Un matsuri (祭り) au sanctuaire Hikawa, un tournoi de sumo (相撲)à Ryogoku, une voie suspendue sur trois niveaux (///) au dessus de la station de Kanda et un sanctuaire (神社) de poche attaché à un building de béton et de verre à Akasaka.
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ZC:5suspensions/1building
Des voies suspendues entre Akasaka et Roppongi, une portion de la loop express intra-Tokyo, la plus grande oeuvre architecturale de la ville. Une fois qu’on a découvert la musique d’Autechre, difficile de passer à autre chose, car on trouve toujours du nouveau, de l’inattendu. Donc je continue petit à petit à en parler dans mes billets car ce n’est pas facile de se frayer un chemin entre la multitude de morceaux qui composent leur discographie. J’alterne l’abstrait et le plus ambient et accessible, en passant de Pro Radii sur Untilted vers le superbe et fragile Corc sur LP5, en passant aussi vers les longues progressions de Recury sur Chiastic Slide. Je n’avais pas encore attaqué ces deux albums: Untilted et Chiastic Slide. Ni Move of Ten d’ailleurs que je découvre avec le morceau y5. See on see sur Oversteps me fait penser à des particules de lumière qui scintillent et a la beauté pétillante et adictive du champagne. Altibzz sur Quaristice est un morceau assez court qui joue plus sur l’ambiance que sur les effets. L’ambiance devient plus particulière encore pour Cfern sur Confield, la mélodie inquiétante qui démarre le morceau est dérangée par un rythme instable mais qui accompagnera la totalité du morceau alors que la mélodie elle se mute petit à petit. Autechre joue beaucoup sur cette dualité mélodie qui se transforme en douceur et rythmique marquée et instable. Le focus passe de l’une à l’autre tout au long des morceaux. Under BOAC sur LP5 est assez différent et peut être plus ludique comme si les appareils électriques de notre maison se mettaient à chanter (pour paraphraser le titre d’album d’un autre compositeur électro). L’album Tri-Repetae est une valeur sûre et j’y pioche régulièrement quelques morceaux, cette fois-ci, il s’agit de Rotar.
on rough surface
Surfaces à Shibuya et Akasaka.
Deux morceaux « terribles » qui, je trouve, s’enchainent assez bien, deux instrumentaux frappés par une érosion sonore similaire: The Piano Drop par Tim Hecker sur son dernier album Ravedeath, 1972 (en écoute également sur Pitchfork) et Rano Pano de Mogwai sur leur nouvel album Hardcore Will Never Die, But You Will (morceau en écoute également). Je ne connaissais pas la force du son de Tim Hecker et suis surpris de ré-écouter du Mogwai.
雪へ
En été, on rêve de neige et vice-versa… Ces deux compositions sont prises à Akasaka alors q’une avalanche de neige impromptue vient brouiller les saisons. On rêve bien sûr, mais une petite tempête de neige ferait beaucoup de bien en cette saison.
Côté musique, j’ai parfois des envies de radicalité électro, je me dirige donc vers Mr Oizo (je ne peux pas m’empêcher de la prononcer à la japonaise, alors qu’il faut le dire à la française comme un oiseau). J’écoute Positif, ou encore Half An Uff, une version de Half an Edit avec l’américaine installée à Paris Uffie du même label Ed Banger à la voix. C’est insolent dans les paroles et reste à la limite de mes goûts musicaux, mais j’aime beaucoup comment ces morceaux brouillent les pistes. Ils semblent parfois tourner à l’envers, s’emballer, casser le rythme de manière imprévue comme si la machine reprenait la main sur le compositeur et agissait à son rythme en tentant de parasiter le morceau. C’est assez particulier, un peu comme Siriusmo dont j’écoute également deux morceaux en ce moment: Einmal in der Woche schreien sur son dernier album et Diskozizin, avec toujours cette musique parasitée, puissante parfois et, tout comme les voix, totalement décalée.
Regarder le ciel vers le Nord
Un hélicoptère survole Akasaka sous un ciel nuageux. Une vieille dame traverse le pont suspendu de Daikanyama avant la pluie qui guette. C’est le même ciel mais à des lieux et jours différents. J’ai envie de regarder et photographier le ciel en ce moment. Peut être par ce que, pour un mois de juillet, il n’est pas bleu uni mais plutôt agité par la pluie et les nuages. Les nuages sont très photogéniques.
Je me suis procuré dernièrement en librairie un exemplaire de Northern de Daido Moriyama. C’est le premier de ma petite collection. A vrai dire, ça fait un moment que j’aime les photographies de Moriyama, mais j’étais d’une certaine façon intimidé par sa vaste bibliographie. Pour un premier livre, par quoi commencer? Je voulais commencer par des photos de Moriyama au Japon mais on se perd dans la multitude. Commencer par Shinjuku peut être avec son mini-pavet 新宿+? Je me suis en fait dirigé vers des photos que j’avais vu en exposition. Ca aurait pu être Hawaii que j’avais vu avec MP, mais j’ai préféré Hokkaido. J’avais découvert début 2009 l’exposition Hokkaido de Moriyama dans la petite galerie de Daikanayama Rathole Gallery. J’avais été impressionné à l’époque pour les photos imprimées pour l’exposition, mais beaucoup moins par le gros bouquin intitulé Hokkaido reprenant toutes les photos prises dans cette région en 1978 alors qu’il y passait 3 mois. Northern reprend une partie des photos de Hokkaido dans un format plus petit et horizontal, assez rare car Moriyama est plutôt adepte du format vertical (je le suis assez la dessus). Je n’ai qu’un maigre souvenir des photos que j’ai découverte à l’exposition Hokkaido, donc je les (re)découvre ici avec un regard neuf. Le rendu mate des photos pleine page est très bon et laisse dégager toute la force des photos noir et blanc, très sombres et à fort grain, comme on a l’habitude de le voir chez Moriyama.
Dans Northern, Moriyama retranscrit son voyage en photos, nombreuses sont les scènes de trains, quelques unes en bateau. On le suit dans les rues de villes provinciales laissées à l’écart du miracle économique japonais. Le paysage est sombre et parfois enfumé. Il nous montre les habitants affairés dans leur vie quotidienne. Ils ne remarquent pas le photographe, invisible. Les photos sont chargées d’émotions mais rares sont celles qui transmettent un sentiment de joie. Il s’écarte également à l’extérieur des villes où les surfaces s’enneigent (les photos où la neige tombe sont surprenantes), vers les ports parfois, puis reprend la route ou le train. Il n’y a pratiquement pas de photos d’intérieur. Elles sont plutôt dans le mouvement, un mouvement lent. Pour quelques autres photos du livre, vous pouvez consulter le site A japanese Book. Et comme Moriyama produit sans compter, il y a déjà un deuxième tôme de Northern, Northern 2, cette fois-ci en format vertical. Peut être pour continuer ma collection.
Il n’y a pas de lien particulier, mais je me suis mis à écouter ce morceau de Animal Collective, No more runnin que je ne connaissais pas jusqu’à présent. J’ai trouvé que son rythme lent et lancinant, un petit côté bucolique également, allait bien avec le livre Northern. Du coup, j’écoute ce morceau à chaque fois que je feuillette le livre et je ne parviens plus à dissocier le livre du morceau.