époque. Le mobilier intérieur choisi par l’architecte était aussi d’inspiration moderniste. On le note également dans le design de la rampe d’escalier. Les quelques photographies en noir et blanc ci-dessus donnent une bonne idée de cet agencement intérieur. On peut également voir quelques photos plus récentes de l’intérieur sur le site du magazine Domus. La maison était en vente en 2016 mais a trouvé preneur. Elle se situe dans l’arrondissement de Shinagawa, mais elle est assez proche de Yebisu Garden Place. Située dans un quartier résidentiel de Kamiosaki derrière une grande résidence construite récemment, elle n’est pas facile à trouver. Je ne la cherchais pas mais mon intuition m’y a amené.

Je reviens ensuite vers Yebisu Garden Place en passant devant la grande place couverte d’un gigantesque arche d’acier et de verre. Ça faisait plusieurs mois que je n’étais pas passé ici. Je ne m’attarde en général pas à prendre le château français du restaurant Robuchon en photo car je l’ai déjà pris et montré maintes fois sur ce blog. Mais cette fois-ci, la lumière qui éclairait le château a attiré mon regard photographique. Sous cette perpective, il vient se cadrer parfaitement sous l’arche de verre. La démesure de l’endroit, dont la construction fut achevée en 1994 après l’éclatement de la bulle économique, m’étonne encore maintenant, notamment en hiver lorsque le gigantesque chandelier Baccarat est de sortie sur la place.

Je termine ma marche matinale en allant acheter du pain à la boulangerie Kobeya Kitchen du Department Store Atre de la gare d’Ebisu. Avec l’air sec de l’hiver, mes mains ont tendance à s’assécher ce qui crée parfois des cicatrices. J’avais déjà un pansement à une main mais un des doigts de mon autre main se met à saigner légèrement sans que je m’en rende compte, au moment où je m’apprêtais à payer mon pain. La jeune vendeuse de Kobeya l’avait apparemment remarqué et s’eclipse brièvement à l’arrière pour dénicher un petit pansement bleu qu’elle me propose ensuite gentiment. Je suis à la fois surpris et un peu gêné, d’autant plus qu’elle me demande de prendre mon temps pour l’appliquer sur mon doigt. C’était une charmante attention qu’on ne verrait certainement pas ailleurs. Ce genre de petite anecdote n’est à mon avis pas fréquente, ce qui m’a donné l’envie de l’écrire ici.

Difficile de passer à côté du nouveau single de Utada Hikaru, One Last Kiss, sorti récemment en parallèle au nouveau film d’animation de la série Evangelion, intitulé Evangelion: 3.0+1.0 Thrice Upon a Time. Ce morceau en est un des thèmes musicaux. En fait, on aurait tord de passer à côté de ce nouveau single tant il est bon. Je suis toujours épaté par la manière dont Hikki arrive à écrire des morceaux immédiatement accrocheurs qui ont en même temps une composition musicale intéressante, ce qui fait qu’on ne se lasse pas de les écouter même après de nombreuses écoutes. Il est le fruit d’une collaboration avec le producteur électronique AG Cook que je ne connaissais pas (car il s’est fait connaître pour ses collaborations avec Charli XCX que je n’ai jamais écouté). En fait, je suis plus familier du nom de son père Peter Cook, architecte anglais fondateur du groupe Archigram. Les pochettes du single reprennent les visages dessinés de personnages d’Evangelion, Shinji Hikari pour le CD et Rei Ayanami pour le vinyl. Les images de la vidéo du morceau ont été prises par Utada mais montées par Hideaki Anno, le réalisateur de ce nouveau film Evangelion. Je crois bien avoir vu tous les films et anime de la série Evangelion, il faudrait donc que j’aille voir celui-ci au cinéma.

Le morceau Uta (唄) de Sheena Ringo est une surprise car il est sorti l’année dernière en Janvier sans que je le remarque. Il s’agit en fait d’une reprise d’un morceau du groupe Buck-Tick pour un album tribute intitulé Parade III: Respective Tracks of Buck-Tick. Buck-Tick est groupe de la mouvance Visual Kei, formé en 1983 et toujours actif actuellement, ce qui est assez exceptionnel comme longévité. Le chanteur du groupe Atsushi Sakurai avait déjà participé à un morceau avec Sheena sur son dernier album Sandokushi. Il s’agissait du quatrième morceau Kakeochisha (駆け落ち者). J’aime beaucoup cette reprise du morceau Uta, même s’il n’est pas évident à la première écoute, tout comme le morceau original de Buck-Tick d’ailleurs. La composition à base de flûte nous ramène étonnamment à l’ambiance de l’album Hi Izuru Tokoro, mais la manière de chanter plus sombre de Sheena est plus proche de Sandokushi. On peut entrevoir ce morceau comme une curiosité mais il s’avère très intéressant après plusieurs écoutes. Je ne sais pas vraiment comment sont nés ces collaborations successives entre Atsushi Sakurai et Sheena Ringo, mais ça aiguise en tout cas ma curiosité pour la musique de Buck-Tick. Après avoir écouté quelques morceaux, je pense quand même avoir un peu de mal à m’y plonger. Je n’ai pas de mauvais à priori pour la mouvance musicale visual Kei voire gothique japonaise, car j’aime beaucoup LUNA SEA par exemple. Mais, je n’ai pour l’instant pas trouvé de morceaux du groupe qui m’ont inspiré.

一五 quinze

Made in Tokyo a 15 ans aujourd’hui. Il est désormais bien ancré dans son adolescence et ça me donne la nostalgie de la mienne. Voir passer les années défiler n’est pas forcément pour moi le moment de faire le bilan de l’année, car j’ai l’impression de faire ce type de bilan beaucoup plus régulièrement et de manière imprévisible. Ce genre de bilans réguliers sont souvent l’occasion de ne rien changer sur la ligne directrice de Made in Tokyo, car au final, je continue sur ma lancée à mélanger des sujets différents, souvent dans un même billet mais aussi très souvent avec un lien très étroit avec le Japon. Sauf pour les découvertes musicales qui m’amènent souvent vers d’autres contrées, plutôt anglophones. Ceci étant dit, ce n’est pas très souvent malheureusement, mais je suis toujours particulièrement enthousiasmé quand je découvre de la bonne musique japonaise, électronique, alternative ou même autre. Je me dis qu’il faudrait que je cherche un peu plus sur les petits labels publiant sur Bandcamp ou même sur Youtube. Par exemple, Zombie-chang, dont je connaissais déjà un morceau addictif appelé I can’t get to sleep, que j’avais découvert sur YouTube et acheté sur iTunes il y a environ 1 an, mais que je redécouvre par hasard hier soir sur un morceau plus ancien intitulé Summer Time. La musique électronique est assez simple, mais cette voix forcée volontairement grave de Zombie-chang rend le morceau intéressant. Mais en fait, c’est vraiment cette vidéo qui est plaisante, non seulement car elle a l’air de s’y amuser follement et c’est communicatif, mais aussi pour son côté complètement fait maison où elle est obligée par moment d’aller recoller elle-même la toile de projection.

Photographies extraites des videos des morceaux « Summer Time » et « I can’t get to sleep » de Zombie-Chang disponible sur Youtube.

Au final, ce blog divague et vient souvent digresser sur des sujets musicaux qui s’entremêlent avec des photographies d’architecture, des morceaux de musiques faits maison ou des enregistrements de bruits de rue, des dessins de formes abstraites mais pourtant futuristes, des morceaux de textes de fiction, des comptes rendus de visites de galeries d’art, des compositions photographiques faites de découpages de buildings et de verdure, des photographies de petits moments de beauté et de poésie dans les dédales incessants des quartiers de Tokyo… Bref, Made in Tokyo est et restera un ensemble hétéroclite de choses bien différentes, mais animé d’une même envie inarrêtable de créer quelque chose, peut être cette idée de forme d’art mutante, dont on m’avait parlé en commentaire et qui me trotte toujours en tête depuis. Du coup, je peux comprendre qu’il n’est pas facile pour le visiteur-butineur en recherche de Japon, d’y trouver son bonheur, car je ne me concentre pas sur un centre d’interêt précis. Je ne suis pas convaincu non plus que ce blog dans son entier est une quelconque utilité, mais ça me va très bien. Beaucoup de blogs francophones au Japon remplissent déjà ce rôle utilitaire pour nous expliquer ce que l’on doit visiter en dehors des sentiers battus forcément avec plans en incrustation Google Maps, listes de bonnes adresses et parfois quelques liens sponsorisés au passage. Le mot d’ordre étant toujours de montrer le même pays mais différemment. Made in Tokyo ne doit en fait être utile que pour moi-même, ce qui est déjà bien comme dirait l’autre. En fait, il ne doit pas exister une personne, à part moi, qui soit intéressé par tous les sujets que j’y aborde, de manière fort incomplète, j’en conviens. Mais cette longévité sans un seul mois d’interruption m’impressionne moi-même, en fait. Il y a eu des périodes de doutes très nombreuses, des mois avec peu de billets et peu de photos, mais pas un seul trou dans la raquette des archives mensuelles pendant 15 ans. Avant Made in Tokyo, il y avait un autre site web démarré en 1998 et appelé Okaeri à mon arrivée au Japon. En comptant cette période web pre-Made in Tokyo, ce site web a donc maintenant 20 ans.

Photographies extraites de la video du morceau « Selfish » de Nariaki Obukuro 小袋成彬 disponible sur Youtube.

Mais revenons à un peu de musique, dans un style très diffèrent des morceaux plus haut. Je découvre récemment l’album Bunriha no Natsu de Nariaki Obukuro, et je le trouve fabuleux. Je n’exagère pas en fait tant je trouve belle cette voix et passionnant à l’écoute cette façon si particulière de chanter. Les phrases chantées font des boucles et changent sans cesse de ton, en suivant le principe que le chemin le plus évident entre deux points n’est pas une droite. Pratiquement chaque morceau de l’album a une structure qui ne tient pas de l’évidence, avec des changements de rythmes, mais tout en gardant une unité tout le long de l’album. Cet album n’est pas de la J-Pop malgré l’étiquette qu’on essaiera de lui coller dans un article du Japan Times, très intéressant cependant. Ça doit être un mélange Soul, R&B et autre chose dans l’intervention de musique classique ou même électronique. En fait, l’article du Japan Times parle de certaines similitudes avec Frank Ocean, mais en version japonaise. Il y a en effet quelques ressemblances dans la complexité du chant, la plage vocale dont ils sont tous les deux capables, des incursions de monologues comme sur l’album Blonde. Bien que ça ne soit pas mon style privilégié de musique, je considère Blonde de Frank Ocean comme un chef d’oeuvre, comme un album tout simplement passionnant à écouter et à réécouter. J’y reviens souvent et dernièrement même, après avoir écouté cet album de Nariaki Obukuro. J’avais d’abord découvert la musique de Nariaki Obukuro avec le morceau Lonely one, sorti en avance de l’album, avec l’intervention brillante de Utada Hikaru sur 30 secondes. Utada Hikaru produit cet album de Nariaki Obukuro. Depuis son album Fantôme, je suis d’ailleurs également passionné par l’oeuvre musicale de Utada Hikaru. Les nouveaux morceaux qu’elle sort au compte goûte avant son prochain album Hatsukoi au mois de Juin, gagnent en densité et en complexité du chant. En fait, j’écoute Utada Hikaru depuis mon arrivée au Japon. Comme pour Sheena Ringo, Utada Hikaru a commencé sa carrière en 1998/1999, au moment même où je mettais les pieds au Japon. Je garde donc un lien invisible avec ces deux artistes. Bien que je l’ai dans ma discothèque, j’aurais un peu de mal à apprécier maintenant le premier album de pur J-Pop de Utada Hikaru. Par contre, j’aime beaucoup les albums qui précédaient Fantôme comme Ultra Blue. J’y reviens assez régulièrement. J’écoute également très souvent cet album Bunriha no Natsu. Tous les soirs en fait, dans le bus qui me ramène à la maison. En écoutant cette musique, je regarde défiler la ville à travers la vitre du bus et j’en oublierais presque mon arrêt.

we are walking in the air

Nous marchons dans les airs. La nuit venue, c’est permis. On nous croit rendu loin mais nous flottons tout près en frôlant les êtres. Les musiques de fin d’été nous attirent autour de la foule qui vient se réunir le soir. On ne soupçonne pas notre présence si ce n’est des signes, un courant frais dans le cou, un vertige soudain. Nous remplissons pourtant les pensées de temps en temps le soir venu, quand le rythme de la vie se calme et que l’esprit se laisse aller aux divagations. Quand les attaches terrestres font une pause brève, une réunion s’opère. Nous reviendrons peut être demain, mais ça ne dépend pas de nous. Rien ne se commande ni ne se prévoit.


J’écoute l’album éponyme de Slowdive depuis quelques semaines, et je ne me lasse pas de le ré-écouter sans cesse, notamment pendant mes promenades photographiques en ville dans les rues de Tokyo. Ce groupe de shoegaze était actif dans les années 90 et s’est reformé récemment pour quelques concerts et pour cet album éponyme. Plus de 20 ans après les trois premiers albums du groupe, on retrouve cette même atmosphère et c’est très enthousiasmant. J’aime tout particulièrement les morceaux où les voix de Neil Halstead et de Rachel Goswell se complètent. L’esprit shoegazing est toujours présent sans prendre trop de rides. Les moments dans le morceau « Don’t know why » où la voix de Rachel se noie progressivement et disparait sous le flot musical des guitares me donnent toujours des frissons de satisfaction musicale. Si l’album Souvlaki, sorti en 1993, reste très certainement le meilleur album de Slowdive (la beauté pénétrante d’un morceau comme Dagger), ce nouvel album s’en approche par sa qualité.

Les quelques photographies ci-dessus où corps et décors se mélangent sont en quelque sorte mon équivalent photographique aux morceaux de Slowdive quand les voix se fondent et se mélangent aux sons des guitares.

Dans un autre style, électronique cette fois, j’écoute aussi beaucoup Aphex Twin ces derniers temps et cette musique électronique très rythmée, parfois joueuse et parfois sombre, m’accompagne aussi souvent dans mes parcours urbains. Il y a plus de 15 ans, je découvrais Aphex Twin à travers l’album Richard D. James, sorti en 1997. Cet album m’avait laissé à l’époque un avis assez mitigé. Certains morceaux comme « Cornish Acid » sont sublimes et mystérieux, mais d’autres morceaux sont beaucoup plus légers à mon goût, voire pop sur les bords, et un peu anecdotiques. Je n’avais pas cherché à creuser plus en avant la musique de Aphex Twin à l’époque. Les hasards d’un article sur Pitchfork sur les meilleurs albums de IDM (Intelligent Dance Music), me ramène vers cette musique. IDM est une dénomination très décriée regroupant une catégorie de musique électronique compliquée faite pour l’écoute au casque plutôt que sur les dance floor. Le label Warp en est spécialiste. Ce style me plait intrinsèquement. Comme pour la musique d’Autechre, les morceaux de Aphex Twin que j’ai pu découvrir récemment sur trois albums: le plus ancien Selected Ambient Works 85-92 et les plus récents Syro et Cheetah EP, semblent se faufiler dans les méandres les plus profondes du cerveau, comme si cette musique pointue venait réveiller des sens encore inconnues. On n’est pas loin d’un effet d’addiction, comme à l’époque de mon écoute exclusive et probablement excessive de la musique d’Autechre. Mais alors qu’Autechre devient de plus en plus obscure et inaccessible, Aphex Twin reste très abordable car les mélodies sont bien présentes de manière beaucoup plus immédiate et souvent entêtantes. Mais l’esprit joueur qui brouille les pistes n’a pas disparu des derniers albums de Aphex Twin. Parmi la multitude des sonorités électroniques de Syro, se cache par exemple un morceau totalement au piano dans le calme d’un jardin le soir. Ce piano me rappelle d’ailleurs celui de Grouper sur le superbe album Ruins. Ces trois albums de Aphex Twin sont ancrés dans une même continuité de son et ces sons minutieux sont un véritable plaisir à l’écoute.

Ces derniers jours, je suis troublé par ce morceau « Rest » de Charlotte Gainsbourg sur son futur album du même nom qui sortira en novembre 2017. Ces mots, cette voix sur la musique électronique en répétion et en suspension de Guy-Manuel de Homen-Christo (une moitié de Daft Punk) sont d’une beauté imparable. J’attends de pouvoir écouter le reste de l’album Rest, en espérant qu’il conservera cette ambiance.

Pour terminer avec la musique que j’écoute en ce moment et pour changer encore de style, j’apprécie beaucoup le nouveau morceau de Utada Hikaru Forevermore. Le prochain album après Fantôme qui était très bon, n’est pas encore prévu à ma connaissance. J’ai toujours gardé une oreille attentive aux morceaux de Utada Hikaru. Je trouve qu’elle est très inspirée ces dernières années et construit des morceaux avec beaucoup de variations dans la composition et dans la voix. On est très loin de ce que l’on peut entendre en général dans la pop japonaise, souvent peu inspirée et répétant les mêmes recettes sans beaucoup d’originalité avec pour but unique le succès commercial immédiat. Il y a beaucoup de succès commercial pour Utada Hikaru, mais elle semble tracer son chemin loin de cela (peut être la distance géographique car elle réside à Londres). Ma lucidité me dit que ça ne durera peut être pas.

soleil blanc et fantôme de jupiter

img_8471m

Une boule lumineuse en forme de soleil blanc est posée à plusieurs endroits dans le jardin extérieur du septième étage de la tour Shin-Marunouchi. je n’ai jamais vu la lumière s’échapper de ce soleil mais je l’imagine similaire à celle des petites lunes dans les jardins de Roppongi Hills.

img_8564m

La résidence sur cette photographie prise à Kitazawa est étrange. Elle ressemble à une forteresse avec peu d’ouvertures sur la rue. Un samedi matin, j’y trouve garée une vieille mercedes noire qui ne dépareille pas avec la résidence qui semble sans âge.

img_8587m

img_8589m

Les deux photographies ci-dessus montrent des oeuvres aperçues au musée de Roppongi Hills pour l’exposition « The Universe and Art« . L’oeuvre courbe est de Mariko Mori (fille de Mori, tiens donc) et le robot sexy est de Hajime Sorayama. J’aime toujours les expositions au Mori Art Museum, car on y trouve beaucoup d’installations et on sent qu’il y a des moyens derrière pour créer une exposition d’exception. Cette fois-ci, j’ai particulièrement apprécié les images de soleil de Brilliant Noise par Semiconductor, en immersion sur trois écrans avec des sons fascinants. L’installation immersive par Teamlab intitulée « Crows are Chased and the Chasing Crows are Destined to be Chased as well, Blossoming on Collision » était très prenante. On s’assoie au centre de la pièce pour regarder les traines lumineuses sur un fond cosmique noir. Il faut s’asseoir car on peut perdre l’équilibre parmi ces flux de lumière tourbillonants.

img_8597m

Vendredi et Samedi dernier, je recevais la visite de Frédéric qui faisait une escale de deux jours à Tokyo avant de rejoindre Nouméa pour y vivre. Cela faisait 14 ans qu’on ne s’était pas vu et les discussions de retrouvaille nous ont accompagné pendant de longues marches dans Tokyo, 40 kms à pieds sur 2 jours (les visiteurs de ce blog le savent peut être déjà, j’aime marcher dans les rues de Tokyo). Notre parcours nous fait passer par Asakusa, Ueno, Akihabara et la tour de Tokyo dont on aperçoit une vue sur la photographie ci-dessus.

img_8625m

img_8626m

img_8627m

Le deuxième jour de marche nous amène jusqu’à Meiji Jingu, histoire d’y voir quelques processions de mariages traditionnels en kimono. Je ne vais pas souvent à Meiji Jingu, mais l’endroit est agréable le matin quand il fait chaud et que l’on cherche un peu de fraicheur. Il y a beaucoup de touristes évidemment.

img_8633m

Nous redescendons ensuite de Meiji Jingu vers Harajuku, pour y voir la faune, celle de la rue Takeshita. On remarque que comme en France, les tatouages se répandent de plus en plus, comme sur le dos de la jeune fille de la photographie ci-dessus. Les tatouages sont encore interdits dans de nombreux endroits comme les piscines ou les salles de sport, mais cela va certainement changer avec le temps, j’imagine.

img_8635m

Nous marchons ensuite vers le centre de Shibuya pour revoir les panneaux lumineux du croisement. Je remarque cette photo de Utada Hikaru, un peu floue et en noir et blanc pour son dernier album à sortir à la fin du mois de septembre. L’utilisation du français me surprend un peu. Sheena Ringo utilise souvent le français pour les sous-titres de ses morceaux (bien que les morceaux soient en japonais voire en anglais) et il y a justement un duo des deux chanteuses sur cet album. Je n’apprécie pas tous les morceaux de Utada Hikaru ou de Sheena Ringo, mais je prête toujours une oreille attentive. J’aime d’ailleurs ce nouveau morceau du duo, intitulé 二時間だけのバカンス (des vacances de deux heures seulement) et notamment la vidéo rétro-futuriste avec Citroen DS volante et passage devant la grande tache rouge de Jupiter.

img_8639m

Pour terminer notre promenade de la journée, nous passons à Shimo-Kitazawa. J’y vais très souvent par la force des choses mais j’apprécie les petites rues encombrées de bric à brac. Les cafés de tous styles se développent beaucoup à Tokyo en ce moment, et on a la chance ce samedi de trouver une petite place sur une terrasse improvisée sur le maigre trottoir de la rue. Les rues sont de toute façon majoritairement piétonnes, pas vraiment en fait mais assez peu de voitures s’aventurent dans ces rues. On observe la foule des passants en buvant tranquillement notre café.

img_8659m

img_8702m

img_8719m

Ces dernières photographies sont prises en dehors de Tokyo, au sanctuaire de Aoki pour le matsuri d’automne. Comme tous les ans, on sort les mikoshi. Zoa participe à procession en portant avec d’autres enfants un mikoshi miniature. On y joue aussi du taiko devant le sanctuaire.