Après avoir fait le tour de la péninsule de Kii pendant notre séjour, nous remontons vers Nara pour notre dernière étape. Nous passons une nuit près du grand temple Hōryūji (法隆寺) que nous visiterons le lendemain matin. Nous sommes ici un peu à l’écart du centre de Nara et nous ne visiterons pas le grand parc et le temple Tōdaiji que nous avons déjà vu en 2018. Le quartier autour de la grande enceinte du Hōryuji est résidentiel. Nous le parcourons jusqu’à la tombe, appelée Kofun, de Fujinoki qu’on estime dater de la deuxième partie du sixième siècle ou première partie du septième siècle. On ne peut bien sûr pas rentrer à l’intérieur et qui, de toute façon, voudrait s’y aventurer à une heure tardive. On trouve de nombreux Kofun à Nara, et ils sont très facilement repérables sur une carte Google Maps en raison de leur forme particulière rappelant celle d’une serrure. La forme du Kofun de Fujinoki est par contre différente car il s’agit d’un cercle de 40 à 48 mètres. La nuit tombe rapidement et il est déjà l’heure de dîner. Demain sera une longue journée car il faudra déjà penser au retour vers Tokyo après la visite des temples de Hōryuji.
un été sur la péninsule de Kii (5)
Nous arrivons à notre hôtel de Shirahama dans la préfecture de Wakayama vers 18:30 et il est déjà presque l’heure du dîner. Notre hôtel nommé Kawakyu a un style architectural très particulier, le faisant ressembler à un château avec tourelles. L’intérieur est tout aussi surprenant que l’extérieur et il a même un côté grandiose. On pourrait d’abord penser que ce style est kitsch, mais la qualité des matériaux me fait rapidement penser le contraire. Il a ouvert en 1991, à la fin de la bulle économique japonaise, et les excès à cette époque étaient nombreux et visibles. Un promoteur ne se lancerait très certainement pas dans un projet similaire de nos jours. Le lendemain, nous parcourons une partie de la côte de Shirahama en passant devant la petite île inhabitée Engetsu (円月島), célèbre pour son arche créé par l’érosion du vent et des vagues. La grande plage de Shirahama est proche. Nous y passons un petit moment les pieds dans l’eau. Lors de la notification d’alerte accrue aux tremblements de terre et tsunami le long de la fosse de Nankai, cette plage avait été montrée de plusieurs fois à la télévision car les autorités locales avaient décidé de la fermer au public pendant une durée d’une semaine. Il y avait du monde sur la plage et dans l’eau mais on était très loin de se marcher sur les pieds. J’imagine que le lieu est plus calme que d’habitude, mais je ne serais pas en mesure de le confirmer. Avant de reprendre la route pour notre prochaine destination, nous nous arrêtons pour un déjeuner tardif dans le grand marché à poissons Tore Tore Ichiba (とれとれ市場). Il y avait par contre beaucoup de monde dans ce marché, à la fois des habitants de Shirahama ou des environs et des touristes comme nous. Ce marché doit être une étape des séjours touristiques organisés.
덧붙여 대는 세공
Je fais beaucoup de nouvelles découvertes musicales en ce moment et j’ai un peu de mal à trouver le temps nécessaire pour écrire des billets spécifiques pour chacune d’entre elles. Je regroupe donc dans ce billet un certain nombre de ses nouvelles musiques qui sont pour moi à chaque fois passionnantes. On commence tout d’abord par le morceau Summer Anthem (サマーアンセム) de Mononoke. Comme son titre le suggère, ce morceau a été emblématique de mon été car il a accompagné avec beaucoup d’autres notre voyage en voiture vers la péninsule de Kii. Ce morceau a un petit quelque chose d’estival qui me convient très bien pour cette deuxième partie et toute fin d’été. La musique pop rock de ce jeune compositeur et interprète de 19 ans originaire de la ville d’Akashi dans la préfecture de Hyogo n’a bien entendu pas de lien particulier avec la princesse de l’univers Ghibli. Mononoke assure par lui-même la composition, l’écriture, les arrangements et la production de ses morceaux et les chante avec une voix à la fois forte et très mélodieuse. C’est quand même assez impressionnant à ce jeune âge et très prometteur. J’ai découvert ce morceau grâce à la playlist RADAR: Early Noise de Spotify, que je découvre un peu par hasard en consultant les playlists de l’application de streaming que je n’utilise pourtant pas d’ordinaire. Cette même playlist contient un autre excellent morceau de style rock indé intitulé Kid Blue par le groupe Enfants, sur leur 3ème EP D. sorti le 31 Juillet 2024. Ce nom de groupe en français est apparemment un diminutif du nom « Les enfants dans la lune », mais je n’ai pas réussi à obtenir plus d’information, car des recherches internet sur ce nom ne m’amènent bien sûr pas vers les pages du groupe.
J’ai également dans ma playlist le dernier single de Hitsuji Bungaku (羊文学) intitulé Burning. Il sert de thème pour l’anime Oshinoko (推しの子) et on peut d’ailleurs reconnaître le personnage d’Ai Hoshino (星野アイ) sur une de mes photographies en montage ci-dessus. Le morceau est très fort en guitares puissantes et bruyantes dès les premières notes. J’aime bien quand Moeka Shiotsuka joue dans ce registre car ça contraste idéalement avec sa voix et son chant beaucoup plus aérien. Je retrouve ensuite avec beaucoup de plaisir Emaru (エマル) et Asahi (朝日) de macaroom sur leur nouvel album intitulé Burning Chrome sorti le 7 Juillet 2024. La délicatesse vaporeuse du chant d’Emaru sur le sublime morceau Geinin (芸人) m’attire forcément. On a l’impression que sa voix effleure les choses, s’en approche très près sans les toucher, comme une pluie fine qui s’évapore avant de toucher le sol. C’est très beau et touchant. J’aime aussi beaucoup le morceau Burning Chrome reprenant le titre de l’album, dans un registre plus dynamique et moins retenu.
Depuis son single Tamashii (たましい) qui m’a beaucoup plu, je suis resté très curieux d’écouter les nouveaux morceaux d’ELAIZA (池田エライザ) et je découvre maintenant le single FREAK, qui me fait un peu penser à l’ambiance musical de Génie High. Le morceau a pourtant été écrit par Shizuku (雫) du groupe Polkadot Stingray (ポルカドットスティングレイ). Je pense que je vais continuer à la suivre pour son chant et la manière par laquelle elle s’approprie différents styles. A ce propos, Elaiza Ikeda, qui est également actrice, jouait le rôle de la policière d’investigation Kuramochi aux cotés de Lily Franky (リリー・フランキー) dans l’excellente série Les Escrocs de Tokyo (地面師たち ou Tokyo Swindlers) réalisée par Hitoshi One (大根仁) disponible sur NetFlix. Cette série prenant pour thèmes des histoires de fraude foncière à Tokyo est tout simplement passionnante et prenante au point où on a beaucoup de mal à en décrocher. Les acteurs et actrices sont excellents, Go Ayano (綾野剛) et Etsushi Toyokawa (豊川悦司), mais également Eiko Koike (小池栄子) et un certain Pierre Taki (ピエール瀧), la moitié du groupe Denki Groove (電気グルーヴ) avec Takkyu Ishino (石野卓球) qui compose d’ailleurs les musiques de la série. Pour revenir vers le rock indépendant japonais, le morceau on the beach (渚で会いましょう) de Laura day romance est une très belle découverte. Je connaissais le nom de ce groupe depuis un petit moment car il m’intriguait et je ne regrette pas de m’être plongé dans cette ambiance indie folk assez apaisé où on entend par moment le mouvement des vagues de la dite plage du titre. Laura day romance est un jeune groupe tokyoïte formé en 2017 par trois musiciens membres du même club de musique de l’Université de Waseda, Kazuki Inoue (井上花月) au chant, Jin Suzuki (鈴木 迅) à la guitare et Yūta Isomoto (礒本 雄太). Il s’agit là encore d’une affaire à suivre de près.
Dans un style pop rock plus tendu, j’écoute également le très bon morceau NOISE du mystérieux compositeur et interprète WurtS. Ce morceau est le thème du film Blue Period (ブルー・ペリオド) réalisé par Kentarō Hagiwara (萩原健太郎) et tiré d’un manga du même nom par la mangaka Tsubasa Yamaguchi (山口つばさ). On suit l’histoire de Yatora Yaguchi (矢口八虎), interprété par l’acteur Gordon Maeda (眞栄田郷敦), fils de Sonny Chiba, lycéen doué, mais qui s’ennuie, dans son aspiration à devenir artiste en passant le concours d’entrée de l’école des Beaux Arts de Tokyo. Mari m’avait conseillé d’aller voir ce film car elle a elle-même traversé les mêmes étapes pour entrer dans cette école. Regarder le film m’a donné envie de reprendre mes crayons pour revenir vers mes formes futuro-organiques. J’ai d’ailleurs à tout moment un dessin en cours que je reprends quand l’envie me vient.
Et pourquoi le titre coréen du billet? Tout simplement parce qu’il fait écho à un billet similaire dans son approche esthétique et parce que je continue à écouter les nouveaux singles de NewJeans, Supernatural et How Sweet. NewJeans est le seul groupe K-Pop actuel que j’apprécie, peut-être en raison de son approche musicale 90-00s qui me rappelle à une époque où j’étais beaucoup plus jeune.
un été sur la péninsule de Kii (4)
Notre étape suivante est un lieu que je voulais absolument voir depuis de nombreuses années, la grande cascade de Nachi dans la préfecture de Wakayama. Pour s’y rendre, il nous faut reprendre la voiture pour environ 1h30 de route depuis le sanctuaire de Tamaki. Comme prévu, nous empruntons la Route 168 qui est étroite mais beaucoup plus facile d’approche que la Route 169 de l’aller. On descend assez rapidement vers la vallée pour longer la longue rivière Totsugawa, plus la rivière Kumanogawa. La longue route sinueuse, qui va nous ramener au bord de mer vers la petite ville de Shingu, est particulièrement agréable et spectaculaire à certains endroits. J’adore ces routes sinueuses entre rivières et montagnes, et elles me laissent à chaque fois des souvenirs marquants. Je garde par exemple un souvenir précieux de la longue route suivant la rivière Shimanto à Shikoku, que j’avais parcouru à moto il y a maintenant plus de vingt ans. Il y a heureusement assez peu de circulation sur ces routes de montagne.
Une fois arrivé à Shingu, une petite portion d’autoroute nous amène jusqu’à Nachikatsuura, et nous sommes désormais proche de l’ensemble de sanctuaires et de temples autour du grand sanctuaire de Kumano Nachi Taisha (熊野那智大社). Ce sanctuaire fait en fait partie d’un complexe comprenant des sites religieux mélangeant Shintoïsme et Bouddhisme et était une des destinations principales de la route de pèlerinage de Kumano Kodo (熊野古道). Nous arrivons vers 15h sur le site de la grande cascade de Nachi (那智の滝). On y accède par un ancien chemin de pierre entouré de grands cèdres après avoir traversé un torii. Cette cascade de 133 mètres est impressionnante et laisse même sans voix. C’est ici devant la cascade que s’est installé le premier lieu de culte, avant l’établissement de sanctuaires et de temples sur les hauteurs du site, car les habitants locaux venaient vénérer la force naturelle et la beauté de cette cascade depuis les temps anciens. Cet endroit est magnifique et les photographies ne rendent pas toute la magie du lieu. J’avais en tête une image de cette cascade accompagnée d’une grande pagode rouge. Il faut en fait marcher un peu plus jusqu’à la pagode Seigantoji (青岸渡寺), pour trouver le fameux point de vue avec la cascade en arrière-plan. La chaleur et l’humidité qui nous avaient un peu épargné les jours précédents se font très présentes aujourd’hui, et chaque ascension sur les hautes marches de pierre désorganisées des vieilles routes de Kumano Kodo se fait de plus en plus éprouvante. Il est déjà presque 17h et nous n’aurons malheureusement pas le temps de faire un tour complet du sanctuaire de Nachi Taisha. Il nous reste encore un peu moins de deux heures de route pour rejoindre la station balnéaire de Shirahama où nous passerons une nuit. La route longe l’océan et les formations rocheuses sont souvent impressionnantes, comme celles de Hashigui Iwa (橋杭岩) à Kushimoto (串本町), que je montre sur la dernière photographie de ce billet.
un été sur la péninsule de Kii (3)
Nous arrivons en fin d’après-midi près de notre hôtel situé dans les terres au niveau de Kumano. Depuis celui-ci, nous avons une belle vue sur la chaîne de montagnes de Kumano que l’on découvrira un peu plus le lendemain. Ce paysage devant notre hôtel dispersé en maisonnettes sur un flanc de colline me rappelle des vacances passées dans les Alpes lorsque j’étais beaucoup plus jeune. Je ne saurais identifier un endroit précis, mais c’est l’ambiance des lieux qui me remémore ces souvenirs lointains. Le lendemain, nous partons en direction du sanctuaire de Tamaki (玉置神社) perdu en haut de la montagne du même nom. D’une manière similaire au sanctuaire Mitsumine à Chichibu, on dit du sanctuaire de Tamaki que seuls ceux qui sont invités peuvent s’y rendre, et que certaines personnes peuvent être même prises de malaise et ne pas être en mesure de s’y rendre. Il s’agit certainement là d’une légende que l’on associe parfois au Power Spot, mais j’y pense forcément et le soir avant le départ, je ne me sentais pas très bien. C’est certainement dû à la fatigue accumulée de la conduite des deux premiers jours, mais je pense qu’il s’agissait également d’une certaine appréhension en pensant à la route qui nous attendait jusqu’au sanctuaire Tamaki. On dit que le sanctuaire est difficilement accessible car perdu dans les forêts de montagne et que la route pour s’y rendre est étroite. J’ai étudié le chemin avant de partir puis finis par suivre le conseil de Google maps proposant la Route 169. On se rendra vite compte que cette route est vraiment très étroite, ne permettant que rarement le passage de deux voitures en même temps. Cette route à flanc de montagne passe dans les forêts mais frôle parfois les corniches. On roule lentement en espérant qu’une voiture n’arrive pas en face à toute vitesse. Le pire est que cette route constituée uniquement de virage fait plus de 10 kms avant de finalement rejoindre le sanctuaire Tamaki. Mais une fois engagé, on ne peut de toute façon plus faire demi-tour et il faut donc se concentrer sur chaque virage. La route est bien heureusement praticable même si des blocs de pierre et des branchages sont parfois tombés sur la chaussée. On croise en tout deux voitures, certainement des locaux, qui ont la gentillesse de reculer pour trouver un espace de route plus large pour nous laisser passer. Cette route sinueuse de montagne est certainement la plus difficile que j’ai été amené à pratiquer en voiture. Cette difficulté pourtant prévue ne nous empêche pas d’arriver à bon port. Le parking du sanctuaire est plus grand que je l’imaginais, ce qui laisse penser qu’il doit certainement y avoir une autre route menant au sanctuaire de Tamaki. Il y a en fait une Route 168 qui est un peu plus longue. Peut-être que les deux gros 4WD garés sur le parking sont passés par cette route, car je ne les imagine pas vraiment emprunter la route que nous avons pris. Avec cette assurance qu’on ne sera à priori pas obligé de prendre la même route pour le chemin du retour, nous pouvons entrer sereinement dans l’enceinte du sanctuaire.
Depuis les hauteurs du Mont Tamaki, la vue est superbe. Les montagnes se dressent devant nous à perte de vue. On est ici complètement perdu dans les montagnes de Nara. Le village de Totsukawa (十津川村) où se trouve Tamaki fait en fait partie du district de Yoshino dans la préfecture de Nara. Le Mont Tamaki, l’une des montagnes sacrées de la chaîne de montagnes Omine (大峰山系), est une étape de l’une des principales routes de pèlerinage Ōmine Okugakemichi (大峯奥駈道) qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2004 sous le regroupement des « Sites sacrés et chemins de pèlerinage des chaînes de montagnes de la péninsule de Kii ». La longue route de pèlerinage Ōmine Okugakemichi parcoure la chaîne montagneuse d’Ōmine dans la préfecture de Nara et celle de Kumano dans la préfecture voisine de Wakayama. Cette route était un terrain d’entrainement spirituel pour les adeptes de la religion Shugendō, qui incorpore des aspects du Taoïsme, du Shintoïsme, du Bouddhisme et d’autres pratiques liées au chamanisme traditionnel japonais. Cette route, très isolée et parfois difficile, comporte 75 lieux spirituels appelés Nabiki (靡), dans des grottes, sur des rochers, près de cascades ou sur les hauteurs des montagnes, où les adeptes priaient et pratiquaient des exercices spirituels. Le Mont Tamaki est référencé comme le Nabiki numéro 66 de cette route. La pratique du Shugendō fit face à des hostilités lors la restoration Meiji, créant une séparation nette entre les pratiques shintoïstes et boudhistes, et le chemin de pèlerinage fut en partie perdu, enfoui à jamais dans les forêts montagneuses. Mais des historiens et des enthousiastes ont tout de même progressivement rétabli cette route, désignée comme site historique national en 2002, avant d’être classée deux années plus tard par l’UNESCO.
On s’empreigne de cette histoire et de cette spiritualité en marchant depuis le torii principal à l’entrée jusqu’aux bâtiments du sanctuaire. Il faut marcher pendant une vingtaine de minutes sur un chemin de forêt en pente pour atteindre le sanctuaire. Des drapeaux marqués des noms de donateurs sont plantés sur la majeure partie du parcours. Entourés par des cèdres géants dont certains sont classés comme monument naturel de la préfecture de Nara, on ressent une grande sérénité et on a même envie de marcher sans parler ou à voix basse. On est loin de tout ici, comme coupés du monde. Nous passerons une bonne heure dans le sanctuaire. La date de sa fondation n’est pas très claire mais on parle de l’an -37. Les bâtiments du sanctuaire sont en tout cas très anciens et on dit que le bâtiment principal date de 1794. Derrière le sanctuaire, on peut monter un peu plus en empruntant un chemin de terre couvert de racines. On atteint l’objet de culte important du sanctuaire, un pavé noir entouré de nombreuses pierres blanches. On dit que seule une toute petite partie de la roche noire est exposée et que la partie cachée sous terre est gigantesque, et qu’elle cacherait des joyaux. Sur le retour, on se procure bien entendu le sceau goshuin du sanctuaire et on en profite pour demander aux prêtres présents qu’elle est la meilleure route pour le retour. Lorsque je lui explique qu’on a pris la Route 169 à l’aller, je note un petit sourire comme pour nous indiquer qu’on ne s’est pas facilité la tâche. On nous conseille la Route 168 et on repart du sanctuaire Tamaki avec le cœur léger.